La Commission européenne a officiellement annoncé hier qu'elle venait de réaliser des inspections surprises dans les locaux européens d'Intel et de nombreux distributeurs du secteur PC. Une situation déjà vécue pour Intel en Europe, au Japon et en Corée républicaine ces dernières années (voir nos actualités relatives).
Selon la Commission, cette dernière a « des raisons de croire que les entreprises concernées pourraient avoir violé les règles du traité de la CE sur les pratiques commerciales restrictives (article 81) et/ou d'abus de position dominante (article 82) ». (en savoir plus sur ces deux articles)
Intel se défend de tout abus
Des perquisitions ont été opérées chez Media Markt-Saturn, distributeur allemand spécialisé dans l'électronique grand public, ainsi que chez l'Anglais DSG International et le Français PPR. Quant à Intel, ses bureaux basés à Munich ont été inspectés a précisé le porte-parole de la firme.
La Commission est donc passée aux choses sérieuses, après avoir rappelé en juillet dernier qu'elle comptait bel et bien s'attaquer à Intel pour abus de position dominante, aux dépens d'AMD notamment.
La réponse d'Intel à cette époque avait été pour le moins acerbe : « Quand les concurrents jouent le jeu et s'exécutent, le marché les récompense. Quand ils hésitent et ne s'exécutent pas le marché répond en conséquence. » Taclant AMD pour son incapacité à gagner des parts de marché en Europe.
Intel suspectée, mais pas forcément coupable
La Commission tient tout de même à rappeler que « le fait que la Commission européenne mène de telles inspections ne signifie pas que les entreprises sont coupables de comportement anticoncurrentiel, et qu'elle ne préjuge pas du résultat de l'enquête elle-même. » Ainsi, elle rajoute que de telles inspections surprises ne sont que des étapes préliminaires dans les enquêtes de ce type.
Cette enquête, dont la durée n'a pas été précisée par la Commission, devrait cependant avancer les 11 et 12 mars prochain, dates de l'audition d'Intel à Bruxelles, où le fondeur devra répondre aux accusations d'abus de position dominante dans le secteur des processeurs.