Yahoo commence l'année à l'équilibre malgré 3,3 milliards d'impôts

Yahoo commence l’année à l’équilibre malgré 3,3 milliards d’impôts

Des milliards puisés dans la caverne d'Alibaba

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Kevin Hottot

Publié dans

Économie

22/04/2015 4 minutes
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Yahoo commence l'année à l'équilibre malgré 3,3 milliards d'impôts

Yahoo a dévoilé cette nuit ses résultats financiers pour le premier trimestre de 2015. Le moteur de recherche est toujours à l'équilibre, dépend encore énormément de ses investissements dans Alibaba et a signé un nouvel accord avec Microsoft concernant la publicité sur son portail.

Des revenus et des coûts en hausse, un effectif en baisse

Lentement mais sûrement, Yahoo continue d'avancer. Le moteur de recherche affiche en effet une légère hausse (8 %) de son chiffre d'affaires au dernier trimestre par rapport à la même période l'an passé, une première sur le premier quart de l'année depuis 2011. Ses revenus entre janvier et mars s'élèvent donc à 1,226 milliard de dollars, contre seulement 1,133 milliard un an plus tôt. 

Cette hausse des revenus ne s'est par contre pas traduite par de plus gros bénéfices, puisque ceux-ci ont été divisés par près de 15 en l'espace d'un an, passant de 312 millions de dollars à seulement 21 millions de dollars. Principal motif de cette réduction du bénéfice : une très forte augmentation des « coûts d'acquisition du trafic », qui ont quadruplé en un an, passant de 45,9 millions de dollars à 183,1 millions. Autre facteur, des coûts de restructuration évalués à 51 millions de dollars sur les trois derniers mois. Yahoo s'est en effet séparé dernièrement d'une part significative de son personnel, le nombre de ses employés étant passé de 12 400 fin mars 2014 à 11 400 au 20 avril 2015, soit une baisse de 8 %.

Des revenus publicitaires fluctuants

Si sur ce trimestre les résultats de Yahoo n'ont rien de vraiment impressionnants, le moteur de recherche a distillé plusieurs informations assez intéressantes au cours de leur présentation. Du côté de la publicité par exemple, il y a beaucoup de changement pour l'entreprise ces derniers mois.

En 2009, Microsoft et Yahoo avaient conclu un accord au sujet de l'utilisation exclusive de Bing dans les résultats du moteur de recherche du portail Yahoo, mais aussi pour les annonces publicitaires liées à cette activité et ce pour une durée de 10 ans. Les deux sociétés avaient toutefois prévu une porte de sortie à mi-parcours pour renégocier certains de ces termes. Le portail dirigé par Marissa Mayer a donc saisi l'occasion pour lever certaines contraintes. 

Yahoo Publicité Q1 15Yahoo Publicité Q1 15

Ainsi, le portail américain a annoncé que désormais, Bing ads ne sera plus la seule régie publicitaire utilisée dans les résultats de son moteur de recherche, ce afin « d'améliorer l'expérience sur toutes les plateformes ». Microsoft garde toutefois l'assurance que ses Bing ads seront présentes sur au moins 51 % des pages affichées sur la version « desktop » de Yahoo. Sur mobile, aucun chiffre n'a été précisé.

Ce changement survient à un moment où les résultats enregistrés par les revenus publicitaires issus du moteur de recherche sont en constante augmentation. Par rapport à l'an passé, le nombre de clics payés a augmenté de 21 %, tandis que le prix facturé pour chaque clic a augmenté de 3 %. Les revenus issus de la branche recherche ont d'ailleurs vu leur part s'accroître au sein de Yahoo, passant de 39 % du total au Q1 2014 à 43 % aujourd'hui.

Alibaba pèse très lourd au sein de Yahoo

Depuis l'introduction en bourse d'Alibaba, Yahoo a intégré dans ses comptes sa participation au capital du cybermarchand chinois. La firme dirigée par Marissa Mayer dispose en effet d'encore 16 % d'Alibaba, une participation évaluée au 31 mars 2015 à près de 32 milliards de dollars.

Pour se rendre compte de la valeur de cet investissement, il suffit de le rapporter à la valeur de l'ensemble des actifs de Yahoo. Au dernier trimestre, le géant américain déclarait un total de 50,49 milliards de dollars d'actifs, les actions d'Alibaba en représentaient 63 %.

