Connectivité : Facebook avance sur les réseaux sans fil, les satellites et Free Basics

Connectivité : Facebook avance sur les réseaux sans fil, les satellites et Free Basics

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Guénaël Pépin

Publié dans

Internet

14/04/2016 6 minutes
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Connectivité : Facebook avance sur les réseaux sans fil, les satellites et Free Basics

Lors de la conférence d'ouverture de F8, Facebook a réaffirmé sa volonté de connecter le monde, au sens technique du terme. L'entreprise lance plusieurs projets d'infrastructures et de nouveaux outils pour son offre Free Basics.

Parmi les nombreuses annonces effectuées avant-hier par Facebook lors de sa conférence F8, une bonne partie a concerné l'accès au réseau. Il fait encore aujourd'hui défaut à plus quatre milliards de personnes, clame l'entreprise, qui veut remédier au problème. Pour cela, sa stratégie s'appuie sur trois axes : la disponibilité du réseau, le coût de l'accès et faire savoir aux habitants qu'il est disponible.

Mark Zuckeberg rappelle d'ailleurs que plus de 70 % des développeurs utilisant les outils du réseau social sont hors des États-Unis. « L'Inde est notre deuxième communauté de développeurs et l'Afrique croît rapidement sur ce plan » explique le fondateur de Facebook. Si la volonté de connecter la planète se veut altruiste, le business n'est, au fond, jamais bien loin.

Un objectif à dix ans pour Facebook

Apporter Internet au monde entier est un objectif à long terme de Facebook, situé à dix ans sur le calendrier officiel. Sur les quatre milliards de personnes sans connexion, un milliard le serait par manque de réseau, un autre milliard parce que l'accès est trop cher et deux autres milliards parce qu'ils n'ont pas conscience d'avoir accès à un réseau abordable existant.

Sur le premier point, les initiatives du réseau social sont nombreuses et, pour beaucoup, déjà connues. L'une d'elles est Aquila, un drone alimenté à l'énergie solaire capable de fournir Internet depuis le ciel pendant plusieurs mois. Si son envergure est plus importante que celle d'un Boeing 737, son poids n'excède pas celui d'une voiture selon Facebook. Initialement annoncé en août, il semble encore à l'état de prototype actuellement.

L'entreprise compte également lancer un premier satellite dans quelques mois, pour connecter l'Afrique sub-saharienne. Il s'agirait en fait d'Amos-6, lancé en partenariat avec Eutelsat, qui doit couvrir 14 pays dans cette région.

Terragraph et ARIES pour connecter villes et campagnes

Facebook a aussi donné un aperçu d'ARIES et Terragraph, deux projets « pour améliorer la connectivité en zones urbaines et rurales », entre autres pour pallier l'absence de connectivité en 3G et 4G dans de nombreux endroits. Dans une nouvelle conférence hier, l'entreprise a présenté plus en détail les deux nouvelles technologies qu'elle a conçu.

D'un côté, Terragraph est un réseau sans fil maillé, exploitant les fréquences 60 GHz. Il se veut adapté aux zones urbaines denses et la production de masse à bas coût, à partir de composants communs. Ces fréquences très hautes sont souvent évitées, car elles sont plus facilement absorbées par l'oxygène et l'eau (voir cette analyse). Elles permettent pourtant d'exploiter une bande large de 7 GHz, utile pour délivrer plusieurs Gb/s de données à courte distance. Dans plusieurs pays, dont l'Allemagne et les États-Unis, elles sont exploitables sans licence.

Facebook compte s'en servir pour le WiGig, une évolution du Wi-Fi, avec des nœuds séparés de 200 à 250 mètres. Les antennes, reliées à Internet via une liaison Ethernet, peuvent être installées sur les murs de bâtiments d'où elles connectent les utilisateurs en Wi-Fi. Le projet exploite aussi des technologies maison, dont un protocole de routage censé être plus efficace que ceux actuellement disponibles. Pour le moment, le système est testé au siège social de Facebook et le sera bientôt à San Jose en Californie.

