En cette fin d'année, plusieurs sujets brûlants se trouvent sur la table des dirigeants de Yahoo. D'un côté, ils doivent trouver quoi faire de leur participation dans Alibaba, évaluée à plus de 30 milliards de dollars, tandis que leurs activités sur le web mettent de nombreux acheteurs en appétit.
Yahoo a beau valoir plus de 30 milliards de dollars en bourse, aux yeux des investisseurs l'ancienne gloire de la recherche en ligne n'est plus que l'ombre d'elle-même. Si Yahoo vaut aussi cher, c'est parce que l'entreprise dispose d'une importante participation au sein du groupe chinois Alibaba. Un trésor de guerre colossal qui jusqu'ici protège la firme dirigée par Marissa Mayer de bon nombre d'attaques, mais cela n'a pas que des avantages.
Le web est en berne chez Yahoo
Selon des informations glanées par nos confrères du Wall Street Journal, la direction de Yahoo discute de la façon dont elle pourrait se séparer de cette gigantesque participation. L'idée serait de scinder Yahoo en deux entreprises distinctes, avec d'un côté l'ensemble de ses activités web et de l'autre, une coquille vide ne comprenant que ses actifs asiatiques.
L'entreprise dispose en effet de 35% du capital de Yahoo Japan, valorisés à 8,4 milliards de dollars, et d'environ 15% d'Alibaba, d'une valeur estimée de 33 milliards de dollars. Yahoo dans son ensemble est évalué à hauteur de 32 milliards de dollars en bourse, moins que la somme des actifs dont elle dispose, signe que les activités web du groupe n'ont pas la côte auprès des investisseurs. De quoi faire regretter aux dirigeants d'avoir refusé une offre à 44 milliards de la part de Microsoft en 2008.
Ces activités rapportent d'ailleurs assez peu d'argent, en pratique elles en font même perdre à la société. Dans son ensemble, Yahoo est rentable, avec un chiffre d'affaires de 1,23 milliard de dollars au dernier trimestre et un bénéfice net de 76 millions de dollars. Son résultat opérationnel, celui issu de ses activités propres, est quant à lui négatif, à hauteur de 86 millions de dollars.
Marissa Mayer aura tout essayé
Marissa Mayer, l'actuelle PDG de Yahoo a pourtant fait des pieds et des mains pour tenter de redonner au moteur de recherche son lustre d'antan. En poste depuis juillet 2012 après être passée par la vice-présidence de Google, elle a notamment orchestré le rachat de la plateforme Tumblr pour 1,1 milliard de dollars en mai 2013. L'objectif pour Yahoo était alors de tenter de « redevenir cool ». Raté.
La dirigeante est également parvenue à desserrer les liens existants entre Yahoo et Microsoft sur les plans de la recherche en ligne, tout en les soudant du côté de la publicité. Une réussite qui lui a permis notamment de sceller de nouveaux accords avec Google dans le premier domaine. Mayer a également fait fondre les effectifs de l'entreprise de manière significative, avec une main d'œuvre passée de 12 400 employés fin 2014 à 10 700 personnes en octobre 2015.
Enfin, Yahoo a tenté de concentrer ses efforts sur quatre domaines que Marissa Mayer, appelle les « Mavens ». Ils correspondent aux revenus issus du mobile, de la vidéo, de la publicité native et des aspects sociaux du portail web. Si les revenus générés par ces activités sont en forte croissance, leur progression ne fait que compenser la chute des recettes provenant du reste de l'entreprise.
Les acheteurs existent, mais à quel prix ?
Même si en l'état les activités web de Yahoo ne rapportent pas, les services de l'entreprise attirent plus de 200 millions de visiteurs américains chaque mois sur ses pages. Cela en fait le troisième site le plus visité des États-Unis, derrière Google et Facebook, excusez du peu.
Des sources proches du dossier se sont confiées au Wall Street Journal, et il semble que plusieurs entreprises sont venues tâter le terrain auprès de Yahoo. Parmi elles, on retrouve Verizon, un opérateur américain qui s'est illustré en mai dernier en rachetant AOL et l'ensemble de ses médias pour 4,4 milliards de dollars. IAC/InterActive Group, l'actionnaire majoritaire de la maison mère de Tinder serait aussi sur les rangs, tout comme un certain Rupert Murdoch, via sa société News Corp.
Il reste encore à voir la question du prix. Selon les analystes, les estimations s'échelonnent entre 2 et 4 milliards de dollars. Un prix d'appel plutôt bas pour une telle audience mais aussi élevé au vu des résultats obtenus jusqu'ici et de la valorisation boursière de ces actifs. Quoi qu'il en soit et qu'importe l'état d'avancement des discussions, les investisseurs sont déjà euphoriques et ont fait grimper l'action Yahoo de 5,7 % hier, pendant que le NASDAQ voyait rouge.
Commentaires (27)
#1
Sauver Yahoo????
Nope R.I.P LoL
#2
Côté services web, il reste Yahoo News, Yahoo mail, Flickr et Tumblr.
