Contenus sponsorisés en ligne : une loi claire, que personne ne fait respecter

Contenus sponsorisés en ligne : une loi claire, que personne ne fait respecter

Du coup, on s'fait un FIFA ?

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David Legrand

Publié dans

Internet

04/12/2015 12 minutes
39

Contenus sponsorisés en ligne : une loi claire, que personne ne fait respecter

De dérives en dérives, le débat sur les contenus sponsorisés diffusés en ligne continue de faire rage. Pourtant, la loi est claire et devrait être simple à faire appliquer. Mais ceux dont c'est la charge semblent pour le moment être aux abonnés absents.

Cela fait maintenant plusieurs années que le contenu sponsorisé existe en ligne et que cette pratique fait débat pour ses dérives potentielles (ou avérées). Mais aujourd'hui, on la retrouve un peu partout. Elle est ainsi au cœur du financement de certains blogs mais aussi de sites de presse en ligne, ou même de vidéos diffusées sur des plateformes telles que YouTube. 

Contenu sponsorisé : quand c'est flou, c'est qu'il y a un loup

Derrière ce terme, coexistent d'ailleurs des pratiques parfois assez différentes. Pour les médias écrits, il peut être aussi bien question d'un article rédigé par une marque ou une agence et diffusé par un site partenaire, que d'un contenu rédigé par un membre du site mais à laquelle la marque s'est associée.

Pour les vidéos, il en est de même : parfois il s'agit simplement de placement produit plus ou moins discret, dans d'autres cas, la vidéo est pleinement publicitaire et financée presque exclusivement par un annonceur.


Clip de fans ou dispositif publicitaire financé par Ubisoft ?

Mais voilà, comment savoir pourquoi un article est publié, qui le sponsorise, qui est intervenu dans sa création, qui a décidé de son contenu, et si les personnes qui apparaissent dans une vidéo sont là pour nous informer en donnant leur avis, ou s'il s'agit d'acteurs à la solde d'une démarche commerciale ?

Pour l'internaute moyen, cela s'avère d'autant plus complexe que les pratiques en ligne sont parfois complexes et peu claires. Faire la différence entre un site de presse travaillant avec des journalistes et un média géré par une société spécialisée dans le marketing ou le développement web n'est pas simple. Et tout le monde ne pense pas à regarder si un numéro de CPPAP est indiqué.

De petites ambiguïtés en grosses tromperies

D'autant plus que les mentions légales ne sont pas toujours présentes et détaillées, alors que la loi est assez claire sur cette question. De plus, on appelle vite journaliste ou pigiste un rédacteur web payé comme un auto-entrepreneur ou en droits d'auteur (loupé),  afin de donner un gage de sérieux (sans en respecter la convention collective). Une personne à la tête d'une équipe qui gère des campagnes complètes pour des annonceurs au sein d'une société de production passe ainsi assez vite pour un rédacteur en chef.

Les contenus eux, ne sont pas toujours très bien identifiés. Nous avons déjà relevé de nombreux cas (voir ici, ou encore ) où le mélange des genres a été rapidement fait. Mais ces pratiques continuent. Encore récemment, nos confrères d'Arrêt sur images évoquaient le cas des Inrockuptibles, qui publiaient un test sponsorisé de Fallout 4 ou du dernier Tomb Raider, rédigé par un membre de la rédaction.

Si certains pointent la « jeunesse » de certains  intervenants concernés, notamment les YouTubeurs, c'est oublier assez vite que ce sont derrière de véritables structures qui entrent en jeu, avec parfois une puissance commerciale assez importante comme le prouve le rachat récent de Mixicom par Webedia. Mais là encore, rien ne permet facilement de savoir quelle société se cache derrière une chaîne YouTube qui se contente d'arborer des visages sympas et souriants.

Preuve que cela ne touche pas que les médias sur le web, il était aussi question le mois dernier d'un reportage plutôt douteux au sein du Figaro Magazine à travers les péripéties de son rédacteur en chef. Preuve qu'une organisation en charge de veiller sur la déontologie des journalistes ne serait sans doute pas de trop. Évoquée dans un rapport de Marie Sirinelli l'année dernière, elle a été oubliée depuis.

