Le blocage du plan France THD en Europe inquiète collectivités et industriels des réseaux

Le blocage du plan France THD en Europe inquiète collectivités et industriels des réseaux

Darodes - Sandstorm

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Guénaël Pépin

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24/11/2015 6 minutes
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Le blocage du plan France THD en Europe inquiète collectivités et industriels des réseaux

La Commission européenne refuse de valider le plan France THD à cause de la montée en débit, alors que l’État doit financer les réseaux publics des collectivités. Une source de tensions entre Bercy, collectivités et industriels, réunis hier à Paris.

Au colloque annuel de l’Association des villes et collectivités pour les communications électroniques et l'audiovisuel (AVICCA), le blocage du plan France Très Haut Débit (France THD) par la Commission européenne était un des principaux sujets d’inquiétude pour les acteurs présents. Au point de créer des tensions en fin de journée entre l’Agence du numérique à Bercy et la Fédération des industriels des réseaux d’initiative publique (FIRIP).

Pour rappel, le plan France THD vise à couvrir l’ensemble de la France en très haut débit (plus de 30 Mb/s en téléchargement) en 2022, dont 80 % en fibre optique jusqu’à l’abonné (FTTH). Pour 43 % de la population hors des grandes villes, les collectivités construiront leurs propres réseaux pour déployer la fibre, là où les opérateurs privés ne le feront pas. Coût de l’opération : plus de 13 milliards d’euros, dont 3 milliards sont subventionnés par l’État. C’est là que tout bloque.

34 millions d’euros débloqués sans accord européen

Comme nous le révélions dès septembre, ce plan doit être validé par l’Europe pour débloquer les milliards de subventions promises aux collectivités. Sans cela, les dizaines de réseaux publics qui se monteront dans les prochaines années seront facilement attaquable. Problème : tel qu’écrit aujourd’hui, il ne convient pas à la Direction générale de la concurrence, à Bruxelles, qui estime la montée en débit sur le réseau téléphonique trop avantageuse pour Orange.

Plusieurs responsables s’en sont inquiétés publiquement ces dernières semaines, comme le sénateur Patrick Chaize, président de l’AVICCA, lors d’une séance de questions au gouvernement fin octobre, sans résultat. Globalement, Bercy maintient « une chape de plomb » sur le sujet, constatait hier le responsable d’un réseau public. « Il y a un risque que des collectivités arrêtent leurs déploiements en 2016 si les subventions ne viennent pas » prévenait d’ailleurs l’AVICCA.

« On a traversé une zone d'éboulement. La notification à la Commission européenne est un gros caillou » qui ne doit pas empêcher le plan d’avancer, plaidait hier Antoine Darodes, le directeur de l’Agence du numérique à Bercy. S’il ne donne aucun détail sur ce qui pose problème, il demande à tous les acteurs présents (collectivités, industriels et opérateurs) d’avoir confiance. 34 millions d’euros ont été débloqués par Bercy, sans accord européen, sur les 3 milliards d’euros prévus. « Nous avons juste deux mois de retard dans les décaissements » affirme-t-il.

La montée en débit, un rocher dans l’engrenage

Surtout, l’ensemble des acteurs rencontrés hier, officiellement ou non, confirment nos informations de ces derniers mois, qui ont contribué aux remous constatés ce lundi. Dans une lettre envoyée à Bercy en juillet, que nous avions analysée le mois dernier, la Commission européenne estime illégale la subvention de vieilles opérations de montée en débit et demande pourquoi l’offre PRM est si avantageuse pour Orange.

Nombre de responsabilités et de dédommagements d’autres opérateurs reposent sur ces collectivités, alors que l’opérateur historique en est le principal bénéficiaire, constate l’Europe. Elle estime aussi illégale la subvention d’anciens projets, dont un en Seine-Maritime qui mettait en danger un petit opérateur, Infosat. Ce dernier a porté plainte devant la Direction générale de la concurrence, qui la mettait largement en avant dans sa lettre de juillet (voir notre analyse).

