Intel aurait-il fait un pari avec Microsoft afin d'obtenir un maximum de poursuites pour pratiques anticoncurrentielles ? Si Microsoft détient divers records, notamment en terme d'amendes en Europe, Intel n'a pas pour autant baissé les bras.
Le Wall Street Journal nous apprend ainsi qu'Intel, déjà en bisbille avec les autorités du Vieux Continent, pourrait dès demain subir de nouvelles accusations de la part de la Commission européenne. Les motifs sont classiques : Intel se serait arrangé pour que certains détaillants excluent AMD de leurs ordinateurs.
Averti d'une possible nouvelle accusation, et donc d'une énième amende potentielle, Intel, via son porte-parole, a tenu son discours habituel : « Nous continuons de coopérer et ne savons vraiment pas ce que la Commission fera. Nous croyons que nous exerçons nos activités en conformité avec la loi ».
Pour rappel, en 2005, AMD avait déposé une plainte contre Intel devant la Cour Fédérale de Wilmington, Delaware (États-Unis), en utilisant les arguments ci-dessous, et particulièrement proches de ceux utilisés pour le marché européen. Intel aurait ainsi, selon AMD, maintenu un quasi-monopole sur le marché des CPU x86 en :
- forçant les principaux clients tels que Dell, Sony, Toshiba, Gateway et Hitachi a conclure des accords exclusifs avec Intel en échange de paiements au comptant, de prix discriminatoires ou de subsides commerciaux soumis à la condition d’exclure AMD ;
- forçant les autres principaux clients tels que NEC, Acer et Fujitsu à conclure des accords d’exclusivité partiels en contrepartie de rabais conditionnels ;
- établissant un système de remises discriminatoires, rétroactives, et de rabais dès le 1er dollar versé pour des achats dans de telles proportions qu’elles ont pour effet intentionnel de soustraire aux acheteurs la liberté d’acheter un volume significatif de processeurs auprès d’AMD ;
- menaçant de représailles commerciales les acheteurs introduisant des plateformes d’ordinateurs AMD, en particulier sur les segments stratégiques tels que les ordinateurs fixes de bureau à usage commercial ;
- établissant et mettant en place des quotas parmi les distributeurs principaux tels que Best Buy et Circuit City, en leur demandant de stocker de façon exagérée ou exclusive les ordinateurs Intel, et limitant ainsi artificiellement le choix des consommateurs;
- forçant les fabricants d’ordinateurs et les partenaires techniques à boycotter le lancement ou la promotion des produits AMD;
- et en abusant de son pouvoir de marché en imposant au secteur industriel des standards techniques et des produits en vue principalement d’affaiblir la position d’AMD sur le marché.