L'effet Alibaba se ressent également dans les réserves de cash de Yahoo. La société disposait avant l'introduction en bourse du cybermarchand de 4,3 milliards de dollars de liquidités. Au lendemain, les réserves ont explosé pour atteindre 12,2 milliards de dollars. Aujourd'hui, la cagnotte du moteur de recherche n'est plus que de 6,9 milliards de dollars, suite à une campagne de rachat d'actions pour 3 milliards de dollars, et le versement à l'État américain d'un impôt de 3,3 milliards de dollars pour la plus-value réalisée lors de la vente des parts d'Alibaba.

Les marchés ont réagi de façon plutôt neutre aux annonces de Yahoo. Le cours de l'action de la société reste stable avant l'ouverture de Wall Street. Le groupe est ainsi valorisé à hauteur de 42 milliards de dollars, contre 367 milliards pour Google ou 3,1 milliards pour AOL.

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Écrit par Kevin Hottot

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Des revenus et des coûts en hausse, un effectif en baisse

Des revenus publicitaires fluctuants

Alibaba pèse très lourd au sein de Yahoo

Commentaires (19)


AOL existe toujours…


Sont moins doués que Google et Apple pour l’optimisation fiscale apparemment ^^


En fait Alibaba rachète Yahoo sans même avoir besoin de débourser un centime <img data-src=" />








Reznor26 a écrit :



En fait Alibaba rachète Yahoo sans même avoir besoin de débourser un centime <img data-src=" />





C’est quasiment certain à terme ; quand Alibaba ne se contentera plus de son marché domestique et cherchera l’expension internationale son intérêt se portera naturellement sur Yahoo.

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C’est pas déjà international Alibaba ? On ne peut pas commander de France par exemple ?








LaFrem a écrit :



C’est pas déjà international Alibaba ? On ne peut pas commander de France par exemple ?





Peut-être mais je parlais d’une visibilité internationale.

En France tout le monde connait Yahoo, presque personne Alibaba.&nbsp;



Dans ce cas, je suis d’accord&nbsp;<img data-src=" />


j’ai eu la même réflexion mais avec un couple ?! à la fin <img data-src=" />


on peut commander sur Alibaba depuis France si on aime flirter avec les normes chinoises <img data-src=" /><img data-src=" />


Mine de rien Alibaba et AliExpress commencent à être bien connus du grand public, en tout cas en Europe



En plus Yahoo, pour beaucoup ça résonne très 1994 (Même si c’est assez injuste, Alibaba date dàa peu près la même époque, pareil pour Amazon…)


Yahoo! est aussi doué (sinon plus) que Google en matière de portail d’actualités


Des gens sont encore réticents ???&nbsp;<img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" />



Faut qu’ils s’y mettent, bientôt y’aura plus le choix (et puis la qualité d’un téléphone Huawei par exemple, n’est pas si dégueulasse que ca)








Sigma42 a écrit :



Mine de rien Alibaba et AliExpress commencent à être bien connus du grand public, en tout cas en Europe



En plus Yahoo, pour beaucoup ça résonne très 1994 (Même si c’est assez injuste, Alibaba date dàa peu près la même époque, pareil pour Amazon…)





Ils peuvent aussi compter sur la croissance interne, c’est la meilleure des croissances lorsque celle-ci est au rdv.



Mais c’est souvent très difficile de se faire une place sur un marché structuré et mature.



On n’est plus en 2000 et bousculer les grands noms en place sur leurs marchés va falloir s’accrocher.



Aujourd’hui même si un moteur de recherche nouveau et plus pertinent que Google voyait le jour, il faudra qu’il s’accroche lonnnnnnngtemps avant de faire basculer une partie significative des gens pour qui internet = démarrage avec Google en page d’accueil.

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Je ne faisait pas référence aux marques chinoises qui proposent des produits spécifiques à l’Union européenne.



Alibaba vend aussi des produits qui ne correspondent pas aux normes techniques et de sécurité valables en France et dans l’UE. Par exemple, on peut y acheter des smartphones qui ne correspondent pas aux bandes de fréquence utilisées par les réseaux 2G/3G/4G sur le territoire français.



A part ça, Alibaba n’est pas pire que Facebook ou Google qui jouent aussi avec l’extra-territorialité de leur commerce.


C’est vrai qu’on ne détrône pas les géants en place comme ça

Après je pense le domaine de la vente par internet est plus concurrentiel que celui des moteurs de recherche : Et puis de toute façon, je crois pas que la marque Yahoo leur apporterait tant que ça : Limite c’est plus Yahoo qui a besoin d’Alibaba que l’inverse ^^


Le fait d’être le moteur de recherche aux US de Firefox doit jouer pas mal sur les revenus par clics.


J’aime beaucoup quand on parle “d’améliorer l’expérience” en parlant de publicite …