Zones blanches : les 238 communes encore à couvrir en 2G, avec des disparités entre régions

Zones blanches : les 238 communes encore à couvrir en 2G, avec des disparités entre régions

On a une mauvaise nouvelle pour les Bretons

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Guénaël Pépin

Publié dans

Société numérique

06/11/2015 6 minutes
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Zones blanches : les 238 communes encore à couvrir en 2G, avec des disparités entre régions

Le gouvernement vient de publier l'arrêté fixant la liste des communes ne disposant pas de réseau mobile et qui devront être couvertes par les opérateurs avant la fin 2016. En compilant les chiffres, de fortes disparités apparaissent. De plus, certaines villes devaient déjà être couvertes depuis 2003 et une liste établie en 2010 a été écartée.

En mars, le gouvernement annonçait vouloir couvrir l'ensemble des communes françaises en 2G d'ici la fin 2016. Un accord a été signé avec les opérateurs en mai. Depuis, le gouvernement a établi une liste précise, en négociation avec les collectivités locales, qu'elle vient de publier dans un arrêté (PDF). Dans les faits, les opérateurs devront couvrir le centre-bourg d'une commune pour qu'elle soit considérée comme traitée.

En tout, 238 communes devront ainsi être couvertes en téléphonie mobile d'ici la fin de l'année prochaine. Dans le détail, le gouvernement en a ajouté 171 à une liste de 67 qui n'ont toujours pas été couvertes par deux plans précédents, datant de 2003 et 2008. Un tiers des communes qui devra être couvert dans les prochains mois aurait dû en effet l'être depuis au moins sept ans, selon un document que nous avons obtenu. En compilant les listes des territoires à couvrir, de fortes disparités apparaissent, allant d'une seule dans une région (Bretagne), à 40 dans une autre (Languedoc-Roussillon).

Des engagements non-tenus, que l'ARCEP pourra maintenant sanctionner

« Les parties du territoire où aucun opérateur n’est présent ne représentent plus que 0,1 % de la population et 1,5 % de la surface du territoire métropolitain » expliquait le gouvernement en mars. Lors des précédents plans, les opérateurs mobiles n'ont ainsi pas couvert l'ensemble des communes prévues à l'époque, entre autres parce qu'aucune sanction réelle n'était prévue.

Pour rappel, les opérateurs s’étaient engagés à couvrir « les centres-bourgs des communes du programme zones blanches 2G et de 250 autres » en 3G à fin 2013, selon l'exécutif. « Seul un quart du programme était réalisé » à fin 2014, constatait l'ARCEP, comme l'expliquait le CEREMA. Cette fois-ci, le gouvernement a prévenu que le gendarme des télécoms pourra prendre des sanctions en cas de non-respect de ces engagements. Un nouveau pouvoir qui a été confié à l'autorité par la loi Macron, mais dans le même temps son budget de fonctionnement pourrait être encore baissé, il ne sera donc pas forcément simple de mener tous les dossiers de front.

Des villes censées être couvertes en 2003 devront l'être en 2016

Un tiers de cette liste des 238 communes provient de deux précédents programmes de couverture des zones blanches (2003 et 2008) qui n'ont pas abouti, notamment par manque d'engagement des opérateurs. Ce tiers (67 communes) est en fait issu d'une liste publiée en juillet de cette année, dans une circulaire que nous avons obtenue.

Toujours d'après ce document, signé par Emmanuel Macron (ministre de l'Économie), Sylvia Pinel (ministre du Logement et de l'Égalité des territoires) et Axelle Lemaire (secrétaire d'État au numérique), ces villes n'avaient donc pas été couvertes par les deux plans successifs, dont le programme Zones blanches lancé par le gouvernement en 2008. Certains territoires sont donc en souffrance depuis plus de douze ans, mais devraient être couverts en 2G avant la fin 2016... à condition évidemment que ce nouveau plan ait plus de succès que les deux précédents.

En juillet dernier, l'exécutif envisageait aussi d'inclure 55 communes « dont la non couverture des centres-bourgs n'est a priori pas contestée », à partir d'une liste établie en 2010, mais elles n'ont pas été retenues dans la version publiée aujourd'hui. En effet, aucune des 55 communes listées en juillet n'apparaît dans l'arrêté, selon nos constatations, a priori parce qu'elles ont été couvertes par les opérateurs depuis. Un échantillonnage sur les cartes de couverture des opérateurs indique qu'elles sont au moins couvertes en partie en 2G par un opérateur.

Le Languedoc-Roussillon, grand gagnant du plan zones blanches

La liste concrète des centres-bourgs qui reste encore à couvrir offre quelques surprises. La région sur laquelle les efforts des opérateurs devront le plus se concentrer est clairement le Languedoc-Roussillon, qui compte 40 communes sur les 238, contre 36 sur les 171 ajoutées aujourd'hui par le gouvernement. Elle est suivie de près par le Midi-Pyrénées (32 communes) et la Haute-Normandie (29). Cette dernière est celle qui en compte le plus en souffrance depuis 2008 (21), suivi par la Picardie (11) et la Franche-Comté (9).

