L’open science en transition : des pirates à la dérive ?

L’open science en transition : des pirates à la dérive ?

Coûteux accès ouvert

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Martin Clavey

Publié dans

Sciences et espace

03/07/2020 9 minutes
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L’open science en transition : des pirates à la dérive ?

Depuis des années, institutions et scientifiques ont lancé de grandes manœuvres pour passer à l'open access. Si la science ouverte progresse, on reste loin des objectifs et les budgets consacrés aux publications scientifiques explosent. 

Mi-juin, l’Université de Californie concluait un accord open access avec l’une des cinq multinationales de l’édition scientifique, Springer-Nature. Il suit notamment ceux signés en mai par les universités hollandaises et suisses avec l’autre mastodonte du secteur, Elsevier. Le MIT annonçait quelques jours plus tôt mettre fin aux négociations avec Elsevier pour un nouveau contrat d’abonnement à ses revues scientifiques, mettant en avant « les principes de l'open access » pour se justifier.

Depuis 2010, le rapport de force entre le mouvement de l’open science et les grands éditeurs scientifiques pourrait paraître complètement renversé. Cette année-là, le MIT s’était senti obligé de collaborer activement (tout en faisant mine d’adopter une position neutre) à l’enquête contre son jeune étudiant Aaron Swartz.

Il était accusé d’avoir téléchargé des millions d’articles scientifiques sur le site de la bibliothèque numérique JSTOR. Avec la suite que l'on connaît. Effectivement, depuis, les choses ont évolué et les institutions finançant la recherche poussent l’accès gratuit aux articles scientifiques.

Une institutionnalisation de l’open

En 2016, l’Europe a imposé aux chercheurs qu’elle finance la publication des articles scientifiques en accès ouvert sous un délai de six mois (12 mois pour les sciences humaines et sociales).

En 2018, la Commission européenne lançait une coalition de fonds nationaux autour du « Plan S » pour que toute recherche bénéficiant d’un financement public soit obligatoirement publiée en open access. Enfin, la Commission a annoncé, en mars dernier, la création d’une plateforme de publication ambitionnant de gérer la totalité du processus de publication des articles scientifiques que l’Europe finance.

En France, la loi République Numérique votée aussi en 2016 a autorisé, mais sans contrainte, les chercheurs à publier leurs articles après un délai équivalent à celui imposé par l’Europe. En 2018, la France a lancé un plan du gouvernement pour atteindre 100 % de publications scientifiques en accès ouvert, accompagné d’un fonds pour la science ouverte.

Le CNRS s’est fixé l’objectif très ambitieux d’atteindre ces 100 % cette année. Ils étaient seulement 50 % en 2019.

Le coût de l'open access

Mais si les articles scientifiques sont de plus en plus accessibles en ligne gratuitement, les éditeurs n’ont pas cédé à n’importe quel prix. En 2002, les pionniers du mouvement voulaient libérer l'accès, mais aussi baisser les coûts. « Une telle opportunité d’économiser des fonds et d’étendre, dans le même temps, le public visé par la diffusion de la recherche, a fait naître une forte motivation [...] pour adopter le libre accès » proclamait l’Initiative de Budapest pour l’Accès Ouvert, l’un des textes fondateurs du mouvement. Mais c’est l’inverse qui s’est passé.

Les prix des abonnements aux revues des grands éditeurs scientifiques n’ont cessé d’augmenter sur les dix dernières années. En parallèle, les éditeurs ont imposé le paiement de frais supplémentaires par les auteurs pour que leurs articles soient en accès ouvert, ceux liés à leur traitement (Article Processing Charges, APC, en anglais).

La revue open access Nature Communications fait par exemple payer aux chercheurs 4 380 euros pour publier un article. Au final, le coût de ces APC n’est pas négligeable : le consortium Couperin, qui négocie avec les éditeurs pour les institutions de recherche françaises, l’a estimé à 3 262 869 euros pour 2015.