Et cette tendance s'accélère à mesure que le marché publicitaire classique continue de décliner. D'autant plus que les marques y trouvent leur compte. Il s'agit ici d'une bonne manière de s'associer à l'image d'un site ou d'un média plus ou moins conciliant, tout en jouant de manière parfois assez subtile du mélange des genres, sans que l'internaute ne sache vraiment de quoi il en retourne... « Full disclosure » ? Connaît pas.

La loi est claire

Mais comment expliquer de telles dérives et de telles confusions ? Par un manque au niveau de la loi ? Pas vraiment. En effet, comme nous avons déjà eu l'occasion de l'évoquer à plusieurs reprises, différents textes abordent déjà ces pratiques et vont tous dans le même sens.

Ainsi, l’article 20 de la loi du 21 juin 2004 pour la confiance dans l'économie numérique dispose que : « Toute publicité, sous quelque forme que ce soit, accessible par un service de communication au public en ligne, doit pouvoir être clairement identifiée comme telle. Elle doit rendre clairement identifiable la personne physique ou morale pour le compte de laquelle elle est réalisée. L'alinéa précédent s'applique sans préjudice des dispositions réprimant la publicité trompeuse prévues à l'article L. 121-1 du code de la consommation. »

Le contenu de ce dernier est tout aussi clair : « Sont réputées trompeuses au sens de l'article L. 121-1 les pratiques commerciales qui ont pour objet [...] d'utiliser un contenu rédactionnel dans les médias pour faire la promotion d'un produit ou d'un service alors que le professionnel a financé celle-ci lui-même, sans l'indiquer clairement dans le contenu ou à l'aide d'images ou de sons clairement identifiables par le consommateur. »

L'ARPP confirme le besoin de clarté

Du côté des publicitaires, un organisme est en charge de vérifier que tout se passe dans les règles : l'Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité (ARPP). Cet organisme d'auto-régulation établit ainsi des règles pour le secteur, qui ont été mises à jour encore récemment afin de prendre en compte quatre nouvelles pratiques : la publicité dans et des applications, la gamification (reprendre des mécaniques et signaux propres à l’univers des jeux), la publicité native et les objets connectés.

Mais il est question du contenu sponsorisé depuis quelques années déjà et là aussi les règles sont assez simples et claires. La publicité de manière générale doit ainsi « pouvoir être clairement identifiée comme telle, et ce quelle que soit la forme sous laquelle elle se présente. Cette identification peut se faire par tout moyen nettement perceptible permettant de rendre d’emblée non équivoque pour le public la nature publicitaire du message ».

L'annonceur doit pouvoir lui aussi être clairement identifié : « Tout annonceur, émetteur d’une campagne de communication publicitaire digitale doit être aisément identifiable. Cette identification doit être clairement perceptible et facile d’accès pour le public. L’identification peut se faire par la/les marque(s) de l’annonceur, ou tout autre signe distinctif rattaché sans ambiguïté à l’annonceur. En tout état de cause, un message publicitaire ne saurait induire le public en erreur sur l’identité de son émetteur et sa qualité ». 

Concernant les contenus sponsorisés plus spécialement, il est précisé que « Les blogs publicitaires et billets sponsorisés doivent pouvoir être identifiés comme tels, sans ambiguïté, de manière claire et immédiate, au besoin par une indication explicite. Une attention toute particulière sera portée sur la véracité et la loyauté du contenu de ces messages publicitaires, compte tenu de leur apparence éditoriale. »

On retrouve donc plusieurs éléments qui doivent clairement être mis en œuvre dans le cadre d'une telle campagne publicitaire : 

  • Une publicité doit être clairement identifiée comme telle
  • L'annonceur d'une publicité doit être clairement identifié
  • Le message doit être honnête et ne pas chercher à induire le consommateur en erreur

La loi sur la presse indique des mentions spécifiques à utiliser

Dans le cadre de la presse, on retrouve une obligation supplémentaire souvent méconnue, issue de la loi n° 86-897 du 1 août 1986 portant réforme du régime juridique de la presse, qui dispose dans son article 10 qu'« il est interdit à toute entreprise éditrice ou à l'un de ses collaborateurs de recevoir ou de se faire promettre une somme d'argent, ou tout autre avantage, aux fins de travestir en information de la publicité financière. Tout article de publicité à présentation rédactionnelle doit être précédé de la mention "publicité" ou "communiqué". »

Ainsi, une société de presse n'a pas le loisir d'utiliser les termes qu'elle souhaite pour distinguer une opération commerciale qui est mise en avant dans ses colonnes. On ne peut ainsi pas parler de « partenariat » par exemple pour évoquer le fait qu'un annonceur a payé pour qu'un contenu soit mis en ligne selon des dispositions particulières.