#3
Je propose 1€
#4
tiens Patrick Drahi est pas sur les rangs ? =D
#5
Une plaie Yahoo, en plus ils ont pourri tumblr " />
#6
Dire que Yahoo “web” vaut entre 2 et 4M\( pendant que Whatsapp s'est vendu à 19M\)…. " />
Pas que j’apprécie Yahoo, mais ils ont tout de même beaucoup plus de services derrière qu’une simple app de messagerie instantané (ratée qui plus est)
Après effectivement Whatsapp est plus “in” que Yahoo auprès des djeun’s
#7
Yahoo reste en terme de mail et d’hébergement un gros morceau aux usas mais c’est clair qu’a travers le monde il disparaissent de plus en plus même les japonais sont passés à autre chose :p
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#9
Avant, j’utilisais Yahoo quotidiennement. Depuis qu’ils ont fermé my.Yahoo, je n’y suis plus jamais retourné.
Ils ont une roadmap calamiteuse, qui arrive même à perdre ceux qui étaient utilisateurs depuis 1999. Pas étonnant que ça marche mal.
#10
Moi je veux bien acheter Marissa, mais je leur laisse les activités web.
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#15
Ma copine a changé de tel le mois dernier, je lui ai réinstallé l’app –> plus de message (Je ne savais pas qu’il n’y avait pas de compte)
Après elle m’a demandé de lui mettre aussi l’appli sur sa tablette –> impossible.
Bref y’a les mêmes inconvénients que les SMS de base.
Sauf que pour les SMS y’a des applis pour ne plus avoir ses inconvénients (Pushbullet, MySMS, Mightly text…)
#16
Bon je sais que je suis pas sorti de businees school et que j’ai pas inventé Facebook a 23 ans et je sais aussi que personne ne lira ce que je raconte…
Enfin bref…“redonner son lustre d’antant au moteur de recherche” ?, simple, ca tient en cinq mots:
Change. Ton. Putain. De. Design
Bizarre personne n’y a pensé.
Yahoo est toujours cette page horrible digne du web de 1999 surchargée d’information…‘faut vraiment être con.
#17
" /> LOL c’est tellement vrai, même Bing est plus beau avec un fond de page qui est souvent nice.
Bon si Yahoo se fait racheter, j’espère que le suffixe yahoo.com restera car mon adresse mail principale est chez Yahoo et ça fait 20 ans que ça roule " />
Pourvu que M$ n’avale pas Yahoo, sinon c’est clair ils vont faire comme ils ont fait avec Hotmail… " />
#18
Yahoo en soit n’est pas mauvais, mais il n’a aucun support. Google a Android, Bing Microsoft..
Yahoo navigue entre deux eaux.
C’est pas l’histoire d’être In, c’est juste que la première chose a quoi accède un jeune sur son téléphone ou pc
c’est Google, Msn(le site) , Bing.
Et pour le design : ça c’est pas clair ? :’ )
http://fr.search.yahoo.com/
#19
#20
Enfin, Yahoo a tenté de concentrer ses efforts sur quatre domaines que Marissa Mayer, appelle les « Mavens ». Ils correspondent aux revenus issus du mobile, de la vidéo, de la publicité native et des aspects sociaux du portail web.
native advertissing " />
voilà le seul reproche que je ferais à Yahoo! et à Marissa Meyer. A part ça, Yahoo! est rentable et ses services “font le job”.
il semble que plusieurs entreprises sont venues tâter le terrain auprès de Yahoo. Parmi elles, on retrouve Verizon, un opérateur américain qui s’est illustré en mai dernier en rachetant AOL et l’ensemble de ses médias pour 4,4 milliards de dollars. IAC/InterActive Group, l’actionnaire majoritaire de la maison mère de Tinder serait aussi sur les rangs, tout comme un certain Rupert Murdoch, via sa société News Corp.
Autant ça ne m’a pas surpris que MySpace se fasse racheté par Rupert Murdoch et ça ne m’a pas surpris que l’expert en “médias de masse” fasse sombrer sa filiale numérique pour la revendre avec une belle moins-value. Autant Yahoo! mérite un destin semblable à celui de AOL ou MSN en étant agrégé à un opérateur de tuyaux (télécom/câble/agrégateur de contenus et services numériques).
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« IMAP et POP pour Yahoo Mail
Lorsque vous configurez une appli de messagerie pour accéder à votre compte, vous devez choisir l’accès par protocole POP ou par protocole IMAP. Voici les paramètres dont vous avez besoin, ainsi que les différences entre ces deux méthodes d’accès à Yahoo Mail.
(…) »
https://fr.aide.yahoo.com/kb/mail-for-desktop/IMAP-et-POP-pour-Yahoo-Mail-sln376…
#25
J’ai une petite idée du racheteur : “G..gle”
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Alphabet/Google aurait besoin d’éliminer un concurrent qui ne le menace pas vraiment ?
A mon avis, le rachat par un groupe de médias (TV-presse-radio) ou une fusion avec un câblo-opérateur Nord-américain me paraissent plus crédible… pourquoi pas Cablevision et Suddenlink (Altice/ P Drahi).
D’ailleurs, Verizon a acheté AOL à Time-Warner en 2015, donc la convergence “tuyaux-contenus” semble à nouveau en marche.