En 2017, il aurait augmenté de plus de 70 % en passant à 5 595 087 euros. Payant des abonnements d’un côté et des frais de publication de l’autre, les institutions ont vu leurs budgets liés aux publications scientifiques exploser et les multinationales de l’édition scientifique en profitent.

Autre point important, les relectures avant publications pour les revues se font par des pairs, et donc d’autres scientifiques qui doivent prendre du temps sur leur recherche sans être payés pour ces travaux.

Des accords pour encadrer l’explosion des budgets

C’est pourquoi les institutions de recherche, comme l’Université de Californie ou le MIT, essayent d’imposer dans des contrats dit « publish & read » un prix tenant compte à la fois des abonnements des revues qui ne sont pas en open access et des APC des articles qui le sont.

« Pour le moment, en France, nous n’en avons fait qu’un seul avec EDP [Édition Diffusion Presse, ndlr] Science », nous explique Marin Dacos, conseiller scientifique Science Ouverte au ministère de la recherche et co-créateur de la plateforme publique de revues en sciences humaines et sociales revues.org devenue depuis OpenEdition.

« Nous envisageons d’en faire d’autres mais c’est un sujet très compliqué parce que, quand vous passez d’abonnements pour lire à des abonnements pour publier, vous changez en profondeur les raisons pour lesquelles vous vous abonnez et vous changez du coup en profondeur le modèle économique. Vous pouvez devenir encore plus dépendant de l’éditeur, puisqu’il devient financé au prorata du nombre de vos articles qu’il publie ». Il considère que « nous sommes quand même dans une phase dans laquelle le rapport de force entre acheteur et vendeur s’est rééquilibré ». Pour l’instant, si ce rééquilibrage existe, il ne se fait pas encore ressentir dans les rapports financiers des géants de l’édition scientifique.

Comme le montre dans sa thèse Célya Gruson, docteure en sciences de l'information et de la communication spécialisée sur les questions d’open access/science, « l’open et l’adaptation aux outils numériques [sont] un moyen pour les organismes publics de reprendre la main sur les infrastructures de gestion, de traitement et de diffusion des ressources scientifiques (publications mais aussi données de la recherche aujourd’hui), mais cela tout en restant dans un contexte néolibéral ».

Si l’institutionnalisation de l’open access a permis l’accès gratuit à une plus grande partie de la littérature scientifique, elle n’a pas chamboulé le monde économique du secteur. Ainsi, la marge opérationnelle d’Elsevier sur la publication scientifique a, par exemple, encore augmenté de 2 % (à monnaie constante) en 2018 à 37,1 % du chiffre d’affaires. 

Débordés par les pratiques

Si la science ouverte s’est institutionnalisée, paradoxalement, « des scènes en huis clos restent toujours présentes », selon Célya Gruson. En parallèle, les pratiques continuent d’évoluer.

La bibliothèque scientifique pirate Sci-hub gagne toujours en notoriété chez les jeunes chercheurs et notamment chez les Français, qui « considèrent ne rien faire de mal en utilisant cette plateforme car ils enfreignent les règles pour une bonne raison, accroître l'accès aux connaissances scientifiques », selon David Nicholas qui a fait une étude sur le sujet.

Le Tribunal de Grande Instance de Paris a bien obligé, l’année dernière, les principaux fournisseurs d’accès français à bloquer le site, mais un simple changement de DNS permettait de passer outre. Cette décision juridique n’ayant été prise que pour un an, les chercheurs français peuvent y accéder de nouveau sans problème et ne s’en privent pas.

Pendant la pandémie, les prépublications, une autre pratique d’open access, a vu sa côte de popularité monter en flèche. Mettre en ligne des articles qui ne sont pas encore relus et validés par d’autres chercheurs, la pratique n’est pas récente. Les physiciens le font depuis 1991 sur le site de prépublication ArXiv.

