Le 22 décembre, sur Public Sénat, Conversation d’Avenirs, Jacques Attali était interrogé sur la gratuité, et la notion de valeur. Durant ce quart d’heure, celui-ci revient sur le développement de l’altruisme (dans les ONG, chez les religieux), l’encyclopédie Wikipedia, la fameuse économie du don, etc. « Il y a des activités gratuites pour celui qui les reçoit, mais qui ne sont pas gratuites du tout ». Ce peut être la police (gratuite pour le citoyen, non pour le contribuable), les radios payées par la redevance ou la publicité.
« Il y a {aussi] des domaines où la gratuité va devenir naturelle » chez le consommateur. « La tendance va être à la gratuité des biens superflus [au sens où ce n’est pas vital], la musique va être gratuite, le cinéma pourrait l’être, on le voit déjà par la télévision où tout cela est relativement gratuit » , constate ou anticipe-t-il. Inversement, tous les produits vitaux (l’eau, les transports, etc.) resteront payants. Et pas qu’un peu.
« La gratuité ne signifie pas que ceux qui produisent ne sont pas payés. (…) La gratuité signifie que le consommateur ne paye pas. Et on va vers cette tendance, de plus en plus, une socialisation des coûts où les gens sont payés par quelqu’un d’autres que celui qui consomme, ce qui créé une dynamique très forte » affirme Attali. Le choix politique de toute société sera alors de déterminer l’endroit où il faut placer ce curseur entre gratuit et payant. Aux extrêmes, deux certitudes : « ce qui est abondant va devenir gratuit, ce qui est rare va devenir payant. »
Et la musique sur Internet ? « Consommer de la musique enregistrée, c'est gratuit. Donc plus personne n'acceptera de payer, malgré les lois HADOPI ou autres, pour télécharger ou pour écouter de la musique sur internet. Par contre, les gens seront toujours prêts à payer et paieront cher pour assister à un concert, car c’est du temps passé avec un artiste. » Les travaux vécus en réel, le temps partagé avec quelqu’un ou une compétence seront eux, toujours payés. C'est le fameux retour du spectacle vivant mis en avant par Francis Ford Coppola.
« Aujourd’hui c’est beaucoup plus cher d’être pauvre que d’être riche : ce sont les biens les plus fondamentaux qui sont les plus chers (se nourrir, se loger, etc.). Le progrès social c’est de rendre gratuit un certain nombre de choses qui sont gratuites pour les plus riches » conclut l’auteur de « Bruits ».
« Il y a {aussi] des domaines où la gratuité va devenir naturelle » chez le consommateur. « La tendance va être à la gratuité des biens superflus [au sens où ce n’est pas vital], la musique va être gratuite, le cinéma pourrait l’être, on le voit déjà par la télévision où tout cela est relativement gratuit » , constate ou anticipe-t-il. Inversement, tous les produits vitaux (l’eau, les transports, etc.) resteront payants. Et pas qu’un peu.
« La gratuité ne signifie pas que ceux qui produisent ne sont pas payés. (…) La gratuité signifie que le consommateur ne paye pas. Et on va vers cette tendance, de plus en plus, une socialisation des coûts où les gens sont payés par quelqu’un d’autres que celui qui consomme, ce qui créé une dynamique très forte » affirme Attali. Le choix politique de toute société sera alors de déterminer l’endroit où il faut placer ce curseur entre gratuit et payant. Aux extrêmes, deux certitudes : « ce qui est abondant va devenir gratuit, ce qui est rare va devenir payant. »
Et la musique sur Internet ? « Consommer de la musique enregistrée, c'est gratuit. Donc plus personne n'acceptera de payer, malgré les lois HADOPI ou autres, pour télécharger ou pour écouter de la musique sur internet. Par contre, les gens seront toujours prêts à payer et paieront cher pour assister à un concert, car c’est du temps passé avec un artiste. » Les travaux vécus en réel, le temps partagé avec quelqu’un ou une compétence seront eux, toujours payés. C'est le fameux retour du spectacle vivant mis en avant par Francis Ford Coppola.
« Aujourd’hui c’est beaucoup plus cher d’être pauvre que d’être riche : ce sont les biens les plus fondamentaux qui sont les plus chers (se nourrir, se loger, etc.). Le progrès social c’est de rendre gratuit un certain nombre de choses qui sont gratuites pour les plus riches » conclut l’auteur de « Bruits ».