Comme nous le révélions en septembre, la Commission a des demandes précises pour la France sur la montée en débit. Quand une collectivité déploie de la fibre pour la montée en débit d’Orange, Bruxelles estime que tous les opérateurs doivent avoir accès au même nombre de fibres quand ils voudront l’amener jusqu’aux abonnés, dans quelques années. « Ces fibres surnuméraires sont déjà exigées dans le cahier des charges du plan » nous explique une personne proche de Bercy.

Les demandes de la Commission européenne entraineront bien une modification du cahier des charges, plus ou moins importante. La question reste de savoir s’il faudra modifier l’offre PRM d’Orange, régulée par l’ARCEP, qui serait un chantier autrement plus lourd.

Des tensions entre Bercy et industriels

La dernière table ronde, qui a réuni Antoine Darodes, Etienne Dugas de la FIRIP et des responsables d’opérateurs a été plus que tendue. Dans son allocution, Antoine Darodes s’en est pris aux acteurs « qui ne tirent pas dans le même sens » que Bercy, notamment en imposant leur propre agenda à Bruxelles.

« Nos discussions avec Bruxelles sont normales et ne concernent pas centralement la neutralité technologique, comme je peux le lire çà et là » a-t-il tonné. De son côté, la FIRIP demande à la Commission européenne de pouvoir subventionner la montée en débit sur les réseaux radio (par exemple le Wimax) dans les mêmes conditions que la montée en débit sur le réseau téléphonique d’Orange. Une neutralité qui n’arrangerait que certains industriels au détriment du plan, selon plusieurs acteurs rencontrés hier.

De son côté, la FIRIP dit être allée « en service commandé » et se plaint de ne pas avoir été tenue au courant de l’avancement des discussions avec Bruxelles. La fédération des industriels se serait effectivement rendue à la Commission en septembre, sur demande de Bercy, pour défendre le plan. Elle s’y serait ensuite rendue en son nom, à la fois pour défendre le plan et des points qui lui tiennent à cœur, dont la neutralité de la montée en débit. Surtout, la fédération reproche à Bercy de ne pas jouer franc jeu sur les vraies questions posées par Bruxelles.

Dans tout cela, le risque d’un blocage au long cours du plan THD si la France et l’Europe ne trouvent pas rapidement un terrain d’entente plane toujours. Encore une fois, Antoine Darodes s’est voulu rassurant devant les collectivités. Alors qu’une décision européenne était jusqu’ici attendue en décembre, la Commission devrait rendre son verdict en janvier ou février. Un verdict sur lequel, encore une fois, le directeur de l’Agence du numérique est confiant, malgré le scepticisme d’autres acteurs.

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Écrit par Guénaël Pépin

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

34 millions d’euros débloqués sans accord européen

La montée en débit, un rocher dans l’engrenage

Des tensions entre Bercy et industriels

Le brief de ce matin n'est pas encore là

Partez acheter vos croissants
Et faites chauffer votre bouilloire,
Le brief arrive dans un instant,
Tout frais du matin, gardez espoir.

Commentaires (35)


En fait, la commission Européenne veut un déploiement du THD à part égales pour tous les opérateurs.


ce qui n’est pas possible dans le cas de la montée en débit qui consiste a rapprocher la fibre d’un village éloigné afin d’effectuer une “montée en débit” ce qui dans l’absolut est pas idiot puisque ça permet de récupérer des débits confortable sans le coût exhorbitant de la connexion finale dans les maisons.



Le hic c’est que ça avantage orange a qui appartient le réseau à connecter (la partie finale….)


Oui Axelle Lemaire est présente ce matin, on refait le point à l’issu de la journée ;) (et d’autres infos arrivent sur le sujet) <img data-src=" />




Pour rappel, le plan France THD vise à couvrir l’ensemble de la France en très haut débit (plus de 30 Mb/s en téléchargement) en 2022, dont 80 % en fibre optique jusqu’à l’abonné (FTTH).



Alors là, j’aimerais bien voir ça ! mais je n’y crois pas 1s !



Pour 43 % de la population hors des grandes villes, les collectivités construiront leurs propres réseaux pour déployer la fibre, là où les opérateurs privés ne le feront pas.