Mais, avec la pandémie, la médecine et la biologie ont fait exploser les compteurs. En 6 mois, plus de 15 000 articles étudiant la Covid-19 ont été déposés sur des serveurs de prépublication, rendant leur analyse très compliquée. Et des solutions commerciales (Kopernio, Anywhere Access) ou à but non lucratif (Open Access Button, Unpaywall) ont émergé pour faire le lien entre articles publiés dans les revues et leurs versions sur les serveurs de prépublication, créant au passage d’énormes bases de données.

Prépublication scientifiques medecine
Crédits : Nicholas Fraser et Bianca Kramer

Des publications à la data

Les données sur le monde de la recherche sont aussi au cœur de la bataille de l’open science. L’Initiative de Budapest ne revendiquait pas seulement la gratuité de lecture des articles scientifiques mais aussi la possibilité de « les disséquer pour les indexer, s’en servir de données pour un logiciel, ou s’en servir à toute autre fin légale, sans barrière financière, légale ou technique autre que celles indissociables de l’accès et l’utilisation d’Internet ».

Mais les multinationales de l’édition scientifique ont remarqué qu’elles pouvaient aussi s’en servir pour vendre des outils d’analyse managériale aux institutions de recherche très friandes de classements. D’ailleurs, sur son site internet, Elsevier ne se présente plus comme un éditeur mais comme « une entreprise d’analyse de données qui aide les institutions, les professionnels de santé et des sciences à améliorer leurs performances pour le bien-être de l’humanité ».

Les institutions ont, pour beaucoup, bataillé pour que ce que l’on appelle le « text & data mining » sur les articles scientifiques soit possible pour les chercheurs. Mais elles n’ont pas investi pour traiter elles-mêmes ces données et préfèrent encore sous-traiter ces analyses aux multinationales de l’édition. Si l’ouverture de la science devient de plus en plus réelle, les chercheurs ne se sont toujours pas réapproprié les outils de son traitement et de son analyse.


À noter : Martin Clavey a travaillé entre 2012 et 2015 au sein d’OpenEdition sous la responsabilité de Marin Dacos. L’interview de Marin Dacos a été réalisée par Sébastien Gavois.

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Écrit par Martin Clavey

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Une institutionnalisation de l’open

Le coût de l'open access

Des accords pour encadrer l’explosion des budgets

Débordés par les pratiques

Des publications à la data

Commentaires (20)


Article intéressant.



Information complémentaire : en plus de la voie “traditionnelle” du lecteur payeur et de la voie “open access version APC” de l’auteur payant pour être publié, il existe une autre voie de publication : le journal est financé par une institution et ne fait payer ni les auteurs, ni les lecteurs. Il en existe par exemple publiés par le Centre Mersenne, ou encore Acta Mathematica (je donne surtout des exemples journaux en mathématiques parce que c’est mon domaine, mais je sais qu’il en existe dans d’autres domaines).








danarmk a écrit :



… il existe une autre voie de publication : le journal est financé par une institution et ne fait payer ni les auteurs, ni les lecteurs. Il en existe par exemple publiés par le Centre Mersenne, ou encore Acta Mathematica (je donne surtout des exemples journaux en mathématiques parce que c’est mon domaine, mais je sais qu’il en existe dans d’autres domaines).





Bon à savoir et très bonne initiative, je trouve.



 Je serai curieux de savoir s’il existe un site regroupant toutes les initiatives (une sorte de bibliothèque de BDD)



Bonjour, oui, effectivement et c’est aussi le cas des revues hébergées sur Openedition mais la plupart des articles scientifiques restent soit dans une voie “traditionnelle” du lecteur payeur soit dans la voie “open access version APC”


Pour les concernés ou les curieux,un très bon cours au sujet de la recherche reproductible, sujet donc très lié avec l’article.



