Interview Gérôme Guibert
Afin d'appréhender un peu mieux le concept de label indépendant, nous avons pu interroger Gérôme Guibert, sociologue spécialiste des musiques actuelles.
Capture via Dailymotion.
Qu’est-ce qu’un label, et pourquoi parle-t-on de label « indépendant » ?
Le mot « label » est une ambiguïté : en anglais, cela signifie « étiquette ». Or, ce n’est pas parce qu’il y a une étiquette ou une marque que c’est le nom de l’entreprise. Certaines multinationales, par exemple Universal, ont ainsi de nombreuses étiquettes.
Label peut aussi vouloir dire « entreprise ». Pour lever l’ambiguïté vis-à-vis des labels appartenant aux multinationales, on parle alors de « label indépendant », parce que c’est une entreprise seule. Talitres est par exemple un label indépendant parce que l’étiquette est confondue avec l’entreprise.
La notion de label « indépendant » vient également du punk et donc de la Grande-Bretagne, et correspond à une revendication d’authenticité. Économiquement, il y a toujours eu des labels indépendants (opposés aux grandes firmes dites « majors »). Mais à la fin des années 70, avec le punk, le fait de revendiquer « l’indépendance » des labels (et de la musique enregistrée par ces labels) devenait une qualité alors qu’auparavant, d’un point de vue communicationnel, l’indépendance était plutôt associée à l’amateurisme.
Quelles sont les fonctions d’un label indépendant ?
Historiquement, les labels indépendants se sont calés sur le modèle de l’édition phonographique : c’est-à-dire qu’ils se trouvent des petits groupes, en se disant parfois qu’ils peuvent sortir des disques de ces artistes. Normalement, un label prend aussi en charge la production (financement de l’enregistrement en studio,...). Fabriquer les disques : voilà les fonctions historiques d’un label puisqu’avant, les artistes n’avaient pas les possibilités d’enregistrement qu’ils ont aujourd’hui. Le label prenait donc en charge la production d’un point de vue financier.
Quelle est alors la différence avec une major ?
Une major est également une maison de disques, sauf que c’est une multinationale. On parle d’oligopole à frange, dans la mesure où, comme pour d’autres industries culturelles, on a trois ou quatre multinationales et plein d’indépendants, de tailles diverses.
Quand on voit la diversification des fonctions de Talitres (spectacle vivant, édition...), ne peut-on pas dire que les labels indépendants mettent en place, comme les majors, des stratégies « 360 degrés » ?
Si, on peut dire ça. Sauf qu’il y a plusieurs types de stratégies 360 degrés. Comme l’explique l’avocat Pierre-Marie Bouvery, on distingue par exemple des méthodes « actives » ou « passives ». De toute manière, l’idée de « 360 degrés » vaut pour toutes les entreprises : structurellement, plus elles sont grosses, moins elles font du 360 degrés (c’est pour cela qu’on redécouvre le 360 chez les grandes entreprises). A contrario, une petite entreprise comme une épicerie fait du multitâche. Un hypermarché de 1 000 salariés doit quant à lui se spécialiser. Dans la musique, c’est pareil. Il est donc logique que chez les petits labels indépendants, on fasse souvent du 360 degrés.
Face à ces diverses difficultés liées notamment à la crise du disque, est-ce que les labels indépendants ont encore un avenir ?
Je pense que leur avenir n’est pas remis en cause s’ils diversifient leurs activités. Il y aura toujours de petits indépendants, sauf que leur structure de recettes et leur vocation première ne sera pas l’édition phonographique. Quand on regarde depuis qu’il y a des industries culturelles, on voit qu’il y a toujours des gens pour innover, trouver des points aveugles... Le label reviendra peut-être vers son sens premier d’étiquette, et non pas comme une maison de disque uniquement.
Merci Gérôme Guibert.
Quelle répartition coûts/ressources ?
Quels coûts ?