Et là, ça me conforte dans mon idée. La fibre arrive à la commune d’à côté, parce qu’il y a un parc de sociétés, et siège de notre comcom. Nous, on l’aura dans la baba encore 20 ans. Ou alors ce sera à “nos” frais, et comme le maire ne veut déjà pas entendre parler de montée en débit…


Présente chez NXI?


Non, au colloque de l’AVICCA




De son côté, la FIRIP demande à la Commission européenne de pouvoir subventionner la montée en débit sur les réseaux radio (par exemple le Wimax) dans les mêmes conditions que la montée en débit sur le réseau téléphonique d’Orange. Une neutralité qui n’arrangerait que certains industriels au détriment du plan, selon plusieurs acteurs rencontrés hier.



Oui enfin il y a aussi un petit point d’écart entre le filaire et le wimax : avec le wimax on retombe sur des offres avec quota, et d’un débit assez limité également (10Mbps de mémoire, en tout cas par chez moi), et c’est nettement plus sensible aux conditions climatiques.





Rhaaa ‘tain de temps d’édit trop limité.


Les “industriels des réseaux” comme OVH ne devraient pas être impactés puisque certains avaient déclaré qu’ils quitteraient la France si certaines lois passaient.

Et comme elles sont passées, ils vont “donc” partir.


Là on parle des industriels des réseaux d’initiative publique, notamment les sociétés chargées de les construire. Rien à voir avec un OVH. :)


Effectivement, tant qu’on verra pas un planning validé et régulé par l’ARCEP on aura beau nous siffler les louanges de la fibre que je n’y croirai toujours pas. Tant que ce n’est pas imposé et en direction des populations civiles; faudra pas trop rêver.



Rappellez vous en 2011 on nous disait: “Pas de problemes les mecs en 2012, tout le monde a la fibre”. J’ai vu des dentiste moins menteurs.


Je ne comprends pas l’article : est-ce que la Commission a une proposition à faire pour arriver au même résultat pour le même prix, ou bien est-ce qu’ils se contentent de plomber notre développement au nom du sacro-saint libre marché ? C’est une vraie question.



Dans le second cas on peut simplement arrêtez de leur verser notre contribution et filer directement notre pognon aux collectivités locales (de toute façon ils ne nous reversent déjà que la moitié, le reste allant au développement de l’Europe de l’Est).


Et sinon, modifier le plan pour arrêter de subventionner Orange, ça leur dit rien?

Depuis le temps qu’ils en parlent, les modifications auraient déjà du être faites et le plan adopté sans accrocs.



&nbsp;C’est sur que si ça continue ainsi, il y&nbsp; a peu de chances que la Commission européenne accepte le plan thd.


Ce n’est pas à l’ARCEP de le valider. Tout est piloté par le ministère de l’Economie (Agence du numérique) qui valide les plans des départements/régions et le financement possible. La très grande majorité des départements ont un calendrier détaillé de leurs déploiements. Il y a aussi l’Observatoire France THD au cas où.








illidanPowa a écrit :



ce qui n’est pas possible dans le cas de la montée en débit qui consiste a rapprocher la fibre d’un village éloigné afin d’effectuer une “montée en débit” ce qui dans l’absolut est pas idiot puisque ça permet de récupérer des débits confortable sans le coût exorbitant de la connexion finale dans les maisons.



Le hic c’est que ça avantage orange a qui appartient le réseau à connecter (la partie finale….)





Pour moi le coût “exorbitant” du FTTH , c’est pas le raccordement final dans les maisons - parce que ce dernier est fait au cas par cas, et bien souvent en aérien, en suivant les infrastructures de poteaux existant.



Dit autrement, pour cette dernière partie, il n’y a pas de création de nouveau génie civil - au pire faut changer un poteau de temps en temps.



Par contre ce qui coute cher, très très cher c’est le transport , cad entre le NRO (qui concentre des milliers de lignes) et le PM (l’armoire de rue +/- équivalente au sous-répartiteur téléphonique), car là, c’est enterré la plupart du temps, et on parle de plusieurs dizaines de km à chaque armoires.

Et puis la pose de ces armoires, aussi - qui nécessite de faire une dalle en béton, et d’y câbler les fibres, plusieurs jours de boulot quand ya 1000 clients dessus.