Merci pour cet article qui aborde un sujet en pleine mutation. Petite question au passage, on parle toujours d’« open science » mais je n’ai jamais vu nulle part le terme « open » défini. De ce que j’en comprends, c’est juste un synonyme de « gratuit » mais j’ai peut-être loupé quelque chose.


<img data-src=" /> Hop dans la liste “cours à suivre”


Pour la conception de l’open, l’initiative de Budapest explique, en gros, le concept de ce que voulaient les pionniershttp://openaccess.inist.fr/?Initiative-de-Budapest-pour-l et si vous voulez aller plus loin, toute la thèse de Célya Gruson que je cite dans l’article tourne justement autour de l’utilisation du terme “open”&nbsp; :http://thesesenligne.parisdescartes.fr/Rechercher-une-these/thesedetail?id_these…


Merci beaucoup pour les deux liens. Je viens de jeter un oeil à la thèse, c’est très intéressant. Il y a en effet beaucoup à dire.


Ne pourrait-on pas imaginer une plateforme qui permettrait à des scientifiques de publier des articles pour un prix très modique (peut-être quelques dizaines d’euros, de quoi maintenir le service) et de les donner en accès gratuit pour les lecteurs ?




 Ainsi, ce serait une plateforme réellement ouverte, sans but lucratif derrière.       






 Certes, elle ne serait pas "reconnue" tout de suite (surtout que les maisons d'édition vont tout faire pour conserver leur monopole), mais si elle devient répandue auprès des chercheurs et du public, elle deviendra populaire d'elle-même.       





Je casse du sucre sur les maisons d’édition comme Elsevier ou Spring, mais est-ce qu’elles sont utiles dans l’écosystème de la recherche ? Est-ce qu’elle financent des thèses par exemple (et du coup, imposent une exclusivité de publication sur leur plateformes) ?

Parce que de ce que je vois (et je n’y connais pas grand chose, donc vous pourrez sûrement m’éclairer), cela ressemble finalement beaucoup à la SACEM ou à la copie privée : des gens qui se font de l’argent sur le travail des autres, argent qui ne finit que dans les poches de quelques personnes haut placées… pour aucun avantage donné derrière.


Il y a deux obstacles à ta proposition : un journal scientifique, c’est avant tout un comité éditorial, composé de scientifiques, et qui décident quels articles publier. Ce sont ces éditeurs qui vont demander à d’autres scientifiques si tel ou tel article vaut le coup d’être publié, et qui décident en fonction de ces avis (c’est le peer review). Si tu veux espérer faire une “plateforme” de publication, il te faudra d’abord convaincre des scientifiques de former un comité éditorial.



Mais surtout, ça s’annonce presque impossible en raison des méthodes de recrutements. Pour être recruté, on a besoin d’un dossier hyper-béton avec 5 ans de postdoc à l’étranger et 50 articles dans des revues à fort facteur d’impact (j’exagère à peine). Publier dans un journal peu connu ? Tu plombes tes chances de sortir de la précarité et de pouvoir faire une carrière dans la recherche, ou de progresser dans ta carrière. Résultat : les scientifiques sont presque obligés de publier dans des journaux déjà connus, ce qui maintient le statu quo.



Pour répondre à ton autre question : à ma connaissance, Springer Elsevier & co ne financent pas de thèses, ni rien d’autres dans la recherche. En revanche, ça peut être le cas de certaines sociétés savantes, comme l’AMS, qui fait payer (très) cher l’accès à sa base de données MathSciNet, mais cet argent sert en partie à financer des thèses ou postdoc aux États-Unis. (Par contre les universités hors des États-Unis râlent un peu parce qu’ils payent très cher pour financer des thèses autre part…)


En effet l’impact est très important mais il ne faut pas oublier que les comités de relecture ne sont pas payés ! Globalement les scientifiques travaillent tous gratuitement pour des éditeurs qui se gavent…








danarmk a écrit :



Mais surtout, ça s’annonce presque impossible en raison des méthodes de recrutements. Pour être recruté, on a besoin d’un dossier hyper-béton avec 5 ans de postdoc à l’étranger et 50 articles dans des revues à fort facteur d’impact (j’exagère à peine). Publier dans un journal peu connu ? Tu plombes tes chances de sortir de la précarité et de pouvoir faire une carrière dans la recherche, ou de progresser dans ta carrière. Résultat : les scientifiques sont presque obligés de publier dans des journaux déjà connus, ce qui maintient le statu quo.







