La guerre de communication entre Apple et Adobe au sujet du Flash continue. Après des propos déjà acides à l’encontre de la technologie d’Adobe, voilà que Steve Jobs remet le couvert. À travers un texte publié sous forme de communiqué de presse, le PDG d’Apple expose en six points principaux ses griefs à l’encontre de Flash. Et, bien entendu, Adobe a répondu.
Selon le patron de la firme de Cupertino, il y a donc six problèmes majeurs :
Ce facteur multiplateforme crée essentiellement des problèmes durant le développement des applications. Aucune nouveauté ne peut être implémentée à moins que toutes les plateformes puissent en profiter. De fait, c’est le plus dénominateur commun qui l’emporte. Jobs n’aime pas cette philosophie et note au passage qu’Adobe est le dernier grand éditeur au monde à avoir adopté les nouveautés de Mac OS X, puisqu’il leur a fallu 10 ans pour passer à Cocoa et abandonner Carbon. Cela dit, on pourrait dire exactement la même chose de Microsoft, qu’Apple ne cite pourtant pas.
En définitive, Steve Jobs prédit la victoire des standards libres du Web, avec comme fer de lance le HTML 5. Et qu’en pense Adobe ? Plusieurs responsables de la société ont répondu.
Le PDG et le responsable technique d'Adobe répondent
Shantanu Narayen, le PDG d’Adobe, n’y va pas par quatre chemins : tous les propos de Steve Jobs visant la technique de Flash ne sont qu’un « écran de fumée ». Oui, le but des outils d’Adobe est bien de créer du contenu pouvant toucher un maximum de plateformes, parce que c’est un besoin des développeurs. Obliger ces derniers à utiliser des outils spécifiques ne fait que rendre leur tâche plus complexe : « Les restrictions d'Apple ne font que compliquer la vie des développeurs qui cherchent à faire fonctionner leurs produits sur un grand nombre d'appareils. Ils vont être contraints d'avoir deux flux de travail, un pour Apple, un second pour les autres. »
Toujours selon Shantanu Narayen, le côté multiplateforme de Flash ne pointe pas du doigt un problème d’optimisation. C’est simplement que le mantra « écrire une fois, exécuter partout » des développeurs ne fait pas du tout les affaires d’Apple. Dans l’absolu, il vaut mieux que les développeurs ne se concentrent que sur les produits de Cupertino.
Enfin, sur les problèmes techniques de Flash, la vision du PDG est simple : les problèmes de stabilité de Flash sur Mac OS X ne viennent pas de Flash… mais de Mac OS X lui-même. Ce n’est pourtant pas si simple, car le mouvement qui consiste à isoler Flash, notamment dans les navigateurs, est suivi par plusieurs sociétés, dont Mozilla.
Kevin Lynch, directeur Technique d’Adobe, a lui aussi répondu. Un billet intitulé « Aller de l’avant » et publié sur son blog met l’accent sur la divergence des opinions et des buts entre Apple et Adobe. Il réaffirme que plus aucune version de Flash ne sera développée pour iPhone OS, pas plus que de la plateforme AIR.
Il constate également qu’Apple bloque sciemment les technologies d’Adobe et de celles d’autres éditeurs. Il regrette cependant qu’Apple et Adobe n’aient pas pu trouver de terrain d’entente sur Flash, car l’expérience utilisateur aurait été « formidable ». Le constat est d’autant plus triste qu’on retrouve Flash chez Google, RIM, Microsoft ou encore Nokia pour leurs produits mobiles.
Quoi qu’il en soit, le divorce est maintenant consommé pour Flash sur les appareils mobiles d’Apple. Il n’y aura pas d’autre version, à moins d’un retournement de situation. Mais ce ne serait pas la première fois dans le petit monde de l’informatique.
Selon le patron de la firme de Cupertino, il y a donc six problèmes majeurs :
- Ouverture : Steve Jobs critique le Flash pour son côté 100 % propriétaire. Bien sûr, la quasi-totalité du code provenant d’Apple est propriétaire, mais il indique que tout ce qui touche au Web devrait être basé sur des standards ouverts. La firme préfère donc miser sur le HTML5, les CSS ou encore le JavaScript. La mise en avant de Webkit n’est pas là par hasard.
- Adobe indique que les produits mobiles d’Apple ne peuvent pas accéder à l’intégralité du Web. C’est vrai en partie, les sites utilisant Flash sont nombreux. Mais pour Jobs, les alternatives sont présentes et de nombreux sites créent des versions de leurs sites débarrassés de Flash. Concernant les vidéos, il rappelle que YouTube est présent sur l’iPhone, l’iPad et l’iPod Touch via des flux H.264.