Mais…. oh miracle, justement, ce travail d’apporter une fibre près du répartiteur & de monter une armoire…. c’est pas justement le principe même de la montée en débit ?



En réalité c’est simple: Avec les MED , Orange est en train de préparer le FTTH…. sans le dire.

Ils amènent armoires ,&nbsp; fibres. Techniquement parlant, _partout_ là où ya de la montée en débit, on pourrait très bien prendre des fibres disponible de transport, y coller un coupleur FTTH dans l’armoire, et repartir en FTTH ensuite chez les habitants. Il “suffirait”&nbsp; que le NRA de rattachement devienne un NRO.



&nbsp;Pour moi, ce qu’est en train de faire Orange c’est de faire payer la collectivité 2x : Une fois pour la MED, et , plus tard, ils referont payer le FTTH complet, tout en ayant déjà réalisé la partie la plus couteuse (mais qui est aussi une source de profits car , ensuite, les fibres su-numéraires sont louées aux autres FAI, donc à long terme c’est forcément gagnant).



Leur intérêt, ici, c’est surtout que , contrairement à ce qui se passe dans les RIP, ils _restent_ proprio de l’infrastructure, & donc de la rente qui y est attachée.

Cette rente permettra à la fois de rémunérer les actionnaires (dont l’état) & de servir de levier pour des emprunts futurs.



Le tout financé sur des fonds publics.



Après, je ne me prononce pas sur la légitimité d’un tel montage - après tout, ce que je déplore c’est plus l’enfumage. Bruxelle en tous cas est plus féroce sur ce sujet…



&nbsp;









Dude76 a écrit :



Oui enfin il y a aussi un petit point d’écart entre le filaire et le wimax : avec le wimax on retombe sur des offres avec quota, et d’un débit assez limité également (10Mbps de mémoire, en tout cas par chez moi), et c’est nettement plus sensible aux conditions climatiques.



&nbsp;

Pour moi le vrai pb du wimax c’est que c’est une technologie obsolète - les quota sont là pour artificiellement limiter l’usage des gens qui, sinon, satureraient le matériel et la collecte.

Comme toute radio c’est sensible aux conditions climatiques , mais le matos récent (pas wimax mais wifi) est plutôt bien armé de ce coté-la, et avec des débits dispo sans commune mesure si c’est bien utilisé (cad pas avec 200 mecs sur une seule borne).





Mais à mon avis le problème est autre :

Les zones où ya du wimax, c’est qu’il y a pas de débit. Mais si yen a pas pour les abonnés, yen a pas non plus pour les opérateurs…. et les 5 lignes ADSL grand public aggrégée ça marche au début, mais, après, si on veux commencer à ramener plusieurs dizaines de gens avec des débits corrects, faut commencer à penser à sortir le 1G voire le 10G. Or, dans les campagnes, bien souvent, les fibres passent (autoroutes, voies SNCF) mais ne s’arrêtent pas à moins de centaines de milliers d’euros.&nbsp;

Donc on arrive à une situation d’oeuf & de poule, où ya pas de débit car personne veux payer pour la collecte, et comme ya pas de collecte, bah ya pas de débits.

Et que ce soit en fibre, en radio ou en pigeons, c’est le même problème.



C’est là où je peste contre les collectivités locales, qui parfois (comme chez moi) hésitent pas à payer 20M€ sur 15 ans pour acheter un droit d’usage sur une paire de fibre autoroutière…. et se sert de 20Mbps pour y faire passer le téléphone & les pages web du Conseil général.

Rien que mettre ces fibres à dispo , ça libérerais un potentiel inimaginable . Mais non, vaux mieux écouter Orange…

Bon, après on sais pas tout : N’oublions pas que Orange est un acteur “historique” dont l’état est actionnaire =&gt; Ca implique que lorsque l’état donne du fric aux Coll.Ter pour financer des projets de THD confiés à Orange, quelque part l’état le récupère en dividendes ce qu’il a versé…. ya ptêt des négociations plus “sioux” à ce sujet que ce qu’on constate publiquement. Idem, orange étant très très très très lié historiquement aux diverses officines policières, ces dernières ont peut-être tout intérêt à ce que les coll.ter. fassent le “bon” choix, de leur point de vue…. ne serait-ce que pour se simplifier la vie derrière. Faut pas être parano, mais faut pas être naif non plus…



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&nbsp;









HarmattanBlow a écrit :



Je ne comprends pas l’article : est-ce que la Commission a une proposition à faire pour arriver au même résultat pour le même prix, ou bien est-ce qu’ils se contentent de plomber notre développement au nom du sacro-saint libre marché ? C’est une vraie question.



