La France sera-t-elle à son tour touchée par une publication massive et malencontreuse de données personnelles ? La question peut se poser, alors qu'après l'Angleterre et l'Italie, dans des circonstances très différentes certes, l'Allemagne a été lourdement touchée par un phénomène qui tend à se répéter ces derniers mois.
D'après le magazine allemand Spiegel, ce n'est pas moins de 500 000 personnes habitant outre-Rhin qui ont vu leurs données personnelles publiées sur le Net. Outre le nom des 500 000 citoyens allemands en question, il était aussi possible de voir leur adresse, leur religion, et même, parfois, leur photo tirée de leur passeport.
L'entreprise HSH, chargée de la sécurisation de ces données informatiques, aurait ainsi commis l'erreur d'avoir laissé sur une page Web le nom d'utilisateur et le mot de passe permettant d'accéder aux fameuses données sensibles. Ce nom et ce mot de passe, destinés à 425 villes allemandes, étaient standard, à l'instar du code PIN que l'on vous donne lorsque vous utilisez pour la première fois un téléphone portable.
En temps normal, vous changez ce code, souvent très simple (comme 0000), ceci afin qu'un inconnu ne puisse pas exploiter votre forfait si votre appareil est éteint. Or, ce "réflexe" que tout un chacun connaît, n'a semble-t-il pas été appliqué par 15 villes d'outre-Rhin. Une erreur stupide, qui a eu pour conséquence directe de voir les données de 500 000 Allemands accessibles à n'importe qui sur la très longue période du 15 mars au 20 juin 2008, soit 98 jours. La légendaire rigueur allemande appartiendrait-elle au passé ?
Selon HSH, seules trois villes du Brandebourg, Länd situé au Nord-Est de l'Allemagne, seraient en réalité concernées, information infirmée par le magazine Report München (ARD), qui aurait pour sa part accédé à cinq municipalités, dont l'une serait positionnée en Saxe, Länd dont la capitale est Dresde, connue dans nos colonnes pour accueillir les usines d'AMD.
Une enquête sera bientôt ouverte afin « de déterminer les circonstances et les conséquences éventuelles de la panne » explique l'agence de presse belge Belga.