« Les coûts les plus importants sont ceux liés à la production d’un album, explique Sean Bouchard. Les budgets sont très variables en fonction des projets, mais si l’on veut respecter la convention collective, garantir le cachet des musiciens, assurer la location du studio, réalisateur artistique, mastering,... on peut aisément dépasser les 10 000 euros, ce qui, pour un label indépendant, représente une somme non négligeable ». Toutefois, Talitres fonctionne également assez souvent sous la forme de contrat de licence, ce qui signifie que le label achète les droits d’albums qui sont déjà produits. L’avantage ? Le label a besoin d’avancer moins d’argent que lorsqu’il produit lui-même l’album. En contrepartie, Sean Bouchard accorde aux artistes concernés une avance sur royauté conséquente, qui les aide à produire eux-mêmes leurs disques.
Le second poste de dépense est celui lié à la fabrication des disques. Pour le pressage d’un CD (disque et imprimerie), il faut compter entre 1 et 1,2 euro hors taxes. Pour un vinyle, ce chiffre passe à 4,5 euros environ. Il faut enfin ajouter les droits de reproduction mécanique, de l’ordre de 0,9 euro par unité.
Il faut enfin ajouter des frais de ressources humaines (deux postes à temps plein), ainsi que des frais de marketing.
Quelles ressources ?
Comme expliqué précédemment, les ressources principales de Talitres proviennent de la vente de musique enregistrée (CD, vinyle, ou sous forme numérique) et de ses activités de tourneur. Arrivent ensuite la vente de produits dérivés (merchandising, activités éditoriales) et les subventions publiques.
Et voici l'évolution par rapport à 2010 :
Et les artistes dans tout ça ?
Les taux de reversement aux artistes sont sensiblement différents en fonction du type de contrat signé. Si le label a pris en charge la production de l’album, les royautés seront plus faibles que si Talitres achète les droits d’un album déjà produit. « Le contrat de production impliquant une avance de trésorerie plus importante, une prise de risque conséquente, etc. les taux consentis sont implicitement plus bas », explique ainsi Sean Bouchard. Le responsable de Talitres rappelle toutefois que les artistes disposent eux aussi de sources de revenus variées : « En ce qui concerne les revenus des artistes, il est important de mentionner que les royautés sur les ventes d’albums ne sont généralement pas leurs revenus principaux. Les cachets lors des concerts (statut d’intermittent ou non), les revenus éditoriaux (droits d’exécution publique, droits de reproduction mécanique, synchronisation) assurent aussi généralement des revenus complémentaires plus conséquents ».
Entrée en coulisses
Aujourd’hui, lorsque l’on parle d’industrie musicale, l’on pense avant tout aux grandes majors et aux opérations financières qui les accompagnent, un peu à l’image du récent rachat d’EMI par Universal Music. Pourtant, les labels indépendants conservent encore leur place au sein de la filière musicale, en proie à une sérieuse crise structurelle depuis maintenant près d’une décennie. Mais, en 2013, que signifie être un label indépendant ?
Pour répondre à cette question, le responsable du label indépendant Talitres, Sean Bouchard, nous a ouvert ses portes. Ce nom ne vous est d’ailleurs peut-être pas totalement inconnu, puisqu’en juin dernier, nous l’avions déjà évoqué dans nos colonnes, en raison de sa lettre ouverte à destination de « Poule Mouillée », en référence au pseudonyme utilisé par un internaute ayant publié un lien de téléchargement direct vers l’album d’un des groupes qu’il produit. Nous ne reviendrons d’ailleurs pas sur les sempiternelles questions du piratage et du téléchargement.
Chaque année, Talitres édite entre 5 et 9 nouveaux albums - rythme variable en fonction de l’actualité de ses artistes, des nouvelles découvertes... et aussi de sa trésorerie. Le label se focalise avant tout sur des artistes en développement : « Permettre à un artiste d’émerger, lui offrir une exposition médiatique et commerciale en France comme à l’étranger, l’encadrer dans ses choix artistiques et stratégiques demeure une grande partie de notre travail, explique ainsi Sean Bouchard. C’est un travail de fond, parfois payant, parfois financièrement catastrophique, mais toujours humainement enrichissant ».
