
C'est donc avec étonnement que l'on a pu lire dans le Chicago Tribunes que les coordonnées des agents, y compris ceux en poste, étaient simplement accessibles par le net. En recherchant un service commercial en ligne, un journaliste de la Tribune aboutit sur les coordonnées téléphoniques et postales de plus de 2 600 agents, ainsi qu'à 50 numéros de téléphone internes de l'Agence. Par respect pour la couverture de ces employés, le journal n'a pas dévoilé l'identité, pas plus que le moyen de recherche qui a mené à ces informations. Avis cependant aux amateurs.
Reste que, malgré l'analyse d'un porte-parole en chef de l'Agence, Jennifer Dick, expliquant que « la couverture est un problème complexe, qui se complexifie avec l'ère Internet. », cette bourde de sécurité peut faire peur. « Certaines choses fonctionnaient auparavant, mais elles s'avèrent inefficaces aujourd'hui, poursuit-elle. Le directeur Gross doit moderniser la façon dont l'Agence protège la couverture des officiers qui opèrent en terrain dangereux. » Rien que ça.

Selon Melvin Goodman, un vétéran de la surveillance durant la guerre froide, maintenant retraité, le souci majeur est que de changer la couverture officielle en couverture non officielle génère une vulnérabilité qui peut coûter cher à l'agent (sic!). Sa question, lourde de conséquences note cependant une ironie sévère : « Comment pouvez-vous établir une couverture solide à une époque où l'on peut googler [NdR : opérer une recherche grâce au moteur Google ; on appréciera le néologisme qui révèle l'importance du moteur de recherche] un nom... et trouver tout un tas de faille ? »
Quoique les services secrets soient une cible naturellement privilégiée des pirates, un tel manquement dans la sécurité d'une agence de renseignements telle que la CIA ne manquera sûrement pas de les écoeurer. Trop facile !