4e licence 3G : Bouygues veut être remboursé en cas de "rabais"

Martin Bouygues, le PDG du groupe Bouygues (et donc de Bouygues Telecom), n'a jamais caché son opposition à l'arrivée d'un quatrième opérateur. Vendredi dernier, lors de la présentation des résultats de sa société, Martin Bouygues a de nouveau lâché quelques piques sur le sujet. 

Le problème des antennes-relais


Joyeux noel martin bouygues« Je ne vois pas en quoi le gouvernement peut vendre une licence pour déployer un réseau alors même qu'on sait pertinemment que le déploiement est impossible » a-t-il ainsi estimé. Basant sa remarque sur les problèmes actuels rencontrés par les opérateurs lors de la mise en place des antennes, Martin Bouygues n'a fait que répéter un argument déjà avancé en mars dernier.

« Alors même qu'on voit fleurir dans toute la France des procès sur le problème des antennes-relais, je me demande comment on peut attribuer une licence et déployer un réseau » avait-il ainsi déclaré il y a six mois lors de la présentation des résultats annuels du groupe. « Il me semble qu'il faut prendre les choses dans l'ordre, d'abord régler le problème des antennes, un problème très important qu'il ne faut pas négliger » avait-il rajouté à l'époque.

Quant à la location des réseaux au futur quatrième opérateur, le PDG de Bouygues trouve ce projet « totalement irréalisable » et « fantaisiste ». Pour le dirigeant de Bouygues Construction, TF1 et Bouygues Telecom, cette location imposée par le gouvernement et l'ARCEP n'est pas réalisable, pour une simple et bonne raison.

« Il y a un petit problème, c'est une obligation qui ne s'applique que dans un seul cas, quand nous sommes propriétaires des sites en question. Il se trouve que les trois opérateurs dans les zones urbaines sont locataires des sites dans 96-97 % des cas (et) dans les zones non-urbaines, dans 50 % des cas. On ne peut pas obliger un propriétaire à accepter une sous-location à un tiers extérieur alors que le bail ne le prévoit pas » a-t-il ainsi expliqué.

Martin Bouygues veut lui aussi payer 240 millions d'euros


Le meilleur pour la fin. Alors qu'Orange et SFR ont finalement payé au début du siècle le tarif de Bouygues Télécom pour leur licence 3G, c'est-à-dire 619,2 millions d'euros au lieu de 4,95 milliards d'euros initialement, voilà que Martin Bouygues souhaite que le gouvernement adopte une démarche similaire par rapport à cette quatrième licence 3G.

« En 2000, Orange et SFR devaient payer 5 milliards d'euros leur licence. Quand Bouygues Telecom a obtenu la sienne à 619 millions, Bruxelles a trouvé normal de ramener le prix à 619 millions d'euros pour Orange et SFR. Si la licence coûte maintenant 240 millions d'euros, je ne vois pas pourquoi les mêmes causes ne produiraient pas les mêmes effets. (...) Quand on passe de 600 millions à 240 millions, il doit être normal aussi qu'on nous rembourse. »

Les différences sont pourtant très importantes entre les deux situations, la première (en 2001), voyait Bouygues Telecom, un opérateur déjà en place, obtenir une licence pleine huit fois moins onéreuse à peine un an après ses concurrents. La seconde (l'actuelle) voit un opérateur sans expérience ni infrastructure obtenir un tiers de licence huit ans après les autres, dans un marché déjà mature, même si pas encore saturé.

Quoi qu'il en soit, Martin Bouygues a annoncé qu'il pourrait bien rejoindre la plainte de France Télécom (Orange) déposée à Bruxelles afin de contester le prix de ce tiers de licence 3G. Ces 240 millions d'euros sont une sorte d'aide d'État a ainsi estimé l'opérateur historique.

« Sur la base du prix publié par le Journal Officiel ce matin, France Télécom va saisir la Commission européenne pour aide d'État, c'est-à-dire avantage accordé au quatrième entrant par rapport aux trois autres détenteurs de fréquences mobiles. »

L'amour de Martin Bouygues pour Free

Enfin, voici ci-dessous un florilège des attaques de Martin Bouygues envers Free et la quatrième licence 3G :

« J'ai du mal à comprendre comment avec 1 milliard d'euros, Iliad va pouvoir déployer un réseau de troisième génération alors que nous investirons 850 millions d'euros rien que cette année. »

« Quand je compare la rentabilité des uns et des autres, je constate que Free est bien plus profitable que Bouygues Telecom. Si l'on veut plus de concurrence et faire baisser les prix pour le consommateur, Free serait donc déjà bien inspiré de réduire un peu ses marges sur l'ADSL avant de penser à venir sur le mobile. »

« Si le gouvernement autorise un nouvel entrant à venir faire de l'ultra-low cost dans le mobile, il prend une lourde responsabilité. À terme, une guerre des prix peut provoquer de 10 000 à 30 000 pertes d'emplois chez les opérateurs. Ce sont des choix lourds de conséquences, surtout s'il s'agit de favoriser quelqu'un qui n'investit pas ! »

« Si les conditions d'exécution du marché font que le marché n'est plus viable, on verra (ndlr : quant à un possible retrait du marché de Bouygues Telecom). Pour l'instant on n'est pas du tout dans ces circonstances-là. »

« Je me suis acheté un château, ce n’est pas pour laisser les romanichels venir sur les pelouses. » (phrase non officielle, fournie par une source du Canard Enchaîné) 

Vous n'avez pas encore de notification

Page d'accueil
Options d'affichage
Abonné
Actualités
Abonné
Des thèmes sont disponibles :
Thème de baseThème de baseThème sombreThème sombreThème yinyang clairThème yinyang clairThème yinyang sombreThème yinyang sombreThème orange mécanique clairThème orange mécanique clairThème orange mécanique sombreThème orange mécanique sombreThème rose clairThème rose clairThème rose sombreThème rose sombre

Vous n'êtes pas encore INpactien ?

Inscrivez-vous !