Mais depuis la création de Talitres en 2000, Sean Bouchard a dû diversifier les fonctions du label. À la production d’album s’ajoutent désormais de nombreuses activités : spectacle vivant, activités éditoriales, merchandising... La structure juridique de l’organisation a elle aussi évolué en conséquence. D’un statut associatif, le label est devenu SARL.
PC INpact vous propose ainsi un dossier complet afin de découvrir les coulisses d’un label indépendant, savoir ce que gagne ce type de structure, et quelles sont ses activités. Le sociologue Gérôme Guibert, spécialiste des musiques actuelles, nous a par ailleurs accordé une interview (en page 5) afin de mieux appréhender ces acteurs de la filière musicale.
Quelle répartition sur le prix d’un CD ?
Première question intéressante que nous avons souhaité poser à Sean Bouchard : lorsqu’un CD est vendu, quelle somme d’argent revient habituellement à chacun des différents intermédiaires ?
Sur un CD au prix de vente de 16 euros, il faut tout d’abord enlever les 19,6 % de TVA - soit 2,62 euros qui partent dans les caisses de l’État. Ensuite, explique Sean Bouchard, 3,38 euros environ vont généralement à l’intermédiaire qui vend le disque (FNAC, Virgin Megastore,...). Le distributeur, en charge d’acheminer tous les albums dans ces magasins, prend la plus grande commission : 4 euros en moyenne.
Il faut ensuite soustraire le prix de fabrication du disque (le pressage), de l’ordre d’un euro environ, ainsi que les droits de reproduction mécanique à verser à la SACEM, d’un montant de un euro également. Viennent alors les artistes, qui sont rémunérés différemment en fonction du contrat qui les lie au label. Sean Bouchard estime à 2 euros en moyenne la somme qui revient aux auteurs de l’œuvre. Reste enfin le label, qui touche quant à lui près de 2 euros sur chaque album vendu, soit 12,5 % de ce qu’a versé le client lorsqu’il a acheté son CD.
Afin de mieux se faire une idée, il faut rapporter ces proportions aux nombres d’albums vendus chaque année par Talitres. « C’est de l’ordre de 2 500 albums physiques par nouvelle sortie en moyenne en France », confie Sean Bouchard. À cela s’ajoutent les ventes en Europe et à l’international, ainsi que les ventes après concerts. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, il s’avère que les CD sortis il y a plusieurs années continuent de se vendre, et représentent même 20 % des ventes annuelles du label. « L’avantage qu’on a à l’heure actuelle c’est qu’on a assez peu de références qui sont en totale dormance : on arrive toujours à vendre les anciennes références ».
Et sur le prix d’un album numérique vendu sur iTunes ?
Cette répartition n’est toutefois pas du tout la même lorsque les titres des artistes produits par Sean Bouchard sont vendus sous forme numérique, par exemple sur iTunes. Ce sont finalement le label et l’artiste qui empochent la plus grande part du gâteau avec près d’un quart de la somme (2,16 euros) versée par le consommateur. iTunes n’est cependant pas bien loin derrière, avec 2,11 euros de conservés sur 8,99 euros payés par le client. La plateforme musicale reverse néanmoins des droits à la SACEM, de l’ordre de 80 centimes environ pour cet exemple.
La vente de musique enregistrée constitue peut-être le coeur des activités de Talitres, mais ce ne sont pas ses seules sources de revenus...
Une diversification des activités
Du spectacle vivant
À partir de 2003, soit deux ans après la création du label, Talitres a diversifié ses activités, notamment en organisant des concerts et d’autres prestations scéniques pour certains de ses artistes. « Travaillant très régulièrement avec des groupes anglo-saxons et notamment américains, j’ai réalisé rapidement que j’avais besoin de les faire venir physiquement pour des raisons de promotion, pour organiser des sessions radio, des interviews, etc. » raconte Sean Bouchard. Même s’il reconnaît qu’initialement, ces fonctions de tourneur - qui représentent aujourd’hui 25 % de son activité - correspondaient plutôt à un choix par défaut, le responsable de Talitres assure qu’elles constituent « dorénavant une volonté positive ».
