
Cette mesure est une réaction à la décision de la puissante FTC (Federal Trade Commission) qui début août avait enjoint Comcast à stopper ses mesures de restrictions d’accès sur les réseaux P2P. Sur fond de neutralité des réseaux, elle a considéré qu’il s’agissait là d’une violation des règles fédérales régissant les télécommunications américaines. 30 jours étaient laissés à Comcast pour faire le ménage dans ses pratiques.
Le câblo-opérateur, qui vante dans ses publicités offrir « la connexion Internet la plus rapide » ou « un accès sans restriction à tous les contenus, services et applications que l'Internet peut offrir, » avait décidé de bloquer chez ses abonnés les accès aux réseaux BitTorrent en jouant sur les paquets TCP RST (reset, réinitialisation). Comble de la situation, Comcast n’avait pas jugé utile de dévoiler au grand jour cette cuisine d’intérieur. Sans surprise, la recette avait soulevé aux États-Unis une vague de contestations, notamment chez l’Electronic Frontier Foundation (EFF) ou les groupements de consommateurs avec action de groupe à l’appui.
La nouvelle solution de Comcast ne prend plus pour cible explicitement le P2P, mais frappe simplement les plus gros consommateurs de bande passante. Une décision plus neutre en façade, mais qui revient finalement un peu au même, le P2P concentrant les plus gros consommateurs de bande passante. La dégradation volontaire des débits que Comcast nomme « fair share » (partage équitable) pourrait se révéler fructueuse pour Comcast. Voilà qu’on évoque une future offre commerciale sans entraves, destinée aux plus gourmands des internautes, mais évidemment proposée à prix plus élevé.