
Des doutes malgré les garanties apportées
Sandrine Bélier, eurodéputée écologique, se félicite déjà de cette diffusion : « La pression exercée par la société civile et le Parlement européen a enfin payé ! C’est là une victoire de la transparence ». C’est le Commissaire au Commerce Karel De Gucht qui a annoncé la publication du texte. Dans son communiqué, il assurait déjà que ce texte « n’interférera pas avec la capacité d’un signataire à respecter les droits et libertés fondamentaux de ses citoyens ». Pour Sandrine Bélier, cela n’a rien de rassurant : « Ce n’est pas une avancée, mais un devoir et un pré requis à toute négociation pour tout État se définissant comme une démocratie moderne ».
Un petit Yalta en formation
Justement : l’eurodéputée reste du coup sur ses gardes : « au-delà du texte, ACTA cherche à définir de nouvelles règles en termes d’accès aux savoirs et aux médicaments, et à redéfinir le champ de nos libertés publiques et numériques. Si nous n’y prenons garde, ACTA pourrait très rapidement prendre la forme d’un petit Yalta à même de définir de nouveaux clivages pour l’avenir qui ne serviraient que les intérêts d’une minorité. A nous, désormais, de rester vigilants et de veiller à ce que certaines lignes jaunes ne puissent être franchies. » L’une des lignes jaunes pourrait être franchie indirectement, en responsabilisant un peu plus les intermédiaires techniques sur les contenus transitant entre leurs mains.