Les plateformes comme YouTube occultent le problème

Si le déficit ne vient pas de la loi, comment expliquer la situation actuelle ? Tout d'abord par le peu de cas que font les plateformes de ces dispositions. L'année dernière, nous avions ainsi interrogé YouTube sur le sujet afin de savoir si le service de vidéo comptait faire un peu le ménage de son côté. Il nous avait alors été répondu que les partenaires sont ceux qui ont à assurer la distinction de leurs contenus sponsorisés, et qu'en cas de manquement des sanctions pourraient être prises. 

Un an plus tard, force est de constater qu'aucune sanction ne semble au rendez-vous et que le contenu sponsorisé non indiqué comme tel a largement sa place sur YouTube. Il serait pourtant assez simple de proposer aux chaînes de préciser quelles vidéos contiennent du placement produit ou sont financées par une marque, puis de répercuter cette information. Cela ne semble pour le moment pas au programme.

C'est d'autant plus dommage que le contenu sponsorisé et le placement de produit n'est pas un mal en soit. On a encore vu récemment qu'il permettait de financer des longs métrages à petit budget en accès gratuit comme « Les dissociés » de Golden Moustache et ses presque 2 millions de vues. Mais cela devrait se faire dans une transparence complète, avec un peu plus qu'une mention « Cette vidéo comporte du placement du produit » à la 85e ligne de la description de la vidéo. Surtout que le public de ces médias sont en général assez jeunes.


Comment savoir que cette vidéo contient du placement de produit quand elle est intégrée ?

Personne ne fait respecter la loi (et c'est bien ça le problème)

Mais le plus gros déficit vient sans doute des pouvoirs publics. En effet, la loi existe, n'est pas respectée et pourtant rien ne se passe. Si l'on imagine que les associations de consommateurs pourraient monter au créneau, ce n'est pas encore le cas. L'ARPP de son côté semble bien conciliante sur le sujet et n'a semble-t-il pas eu à faire intervenir son jury de la déontologie publicitaire sur le sujet récemment.

Mais c'est avant tout le rôle de la DGCCRF que de prendre ce genre de questions en mains puisque des acteurs comme le CSA n'ont pas la main sur le contenu diffusé en ligne. Outre-Atlantique et outre-Manche, c'est par de tels organismes que le ménage a été fait (voir notre analyse). Les règles existent, il ne suffit que de les faire appliquer. Et quoi de plus simple que de trouver des cas de manquement en la matière et d'opérer des contrôles ? Pourtant, rien ne bouge.

Nous avions tenté de contacter la DGCCRF sur le sujet par le passé, mais le silence radio était de mise, comme pour d'autres confrères. Dans un article qui vient d'être publié par Le Monde, on pouvait néanmoins avoir une lueur d'espoir : « La répression des fraudes s’intéresse à la publicité déguisée chez les youtubeurs ».

Malheureusement, là encore, on semble en rester aux déclarations d'intention. Le cabinet de Martine Pinville, secrétaire d’Etat chargée du commerce, de l’artisanat, de la consommation et de l’économie sociale et solidaire a ainsi précisé à nos confrères que « ces réflexions sont en cours à la DGCCRF qui les intègre dans les enquêtes sur ces sujets » évoquant une problématique nouvelle, alors que l'on retrouve aisément des cas qui ont déjà quelques années. Est aussi pointé la difficulté dans certains cas de caractériser l'infraction. 

Pour rappel, l'organisme évoquait déjà dans son enquête sur les faux avis de consommateurs en juillet 2014, le cas des billets sponsorisés non identifiés comme tels. Mais rien de bien concret n'avait été évoqué à l'époque sur les actions menées. Là non plus. Depuis rien ne semble avoir vraiment bougé, et cela pourrait donc être le cas pour encore quelques années. À moins qu'une réelle volonté de mettre un terme à ces pratiques n'émerge.