De l'autre côté du spectre, 12 régions gagneront une couverture mobile sur moins de 10 communes. Le cas le plus significatif est la Bretagne, qui verra la couverture mobile arriver sur Lanloup uniquement. La disparité des efforts entre territoires est donc importante. L'explication la plus plausible est bien que certaines régions ont été délaissées auparavant et que ce plan ramènera enfin un équilibre.

Il faudra donc voir, si à la fin 2016, les cas flagrants d'absence de couverture mobile seront bien résorbés en France. « Afin de s’assurer qu’aucun territoire n’a été oublié, cette liste sera complétée dans les prochaines semaines, le temps que les dernières mesures soient faites sur le terrain » ajoute d'ailleurs le gouvernement dans son communiqué.

Liste communes zones blanches mobile

Des communes à couvrir en 800 MHz, la 3G d'ici la mi-2017 pour 2 200 autres

Pour couvrir ces communes, les opérateurs devront donc déployer de nouveaux équipements, même si certaines mutualisations sont envisagées. Dans deux décisions de l'ARCEP du 30 juillet, publiées aujourd'hui au Journal officiel, Orange et SFR devront bien utiliser la bande des 800 MHz pour couvrir les zones prioritaires, comme ils s'y étaient engagés lorsqu'ils ont obtenu leurs fréquences. « Ces obligations ne peuvent donc pas être remplies par l'utilisation de la bande 1 800 MHz » précise bien le régulateur des télécoms. C'est également le cas pour Bouygues Telecom, qui a aussi obtenu des fréquences dans la bande des 800 MHz. Free, lui, bénéficie d'une itinérance sur le réseau mobile de SFR dans ces « zones prioritaires », toujours dans la bande des 800 MHz.

Plus globalement, le plan du gouvernement ne concerne pas que ces 238 communes. En mai, il avait ainsi annoncé que la couverture en 3G de 2 200 communes qui n'ont aujourd'hui que la 2G devra intervenir d'ici la mi-2017. Dans son communiqué d'aujourd'hui, l'exécutif rappelle enfin qu'il lancera début 2016 un appel à projets pour la couverture de 800 « sites d’intérêt économique ou touristique dépourvus de couverture », via un guichet unique installé dans l'Agence du numérique à Bercy. La bataille entre territoires s'est déjà amorcée pour faire partie des 800 élus, a-t-on d'ailleurs appris.

Écrit par Guénaël Pépin

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Des engagements non-tenus, que l'ARCEP pourra maintenant sanctionner

Des villes censées être couvertes en 2003 devront l'être en 2016

Le Languedoc-Roussillon, grand gagnant du plan zones blanches

Des communes à couvrir en 800 MHz, la 3G d'ici la mi-2017 pour 2 200 autres

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Commentaires (21)


Je comprend pas le sous titre.



Si on s’en réfère au contenu de l’article, il n’y a qu’une seule commune à couvrir en Bretagne (donc sous entendu le reste de la région est bien couvert).



Du coup y a qqch qui m’échappe ^^


Le sous-titre est ironique. D’une part, ils ont encore et toujours une commune non couverte et on a tendance à faire des blagues sur les Bretons à la manière des Belges.


voilà et en plus, il vaut mieux être bien couvert dès à présent en 2G/3G (comme en Bretagne), car au moins, cela veut dire que les opérateurs y feront l’effort de déploiement de la 4G alors que dans d’autres régions avec ce plan qui ne prévoit que 3G mini (et infrastructures mutualisées), cela risque d’être insuffisant ! (avec en plus un gros risque de dérapage de calendrier…)








monsieurxu a écrit :



voilà et en plus, il vaut mieux être bien couvert dès à présent en 2G/3G (comme en Bretagne), car au moins, cela veut dire que les opérateurs y feront l’effort de déploiement de la 4G alors que dans d’autres régions avec ce plan qui ne prévoit que 3G mini (et infrastructures mutualisées), cela risque d’être insuffisant ! (avec en plus un gros risque de dérapage de calendrier…)





Pour ce qui est de la mutualisation, je ne pense pas que ce soit un problème, la densité de population dans ces zones doit être assez faible pour qu’aucun opérateur n’y ait encore déployé une antenne ^^









GérardMansoif a écrit :



Le sous-titre est ironique. D’une part, ils ont encore et toujours une commune non couverte et on a tendance à faire des blagues sur les Bretons à la manière des Belges.





La Bretagne aura toujours un village qui résiste à l’envahisseur. <img data-src=" />



raison de plus pour ne pas y mettre de la 4G directement ! (et se contenter de 3G, techno pour laquelle le RAN Sharing a déjà été expérimenté)








Inny a écrit :



La Bretagne aura toujours un village qui résiste à l’envahisseur. <img data-src=" />





Ouais, enfin, vous pourriez les laisser passer là, ils veulent juste poser une antenne dans votre village <img data-src=" />&nbsp;



Pffff quel pays d’arriérés, pendant ce temps là, dans le train, on ne capte que le H+. <img data-src=" />


Je viens d’emménager à Romillé, à 20 km de Rennes. On ne capte ni 3G ni 2G, ni chez Orange ni chez SFR. Même les radios FM autres que Radio-France ne passent pas. Pourtant le relief est plutôt plat.



