Samsung prend sa revanche contre NVIDIA dans une affaire de brevets

Samsung prend sa revanche contre NVIDIA dans une affaire de brevets

Choqué et déçu

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Kevin Hottot

Publié dans

Droit

28/12/2015 3 minutes
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Samsung prend sa revanche contre NVIDIA dans une affaire de brevets

Depuis plus d'un an, NVIDIA et Samsung se cherchent des poux. Les deux entreprises s'accusent mutuellement d'enfreindre les brevets de l'autre en matière de puces dédiées au traitement graphique. Dernièrement, le géant coréen a pris le dessus dans cette bataille, un juge américain lui ayant donné raison lors de la phase préliminaire d'un procès.

En septembre 2014, NVIDIA s'est lancée dans une procédure contre Qualcomm et Samsung. La marque au caméléon estimait en effet que les puces Snapdragon S4, 400, 600, 800,801 et 805 ainsi que certains modèles de SoC Exynos exploitaient sans autorisation des brevets lui appartenant. L'objectif pour NVIDIA était alors de faire interdire à la vente les Galaxy S4, S5 et autre Galaxy Note sur le territoire américain.

Un premier revers en octobre

Manque de chance, le caméléon a déjà perdu des plumes dans cette affaire en octobre dernier. L'International Trade Commission des États-Unis avait rendu un avis préliminaire au sujet de trois brevets. Le premier (US7209140) concernait une méthode de programmation pour le traitement de données graphiques, le deuxième (US7038685) s'intéressait à un « processeur graphique programmable pour l'exécution de programmes sur plusieurs threads » et le dernier (US6690372) touchait à une méthode pour le traitement des calculs pour la projection d'ombres.

Dans son avis préliminaire, la cour a estimé que pour les deux premiers brevets, aucune violation n'avait pu être observée sur les produits de Samsung et de Qualcomm. Pour le dernier, il y a bien eu violation, mais le tribunal a pu trouver un autre brevet, plus vieux que celui de NVIDIA traitant de la même technologie, invalidant ainsi le recours de la société californienne. 

L'arroseur arrosé

Cette défaite n'est pas le seul revers que la marque essuiera cette année. Le 22 décembre dernier, l'ITC devait passer en revue le cas de trois autres brevets signés Samsung, que NVIDIA aurait potentiellement violé. Parmi eux : le numéro US6147385, traitant d'un module de mémoire vive « Full CMOS », le numéro US6173349 décrivant un bus de données et le numéro US7804734 qui touche à un tampon d'échantillonnage.

Pour le géant coréen, c'est un strike. Dans son jugement préliminaire, l'ITC explique que les trois brevets ont bien été violés par NVIDIA, et qu'un jugement plus complet devra confirmer cette violation. NVIDIA pourrait alors devoir payer de lourds dommages à Samsung. Un retour de bâton auquel la firme californienne ne s'attendait certainement pas.

Dans un court communiqué, la société a fait savoir qu'elle était « déçue par cette décision initiale » et qu'elle demandera une étude plus approfondie de l'ITC, ce qui réclamera plusieurs mois. La marque au caméléon précise que Samsung a rempli des dossiers visant à faire cesser l'importation aux États-Unis des produits de « plusieurs petites entreprises » qui utilisent ses produits. Si ce communiqué semble très édulcoré, dans leur réquisitoire devant le juge, les avocats de l'entreprise prenaient moins de pincettes et expliquaient que « Samsung a choisi trois brevets qui n'ont pas bougé de leur étagère depuis des années, et n'ont récolté que de la poussière ».

Fort heureusement pour NVIDIA, cette décision n'a pas eu d'impact majeur sur son cours de bourse, resté parfaitement stable lors de la séance du 22 décembre. L'entreprise est donc toujours valorisée à 17,8 milliards de dollars, une paille comparée aux 150 milliards de dollars que pèse Samsung Electronics.