C’est un faux problème, toute revue met du temps à devenir (si elle le vaut) bonne avec un bon IF. Plus on attend pour essayer de faire émerger des revues open, plus on laisse la voie libre à des parasites comme Elsevier; je dis parasites puisqu’ils font payer à prix d’or le téléchargement de pdf, ça demande une bande passante si énoooorme en 2020, pdf donc d’articles écrits par des scientifiques et relus par leurs pairs, tout ce monde là étant à peu de chose près financé par les états du monde entier, voire par des labos privés mais rien ou presque ne sort des poches des éditeurs.

Ma première publi IEEE, quand j’ai reçu le copyright form, je me suis pincé pour être sûr que je ne rêvais pas et que ce n’était pas un canular monté par mes collègues…



@trou



tu m’as un peu grillé :)



Je ne dis pas qu’il ne faut pas essayer ; j’ai bien mis en avant certaines initiatives qui me semblent aller dans le bon sens. Mais il ne faut pas se voiler la face, il y a des obstacles à leur succès, et prétendre le contraire ne le changera pas. Une revue ne devient importante que si des scientifiques décident d’y soumettre des articles de qualités. Et ils ne sont pas incités à publier dans des revues qui ne sont pas déjà importantes.



J’ai déjà vu des personnes exclure la soumission d’articles dans des journaux open access sans APC, citant explicitement l’impact factor trop faible. Et que dire des universités qui jugent leur personnels explicitement à leur impact factor (pour décider si on donne la tenure, par exemple) ? Pour avoir parlé avec des membres de jury d’admission en France, l’IF est parfois cité comme critère pour juger les candidats. (Et j’ai entendu parler d’universités étrangères demandant à leur thésard 4 articles publiés dans un journal avec IF d’au moins 1, mais c’était en passant lors d’une conférence et je n’ai pas plus de source, à prendre avec des pincettes, donc).








Martin C a écrit :



Pour la conception de l’open, l’initiative de Budapest explique, en gros, le concept de ce que voulaient les pionniershttp://openaccess.inist.fr/?Initiative-de-Budapest-pour-l et si vous voulez aller plus loin, toute la thèse de Célya Gruson que je cite dans l’article tourne justement autour de l’utilisation du terme “open”  :http://thesesenligne.parisdescartes.fr/Rechercher-une-these/thesedetail?id_these…







Quid des études réalisées avec les finances d’un pays en particulier et disponible auprès d’un public de scientifique étranger à ce pays d’origine et, surprise, non disposé à la mode “open”? Genre la Chine !



Je pense que les publications financées par des institutions est une couche de tri supplémentaire : le choix de l’institution sur l’ensemble des études ! Laquelle est la plus sexy pour notre image?

Bref, pas forcément positif puisque chaque institution a des liens avec les industriels, et donc des insdutriel peut inciter à tuer une étude défavorable à son bizness.




Ma petite expérience personnelle : je bosse dans le milieu (logiciels libres pour bibliothèques). Elsevier est la seule société dont absolument tout le monde dit le plus grand mal. Certaines sociétés sont mal aimées, mais toutes (sauf une, donc) ont au moins quelques supporters. Je n’ai encore pas croisé quelqu’un qui apprécie, d’une quelconque manière et à un quelconque niveau, Elsevier.

A un tel niveau, ça doit quand même signifier quelque chose.