Par contre j’ai du VDSL à 30 Mbit/s…


Donc, si je comprends bien, les “plans” qu’on nous présente jour après jour et qui sont censés résoudre le problème auquel il répondent ne sont que des ligne directrices, des “ce serait bien si…” ? Y a rien d’obligatoire.









eglyn a écrit :



Ouais, enfin, vous pourriez les laisser passer là, ils veulent juste poser une antenne dans votre village <img data-src=" />





ouais ça commence comme ça… <img data-src=" />



En même temps il faut voir les obligations de couverture avec les fréquences 4G, elles sont assez ridicules et après ils vont se plaindre que la couverture n’est pas suffisante. Ils ont qu’à relever les obligations, et tant qu’à faire proposer un site permettant de faire les relevés des zones non couvertes par chaque opérateur, ça aidera à faire avancer les choses!

Là il y a les outils types sensorly qui font le contraire, mais ça ne fonctionne pas pour vérifier la non-couverture!


Cela se comprend que lecirque de Mourèzen’est pas encore couvert. Et pour faire un truc pas trop dégeulasse, il va y falloir un beau budget.


Comment cette liste a été établie ??

Mes parents habitent au centre d’un village en Charente “officiellement” couvert en 2G sur toutes les cartes (M16620 Montboyer : cf Orange, ministère, Free…), et en pratique seuls les SMS fonctionnent à peu près correctement, sinon pour le téléphone faire un pas de côté peut couper la connexion, y compris en extérieur, tellement c’est lunatique & sensible…

Bref, à qui dire que leurs belles cartes calculées sont manifestement optimistes ?!??


C’est une carte de couverture. Donc si on capte un signal, commune couverte.

La qualité c’est autre chose…


article Next INpact : “Depuis, le gouvernement a établi une liste précise, en négociation avec les collectivités locales, qu’elle vient de publier dans un arrêté (PDF). Dans les faits, les opérateurs devront couvrir le centre-bourg d’une commune pour qu’elle soit considérée comme traitée.”



le centre-bourg correspond peut-être à la place de la Mairie <img data-src=" />



Concernant les cartes de couverture mobile, elles sont forcément un peu optimistes, déjà parce que le rayonnement d’une antenne-relais est relativement variable et dépend de plusieurs paramètres circonstanciés et aussi parce que, de nos jours, on n’en est plus à mesurer la qualité de réception, recevoir un signal même imparfait, c’est déjà une prouesse technologique (surtout en zones de population très peu denses).



Là, j’ironise un peu mais pas tant que ça. En tout cas, tu peux toujours poser des questions à la Mairie, à ton Député ou encore à l’ARCEP.




Le gouvernement vient de publier l’arrêté fixant la liste des communes ne disposant pas de réseau mobile





Allez les radiohystériques électrosensibles, vous savez où vous installer maintenant.



<img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" />








Jonathan Livingston a écrit :



Je viens d’emménager à Romillé, à 20 km de Rennes. On ne capte ni 3G ni 2G, ni chez Orange ni chez SFR. Même les radios FM autres que Radio-France ne passent pas. Pourtant le relief est plutôt plat.



Par contre j’ai du VDSL à 30 Mbit/s…







Effectivement d’après Sensorly seul Bouygues semble couvrir correctement ta commune.



Pour la FM, tu captes Radio France via cet émetteur, qui est à côté de Bécherel, donc heureusement que tu as Radio France, sinon j’aurai eut des doutes sur l’efficacité du machin <img data-src=" />



Du coup, tu vas très bien capter TV Rennes. Tu vas voir c’est passionnant <img data-src=" /> <img data-src=" />



Sinon, pour les communications mobiles, nous autres bretons, on fait la tournée des troquets <img data-src=" /> <img data-src=" /> <img data-src=" />


Ou alors les gars des telcos sont allés au bistrot du village*… pour ne jamais revenir ! <img data-src=" />



* En face de l’église, collé à la boulangerie


Pas en Bretagne <img data-src=" />


On parle de quelle 2G?

2G? 2,5G (GPRS) ou 2,75G (Edge)?



Je remarque d’ailleurs que le Edge ne sert pratiquement plus à rien. Quand mon téléphone passe en Edge, la connexion est généralement impossible, pas moyen de récupérer un mail ni une page WEB, c’est comme si j’étais en réalité en 2G.&nbsp;

Je ne sais pas à quoi c’est dû, mais avant, le Edge était utilisable pour surfer, lentement, mais surfer quand même! Aujourd’hui &nbsp;c’est devenu quasi impossible!