Dans le second cas on peut simplement arrêtez de leur verser notre contribution et filer directement notre pognon aux collectivités locales (de toute façon ils ne nous reversent déjà que la moitié, le reste allant au développement de l’Europe de l’Est).





Ça dépend: est-ce que tu penses que tout donner à une entreprise qui est déjà en position dominante et tuer toute concurrence par la même occasion est une bonne chose?

Est-ce que tu penses que devoir payer 3 fois plus pour un même service quand il n’y a qu’un seul opérateur plutôt que 4 est une bonne chose?



Si ça te dit de payer 90 euros ton abo internet, libre à toi.

Perso, ça ne m’enchante guère.



Et dans l’autre sens, cette politique de payer le moins cher possible, ça pas largement retardé le déploiement du THD ?

Parce que bon, je suis pas sur que les opérateurs freinent le déploiement de la fibre juste par plaisir qu’ils ont pas envie.



Tu préfèrerais que Orange développe sa technologie “NRA-MeD” (Montée en Débit) en raprochant la fibre des habitations tout en gardant la terminaison en cuivre. Comme cela, Orange resterait hégémonique dans les zones moins denses en développant une sorte de VDSL low-cost tout en sabotant le travail de projets de fibre FTTH. Et tout ça avec les subventions de l’Etat, des collectivités locales et de l’Union européenne.



Et pour ce qui est de ton avis sur l’utilité de l’Union européenne, il ressemble étonnamment à l’avis du Gouvernement hongrois. La vérité est que sans l’UE, la France pourrait faire comme l’Argentine : dévaluer sa monnaie et perdre pendant quelques décennies tout investissement étranger sur son territoire et la majorité de ses exportations (à part ça, vive le protectionnisme : on va pouvoir jouer aux boules, boire du pastis et faire des crèpes avec le surplus de lait).








Cara62 a écrit :



Et dans l’autre sens, cette politique de payer le moins cher possible, ça pas largement retardé le déploiement du THD ?

Parce que bon, je suis pas sur que les opérateurs freinent le déploiement de la fibre juste par plaisir qu’ils ont pas envie.





Ce blocage qui n’est du qu’à un manque de concurrence entre opérateur.

Le plan THD ne va faire qu’entériner encore plus ce manque de concurrence et accentuer le blocage du déploiement de la fibre.



&nbsp;Le problème est toujours le même: l’absence de concurrence tue le marché, ses évolutions et fait exploser les tarifs. La Commission est là pour empêcher en partie ce genre de choses d’arriver.

&nbsp;



Pourtant là il y en a de la concurrence…. Même que Free utilise une politique tarifaire très agressive….



Et même avec cette concurrence, le déploiement du THD avance peu….. On est largement en retard par rapport à d’autres pays. Et on a besoin de plus en plus de débits (dont les entreprises).



De tout façon pour moi ça devrait être gérer publiquement….


effectivement la guerre des prix freine certainement en partie les investissements des 4 gros opérateurs nationaux. Pour autant, ces 4 opérateurs rechignent quand même beaucoup à louer les réseaux locaux des RIP. Les raisons sont diverses et tout n’est pas simple effectivement.



Mais si ces 4 opérateurs s’occupaient déjà des zones les plus denses avec plus de volonté plutôt que rester avec des abonnements DSL qui sont largement rentables actuellement pour eux, je pourrais comprendre ta réaction. A mon avis, il faut vraiment que l’ARCEP établisse des règles pérennes et surtout, que l’Etat arrête de s’auto-féliciter de promouvoir le Très Haut Débit (THD) en se vantant de mettre des millions d’euros en jeux alors que l’Etat français ne répond pas facilement et pas rapidement aux préoccupations de l’Union européenne.



