L'idée que la censure du Web est non seulement contraire aux droits de l'homme, mais également une pratique commerciale déloyale envers les États-Unis, a été émise hier par David Drummond, responsable des équipes légales de Google. Cet argument a été avancé lors d'une réunion publique au siège de Google à Mountain View, où le Représentant américain au commerce Ron Kirk et plusieurs cadres de Google, dont David Drummond, se rencontraient. Elle a été relayée par le WSJ, The Register et Reuters.
D'après la description de la réunion telle que donnée par ces journaux, David Drummond a comparé la censure du Net aux autres barrières commerciales sur les biens physiques. Si une telle censure était appliquée à des produits d'exportation, « tout le monde crierait que c'est une violation fondamentale des accords commerciaux ». Car la censure est en particulier utilisée comme excuse pour entraver le développement des entreprises américaines à l'étranger. Par exemple, YouTube est bloqué dans plus de 20 pays dans le monde, et la Turquie le bloque depuis maintenant deux ans.
Il précise : « selon nous chez Google, il est grand temps que nous prenions ce problème à bras le corps ».
Rappelons que le Représentant américain au commerce, qui a participé à cette réunion, est responsable avec le Président de la politique commerciale internationale des États-Unis. C'est notamment lui qui gère les négociations bilatérales ou multilatérales (OMC, ACTA...) au nom des États-Unis. C'est pourquoi M. Drummond explique que « aujourd'hui, avec les négociations commerciales qui vont commencer, nous avons une grande opportunité pour mettre la pression sur les pays et les pousser à reconnaitre qu'un Internet libre est non seulement une valeur essentielle du point de vue des droits de l'homme, mais est aussi une condition indispensable pour faire part de notre communauté de libre échange ».
Un tel argument est certain d'avoir un écho à Washington. Les entreprises américaines de l'Internet sont en effet des leaders mondiaux dans leurs domaines, et commencent à représenter des chiffres d'affaires considérables, notamment à l'international. Elles sont donc une source d'exportations appelée à devenir importante. Surtout face à l'énorme déficit de la balance commerciale américaine, en particulier avec les pays en voie de développement. Ce sont d'ailleurs principalement eux qui entravent la liberté du Net...
De son côté, la Chine, qui vient à peine de renouveler la licence commerciale de Google sur son territoire, risque de voir d'un mauvais œil cette nouvelle attaque contre son Grand Pare-feu.
Les leçons françaises de 1791
En France, le principe défendu par Drummond est connu depuis quelques années. (notre actualité) En témoigne ce texte de 1791 L’Assemblée nationale dénonçait ce « zèle inconsidéré » avec lequel les autorités administratives « avaient cru pouvoir soumettre à leur surveillance et à leur recherche la correspondance des particuliers ». Pour les parlementaires éclairés, les dépôts forcés des malles et des paquets « en autres lieux qu’aux bureaux auxquels ils étaient destinés », les « vérifications des lettres », les « sursis ordonnés à leur distribution [qui ] ne peuvent qu’interrompre les relations commerciales et sont autant d’abus qu’il est indispensable d’arrêter ».
D'après la description de la réunion telle que donnée par ces journaux, David Drummond a comparé la censure du Net aux autres barrières commerciales sur les biens physiques. Si une telle censure était appliquée à des produits d'exportation, « tout le monde crierait que c'est une violation fondamentale des accords commerciaux ». Car la censure est en particulier utilisée comme excuse pour entraver le développement des entreprises américaines à l'étranger. Par exemple, YouTube est bloqué dans plus de 20 pays dans le monde, et la Turquie le bloque depuis maintenant deux ans.
Il précise : « selon nous chez Google, il est grand temps que nous prenions ce problème à bras le corps ».
Rappelons que le Représentant américain au commerce, qui a participé à cette réunion, est responsable avec le Président de la politique commerciale internationale des États-Unis. C'est notamment lui qui gère les négociations bilatérales ou multilatérales (OMC, ACTA...) au nom des États-Unis. C'est pourquoi M. Drummond explique que « aujourd'hui, avec les négociations commerciales qui vont commencer, nous avons une grande opportunité pour mettre la pression sur les pays et les pousser à reconnaitre qu'un Internet libre est non seulement une valeur essentielle du point de vue des droits de l'homme, mais est aussi une condition indispensable pour faire part de notre communauté de libre échange ».
Un tel argument est certain d'avoir un écho à Washington. Les entreprises américaines de l'Internet sont en effet des leaders mondiaux dans leurs domaines, et commencent à représenter des chiffres d'affaires considérables, notamment à l'international. Elles sont donc une source d'exportations appelée à devenir importante. Surtout face à l'énorme déficit de la balance commerciale américaine, en particulier avec les pays en voie de développement. Ce sont d'ailleurs principalement eux qui entravent la liberté du Net...
De son côté, la Chine, qui vient à peine de renouveler la licence commerciale de Google sur son territoire, risque de voir d'un mauvais œil cette nouvelle attaque contre son Grand Pare-feu.
Les leçons françaises de 1791
En France, le principe défendu par Drummond est connu depuis quelques années. (notre actualité) En témoigne ce texte de 1791 L’Assemblée nationale dénonçait ce « zèle inconsidéré » avec lequel les autorités administratives « avaient cru pouvoir soumettre à leur surveillance et à leur recherche la correspondance des particuliers ». Pour les parlementaires éclairés, les dépôts forcés des malles et des paquets « en autres lieux qu’aux bureaux auxquels ils étaient destinés », les « vérifications des lettres », les « sursis ordonnés à leur distribution [qui ] ne peuvent qu’interrompre les relations commerciales et sont autant d’abus qu’il est indispensable d’arrêter ».