Organisant en France différents concerts, tournées et présences dans divers festivals, Talitres travaille désormais en relais avec des partenaires locaux à l’élaboration de tournées sur l’ensemble du territoire européen, voire plus loin, et ce afin d’assurer une bonne exposition médiatique de ses artistes.
Des activités éditoriales, du merchandising et des subventions
À partir de 2005, Sean Bouchard décide de développer des activités éditoriales, consistant notamment en un dépôt des œuvres à la Sacem, une collecte des droits de reproduction mécanique ou d’exécution publique, du placement de musique (pour en savoir plus, voir cet article de Libération). Pourquoi un tel choix ? « C’est toujours un peu la même chose... Quand on est label, on a besoin de multiplier les revenus, donc il faut multiplier les activités ». Cumulée à la vente de produits dérivés, cette activité représente près de 5 % des revenus de Talitres.
Autre ressource du label indépendant bordelais : les subventions publiques. À ce propos, Sean Bouchard se bat contre l’idée selon laquelle les maisons de disques seraient beaucoup subventionnées. « C’est sans doute vrai pour certaines, mais cela n’est absolument pas le cas de la majorité des labels indépendants ! » insiste le responsable de Talitres. Le label indépendant bénéficie du soutien de la Région Aquitaine depuis cinq ans, sous la forme d’une aide au programme de production. Cette aide représente actuellement environ 5 % du chiffre d’affaire annuel de Talitres selon Sean Bouchard. « Il s’agit de notre seule subvention, le reste émanant de nos propres ressources, autofinancement via nos activités. 5 % du chiffre d’affaires c’est peu, mais je tiens, en un sens, à ce que ce pourcentage reste faible. Il est fondamental de ne pas dépendre financièrement des instances publiques, et ce pour diverses raisons : celles-ci peuvent être éphémères et n’assurent en aucun cas un avenir certain de la structure concernée ; une trop grande dépendance financière cadenasse les décisions donc les activités. L’indépendance d’un label se situe également ici ».
Quelle cohérence ?
Au regard de cette diversification d’activités, l’on peut être tenté d’y voir une sorte de « stratégie 360 ° », souvent plébiscitée par les grandes majors pour rentabiliser certains artistes. Mais pour Sean Bouchard, cette ouverture se pratique par les labels indépendants depuis de nombreuses années déjà. « Ce n’est pas tant une stratégie 360°, c’est juste de se dire que les ventes d’albums ne nous suffisent plus, et que si l’on veut réussir à sortir des albums qu’on aime, il faut de facto développer d’autres activités et engendrer d’autres revenus, qu’ils proviennent par exemple du numérique ou du spectacle vivant ».
Prendre en charge autant d’activités présente même un atout de cohérence pour les artistes, assure Sean Bouchard. « Certains artistes peuvent se demander si mettre tous les œufs dans le même panier est une bonne chose. Faut-il confier à notre structure à la fois la production de l’album, le booking, les éditions ? À l’heure actuelle, la maison de disques est la structure qui prend les plus grands risques financiers, qui investit (parfois lourdement) dans la location de studios d’enregistrement, les salaires des musiciens,... qui supporte l’ensemble des coûts de fabrication, de promotion, de marketing. Proposer à l’artiste de gérer aussi ses tournées ou ses éditions, lorsque l’on est structuré pour cela et que l’on apporte une vraie valeur ajoutée, me semble de la plus grande cohérence afin de garantir un minimum de retour sur investissement ».
Et les majors dans tout ça ?
Si le responsable de Talitres concède qu’il a souvent le sentiment d’avoir « les mêmes problématiques » que les majors, son opinion sur ces dernières s’avère relativement sévère. « Le plus grand reproche que je pourrais faire aux majors est leur manque d’humilité. Le fait qu’ils sortent des disques qui ne m’intéressent absolument pas est finalement un petit détail qui ne me perturbe pas. J’aimerais cependant qu’ils fassent preuve d’un peu plus de décence parfois. Elles portent à mon sens une responsabilité dans la crise actuelle que connait l’industrie musicale : à force de surfer sur la vague artificielle des années 90, de vouloir vendre des CD comme des purs produits commerciaux, de proposer trop souvent une incohérence tarifaire, etc. on a parfois un retour de bâton... sévère ».
