Stripe veut faciliter la création d'entreprises aux États-Unis, depuis le monde entier

Stripe veut faciliter la création d’entreprises aux États-Unis, depuis le monde entier

Le rêve américain pour 500 dollars

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Kevin Hottot

Publié dans

Économie

26/02/2016 4 minutes
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Stripe veut faciliter la création d'entreprises aux États-Unis, depuis le monde entier

Stripe, un fournisseur de solutions de paiement en ligne a décidé d'élargir ses horizons en proposant de nouveaux services aux entreprises. Sa dernière idée, Atlas, permet à une société de s'établir facilement aux États-Unis, sans devoir y mettre les pieds.

La création d'une entreprise est toujours un moment délicat, tant il y a de démarches à effectuer, dans un laps de temps souvent court. Depuis peu, quelques start-ups ont flairé le filon et se mettent à proposer des services permettant d'alléger la charge administrative des sociétés, quitte à sortir parfois de leur secteur d'activité fétiche.

Atlas, une interface pour s'établir facilement aux États-Unis

Jusqu'ici, Stripe est surtout connu pour sa solution de paiement en ligne. Elle permet par exemple aux sites marchands d'intégrer facilement un module de paiement sécurisé. Un produit notamment utilisé par Humble Bundle pour son offre d'abonnement récurrent. L'entreprise propose également une application mobile permettant aux commerçants d'accepter les paiements par carte bancaire sans disposer d'un terminal spécifique, un terrain sur lequel Square, l'autre entreprise fondée par Jack Dorsey (avec Twitter), est également présente.

Lors du MWC, la start-up a surpris son petit monde en annonçant un nouveau produit : Atlas. Cette fois-ci il n'est pas simplement question de paiement en ligne, mais de proposer à ses clients de confier à Stripe l'établissement de leur entreprise aux États-Unis, pour seulement 500 dollars. 

Pour ce tarif, le prestataire s'occupe de toutes les démarches nécessaires à la création d'une société dans l'État du Delaware, davantage connu pour son climat fiscal favorable que pour n'importe quoi d'autre. Stripe se charge également d'ouvrir un compte bancaire pour la société au sein de la Silicon Valley Bank et d'obtenir un numéro d'identification fiscal pour la nouvelle entité. Bien évidemment, un compte Stripe est également inclus dans le package. 

Un soutien qui se limite au coup d'envoi

En plus de cela, la start-up fournit quelques conseils sous la forme de deux guides, l'un concernant la fiscalité (rédigé par le cabinet PwC) et l'autre traitant des aspects légaux, (fourni par Orrick). Et le soutien de Stripe sur ce point s'arrête là. Le prestataire de paiement ne s'occupera pas de vos déclarations d'impôts par la suite. Seul coup de pouce : une unique consultation téléphonique avec Orrick et PwC pour se mettre le pied à l'étrier. Au-delà, il faudra signer un contrat avec eux pour avoir leur soutien.

Amazon s'est également invité dans l'affaire en promettant un accès spécial à ses formations web sur l'utilisation de ses Web Services, en espérant ainsi attirer de nouveaux clients dans ses filets. Le géant américain n'y va d'ailleurs pas de main morte et assure fournir jusqu'à 15 000 dollars de crédits promotionnels sur AWS aux 500 premiers bêta-testeurs du service.

En France, des start-ups veulent simplifier les démarches administratives et légales

Il n'y a pas qu'outre-Atlantique que l'on cherche à s'épargner des lourdeurs de l'administration. En France, plusieurs start-ups se sont ainsi spécialisées dans ce que l'on pourrait appeler la « legal-tech ». Leur objectif : débarrasser les autres entreprises des tâches les plus ingrates sur le plan administratif grâce à des plateformes regroupant parfois plusieurs services. 

Guacamol propose par exemple le même genre de service que Stripe à destination des start-ups françaises, en éditant leurs statuts et en faisant la plupart des déclarations légales nécessaires à l'amorçage de l'entreprise. Là encore, comme dans le cas de son homologue américain, c'est aux fondateurs de faire le nécessaire pour la suite, notamment avec l'administration fiscale. La solution hexagonale est par contre un peu plus coûteuse, comptez 1 000 euros.

PayFit s'est spécialisée de son côté dans l'édition de fiches de paie pour les entreprises, via une interface en ligne. D'autres visent un peu plus large tel que Fred de la Compta qui se présente comme une « plateforme de communication entre vous et Fred votre expert comptable/secrétaire/juriste... » et se charge entre autre choses des déclarations fiscales nécessaires à votre activité, de quoi s'éviter quelques maux de tête. L'administration française étant perçue comme très lourde, les start-ups qui parviendront à simplifier la vie des autres sont promises à un bel avenir.

Écrit par Kevin Hottot

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Sommaire de l'article

Introduction

Atlas, une interface pour s'établir facilement aux États-Unis

Un soutien qui se limite au coup d'envoi

En France, des start-ups veulent simplifier les démarches administratives et légales

Commentaires (19)


ah ah en lisant le titre je me suis dit “sûr que c’est au Delaware”… Bingo!


Je suis très perplexe : créer une entreprise n’est pas une formalité. Ne rien y comprendre au social et au fiscal et laisser d’autres personnes faire des choix par défaut c’est extrêmement dangereux parce que le jour où un organisme se manifeste et demande des explications, mieux vaut connaître très bien le sujet…

Quant à créer depuis la France une entreprise localisée fiscalement au Delaware, certes il n’y a pas d’IS et quasiment aucun frais mais s’il y a des mouvements US vers la France, TRACFIN et Bercy auront un autre point de vue !


