
Le format Open XML, créé par Microsoft pour sa suite Office 2007 et normalisé par l’ECMA International, est actuellement entre les mains de l’ISO pour un processus de standardisation. Ce dernier semble manquer de transparence, tant les problèmes qui en ressortent sont nombreux.
Pour le moment, on sait que plusieurs pays ont voté contre le format :
- Le Brésil
- La Chine, qui ne souhaite pas qu’un format standardisé soit bâti avec les techniques propriétaires d’une seule entreprise
- L’Espagne
- L’Inde, qui a publié un rapport contenant pas moins de 84 problèmes techniques qu’il faudrait corriger pour que l’Open XML puisse prétendre à la standardisation
Parmi les « oui », on trouve l’Allemagne ainsi que les États-Unis, dont le vote a été une franche surprise puisqu’il s’agissait d’un
complet revirement de situation après les avis préliminaires émis par le DoD (Department of Defense). L’INCITS (INternational Committee for Information Technology Standards), équivalent américain de
l’AFNOR, avait pourtant
indiqué récemment pourquoi l’Open XML ne pouvait pas être standardisé par l’ISO.

Mais récemment, c’est le cas de la Suède qui a attiré les regards. Hier, on apprenait effectivement que le pays s’était prononcé en faveur de l’Open XML. Mais ce n’est pas tant la réponse qui est surprenante que la manière dont les choses ont évolué pour en arriver là. Le débat suédois avait été ouvert par le SSI (Swedish Standards Institute) et les ondes qui en émanaient semblaient assez négatives envers le format créé par Microsoft.
Mais tout a changé lorsque 23 sociétés se sont inscrites pratiquement simultanément au SIS, dont Google. Cette inscription à l’institut n’a rien de complexe, et il en coûte la somme plutôt modique de 1800 euros environ. On connaît le point de vue de Google sur le sujet, et la société a bien entendu voté contre le format, mais la quasi-totalité des entreprises fraîchement débarquées sont des partenaires proches de Microsoft.
Et le vote s’est fini sur un « Oui » écrasant :
- 25 « Oui »
- 6 « Non »
- 3 abstentions
La plupart des sociétés venues récemment au SIS n’avaient jamais montré de signes particuliers d’intérêt pour la question globale des standards. Face à un tel enchaînement des faits, les premiers commentaires à vif pensent sans détour que Microsoft a acheté le vote de la Suède. Il va sans dire que dans un débat sur l’ouverture, une telle implication de l’éditeur apparaît comme sérieusement décalée.
Dans un climat de polémique, l’AFNOR réfléchit depuis hier à la question. La position française devrait être bientôt annoncée.