A mon avis, la concurrence par les infrastructures dans les zones les plus denses, freine aussi le développement des réseaux fibre FTTH : les 4 opérateurs ont plus intérêt à profiter encore de leurs investissements dans la technologie DSL (en zones très denses, les débits DSL sont encore suffisants actuellement la plupart du temps), que d’investir dans un réseau fibre FTTH dont la rentabilité sera incertaine due à la concurrence d’un ou deux ou trois autres réseaux FTTH.


Bon on a pas de sous, dette publique tout ça tout ça….







….



Mais pourquoi pas engager une politique de grand travaux et de rendre la fibre accessible au plus grand monde, faire de l’autoroute numérique quoi…

L’état gère cette infrastructures et les opérateurs paient pour y accéder, faut juste pas refaire la même erreur que les autoroutes à les revendre…



Bon par contre oui ça fait des milliards d’investissement sûrement mais à la fin c’est pour le bien de la France.








js2082 a écrit :



Ça dépend: est-ce que tu penses que tout donner à une entreprise qui est déjà en position dominante et tuer toute concurrence par la même occasion est une bonne chose?

Est-ce que tu penses que devoir payer 3 fois plus pour un même service quand il n’y a qu’un seul opérateur plutôt que 4 est une bonne chose?





En somme tu penses qu’en laissant faire le marché on s’y retrouvera à long terme ? Pourtant nous avons des tarifs parmi les plus bas au monde avec un environnement très régulé qui s’appuie sur le réseau public historique. Je t’invite à regarder les autres pays : le 90€ c’est bien souvent dans les plus avec le plus de concurrence.



Le marché peut en général produire de bons résultats, surtout en termes d’innovation et moins souvent en termes de prix. Mais si le prix à payer est de retarder de dix à vingt ans la passage de la France au très haut débit, ce serait absurde.



La France a pris du retard. L’urgence est de le rattraper, pas de faire du dogmatisme. Encore une fois si l’EU a une solution à proposer, je suis prêt à l’entendre. Mais ça n’a pas l’air d’être le cas.









joma74fr a écrit :



Tu préfèrerais que Orange développe sa technologie “NRA-MeD” (Montée en Débit) en raprochant la fibre des habitations tout en gardant la terminaison en cuivre. Comme cela, Orange resterait hégémonique dans les zones moins denses en développant une sorte de VDSL low-cost tout en sabotant le travail de projets de fibre FTTH. Et tout ça avec les subventions de l’Etat, des collectivités locales et de l’Union européenne.





Encore une fois je connais mal le dossier mais l’article parle de 80% de FTTH. Cela n’exclue t-il pas les terminaisons cuivres ? Et privilégier la concurrence permettrait-il de faire mieux au même prix et dans les mêmes délais ?





Et pour ce qui est de ton avis sur l’utilité de l’Union européenne, il ressemble étonnamment à l’avis du Gouvernement hongrois. La vérité est que sans l’UE, la France pourrait faire comme l’Argentine : dévaluer sa monnaie et perdre pendant quelques décennies tout investissement étranger sur son territoire et la majorité de ses exportations (à part ça, vive le protectionnisme : on va pouvoir jouer aux boules, boire du pastis et faire des crèpes avec le surplus de lait).



Tu as oublié de me traiter de nazi pour avoir osé questionner l’action de l’EU et de nous expliquer que sans elle nous vivrions en Somalie.



Je ne vais pas m’étendre sur le sujet car tes connaissances économiques se bornent visiblement à quelques caricatures ineptes. Je t’invite simplement à te demander ce qui s’est passé pour la production française quand l’euro est passé de 1\( à 1,5\) pendant des années. Pour ma part je pourrais te citer contre l’euro nombre des plus célèbres économistes.



C’est exactement ce qu’il se passe chez moi, installation d’un NRA MED proche de la mairie, les armoires de dégroupage sont déja la, plus qu’a attendre la mise en place des mini-Dslam d’Orange ou d’autres opérateur (mais a moins de 200 lignes ça m’étonnerais).

