
Un navigateur, plus de navigateur, beaucoup de navigateurs
Depuis la plainte d’Opera, Internet Explorer était vu d’un très mauvais œil. Ce n’était pas la première fois que Microsoft était accusé d’enfreindre les règles et d’abuser de sa position dominante. Sauf qu’ici, le déchainement s’est fait dans un contexte un peu particulier : Internet Explorer n’en finit plus de perdre des parts de marché au profit de Firefox essentiellement. Quand bien même, la Commission européenne a demandé à l’éditeur de Redmond de bien vouloir faire en sorte que les utilisateurs aient plus de choix.
Plus tôt dans l’année, Microsoft a tracé une ligne dans le sable derrière laquelle la firme s’est maintenue avec force : puisque Internet Explorer causait problème, il n’y aurait donc plus de navigateur dans Windows 7. Et de commencer à proclamer qu’une belle édition E allait sortir en Europe, laissant le choix aux OEM de placer la butineur qu’ils souhaitaient. La Commission a affiché sa déception et son scepticisme, faisant remarquer que supprimer Internet Explorer n’augmentait pas le choix de l’utilisateur.
Au moment où les choses commençaient à s’envenimer, nous avions émis l’hypothèse dans nos colonnes qu’un écran de sélection des navigateurs au sein de Windows serait une solution raisonnable. Et c’est exactement ce qu’a fait quelques mois plus tard Microsoft : la firme a proposé qu’un écran soit affiché au premier démarrage d’Internet Explorer pour offrir une sélection des navigateurs les plus courants, avec liens explicatifs et de téléchargements :
La Commission européenne satisfaite de cette proposition, mais...
Mais depuis la proposition initiale, Microsoft a amélioré sensiblement les choses : ce n’est pas un écran, mais deux qui seraient affichés consécutivement à l’utilisateur. Le premier expliquerait ce qu’est un navigateur, et le second afficherait le véritable choix, chaque navigateur étant alors équipé de deux boutons, l’un dédié aux informations complémentaires sur le logiciel, l’autre au téléchargement proprement dit.
« L'opinion préliminaire de la Commission est que les propositions de Microsoft vont répondre à ses inquiétudes en termes de concurrence » a finalement déclaré l’instance européenne. Mais ce n’est pas terminé : la Commission lancera vendredi 9 octobre, soit dans deux jours, une consultation publique sur ces propositions. Durant un mois, tous les intéressés pourront commenter l’idée de Microsoft, ce qui inclut aussi bien les entreprises que les utilisateurs eux-mêmes.
Ce n’est pas tout. L’écran de sélection des navigateurs sera appliqué également à Windows XP et Vista, en plus de Windows 7, comme Microsoft l’a indiqué. Mais la Commission établira une surveillance sur la durée, car l’accord est prévu pour une durée initiale de cinq ans. Durant ce laps de temps, les nouveaux Windows devront proposer le même écran, ce qui inclut donc le futur Windows 8.
Opera s’est montré une nouvelle fois critique envers l’idée de ces écrans, considérant que l’utilisateur pouvait les assimiler à du spam. Hakon Wium Lie, directeur technique d’Opera , a ajouté que la solution idéale serait que ces écrans (le premier informatif et le second pour le choix) soient des fenêtres natives du système, comme pour Windows Update.