iPad : les revendeurs Apple (APR) grognent envers la Pomme

Après un excellent démarrage aux États-Unis, l’iPad a semble-t-il réalisé un bon démarrage à l’international. Apple communiquera probablement sur ce sujet dans les jours à venir, alors qu'il vient d'annoncer que la barre des 2 millions d’iPad a été atteinte au bout de deux mois.

La tablette tactile si adorée et critiquée simultanément n’est cependant disponible que via le Web (sur le site d’Apple), les Apple Stores (au Louvre et à Montpellier en France) ou de grosses enseignes comme la Fnac et Darty. Un problème pour les Apple premium resellers, les fameux APR, connus en France pour être les parfaits intermédiaires de la marque Apple, surtout vu son nombre restreint d’Apple Stores chez nous (aucun il y a encore un an…).

 Si les APR peuvent bien vendre l’iPad, ils n’ont cependant pu faire aucune publicité pour le produit. Mais ce point n’est pas bien dramatique, la presse grand public ayant fait ce travail massivement ces dernières semaines. Le problème se situe plutôt sur l’impossibilité de réaliser des précommandes, et sur la mise en avant évidente des Apple Stores et des gros partenaires (Fnac, Darty, Boulanger, etc.) aux dépens des APR.

Un constat confirmé par une gestion des stocks étonnante d’Apple : les gérants des APR n’ont en effet pu connaître précisément combien d'iPad leurs seraient livrés. Par conséquent, difficile pour les vendeurs de rassurer leur client sur la disponibilité ou non des iPad dans leur enseigne. De quoi créer un sentiment de rareté, mais aussi et surtout de diriger les clients vers les Apple Stores, la boutique Internet et les grandes enseignes.

Ces dernières, notamment la Fnac et Boulanger, ont d’ailleurs eux des problèmes quasi-similaires concernant la gestion des stocks. Averties au dernier moment du nombre d’iPad disponibles, ces enseignes ont aussi émis quelques plaintes sur cette situation…

Du côté des APR, l’arrivée de l’iPad a pourtant été gérée comme un évènement important : « On a mis à niveau nos magasins, on est prêt à mettre en avant les accessoires et tout l'écosystème qui va avec l'iPad. Quand un client entre chez nous, il doit se sentir comme dans une boutique Apple » a ainsi expliqué un gérant d’APR aux Echos.

Excluant aussi les boutiques des opérateurs de téléphonie mobile, contrairement à l’iPhone, Apple, peut-être à son insu, délie des langues. « Son but, c'est de vendre sans les opérateurs et sans tiers » a ainsi affirmé un dirigeant d'un opérateur mobile français. Or si l’iPhone avait une formidable visibilité dans les boutiques de téléphonie mobile, cumulée à un prix cassé du fait des forfaits, les APR, eux, doivent se contenter de commercialiser l’iPhone nu. Ce qui représente bien sûr une part très faible des ventes d’iPhone.

Si tout va bien, d’autres Apple Stores devraient ouvrir leurs portes en France dans les années à venir. Marseille accueillera ainsi une boutique de la Pomme, tout comme Bordeaux, Lyon, Lille et Strasbourg si les rumeurs se confirment.

Quand on sait qu’Apple ne cesse grappiller des parts de marché en France dans le secteur des ordinateurs, au point de figurer pour la première fois de son histoire dans le top 5 français (selon Gartner) lors du dernier trimestre 2009, il n’y a pas de raison que que la firme n’ouvre pas de nouvelles boutiques dans le futur. Au dépend des APR…