Dans une interview accordée au Point, le directeur général de l'Afnic(*), Mathieu Weill, donne son analyse sur l’article 4 de la LOPPSI. Cet article, rappelons-le, organise en France le blocage des sites pédopornographiques. Un blocage mis en œuvre par les FAI à la demande du ministère de l’Intérieur. Les modalités du blocage ne sont pas encore connues, mais le responsable de l’Afnic anticipe d’ores et déjà des problèmes : « La qualité de service se joue à quelques dizaines de millisecondes pour nous, et l'analyse de chaque requête d'internaute pourrait ralentir le réseau ».
« Sur le fond, poursuit l’intéressé, je pense que ce n'est pas par des mesures techniques qu'on apporte des réponses à la pédopornographie. Malheureusement, je crains que l'article 4 de la Loppsi 2 soit étendu à d'autres domaines que la pédophilie. Il y a un vrai problème : il faut que des organismes indépendants puissent contrôler cette liste noire. J'ai toute confiance dans le ministère de l'Intérieur, mais ma confiance serait décuplée si la liste pouvait être contrôlée... Ce qu'il faudrait, peut-être, c'est une liste noire internationale, éditée, par exemple, par le Conseil de l'Europe, du même type que celle des paradis fiscaux ».
C’est un décret d’application qui fournira les premières informations sur la procédure et les modalités techniques de ce blocage. La mesure reposera au final sur une liste de sites établie par le ministère que devront bloquer les FAI. A deux reprises, les représentants de l’industrie du disque nous avaient dit être particulièrement intéressés par les progrès réalisés en cette matière. Le SNEP :
« La question de la pédophilie un, ne m’étonne pas et deux, m’intéresse forcément parce qu’il va bien falloir que Free nous explique que, si c’est possible pour la pédophilie, c’est peut-être possible pour des contenus illégaux de musique même si je ne mets pas les deux choses en rapport ! ».
Une posture en pleine phase avec la SPPF « les solutions de filtrage qui pourraient être déployées à cette occasion devraient faire l’objet d’une réflexion à l’égard des contenus, dans le cadre de la propriété intellectuelle »).
(*) L'AFNIC, association française pour le nommage Internet en coopération, est l'organisme chargé de gérer le .fr
« Sur le fond, poursuit l’intéressé, je pense que ce n'est pas par des mesures techniques qu'on apporte des réponses à la pédopornographie. Malheureusement, je crains que l'article 4 de la Loppsi 2 soit étendu à d'autres domaines que la pédophilie. Il y a un vrai problème : il faut que des organismes indépendants puissent contrôler cette liste noire. J'ai toute confiance dans le ministère de l'Intérieur, mais ma confiance serait décuplée si la liste pouvait être contrôlée... Ce qu'il faudrait, peut-être, c'est une liste noire internationale, éditée, par exemple, par le Conseil de l'Europe, du même type que celle des paradis fiscaux ».
C’est un décret d’application qui fournira les premières informations sur la procédure et les modalités techniques de ce blocage. La mesure reposera au final sur une liste de sites établie par le ministère que devront bloquer les FAI. A deux reprises, les représentants de l’industrie du disque nous avaient dit être particulièrement intéressés par les progrès réalisés en cette matière. Le SNEP :
« La question de la pédophilie un, ne m’étonne pas et deux, m’intéresse forcément parce qu’il va bien falloir que Free nous explique que, si c’est possible pour la pédophilie, c’est peut-être possible pour des contenus illégaux de musique même si je ne mets pas les deux choses en rapport ! ».
Une posture en pleine phase avec la SPPF « les solutions de filtrage qui pourraient être déployées à cette occasion devraient faire l’objet d’une réflexion à l’égard des contenus, dans le cadre de la propriété intellectuelle »).
(*) L'AFNIC, association française pour le nommage Internet en coopération, est l'organisme chargé de gérer le .fr