
En effet, cette tutelle imposée au géant du logiciel a certes été respectée, mais elle avait été imposée en premier lieu pour tempérer les ardeurs et modérer la part de marché de l’entreprise. Mise en place par l’administration Bush en 2001, elle a imposé à Microsoft que le développement d’une partie de ses logiciels, et en tout premier lieu Windows, soit soumis à l’inspection d’un comité technique gouvernemental.
Aujourd’hui, c’est le département américain de la justice lui-même qui demande officiellement que cette tutelle soit supprimée. Elle invoque deux raisons principales, dont la première est le manque d’efficacité sur cette tutelle. Vérifier en effet que Microsoft conçoit ses logiciels de manière juste envers la concurrence n’est pas suffisant pour contrebalancer le pouvoir de la firme, qui repose davantage sur ses techniques commerciales.
L’autre raison est en quelque sorte plus intéressante. Selon plusieurs États, la plus grande menace pour Microsoft ne réside pas dans une inspection technique de ses logiciels ou même dans la mise en place de barrières commerciales, mais dans le web.
L’émergence du Web 2.0 et des services associés provoque lentement mais sûrement une certaine remise en cause des habitudes et Microsoft qui ne peut plus vraiment se servir de ses avantages. Les fameux services web, dans lesquels Google s'est jeté à corps perdu, grandissent avec pour résultat un écosystème complet de fonctionnalités qui est accessible depuis n'importe quel ordinateur, et surtout depuis quel système d'exploitation.