Écrit par David Legrand

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Contenu sponsorisé : quand c'est flou, c'est qu'il y a un loup

De petites ambiguïtés en grosses tromperies

La loi est claire

L'ARPP confirme le besoin de clarté

La loi sur la presse indique des mentions spécifiques à utiliser

Les plateformes comme YouTube occultent le problème

Personne ne fait respecter la loi (et c'est bien ça le problème)

Le brief de ce matin n'est pas encore là

Partez acheter vos croissants
Et faites chauffer votre bouilloire,
Le brief arrive dans un instant,
Tout frais du matin, gardez espoir.

Commentaires (39)


pourquoi le CSA n’imposerait-il pas aux plateformes de diffusion en ligne l’apparition d’un logo comme c’est le cas pour les chaines de TV ? Ce logo, c’est le P encerclé, qui signale du product placement dans un contenu audio-visuel.


Parce que le CSA n’a pas à intervenir sur les contenus en ligne (pour le moment). Comme dit dans le papier <img data-src=" />


Quoi ? Cyprien et PewD…Squeezie ne font pas que ça pour l’amour de la création ? <img data-src=" /> Plus sérieusement, j’ai envie de dire ENFIN ! Limite on passait pour quelqu’un de jaloux lorsque l’on évoquait ce genre de chose donc j’espère que la répression des fraudes ira plus loin que de simples déclaration




Du coup, on s’fait un FIFA ?



Je savais bien que NXI était devenu la succursale d’EA <img data-src=" />



<img data-src=" />



Sinon, papier très intéressant.



La DGCCRF est un peu à la traîne sur ce genre de sujet, et en même temps, leurs moyens sont limités et la tâche assez lourde.

Et si effectivement, le CSA n’a pas vocation à intervenir sur le contenu en ligne, au vu de la pile de problématiques qui s’accumulent sur le numérique et les médias, la question d’une autorité de régulation spécialisée est à mon avis tout de même à creuser.


C’est un sujet passionnant et très intéressant mais j’ai l’impression qu’il n’y a que PCi qui en parle.


Pour le placement de produit, ce n’est pas comme si tout les films et séries US était déjà blindé (les Dell XPS sont capable de pirater de la technologie goa’uld ou wraith)



Je trouve qu’il y a quand même un fossé avec la vidéo sponsorisée centrée autour du produit justement “vendu”.









SNUT a écrit :



pourquoi le CSA n’imposerait-il pas aux plateformes de diffusion en ligne l’apparition d’un logo comme c’est le cas pour les chaines de TV ? Ce logo, c’est le P encerclé, qui signale du product placement dans un contenu audio-visuel.





Même pour Pewdipie ? les francophone non français il faut aussi les emmerder ? et les français faisant du contenu en anglais ?

Besoin d’aller plus loin ou ça te suffit pour renred compte que le CSA sur internet c’est une catastrophe assurée ?



C’est déjà difficile avec la hadopi (usine à gaz), ici ça devient un complexe industriel <img data-src=" />








Gigatoaster a écrit :



C’est un sujet passionnant et très intéressant mais j’ai l’impression qu’il n’y a que PCi qui en parle.





Malheureusement lorsque ça en parle ce n’est pas forcément constructif. Ce genre de sujet est souvent utiliser pour casser du sucre sur le dos des youtubers. C’est donc utiliser parfois par les médias pour faire du contenu viral facile

“Regardez comment ces 10 jeunes youtuber gagnent plein d’argent en se foutant de votre gueule !!!! le 4ième va vous faire vomir”.



korben pour pas le nommer et son double voir triple discours , son blog est devenu ultra pénible à lire (d’ailleurs je n’avais tout simplement plus) les articles sponsorisée trop présents que tu découvres en le lisant, je trouve ça moyens car bon mettre en taille 2 en fin d’article pub “contenu sponsorisé” s’est vraiment prendre ses lecteurs pour des distributeurs de cash.