A terme il est prévu que la fibre remplace la paire de cuivre dans nos maisons a l’horizon, mais d’ors et déja, je verrais mon débit monter de 1500kbps a quasiment 35 mégas si j’opte du VDSL2



Le revers de la médaille, c’est la quasi obligation d’être chez Orange si je veux bénéficier de tout les services (comme la TV) ou alors de rester chez mon opérateur mais sans TV car celui ci n’aura surement pas mis son équipement vu le peu de ligne.



Donc oui quelque part ce plan bénéficie a Orange par défaut, car les autres opérateurs ne voient pas forcement d’intérêt a aller s’installer dans la campagne pour un millier de ligne alors qu’il y a ailleurs beaucoup plus de client possible.


je ne suis pas d’accord, ça coute moins cher de faire une tranchée pour 6000 lignes que 6000 tranchées pour chaque ligne…. même si ce sont les dernieres centaines de mètres ça reste de loin le plus couteux….



sans compter que le raccordement en central tu interviens en un point sur 6000 lignes alors que dans les maisons faut aller sur place dans les 6000 maisons faire le raccordement avec souvent des imprévus qui compliquent la tâches, j’ai bien vu chez moi en ville avec que des immeubles çaà pris bien plus de temps de raccorder un à un les apparts que de tirer les câbles entre le NRO et les immeubles et pourtant dans le cas des immeubles ont sur les cas faborables (un point de concentration dans chaque immeuble, gaines techniques existantes, les appats ont la meme conf) par rapport aux maisons qui sont toutes différentes, sans fourreaux et avec un point de concentration quasi impossible à faire.


Au temps pour moi, ce que je veux dire surtout c’est qu’il faut un martinet dans l’histoire.

Je suis a 500m de Paris dans une ville / rue couverte par le cable et on ne me propose que la box ADSL…

bref : Vaste foutage de gueule.


Au delà de la répartition dite inégale entre les opérateurs (ceux qui n’ont pas les moyens techniques de le faire, je ne vois même pas pourquoi on les impliquerait), le principal problème vient du fait que l’état a choisi d’utiliser des technologies fiables et non soumises aux perturbations atmosphériques/électromagnétiques en proposant de faire de la fibre en masse et sur des distances courtes ensuite de faire un réseau cuivre correct…



Internet par satellite, c’est de mon point de vue, tout comme le wimax, la 3G, la 4G ou n’importe quoi qui passe par ondes radio, l’ultime recours des endroits absolument inaccessibles par un câble/une fibre.



Internet sensible à toute perturbation atmosphérique, c’est moche, comme mon adsl qui perdait du débit en cas de forte pluie dans mon appart précédent (noeud du réseau qui prend l’eau ou juste ma ligne?), du coup, je me faisais déconnecter…

Même le dernier tronçon en cuivre m’inquiète vaguement si le plan ne prévoit pas une rénovation des installations vétustes (peut-être qu’ils l’ont prévu, je sais pas).








HarmattanBlow a écrit :



Tu as oublié de me traiter de nazi pour avoir osé questionner l’action de l’EU et de nous expliquer que sans elle nous vivrions en Somalie. (…)





Désolé de t’avoir piqué au vif. C’était seulement une façon pour moi de dire que j’en ai assez des débats politico-médiatiques pro-Europe/anti-Europe qui prétendent que ce serait mieux autrement (avec des “si” on mettrait Paris en bouteille). Tu as raison, je ne suis pas macro-économiste ou théoricien économiste, je regarde la réalité d’aujourd’hui. D’ailleurs, la France pourrait très bien faire sans l’UE, mais alors Orange ne serait pas l’entreprise multinationale qu’elle est aujourd’hui ou peut-être qu’Orange serait une société Franco-Africaine. Mais peu importe.









HarmattanBlow a écrit :



Encore une fois je connais mal le dossier mais l’article parle de 80% de FTTH. Cela n’exclue t-il pas les terminaisons cuivres ? Et privilégier la concurrence permettrait-il de faire mieux au même prix et dans les mêmes délais ?