Écrit par Kevin Hottot

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Un premier revers en octobre

L'arroseur arrosé

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Commentaires (13)


c’est quoi déjà la grande phrase de SW épisode 1 après la course de modules? ah oui! “quand on pari mon ami, il faut s’attendre a perdre” <img data-src=" />


Nvidia grimpe vite en haut du classement des plus gros boulets de l’histoire des brevets.

Ils sont très forts. Ou juste masos.


Est-ce que ce sont des vrais plagiats de technos ?

Ou l’utilisation de choses triviales qui peuvent très bien être facilement découvertes indépendament ?








manouxus a écrit :



Est-ce que ce sont des vrais plagiats de technos ?

Ou l’utilisation de choses triviales qui peuvent très bien être facilement découvertes indépendament ?





La définition précise c’est “qui peut être créé par l’homme de l’art”.



Ce n’est pas parce que c’est facile à trouver que cela est évident pour “l’homme de l’art” (ici un ingénieur informatique).



Sinon encore des brevets logiciels, vive l’USPTO…



la réponse semble être dans la question… <img data-src=" />


Ma question portait sur le cas précis, &nbsp;je cherchais à savoir si c’était l’utilisation d’une vraie découverte par Samsung, ou un pauvre calcul de projection de polygone sur une surface que n’importe quel bac+2 en maths peut pondre.

J’ai pas tout compris sur ce qui est à définir comme “l’homme de l’art” mais ça a l’air intéressant :)


Nvidia la pomme d’internet.



Je suis déjà dehors….. [ ]


Allons directement à la source : INPI



Le problème reste le même, autant que le code soit protégé par le droit d’auteur ça peut se concevoir, autant breveter la pression de la touche F1 pour l’aide est une vraie connerie…








Minikea a écrit :



à toi de te faire ton avis





Mon avis est que Nvidia sont suffisament experts pour ne pas avoir besoin de copier une routine de calcul.

Mais je ne suis qu’un développeur PHP qui a laissé tomber les maths depuis bien longtemps.

Maintenant ça m’aurait intéressé que l’article (bien que de qualité) creuse un peu plus sur la trivialité ou non du sujet de plagiat.



Pour le coup, c’est parce la question, elle même n’est pas triviale qu’il y a un procès <img data-src=" />


Petite question :

Comment fait NVIDIA (mais c’est valable pour toutes les boites) pour savoir comment est programmé un pilote ? Soft ?

Quand il s’agit d’un brevet d’un produit physique, ok je vois, on achète chez le concurrent, on démonte et on observe ( et encore, quid de la legalité de la retro ingénierie ?)

Mais pour du soft ? ils peuvent éventuellement décompiler le programme, mais il me semblait que ce n’était pas légal.



Quand Apple porte plainte contre samsung pour des bords arrondis, ou un effet de rebond sur une IHM, je comprends (du point de vue logique, moralement, apple… je prefere m’abstenir on n’est pas dredi) puisque ca se voit sans avoir a démonter, mais la …. attention je ne donne raison à personne



bref, je suis curieux quoi

&nbsp;


Tout dépendra de ce qui est breveté … mais souvent les choses brevetés sont suffisemment vague pour que tout ce qui sorte soit “couvert” :



Le 1er brevet :

Initially, data is received from a source buffer. Thereafter, programmable operations are performed on the data in order to generate output. The operations are programmable in that a user may utilize instructions from a predetermined instruction set for generating the same. Such output is stored in a register. During operation, the output stored in the register is used in performing the programmable operations on the data.



en gros : il y a une donnée qui vient d’une source, elle est modifiée par des opérations pour donner un résultat. Les opérations peuvent être prédétermines, le résultat est stocké dans un registre. Et la sortie stockée dans le registre est utilisée pour effectuer les opérations. (ou un truc dans le genre <img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" />)



C’est “assez large” … il y a pas mal de monde concerné par ce genre de “”“”“brevet”“”“”