Martinon, la courroie de transmission d'Hadopi à Hollywood

martinon hadopi hollywood majors On pensait David Martinon, ex-porte-parole de l’Élysée, déconnecté. Raté. Ce consul général de France à Los Angeles vient d’ouvrir son blog pour retracer ses activités sous le soleil de Los Angeles. Le malheureux candidat aux élections de Neuilly veut ainsi donner son « point de vue sur ce que nous, les Français des États-Unis, vivons ici, sur ce que nous y apprenons, sur ces idées nouvelles que l’on brasse ici, et sur ce que nous faisons ici pour promouvoir la France. » Voilà pour le premier post.

Le second post passe en mode pratique. On apprend tout de go « qu’Hollywood soutient la lutte à la française contre le piratage ». Le 23 avril dernier, Martinon participait ainsi à un séminaire sur le piratage audiovisuel, et ce, en marge du festival COLCOA, celui destiné à promouvoir le cinéma français dans la mégalopole. Autour de la table, Costa Gavras, la Sacem, la SACD, l’ARP mais égalements les gros ayants droit américains comme la Directors Guild of America, la Motion Pictures Association, la Writers Guild of America...) et évidemment les majors (Sony Pictures Entertainment, NBC Universal, Warner Bros, Paramount, ...)

Martinon explique ainsi que les participants américains ont tous apporté « un soutien unanime et solennel au projet de loi "internet et création" » (NDLR : en fait Création et Internet, puisqu’Internet et Création est le titre du livre de Philippe Aigrain de la Quadrature du Net qui propose des solutions alternatives aux fondements répressifs du texte d'Albanel) ;

David au pays des Goliath

« Ce soutien des professionnels américains ne m'a pas étonné, analyse David au pays des Goliaths, deux semaines avant, j'avais assisté à une audition ("hearing") de la commission des affaires étrangères de la chambre des représentants organisée à Los Angeles sur ce sujet. Steven Soderbergh, l'immense réalisateur, qui était entendu en tant que vice-président de la DGA, en même temps que les patrons d'Universal Music et de Walt Disney Pictures, avait alors cité l'initiative française comme un modèle à suivre pour l'Amérique ». Lors des débats, la ministre de la Culture n’a eu de cesse de citer les exemples étrangers qu’il fallait imiter, voilà maintenant que c’est l’inverse.

Pour Martinon, pas de doute : « Ce projet de loi bénéficie depuis ses premières heures d'un grand intérêt ici, au coeur même de l'industrie cinématographique américaine. Tous nos partenaires attendent de la France des "premiers pas" officiels qui ouvriront la voie à des solutions graduées et efficaces ailleurs dans le monde pour enrayer ce qui est enfin considéré pour ce qu'il est : un fléau destructeur pour les artistes, mais aussi pour tous les métiers du cinéma et de la musique ».

Martinon n’a pas dit si les questions de neutralité du web ont été abordées, ou les points noirs de la loi Hadopi. Ni même si la SACEM a réitéré son analyse critique du texte : Bernard Myet, président du directoire de la Sacem, nous le disait début 2009 : « nous sommes favorables à Création et internet de manière à tenter de responsabiliser les internautes. Toutefois, nous avons de grands doutes sur la capacité - même si ça va avoir un effet positif - de nous permettre de récupérer le niveau de ressources qui a fondu du fait de la piraterie. Et c’est dans cette perspective, et du fait qu’après Création et Internet il va y avoir une analyse de l’évolution du marché, que nous nous positionnons »… Dans le même sens, ajoutons les propos de Laurent Petitgirard, président de la SACEM, pour qui « même si le téléchargement légal double ou triple grâce à cette loi, les effets seront peu sensibles ».

Une solution française qui séduit Hollywood

Martinon affirme cependant que « le soutien officiel de la DGA dans un récent communiqué en faveur de la loi "création et internet" est bien la preuve que les choses avancent, et qu'il y a désormais des solutions anti-piratage qui séduisent le plus grand nombre, et notamment la première industrie cinématographique au monde. Le président Obama lui-même a tenu des propos qui montraient son intérêt pour cette problématique ».

jean françois copé pascal negre
JF Copé et Pascal Nègre, PDG d'Universal Music France

Dans une récente interview, nous avions demandé à la députée Martine Billard (Vert) qui allait profiter de ce projet de loi, alors que tant d’institution et d’organismes en France ont émis des critiques sur son contenu. Réponse de la députée : « Il va profiter aux majors comme d’habitude : c'est-à-dire qu’eux vont continuer à recevoir les bénéfices de la diffusion culturelle. Le fait qu’il y ait une chute des ventes de disques ou DVD, c’est indéniable, mais c’est normal puisqu’on est en train de changer d’époque par rapport aux supports, on passe de supports physiques aux supports numériques. Et dans l’histoire, les coûts sont moindres et il n’y a pas répartition de ces bénéfices supplémentaires entre les auteurs et les majors. C’est les majors qui se mettent tout dans la poche donc c’est pour cela qu’ils se battent autant pour que rien ne bouge et surtout que les auteurs ne comprennent pas comment ils se font avoir. »

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