
La suite open source a bénéficié récemment en effet de 35 développeurs d'IBM affectés à plein temps sur le code du logiciel. Selon Éric Mahé, il s'agit d'une "excellente nouvelle pour le projet, car 35 développeurs vont clairement faire une différence. Il s'agit en conséquence également d'une bonne nouvelle pour les utilisateurs, ainsi que pour l'ODF en général ».
IBM n'a jamais caché son soutien fort au format de données, certifié par l'ISO et moyen unique d'aller piétiner les plate-bandes de Microsoft. Le refus du même organisme de standardisation de certifier le format OpenXML vient d'ouvrir une porte supplémentaire dans laquelle IBM s'est largement engouffré pour mettre les bouchées doubles et récupérer des parts sur le juteux marché de la bureautique.
Eric Mahé indique en outre que la venue d'IBM « améliore encore les liens qui unissaient les deux sociétés », déjà rapprochées par la distribution du système Solaris par Big Blue. OpenOffice.org, dont le développement est désormais accéléré, pourra certainement profiter du « portefeuille de clients corporate d'IBM », et dans ce domaine, tout reste pratiquement à faire.

En outre, il reste plusieurs différences de taille entre OpenOffice.org et Lotus Symphony : la première est présente sur bon nombre de plateformes, alors que Symphony n'est pour le moment disponible que sous Windows et Linux. D'autre part, Symphony est basée sur la première version d'OpenOffice.org. Il faut par contre admettre qu'IBM a clairement réfléchi à l'interface de son produit, plutôt réussie, claire et pratique.
Interrogé sur les grandes évolutions à venir pour OpenOffice.org, Éric Mahé nous a décrit un peu plus en avant l'arrivée prochaine des plug-ins. Ces derniers seront rassemblés dans un tableau de bord, et « le principe général sera exactement le même que pour Firefox : ajouter des fonctions au produit ».

Enfin, la plus grosse nouveauté ne concernera pas OpenOffice.org directement, mais plutôt le format qu'elle manipule : l'ODF. Le format OpenDocument devrait bénéficier, dans le courant de l'année 2008 « des premiers toolkits de manipulation » nous indique Éric Mahé. Bien que cette nouveauté ne soit pas du genre « visible » par les utilisateurs, elle est essentielle pour la propagation de l'ODF.
Ces toolkits vont permettre en effet à diverses applications et services de manipuler l'ODF selon leurs propres besoins. « On entre ainsi dans une véritable gestion de l'ODF dans les workflows, car les applications pourront communément stocker des données au sein d'un document ODF ».
Ces applications pourront être complètement différentes d'une suite bureautique. On parle ici bien de logiciels ou de services qui pourront par exemple s'envoyer un document vide en début de journée et le compléter d'annotations et de données diverses au fil de la journée, pour générer un rapport le soir même. Encore mieux, on ouvre la porte à une vaste automatisation des administrations avec un format universel standardisé par l'ISO et qui sera adaptable à un grand nombre de besoins.
L'avenir est donc plein de promesses pour OpenOffice.org, qui devra être encore améliorée pour mieux s'adapter par exemple au « look and feel » de chaque système d'exploitation. Pour conquérir le monde professionnel, il lui faudra également des ajouts de composants comme un agenda, mais la venue d'IBM pourrait rapidement faire la différence.