De l'autre côté, Facebook a présenté ARIES, qui remplit le but inverse : connecter sur de longues distances. Il s'agit d'un prototype de station radio avec 96 antennes capables d'émettre 24 flux sur une même bande de fréquences, en utilisant le moins de données possibles. Le groupe vante des débits théoriques de 100 bits par seconde par hertz (71 atteints en test), quand la 4G LTE Advanced atteindrait elle seulement 30 en débit descendant.

Cette amélioration de l'efficacité spectrale pourrait être exploitée dans le cadre de la 5G, qui met l'accent sur le « MIMO massif », c'est-à-dire l'exploitation simultanée d'un grand nombre d'antennes. Pour Facebook, le but est explicitement d'améliorer la couverture des zones rurales, connectables via des réseaux radio maillés plutôt que via des réseaux terrestres coûteux.

Rendre l'accès Internet plus abordable

Côté abordabilité, Facebook fournit un nouveau framework pour alléger les contenus, sur lequel nous reviendrons dans une autre actualité. Le réseau social a surtout rappelé son Telecom Infra Project, lancé fin février, dans lequel le groupe s'associe à des acteurs des télécoms pour mettre en commun leurs connaissances. Intel et Nokia se sont d'ores et déjà engagés à fournir des designs de référence. Cette initiative complète l'Open Compute Project, lui dédié aux serveurs et datacenters.

Enfin, dans l'idée d'amener ceux qui ont accès au réseau à franchir le pas et s'y connecter, Facebook a tout simplement annoncé une série d'améliorations pour son initiative Free Basics. Pour rappel, il s'agit d'une sélection de services fournis gratuitement par Facebook et un opérateur partenaire, qui doivent fournir des fonctions basiques et donner envie de découvrir l'ensemble du Net. « La moitié des utilisateurs de Free Basics qui ont découvert Internet par ce biais paient pour accéder à l'Internet complet sous 30 jours » affirmait d'ailleurs l'entreprise en décembre.

De nouveaux outils pour Free Basics

Présent dans 37 pays, avec plus de 500 services disponibles, ce programme a essuyé de nombreux tirs, surtout en Inde. Après une âpre bataille autour de la neutralité du Net, le régulateur des télécoms a banni l'initiative. Selon l'autorité, différencier les prix en fonction du contenu est illégal. Dans un autre registre, l'Égypte aurait également interdit Free Basics, ne pouvant pas accéder à ses données. Une information que Facebook n'a pas souhaité confirmer.

Malgré ces revers, la plateforme revendique 25 millions d'utilisateurs et Facebook continue de la compléter. Le réseau social vient de lancer un simulateur Free Basics, pour tester son site web sur des appareils compatibles avec le programme et dans des conditions de connexion similaires.

L'entreprise lance également des statistiques démographiques pour les développeurs, qui doivent aider les concepteurs à mieux cibler leurs utilisateurs. Des données comme la distribution entre âges et genres sont ainsi disponibles, mondialement et par pays. Le tout est disponible via le portail partenaires de Free Basics.

Écrit par Guénaël Pépin

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Introduction

Un objectif à dix ans pour Facebook

Terragraph et ARIES pour connecter villes et campagnes

Rendre l'accès Internet plus abordable

De nouveaux outils pour Free Basics

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Commentaires (4)


Pffff facebook avec ses antennes en carton… rien ne vaut la technologie soviétique ! <img data-src=" />


Le retour d’AOL et de MSN réuni…


Waoh truc de malade !

A cause de toi je suis rester 2h a lire des articles Wikipédia sur cette antenne et Tchernobyl. ^^


C’est passionnant ce truc, ça me fascine également. Je pense même allé y faire un tour un jour. L’exploration urbaine c’est de toute façon un trip incroyable.