
Sans vouloir pinailler, il est étrange de remarquer que l'INPI, accusé d'avoir fait pression sur la Cité des Sciences pour censurer une partie de sa propre exposition, rédige maintenant des communiqués communs avec elle. Du coup, impossible de savoir qui a rédigé ce texte. Voilà une petite erreur de communication qui fera dire aux mauvaises langues que la Cité des Sciences est vraiment devenue une filiale de l'INPI...
Des blogs et trois gus dans un garage ?
Le communiqué censé apaiser la situation commence plutôt mal, puisqu'il explique que « l’INPI et la Cité sont accusés par certains blogs de «censurer» le logiciel libre ». L'information avait pourtant été reprise par tous les sites d'information majeurs. Mais on imagine que cinq gus dans un garage ne constituent pas vraiment une rédaction aux yeux de l'INPI...
Le communiqué apporte tout de même un argument intéressant pour expliquer le retrait du texte d'Isabelle Vodjdani : « À quelques jours de l’ouverture de l’exposition, le comité de pilotage de l’exposition a décidé collégialement que ce texte, qui prend la forme d’un sonore, ne figurerait pas dans l’exposition. Nous avons finalement choisi de ne pas aborder le thème du logiciel libre dans cette exposition sur la contrefaçon afin d’éviter toute confusion et mélange des genres entre libre et contrefaçon, pour un public non-initié. Il ne s’agit donc en aucun cas d’une censure mais d’un souci légitime de clarté. De manière générale, le logiciel libre trouve sa place aussi bien à l’INPI, qu’à la Cité ».
Donc, la suppression au dernier moment de la partie Libre de l'exposition ne résulterait pas d'une pression de l'INPI mais d'une décision collégiale pour sauver le Libre d'une possible confusion avec la contrefaçon. Un tel amour pour le monde du libre serait tout à leur honneur, mais exige des preuves.
Les deux institutions utilisent le Libre
Or, l'Institut explique qu'il « utilise largement [le Libre] pour ses besoins propres : il a notamment choisi le logiciel libre Typo3 pour la gestion des contenus de ses sites Internet et Intranet, OCS-Inventory et GLPI pour la gestion de son parc informatique, et Nagios pour la supervision informatique ».
Le simple fait d'utiliser des logiciels libres n'est pas forcément une preuve de soutien pour ce secteur. Mais c'est un indice à décharge à considérer.
De son côté, la Cité des Sciences est déjà connue pour ses Ubuntu Party, et le rappelle : « la Cité a été précurseur dans la démonstration, les ateliers, les conférences et l’installation de logiciels libres et, plus globalement, soutient le libre, tout au long de l’année, au sein de son Carrefour numérique, ouvert à tous publics, en accès libre et gratuit ».