- Fiabilité, sécurité et performances : et Jobs de citer Symantec, qui indique que Flash détient l’un des pires records en matière de sécurité sur l’année 2009. Apple aurait travaillé avec Adobe pour résoudre ces problèmes, mais la situation n’a, selon Jobs, pas vraiment changé. De plus, les performances du Flash sur les mobiles ne sont pas à la hauteur. Adobe aurait échoué à montrer une version de sa technologie réellement efficace depuis qu’Apple lui demande.
- L’autonomie : le décodage logiciel des animations Flash demande de la puissance et fait donc baisser l’autonomie. Même si le H.264 peut être décodé matériellement, le lecteur mobile n’est pas encore au niveau et cette accélération n’est pas présente. Selon Jobs, on peut lire environ 10 heures de vidéo en H.264 sur un iPhone quand le décodage est matériel. Cette autonomie est divisée par deux en cas de décodage logiciel. Là encore, ce sont ses propres arguments.
- Le multitouch : Flash n’a jamais été pensé pour le tactile. Il a été conçu pour des ordinateurs munis de claviers et surtout de souris. Le multitouch sur les mobiles crée un nouvel environnement dans lequel le Flash n’a pour l’instant pas sa place, car ses contrôles ne sont pas adaptés.
Ce facteur multiplateforme crée essentiellement des problèmes durant le développement des applications. Aucune nouveauté ne peut être implémentée à moins que toutes les plateformes puissent en profiter. De fait, c’est le plus dénominateur commun qui l’emporte. Jobs n’aime pas cette philosophie et note au passage qu’Adobe est le dernier grand éditeur au monde à avoir adopté les nouveautés de Mac OS X, puisqu’il leur a fallu 10 ans pour passer à Cocoa et abandonner Carbon. Cela dit, on pourrait dire exactement la même chose de Microsoft, qu’Apple ne cite pourtant pas.
En définitive, Steve Jobs prédit la victoire des standards libres du Web, avec comme fer de lance le HTML 5. Et qu’en pense Adobe ? Plusieurs responsables de la société ont répondu.
Le PDG et le responsable technique d'Adobe répondent
Shantanu Narayen, le PDG d’Adobe, n’y va pas par quatre chemins : tous les propos de Steve Jobs visant la technique de Flash ne sont qu’un « écran de fumée ». Oui, le but des outils d’Adobe est bien de créer du contenu pouvant toucher un maximum de plateformes, parce que c’est un besoin des développeurs. Obliger ces derniers à utiliser des outils spécifiques ne fait que rendre leur tâche plus complexe : « Les restrictions d'Apple ne font que compliquer la vie des développeurs qui cherchent à faire fonctionner leurs produits sur un grand nombre d'appareils. Ils vont être contraints d'avoir deux flux de travail, un pour Apple, un second pour les autres. »
Toujours selon Shantanu Narayen, le côté multiplateforme de Flash ne pointe pas du doigt un problème d’optimisation. C’est simplement que le mantra « écrire une fois, exécuter partout » des développeurs ne fait pas du tout les affaires d’Apple. Dans l’absolu, il vaut mieux que les développeurs ne se concentrent que sur les produits de Cupertino.
Enfin, sur les problèmes techniques de Flash, la vision du PDG est simple : les problèmes de stabilité de Flash sur Mac OS X ne viennent pas de Flash… mais de Mac OS X lui-même. Ce n’est pourtant pas si simple, car le mouvement qui consiste à isoler Flash, notamment dans les navigateurs, est suivi par plusieurs sociétés, dont Mozilla.
Kevin Lynch, directeur Technique d’Adobe, a lui aussi répondu. Un billet intitulé « Aller de l’avant » et publié sur son blog met l’accent sur la divergence des opinions et des buts entre Apple et Adobe. Il réaffirme que plus aucune version de Flash ne sera développée pour iPhone OS, pas plus que de la plateforme AIR.
Il constate également qu’Apple bloque sciemment les technologies d’Adobe et de celles d’autres éditeurs. Il regrette cependant qu’Apple et Adobe n’aient pas pu trouver de terrain d’entente sur Flash, car l’expérience utilisateur aurait été « formidable ». Le constat est d’autant plus triste qu’on retrouve Flash chez Google, RIM, Microsoft ou encore Nokia pour leurs produits mobiles.
Quoi qu’il en soit, le divorce est maintenant consommé pour Flash sur les appareils mobiles d’Apple. Il n’y aura pas d’autre version, à moins d’un retournement de situation. Mais ce ne serait pas la première fois dans le petit monde de l’informatique.