  • Le Très Haut Débit (THD) concerne des lignes au débit de 30Mb/s ou plus : pas seulement la fibre FTTH, mais aussi le câble FTTLA/B, VDSL (cuivre), satellite, Wimax, Wifi, LTE (radio). Mais il est vrai que la fibre FTTH est privilégiée actuellement car il s’agit de la technologie qui offre la plus grande stabilité de connexion, et qui permet la plus grand évolutivité de débits et des débits montant/descendant potentiellement symétriques.



  • dans les zones de population peu dense, la concurrence n’existe pas car les opérateurs de Droit privé (les 4 gros opérateurs en France) n’ont pas signifié leur intention de construire un réseau fibré FTTH dans ces zones peu rentables. Seul Orange semble actif dans ces zones peu rentables en proposant notamment sa solution de rapprochement des NRA avec le “NRA-MeD”. Evidemment, Orange ne propose pas d’équiper toutes les zones peu rentable de France, Orange propose sa solution-maison quand il n’a pas le choix (quand une collectivité locale réfléchit à un projet de RIP FTTH par exemple). Le résultat est que Orange détient un avantage de subventions pour construire un réseau dont seul Orange aura la propriété, ce qui fait posé des questions à la Commission européenne.



    Car les RIP (Réseaux d’initiative publique) n’ont pas le droit d’être mis en concurrence (distorsion de concurrence si un opérateur subventionné est mis en concurrence avec un opérateur non-subventionné). De ce fait, les RIP n’ont pas accès aux zones très rentables qui sont préemptée par les opérateurs de Droit privé.









joma74fr a écrit :



..





Ok je te remercie pour ces éclaircissements. Mais finalement on en revient au même : soit on subventionne et celui qui décrochera le contrat sera forcément favorisé (marché public ouvert à tous mais pour lequel seul Orange postule), soit on ne fait rien et la France restera à la bourre.



Parce que quoi qu’on fasse les opérateurs se partageront les lignes et celui qui aura investi aura un avantage. C’est toujours comme ça et ça ne pose problème ici que parce que l’état subventionne.



Non ? J’ai du mal à voir ce qui pourrait satisfaire la Commission, à part le laissez-faire qui consisterait à abandonner une partie du territoire. Au mieux on pourrait éclater le contrat en plusieurs de façon à avoir des distorsions locales en faveur de tel ou tel, en gonflant les subventions pour intéresser tout le monde. Ce qui nous coûterait plus cher et aboutirait quand même à des distorsions locales de la concurrence.



J’ai envie de dire qu’il faut laisser le temps au temps. Il y a du retard du côté de l’Etat sur un paquet de choses (validation des projets, déblocage concret des fonds…) mais ça avance. Après, oui, y a plein de disparités pas toujours justes entre les “territoires”. :(


&nbsp;[Darude, oh le vieux souvenir]








illidanPowa a écrit :



je ne suis pas d’accord, ça coute moins cher de faire une tranchée pour 6000 lignes que 6000 tranchées pour chaque ligne…. même si ce sont les dernieres centaines de mètres ça reste de loin le plus couteux….



&nbsp;

Sauf que c’est sur une période de temps bcp plus longue, en particulier à la campagne.

Effectivement, je suis d’accord qu’en ville, ça peux être plus cher ponctuellement (compensé par le fait que chaque desserte permet à plus de personnes d’être éligible).

&nbsp;

En campagne c’est l’inverse. Mais faut pas croire qu’on va creuser une tranchée de 60cm de prof. pour chaque desserte…. Soit l’infra souterraine existe et c’est “relativement” simple de l’utiliser, ou alors c’est de l’aérien, c’est pas bien compliqué non plus, mais par contre qui coûte plus cher à long terme en maintenance, à chaque tempête notamment .



En revanche je te rejoins sur un point : La pénétration dans les logements c’est la galère, et ça peux vite coûter cher en temps dans l’ancien - quand tu dois sortir le perfo & sa mèche de 60cm, tu sais que t’a foiré ta journée…. :-)

&nbsp;



J’allais dire la même chose !

Bravo pour ce sous-titre… Et tant pis si ça ressemble à rien, je une ola tout seul dans mon salon <img data-src=" />


l’aérien n’est pas accepté partout……