La mission Riguidel rendra sous peu son rapport. « Cette semaine ou au plus tard, la semaine prochaine » nous promet la Hadopi. L’enjeu ? Définir les caractéristiques des logiciels de sécurisation afin de permettre à ceux-ci de décrocher un label Hadopi. Ce label guidera le consommateur-bon père de famille vers un verrouillage vertueux de son accès avec une vertu définie par la seule Hadopi.
Nous profitons de l’instant pour retracer la timeline d’une mission souvent annoncée, et systématiquement reportée. Histoire de montrer que ce projet d'ampleur - la sécurisation de millions de connexion internet - a surtout patiné.
26 Mai 2010 la Hadopi officialise sa mission confiée à Michel Riguidel sur le filtrage et la labellisation
Le 26 juillet 2010, la Hadopi lance une consultation sur une première version de ce document qui décrit un logiciel de sécurisation hors de contrôle de l’utilisateur grâce à un historique chiffré retraçant ses nombreux faits et gestes. Cet historique placé dans un coffre-fort numérique permet à l’Hadopi de confondre un abonné qui avancerait avoir bien sécurisé son accès, alors qu’il aurait en réalité déconnecté ce verrou. Les conclusions de cette mission étaient attendues pour septembre 2010, ce qui permet mécaniquement de repousser l’échéance des conclusions de la mission.
6 septembre 2010 Communiqué de l’Hadopi : « La question de la protection et de la sécurisation des accès à internet est cruciale à l’heure où le numérique revêt une dimension toujours plus importante et soulève de plus en plus d’intérêt. L’Hadopi a donc choisi d’étendre sa consultation jusqu’au 30 octobre 2010. » la Haute autorité annonce donc un nouveau retard et étend cette consultation jusqu’au 30 octobre 2010.
30 octobre 2010 : rien.
10 décembre, ne voyant rien venir, nous contactons la Hadopi. « Nous travaillons sur une deuxième version qui devrait être sur la table du Collège de l’Hadopi dès la semaine prochaine » nous confie Eric Walter, secrétaire général de la Hadopi qui nous annonce dans le même temps une « boucle de relecture publique » avant finalisation ultérieure « On tient compte de beaucoup de choses [on veut] avancer avec beaucoup de prudence. »
12 janvier 2011 : la Hadopi annonce lors d’une conférence de presse que de nouvelles orientations ont été données au document de travail du Pr. Riguidel. L’idée est de remettre l’outil dans les mains de l’utilisateur (du moins dans cette version-là des spécifications fonctionnelles qui pourront évoluer dans le temps, comme le prévoit le décret encadrant ces travaux). Walter indique qu’un « nouveau document sera mis en consultation d’ici la fin du mois pour une durée de un mois ».
31 janvier 2011 : rien.
28 février 2011 : rien
24 mars 2011 : Contacté à nouveau, Éric Walter nous indique avoir juste fini une batterie de relecture des conclusions provisoires 2.0. « Le document sera rendu public avant fin mars ou tout début avril».
31 mars 2011 Sylvie Forbin (Vivendi) : « Il y a une autre mission de l’Hadopi, dont nous attendons beaucoup. C’est de publier très rapidement les fameuses spécifications techniques qui vont permettre aux fournisseurs d’accès d’intégrer dans leurs nouvelles offres de prochaines générations, une sécurisation ». Cette sécurisation « va permettre aux usagers de bonne foi d’introduire ou d’activer dans les nouvelles box qu’ils achèteront, des dispositifs qui permettront de les aider à faire ce cheminement et à paramétrer l’usage de leurs enfants, l’usage de leur famille vers des offres légales et à pouvoir eux-mêmes aussi organiser leur propre espace. »
L’intéressée est sensibilisée de près par les travaux de Michel Riguidel. C’est justement pour Jean-René Fourtou, également patron de Vivendi, que le professeur a déposé un brevet sur les outils de sécurisation, avec un proche de Christine Albanel, qui fut conseiller de la ministre lors des préparatifs Hadopi. Et n’oublions pas que Vivendi soutient la chaire de ce professeur. Une « Chaire Économie des Médias et des Marques avec Mines ParisTech, Télécom ParisTech et Vivendi », dont l’un des axes de recherches porte sur « les réseaux du futur [où] les systèmes techniques devront proposer des solutions innovantes aux détenteurs de droits et aux distributeurs, et s'adapter aux exigences de sécurité, et de respect de la propriété intellectuelle »
12 avril 2011 : Contacté encore, Éric Walter nous promet une publication « cette semaine ou au plus tard la semaine prochaine ». Cette publication ne sera que provisoire. S’ouvrira ensuite une période d’un mois à 40 jours, un appel à commentaires. Ce qui signifie que la finalisation du document impliquera un nouveau délai.