Sinon, beau boulot pour cet article !








danarmk a écrit :



Je ne dis pas qu’il ne faut pas essayer ; j’ai bien mis en avant certaines initiatives qui me semblent aller dans le bon sens. Mais il ne faut pas se voiler la face, il y a des obstacles à leur succès, et prétendre le contraire ne le changera pas. Une revue ne devient importante que si des scientifiques décident d’y soumettre des articles de qualités. Et ils ne sont pas incités à publier dans des revues qui ne sont pas déjà importantes.



J’ai déjà vu des personnes exclure la soumission d’articles dans des journaux open access sans APC, citant explicitement l’impact factor trop faible. Et que dire des universités qui jugent leur personnels explicitement à leur impact factor (pour décider si on donne la tenure, par exemple) ? Pour avoir parlé avec des membres de jury d’admission en France, l’IF est parfois cité comme critère pour juger les candidats. (Et j’ai entendu parler d’universités étrangères demandant à leur thésard 4 articles publiés dans un journal avec IF d’au moins 1, mais c’était en passant lors d’une conférence et je n’ai pas plus de source, à prendre avec des pincettes, donc).





Entièrement d’accord.

&nbsp;

Nos évaluations, nos recrutements sont basés sur l’IF. Et ce sont les consignes des tutelles (CNRS, Université, INSA, INRA pour mon cas). Y déroger en tant que chercheur “permanent” c’est perdre la chance d’obtenir un poste (et vu la catastrophe actuelle sur les recrutements, c’est impensable). Y déroger en tant que jeune chercheur c’est faire un trait sur une carrière déjà extrêmement difficile (et ça empire…).



Quand je vois que le CNRS fait des annonce pour que “l’inpact factor” ne soit plus le critère principal alors qu’au retour de l’HCERES (évaluation des labos) de cette année, la tutelle CNRS nous a tapé sur les doigts pour le manque de papiers à haut IF… en nous incitant à lancer des projets plus longs (et donc sacrifier une ou deux génération de thésard qui n’auront absolument rien avant 6-8ans… soit l’impossibilité de faire une carrière). Quel foutage de gueule <img data-src=" />!





C’est pour ça qu’on est nombreux à envoyer nous même nos articles sur Sci-Hub…

C’est notre seule alternative.

Surement pas le “gold open access” comme on l’appelle, soit toujours plus de fric pour les éditeurs (déjà qu’on est sur la paille alors si on publie en gold open access, on ne fait même plus d’expériences).



On a les mêmes instructions, mais avec un peu plus de finesse. Que ce soit sur de l’Open ou pas, on nous encourage quand même à soumettre aussi à des nouvelles revues, conférences, etc. sinon rien de nouveau n’émergera.



C’est quand même fort ironique que les tutelles des labos de recherche de tous les pays soient aussi réfractaires à des changements sur les publications qui ne sont (pas dans le fait d’exister, mais dans la méthode/appropriation des droits d’auteurs, et la façon d’y accéder) qu’accessoires au reste.








deathscythe0666 a écrit :



C’est quand même fort ironique que les tutelles des labos de recherche de tous les pays soient aussi réfractaires à des changements sur les publications qui ne sont (pas dans le fait d’exister, mais dans la méthode/appropriation des droits d’auteurs, et la façon d’y accéder) qu’accessoires au reste.





Clairement.

Sans parler du problème du format de publication qui est devenu complètement désuet (on reste basé sur le même format papier des années 60, avec les fausses limitations en data et couleurs <img data-src=" />).

&nbsp;

Mais alors là pour changer de format de publication…

Quand je compare à ce qui est fait dans le cadre du développement logiciel, on est vraiment à la rue (rien qu’un github de la science serait un rêve).





Rendez-vous dans 60 ans !









Norde a écrit :



Rendez-vous dans 60 ans !







Il y a une typo, tu as oublié un zéro non ? <img data-src=" />