Bon papier David ! As tu essayé de contacter les intéressés (la structure derrière norman, golden moustache etC…) ?








tazvld a écrit :



Pour le placement de produit, ce n’est pas comme si tout les films et séries US était déjà blindé (les Dell XPS sont capable de pirater de la technologie goa’uld ou wraith)



Je trouve qu’il y a quand même un fossé avec la vidéo sponsorisée centrée autour du produit justement “vendu”.





Il n’est pas question de l’interdire mais de l’indiquer. Car effectivement, il y a un fossé entre un pur spot publicitaire et une vidéo sponsorisée ou un placement produit, c’est que dans le deuxième cas, tu ne sais pas si le créateur le fait de lui-même, si on lui a proposé un contrat, si ce qu’il dit est vrai ou si le discours est imposé par la marque, etc… alors que dans le 1er, c’est assez limpide.







tazvld a écrit :



Même pour Pewdipie ? les francophone non français il faut aussi les emmerder ? et les français faisant du contenu en anglais ?

Besoin d’aller plus loin ou ça te suffit pour renred compte que le CSA sur internet c’est une catastrophe assurée ?





Et dans certains pays, il est possible d’acheter illégalement des choses dont le commerce est illégal en France, ce n’est pas pour autant que les autorités françaises vont laisser un commerce illégal s’implanter.









2show7 a écrit :



C’est déjà difficile avec la hadopi (usine à gaz), ici ça devient un complexe industriel <img data-src=" />





La HADOPI n’est pas une autorité de régulation, mais de PE-DA-GO-GIE <img data-src=" />



La plus longue pub du monde : Evolution qui n’est qu’une immense promotion pour head & shoulders ?&nbsp;

Ou encore les placements a peine voilés dans tout les films iron man pour oracle.



Internet est en train de devenir un média de consommation comme les autres médias. Alors qu’a la base, internet ce n’est pas ça.


Note que pour les films qui passent à la TV (entre autres) une mention “P” est imposée (dans d’autres cas le placement de produits est interdit en France à la TV). Après comme je le dis en début de papier, il y a différents niveaux de pratiques, plus ou moins problématiques. Mais le souci du “flou” est assez générique pour qu’on s’y penche clairement… (rien que pour la question presse/journaliste ou pas par exemple) <img data-src=" />








Gigatoaster a écrit :



C’est un sujet passionnant et très intéressant mais j’ai l’impression qu’il n’y a que PCi qui en parle.





Tu as le dernier numéro du magasine JV qui en parle dans leur dossier consacré à YouTube qui porte un nom évocateur : “La face cachée de YouTube”



http://www.jvlemag.com/jv-24-couverture-et-sommaire/



Le problème c’est que ca en parle un peu partout mais ca s’arrête là ca ne va pas plus loin car les pouvoir public s’en foutent complètement. La DGCCRF idem, et pour les associations de consommateur que j’ai contacté j’ai eu 0 réponse ca en dit long…









ActionFighter a écrit :



Il n’est pas question de l’interdire mais de l’indiquer. Car effectivement, il y a un fossé entre un pur spot publicitaire et une vidéo sponsorisée ou un placement produit, c’est que dans le deuxième cas, tu ne sais pas si le créateur le fait de lui-même, si on lui a proposé un contrat, si ce qu’il dit est vrai ou si le discours est imposé par la marque, etc… alors que dans le 1er, c’est assez limpide.





Et dans certains pays, il est possible d’acheter illégalement des choses dont le commerce est illégal en France, ce n’est pas pour autant que les autorités françaises vont laisser un commerce illégal s’implanter.







En France, il est possible même d’acheter légalement des appareils qui sont interdits à l’usage comme par exemple des émetteurs FM pour la voiture.







David_L a écrit :



Note que pour les films qui passent à la TV (entre autres) une mention “P” est imposée (dans d’autres cas le placement de produits est interdit en France à la TV). Après comme je le dis en début de papier, il y a différents niveaux de pratiques, plus ou moins problématiques. Mais le souci du “flou” est assez générique pour qu’on s’y penche clairement… (rien que pour la question presse/journaliste ou pas par exemple) <img data-src=" />





Des vidéos/youtubeur que j’ai regardé, j’ai l’impression que ça joue le jeu, il ne le cache pas et savent qu’ils se feront lincher s’ils se font chopper.



