BlackBerry réévalue sa dette et affiche de coquets bénéfices

BlackBerry a publié ce week-end ses derniers résultats trimestriels. Le groupe canadien semble sorti de la crise et parvient à garder la tête hors de l'eau, même si son chiffre d'affaires s'est effondré en l'espace d'un an et qu'une petite pirouette lui permet d'apparaître en meilleure forme qu'il ne l'est vraiment.

BlackBerry se porte de mieux en mieux ces derniers temps. Lors de la présentation de ses résultats du premier trimestre en juin dernier, la société canadienne assurait qu'elle visait « une profitabilité durable pendant l'exercice fiscal 2016 ». L'objectif est ambitieux, mais l'entreprise semble en mesure de réussir son pari, si l'on se fie aux chiffres qu'elle a présentés pour son deuxième trimestre.

Un chiffre d'affaires en chute libre

Tout n'est pas rose pour autant. Le chiffre d'affaires de BlackBerry continue de fondre comme neige au soleil. Il est ainsi passé de 916 millions de dollars au deuxième trimestre 2014, à 658 millions de dollars au premier trimestre 2015, et désormais à 490 millions de dollars sur les trois derniers mois, soit une chute de 25,5 % en trois mois et de 46,5 % en l'espace d'un an. La marge brute a elle aussi fondu, passant de 46,4 % il y a un an à seulement 37,8 % aujourd'hui.

Sur un an, le budget en recherche et développement de l'entreprise a lui aussi fondu, passant de 186 millions de dollars par trimestre à 122 millions. Par contre dans le même temps, le budget dédié au marketing à la vente et à l'administration est resté stable. 

Une pirouette bien utile

Au final, BlackBerry affiche un bénéfice de 51 millions de dollars, contre une perte de 207 millions de dollars un an plus tôt. Dans l'absolu, il s'agit d'une bonne nouvelle, mais elle cache en fait une petite pirouette comptable bien utile pour enjoliver certains chiffres. 

Comme au trimestre précédent, BlackBerry a tout simplement réévalué ses « débentures », des dettes souscrites sur le long terme avec un taux d'intérêt fixé à l'avance. Au trimestre précédent, cette manœuvre avait gonflé le bénéfice net de 157 millions de dollars, ce trimestre ce sont 228 millions de dollars qui sont venus s'ajouter au bilan comptable. De quoi faire la différence entre de lourdes pertes et un coquet bénéfice. 

Une dette sous contrôle

La dette de l'entreprise semble d'ailleurs sous contrôle. Sur les six derniers mois, la dette à long terme de l'entreprise est passée de 1,7 milliard de dollars à seulement 1,32 milliard, ce qui est plutôt une bonne nouvelle. Les réserves de liquidités de la société se portent également plutôt bien, puisque sur la même période elles sont passées de 1,23 milliard de dollars à 1,45 milliard. 

Ce chiffre, arrêté au 29 août, ne tient cependant pas compte de l'acquisition de Good Technology, annoncée au début du mois. BlackBerry avait alors indiqué que les 425 millions de dollars nécessaires à ce rachat proviendraient directement de ces copieuses réserves. 

Les investisseurs, eux, n'ont pas apprécié la nouvelle et ont sanctionné l'action de l'entreprise en lui faisant perdre 7,7 % de sa valeur lors de la dernière séance. BlackBerry est donc désormais valorisée à 3,4 milliards de dollars, soit 40 % de moins qu'au début de l'année. Il ne reste plus qu'à voir si le Priv, le futur terminal sous Android de la marque, lui permettra de remonter la pente.