À quand le package premium avec une maison mère aux Pays-Bas et une filiale aux Bahamas ? <img data-src=" />


En tout cas, la simple solution de paiement est en beta en France et marche bien (pas besoin d’un contrat avec une banque), je l’ai mise en place pour la boutique en ligne d’un client, il en est content. Pour le reste, je trouve ça risqué mais bon…


et là j’imagine que Stripe déclinera toute responsabilité et laissera l’entrepreneur se démerder…


Et on a pas de teaser du service ? Un Strip(e) tease quoi <img data-src=" />.

Sinon attention avec le rêve Américain, y’a une raison à pourquoi ça s’appel ainsi. Un jour on se réveille…


l’État du Delaware […] connu pour son climat fiscal favorable que pour

le centre…


J’utilise et installe &nbsp;“stripe” pour mes clients , ça marche super bien et c’est vraiment innovant. S’ils font aussi bien pour cette idée, ça risque de cartonner.


Monter une société ce n’est pas très compliqué en soit, c’est gagner de l’argent, gérer des litiges internes (personnels) et externe (client/fournisseurs/administration fiscal) qui est compliqué…

&nbsp;


Et ça serait vraiment intéressant d’un point de vu financier de passer par une société établie aux USA si à un moment on rapatrie l’argent en France?


La boite qui fait - entre autres - du taf d’avocat et qui s’appelle Guacamol &lt;3 <img data-src=" />









loser a écrit :



et là j’imagine que Stripe déclinera toute responsabilité et laissera l’entrepreneur se démerder…





Bah oui. Tant que tout est clair dès le début (“on fait juste les démarche administrative d’enregistrement de la société et c’est tout”), je ne vois pas pourquoi ils devraient faire les nounous en plus.

Leur site met en avant le conseil initial donné par PwC et conseille d’interroger son propre conseil juridique si on en a un.

De ce que j’ai lu en diagonal, y a des formulaire à remplir pour donner les infos nécessaires à l’ouverture d’un compte en banque et la déclaration d’une entreprise, je suppute, mais probablement aussi pour définir ce que l’on veut. ça a beau être le monde des Start-Up et le Delaware, ce n’est pas la fête du slip pour autant.



Pour le côté TRACFIN et Fisc, à partir du moment où l’entrepreneur est réglo dans ses déclarations, je ne vois pas trop où est le souci… (après le droit fiscal est tellement “simple” que ce que je dis avant n’implique pas qu’eux (Bercy et TRACFIN) n’y trouvent pas à redire <img data-src=" /> )



Dans tous les cas, installer sa boite à 5000 bornes de soi, ça ne se fait pas à la RACHE (idem pour l’installer à domicile déjà…) et, effectivement, il vaut mieux avoir bien tout balisé avant.



&nbsp;500€ ça reste moins cher qu’un A/R en avion pour aller le faire soi-même, mais si il faut en plus payer un avocat fiscaliste pour gérer tout ça, ça perd quand-même un peu de son intérêt, non?


Créer une SAS, sans apport en nature ou en industrie, en France c’est 250 € l’ordre de grandeur (enregistrement RCS et annonce légale). Bof, bof.








francois-battail a écrit :



Créer une SAS, sans apport en nature ou en industrie, en France c’est 250 € l’ordre de grandeur (enregistrement RCS et annonce légale). Bof, bof.





Oui enfin la France ce n’est pas aux US. Pour certaines raisons cela peut être utile de s’établir la bas facilement : ouverture de marché, appel d’offre nécessitant une société américaine, peut être que c’est aussi plus avantageux pour faire affaire avec le Canada ou des pays d’Amérique du sud…



Dans ce cas c’est avec bureau et représentant sur place, c’est pas le même prix. Là c’est juste de la domiciliation dans un « paradis » fiscal,&nbsp; la démarche n’est pas exactement la même.








francois-battail a écrit :



Dans ce cas c’est avec bureau et représentant sur place, c’est pas le même prix. Là c’est juste de la domiciliation dans un « paradis » fiscal,  la démarche n’est pas exactement la même.







Qu’est ce qui t’empêche de le faire ? Absolument rien.

Et puis il n’y a pas forcement besoin d’humain en permanence… suivant le produit ou service que tu vends, un site web peut suffire pour le coté vitrine.



Le service de Stripe c’est de créer ta société, tu peux en faire ce que tu veux ensuite, je ne vois pas le problème.



Le problème c’est que créer légalement une entreprise c’est pas aussi difficile que ça et c’est nettement moins cher si on y met un peu d’huile de coude.

L’intérêt de passer par du préfabriqué low cost quand on envisage de s’implanter à l’étranger m’échappe totalement. Mais là l’objet ce n’est pas l’implantation d’une filiale à l’étranger mais clairement de créer sa première entreprise de plus en offshore et dans un « paradis » fiscal avec comme corporate bullshit statement : « on s’occupe de tout sauf des emmerdes après ».

C’est pas franchement nouveau, au lieu de devoir utiliser un fax ou d’envoyer des courriers ça passe par le Web à la mode startup sous prétexte d’innovation. Ouarf.


Créer une entreprise, c’est très facile, même en France. C’est la suite qui est plus compliqué.



Un bon conseil, quel que soit le pays du monde, ne vous amusez pas à créer quoi que ce soit sans savoir précisément ce que vous faites.











Il manque juste la mention “Cet article à été sponsorisé par The Family” en bas de page et c’est paraît… Non mais sérieusement les gars… Écrivez-le quand vous faites un publiredactionnel, c’est juste une obligation légale. Vous voulez un petit procès ?