C’EST LA FIN DES BEAUX JOURS ! (Salut les Geeks - Mathieu Sommet)


Je pose donc ici ma petite anecdote :



J’ai soumis il y a quelques mois au jury de l’ARPP un des tests lecteurs des Numeriques qui pour moi etait du sponso très mal signalé.

J’ai fourni des captures, et en très gros je leur ai dit que pour moi c’était une opération publicitaire payée par l’annonceur (capture de l’offre de m4media à l’appui) que c’était mal signalé, et que de plus le site n’était pas neutre comme il le prétendait puisqu’il pouvait choisir de mettre en avant certains propos des testeurs.



Ils ont classé ma plainte sans suite sans explication.



Étant hors délai pour un appel j’ai demandé des explications et la présidente m’a répondu par mail que : “la communication que vous avez mise en cause ne constitue pas une publicité relevant de la compétence du jury puisqu’elle n’a pas pour objet de promouvoir un produit mais d’informer les consommateurs par le biais d’avis de consommateurs, réputés indépendants”



Un grand moment de gloire dans ma vie. J’en rigole encore rien que d’y penser 6 mois après <img data-src=" />



Donc par exemple si une marque paye un papier mais ne promeut pas directement un produit (genre les papiers des inrocks sponso par Bethesda qui parlaient pas directement du jeu) c’est pas la peine de réveiller le jury de l’arpp, c’est bon, même si y a pas écrit “partenariat” ou “communiqué” , y a pas y de problème éthique !

De même si Cyprien dit 200 fois dans une video qu’il joue à la PS a priori c pas un problème s’il ne la vante pas directement !



Elle est pas belle la vie ?



Du coup j’ai vu tout à l’heure que les petits malinous de Neweb (devenus de fait intouchables entre temps) faisaient même plus semblant de marquer quoi que ce soit à part un chtit logo &lt;3 (ou alors c une campagne gratos pour lancer leur niveau concept ? Va savoir à présent…)http://www.lesnumeriques.com/telephone-portable/asus-zenfone-selfie-p26641/lecte…

(Du coup presse-citron qui s’est mis en tête de signaler tous ses sponsos il a l’air de quoi, hein, je te le demande ?)



Sérieux je sais pas si on peut espérer que les associations de consommateurs se réveilleront un jour mais en attendant ça me ferait quand même bien plaisir un Complement d’enquête sur le sujet


Tiens, et tout d’un coup on est moins contre le CSA régule aussi internet. Marrant comment les avis changent :p








minette a écrit :



(…)

(Du coup presse-citron qui s’est mis en tête de signaler tous ses sponsos il a l’air de quoi, hein, je te le demande ?)



Sérieux je sais pas si on peut espérer que les associations de consommateurs se réveilleront un jour mais en attendant ça me ferait quand même bien plaisir un Complement d’enquête sur le sujet





Ah! presse-citron.net et sa publicité native (native advertising)… et qui veut laisser croire que c’est faire preuve de “transparence” journalistique que de désigner ses articles commandés, par la mention “sponsor” ou “partenariat”. A mon avis, le commandité-journaliste-pubeur a encore de quoi réfléchir à son modèle économique de société de presse.



Pour ce qui est de lesnumeriques.com : si on réfléchit bien, on ne fait pas des tests de produits de consommation sans faire payer au lecteur intéressé, le prix de l’analyse du produit. Si ce n’est le lecteur qui paie, c’est donc un test financé par la publicité. Et un test financé par la publicité a donc toutes les chances d’être un test commandé par une marque commerciale citée dans l’article de l’analyse du produit en question.









ActionFighter a écrit :



La HADOPI n’est pas une autorité de régulation, mais de PE-DA-GO-GIE <img data-src=" />





Je comparais le nombre de personnes devant servir ces entreprises (Hadopi /CSA). Et que pour visionner tout ce qui passe sur les réseaux, il faudrait plus de personnels que la Hadopi d’où ma comparaison à un complexe industriel qui est plus grand que la petite Hadopi &nbsp;(dit usine à gaz)



J’imagine déjà les fans de ces ordures qui sont en primaire ou au collège et qui vont essayer de protéger leurs idoles en pensant que c’est un complot pour les empêcher d’exprimer librement leurs âmes de passionnés.