Selon Sean Bouchard, les chemins empruntés par majors et labels indépendants sont bien différents. « À de rares exceptions près, les majors ont désormais renoncé à la signature d’artistes en développement, ou alors ils perçoivent généralement cesdits artistes comme des produits marketing qui sont travaillés comme tels. Pourquoi pas ». Mais le patron de Talitres se veut humble : « Il ne faut cependant pas oublier que certaines majors soutiennent encore des artistes de qualité. Les acteurs indépendants demeurent cependant les garants de la diversité musicale. Leur existence, pour lutter contre un certain conformisme, une homogénéité rase des productions, la défense de niches musicales,... me semble plus que jamais nécessaire ».
La musique dans le coeur
Si la production d’albums reste au cœur des activités professionnelles d’un label indépendant comme Talitres, force est de constater que ses fonctions sont aujourd’hui relativement variées. « L’activité principale du label reste ce pour quoi il a été créé : la sortie de disques. C’est notre vocation première et ce rappel me parait fondamental », explique Sean Bouchard. Pourtant, le responsable de Talitres le reconnaît : « L’industrie musicale connait depuis désormais 10 ans une crise profonde et durable. Trouver de nouveaux débouchés est ainsi devenu fondamental pour l’ensemble des maisons de disques. Mais l’acte premier (la signature artistique et à travers celle-ci le temps que l’on y consacre, la constitution d’un catalogue pertinent et cohérent) me semble plus que jamais primordial et la clé de voûte de l’ensemble de la structure ».
D’abord des ventes de musique, physiques ou numériques
Les ventes de musique, que ce soit sous forme numérique ou physique (CD et vinyles), représentent 65 % des ressources du label indépendant bordelais. « Si le développement des ventes numériques ne compense pas la chute du physique, celles-ci ont cependant tendance à prendre une part plus importante depuis 5 ans », précise Sean Bouchard, chiffres à l’appui. Le ratio des ventes de musiques physiques est passé de 85 % il y deux ans à 80 % actuellement. Autrement dit, les ventes numériques ont augmenté, grimpant de 15 % à 20 %.
En matière de titres numériques, notons que Talitres travaille avec Believe, qui est son distributeur numérique. « Ils travaillent avec toutes les grandes plateformes : iTunes, Amazon, Deezer, FNAC, Spotify,... explique Sean Bouchard. Ce qui est notable, c’est la forte hégémonie d’iTunes, qui représente de l’ordre de 75 à 80 % des revenus numériques de Talitres. Ensuite, on trouve Deezer en second, puis quelques poussières avec Amazon, et Spotify, qui monte un petit peu... ».
Du streaming qui ne rapporte presque rien, mais dont les vertus sont promotionnelles
Au passage, et à titre d’illustration, combien rapporte une plateforme d’offre légale comme Deezer ? « Sur les abonnements Premium de Deezer par exemple, le taux de reversement est de 0,08 centime, affirme Sean Bouchard. Pour tout ce qui est offres gratuites, on est à 0,0015 centime par écoute ». En dépit de ces sommes qui semblent relativement faibles, le responsable du label indépendant se veut pragmatique : « À l’heure actuelle, mon point de vue est relativement simple : il est de dire que plus que des plateformes qui vont générer des revenus pour les labels, ce sont des plateformes qui nous permettent de communiquer, d’avoir un acte de promotion et de relais pour nos artistes. Ce sont des sites qui peuvent nous permettre, outre le streaming qui ne rapporte presque rien du tout, d’engendrer des actes d’achat ou des gens qui viennent aux concerts. Pour moi, ce sont plus des plateformes promotionnelles qu’autre chose ».