Si l'on reporte ces différentes dates sur Dipity, voilà ce qu'on obtient :
Nous profitons de l’instant pour retracer la timeline d’une mission souvent annoncée, et systématiquement reportée. Histoire de montrer que ce projet d'ampleur - la sécurisation de millions de connexion internet - a surtout patiné.
26 Mai 2010 la Hadopi officialise sa mission confiée à Michel Riguidel sur le filtrage et la labellisation
Le 26 juillet 2010, la Hadopi lance une consultation sur une première version de ce document qui décrit un logiciel de sécurisation hors de contrôle de l’utilisateur grâce à un historique chiffré retraçant ses nombreux faits et gestes. Cet historique placé dans un coffre-fort numérique permet à l’Hadopi de confondre un abonné qui avancerait avoir bien sécurisé son accès, alors qu’il aurait en réalité déconnecté ce verrou. Les conclusions de cette mission étaient attendues pour septembre 2010, ce qui permet mécaniquement de repousser l’échéance des conclusions de la mission.
6 septembre 2010 Communiqué de l’Hadopi : « La question de la protection et de la sécurisation des accès à internet est cruciale à l’heure où le numérique revêt une dimension toujours plus importante et soulève de plus en plus d’intérêt. L’Hadopi a donc choisi d’étendre sa consultation jusqu’au 30 octobre 2010. » la Haute autorité annonce donc un nouveau retard et étend cette consultation jusqu’au 30 octobre 2010.
30 octobre 2010 : rien.
10 décembre, ne voyant rien venir, nous contactons la Hadopi. « Nous travaillons sur une deuxième version qui devrait être sur la table du Collège de l’Hadopi dès la semaine prochaine » nous confie Eric Walter, secrétaire général de la Hadopi qui nous annonce dans le même temps une « boucle de relecture publique » avant finalisation ultérieure « On tient compte de beaucoup de choses [on veut] avancer avec beaucoup de prudence. »
12 janvier 2011 : la Hadopi annonce lors d’une conférence de presse que de nouvelles orientations ont été données au document de travail du Pr. Riguidel. L’idée est de remettre l’outil dans les mains de l’utilisateur (du moins dans cette version-là des spécifications fonctionnelles qui pourront évoluer dans le temps, comme le prévoit le décret encadrant ces travaux). Walter indique qu’un « nouveau document sera mis en consultation d’ici la fin du mois pour une durée de un mois ».
31 janvier 2011 : rien.
28 février 2011 : rien
24 mars 2011 : Contacté à nouveau, Éric Walter nous indique avoir juste fini une batterie de relecture des conclusions provisoires 2.0. « Le document sera rendu public avant fin mars ou tout début avril».
31 mars 2011 Sylvie Forbin (Vivendi) : « Il y a une autre mission de l’Hadopi, dont nous attendons beaucoup. C’est de publier très rapidement les fameuses spécifications techniques qui vont permettre aux fournisseurs d’accès d’intégrer dans leurs nouvelles offres de prochaines générations, une sécurisation ». Cette sécurisation « va permettre aux usagers de bonne foi d’introduire ou d’activer dans les nouvelles box qu’ils achèteront, des dispositifs qui permettront de les aider à faire ce cheminement et à paramétrer l’usage de leurs enfants, l’usage de leur famille vers des offres légales et à pouvoir eux-mêmes aussi organiser leur propre espace. »
L’intéressée est sensibilisée de près par les travaux de Michel Riguidel. C’est justement pour Jean-René Fourtou, également patron de Vivendi, que le professeur a déposé un brevet sur les outils de sécurisation, avec un proche de Christine Albanel, qui fut conseiller de la ministre lors des préparatifs Hadopi. Et n’oublions pas que Vivendi soutient la chaire de ce professeur. Une « Chaire Économie des Médias et des Marques avec Mines ParisTech, Télécom ParisTech et Vivendi », dont l’un des axes de recherches porte sur « les réseaux du futur [où] les systèmes techniques devront proposer des solutions innovantes aux détenteurs de droits et aux distributeurs, et s'adapter aux exigences de sécurité, et de respect de la propriété intellectuelle »
12 avril 2011 : Contacté encore, Éric Walter nous promet une publication « cette semaine ou au plus tard la semaine prochaine ». Cette publication ne sera que provisoire. S’ouvrira ensuite une période d’un mois à 40 jours, un appel à commentaires. Ce qui signifie que la finalisation du document impliquera un nouveau délai.
Si l'on reporte ces différentes dates sur Dipity, voilà ce qu'on obtient :