Comment savoir si cet article n’est en réalité pas une méthode camouflée pour placer une vidéo de Norman et de Golden Moustache ? Comment savoir si ce n’est pas un méthode camouflée pour rappeler que Youtube c’est le site web des podcasteurs <img data-src=" />


C’était pas de R-É-P-R-E-S-S-I-O-N ?


Ahhhhhhhhh ça veut dire ça……



J’ai toujours cru que c’était le logo d’une boîte de production… <img data-src=" />








Elwyns a écrit :



C’était pas de R-É-P-R-E-S-S-I-O-N ?



PE-DA-GO-GIE, on te dit! C’est comme la vidéo-protection, ils sont là pour t’apprendre et te protéger!



Merci.





Mais honnêtement je vois pas l’intérêt de mettre un logo pour dire “Attention il y a un placement de produit !”. Perso, je trouve ça mieux que l’inverse ou on floue les marques…. (d’ailleurs la plupart du temps on reconnait la marque <img data-src=" /> )





PS : Je parle du logo à la tv.




Mais voilà, comment savoir pourquoi un article est publié, qui le sponsorise, qui est intervenu dans sa création, qui a décidé de son contenu, et si les personnes qui apparaissent dans une vidéo sont là pour nous informer en donnant leur avis, ou s’il s’agit d’acteurs à la solde d’une démarche commerciale ?





Je ne vois aucune utilité pratique ou théorique à cette question (tout comme le sujet entier d’ailleurs). La question et le sujet présupposent sans démonstration d’aucune sorte, et donc pose par principe paternaliste typiquement français, qu’il existe des « conflits d’intérêts » sous-jacents, systématiques et permanents à même de tromper le pauv’ consommateur pris pour un ignare et un irresponsable, et qu’au final une démarche commerciale serait plus à blâmer que tout autre type de démarche, idéologique, de propagande, politique, religieuse, sectaire, etc.



On reconnait bien là le biais anti-marché primaire véhiculé par la clique pro-étatique.



Je voudrais mentionner le fait que dans un cadre commercial (déclaré ou non), ce qu’on appelle à tort « conflit d’intérêt » n’est qu’une « recherche d’intérêt », et que tant que l’information proposée n’a pas été prouvée comme fausse ou erronée, elle est supposée vraie qu’elle que soit son auteur, son format, etc.



Plus généralement, toute personne est à la recherche de son intérêt, ce qui implique que toute interaction entre personnes est un conflit d’intérêt potentiel. Il n’y a donc aucune raison valable à limiter l’expression « conflit d’intérêt » au seul cadre commercial. Enfin l’expression n’ayant aucune valeur discriminative, elle n’a donc aucun sens non plus.





La question à se poser serait plutôt : quelle est la valeur de l’information proposée ? Mais accepter cette question est reconnaitre implicitement que seuls les lecteurs/consommateurs sont à même de répondre.



Évidemment pour le législateur et ses sbires aux ordres, ce serait reconnaitre leur totale inutilité en la matière, ce qui est contraire à leur intérêt bien compris et donc totalement inacceptable. Autrement dit, dans le doute, légiférons, on aura au moins l’impression d’exister.



Voilà donc comment on se retrouve avec une loi inutile et non appliquée réglant un pseudo-problème inexistant. Comme l’a si bien dit Marx :

“La politique, c’est l’art de chercher les problèmes, de les trouver, de les sous-évaluer et ensuite d’appliquer de manière inadéquate les mauvais remèdes.”




  • Marx (Groucho)


Je suis peut-être à la ramasse, mais je comprend pas trop où se trouve le problème.





  • Lorsque je regarde un film, il y a toujours du placement de produits (Samsung, HP, Dell, Lenovo, Apple, Coca, Perrier, Kellog’s, P&G, Chanel, &nbsp;Levi’s, GMC, Volvo…).

  • Lorsque je regarde une série et qu’il y a une pub qui s’intègre dans la série…

  • Lorsque je regarde des films comme Internship ou Cast away…

  • Lorsque la célèbre marque Sennheiser invite des journalistes pour célébrer le Nouvel Orpheus…



    Placement de produits, financement, production…



    Tout ceci&nbsp;ne dérange personne, et là, au fond, quel est le vrai problème ?


