
Cette multiplication d’appareils dits « intelligents » ou tout du moins « communicants » a accéléré la chute du nombre d’adresses disponibles au point que certains organismes peuvent désormais donner une date pour la fin officielle de cette disponibilité. Il faut savoir qu’une adresse IPv4 est codée sur 32 bits et que cela permet un total 4,3 milliards de possibilités. Nous arrivons donc à la fin de la liste, et deux dates sont maintenant avancées :
- L’Internet Assigned Numbers Authority (IANA) estime que ce sera le 17 avril 2010
- Les Regional Internet Registries (RIR) estiment pour leur part que ce serait plutôt pour le 2 décembre 2010

Évidemment, l’ensemble des équipements qui doivent être modifiés est si vaste que l’opération est ardue. La migration a déjà commencé à certains endroits, mais elle est lente, car une compatibilité vers les équipements IPv4 est absolument obligatoire. Du côté des États-Unis, toutes les agences gouvernementales devraient voir leur infrastructure migrer vers l’IPv6 pour la moitié de l’année prochaine, mais les analystes sont sceptiques. Sam Masud, l’un des principaux analystes de Frost & Sullivan, estime par exemple qu’il faudra se réjouir si 20% des agences ont effectivement migré.
Le point essentiel pour la migration vers l’IPv6, en dehors du temps qu’elle va prendre, est son impact sur le quotidien. Si l’ensemble des services en ligne pouvaient être arrêtés le temps d’une maintenance générale à l’échelle planétaire, le problème serait différent. Mais en ce qui concerne par exemple les fournisseurs d’accès, migrer tout en maintenant le service offre certains défis techniques d’ampleur.
Il faudra compter également sur un parc de machines vieillissant. En effet, tous les ordinateurs utilisés ne disposent pas d’une gestion de l’IPv6, loin s’en faut. Les trois années à venir risquent donc d’être riches en travaux pour tous les intervenants du secteur.