A ce compte là, autant mettre un “P” sur un bon nombre de films, séries, vidéos du web, articles de presses…


Le vrai problème est de parler d’un jeux sans dire que tu est payer par l’éditeur pour en dire du bien.

Tu donne donc un compte rendu qui n’est pas objectif tous en ne spécifiant pas qu’il n’est pas objectif.



Pour un fillm/serie c’est différent ( sauf si le film passe sont temps a dire que le produits/marque est la meilleurs du monde )


ENFIN un article qui ose dénoncer des dérives flagrantes chez vos confrères - dont certains ont clairement une éthique sous la semelle ! Qu’un journal ou un blogueur se fasse un article sponsorisé - pas de problème s’il le dit&nbsp; clairement. Or on a vu pendant des mois des dizaines d’articles par semaine sur un windows 10 qui n’était même pas encore sorti, histoire de bien bourrer le mou aux imbéciles heureux de service. Et s’il n’y avait pas eu le coup de gueule marqué de MLP sur les outils de surveillance de microsoft, ce serait passé comme une lettre à la poste ! On peut aussi parler de ces soit-disant instituts de sondage (Gartner et autres) dont le fonctionnement et le financement sont tout aussi obscurs.&nbsp; Qu’un journal est ensuite besoin d’argent et de sponsors est une évidence - mais il paraît bien plus normal et éthique de demander aux lecteurs une participation, plutôt que d’afficher une gratuité apparente avec de la pub maquillée en information. Nextimpact le fait depuis quelques années, et apparemment, ça ne marche finalement pas si mal que ça… Merci en tout cas pour cet article courageux&nbsp; !

&nbsp;








christophe_gossa a écrit :



Je suis peut-être à la ramasse, mais je comprend pas trop où se trouve le problème.





  • Lorsque je regarde un film, il y a toujours du placement de produits (Samsung, HP, Dell, Lenovo, Apple, Coca, Perrier, Kellog’s, P&G, Chanel,  Levi’s, GMC, Volvo…).

  • Lorsque je regarde une série et qu’il y a une pub qui s’intègre dans la série…

  • Lorsque je regarde des films comme Internship ou Cast away…

  • Lorsque la célèbre marque Sennheiser invite des journalistes pour célébrer le Nouvel Orpheus…



    Placement de produits, financement, production…



    Tout ceci ne dérange personne, et là, au fond, quel est le vrai problème ?





    Heu, ben comme tu t’es habitué a de la merde tu n’en sens plus le gout, mais ça reste de la merde.

    <img data-src=" />

    Après, si ça ne te pose pas de pb de transit, tant mieux pour eux.









barlav a écrit :



Heu, ben comme tu t’es habitué a de la merde tu n’en sens plus le gout, mais ça reste de la merde.

<img data-src=" />

Après, si ça ne te pose pas de pb de transit, tant mieux pour eux.





Voilà :)



En tout cas c’est ce que je pense : Le placement de produit peut être une information fausse, puisque tu “fais croire à un consommateur qu’un produit est bien alors qu’il est peut être nul et plein de défauts rédhibitoires “. Et il y a une grosse différence entre information (tests indépendants) et publicité. Ce que la loi veut dénoncer…

Ce n’est pas une histoire de “gueuler à la Française” :/



Je fais confiance à Matt Stone et Trey Parker pour connaitra le fin mot de cette histoire de “sponsoring/partenariat/publicité à la fin de la saison 19 (en cours) de South Park !!



La faute de Leslie je suis sûr !


Le problème, c’est l’objectivité, principalement. Et il y a une différence entre un film qui intègre les produits d’une marque et un article commandé par une marque ! C’est quoi le plus choquant entre un bouteille de Coca Cola visible en arrière-plan dans un film et un documentaire sur l’écologie financé par Monsanto ? Dans un cas c’est du promotionnel, dans l’autre de la (dés)information.


Globalement, je ne suis pas choqué… Je pense qu’il faut garder l’esprit critique, même si cela peut rapidement devenir pénible pour l’entourage (…).



AMHA la globalisation est telle que l’information désinformée et manipulée est présente partout qu’elle soit directe ou indirecte et sans que l’on ne s’en rendre compte.

(ou pas).



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