En appel, Microsoft accuse une start-up d'avoir cassé les secrets de Skype

En appel, Microsoft accuse une start-up d’avoir cassé les secrets de Skype

Du code source au Code de la propriété intellectuelle

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Marc Rees

Publié dans

Droit

08/10/2014 4 minutes
51

En appel, Microsoft accuse une start-up d'avoir cassé les secrets de Skype

Une affaire a été plaidée ce matin devant la Cour d’appel de Caen. 5h30 d’audience opposant une PME à Microsoft, avec à la clef le périmètre du droit de décompilation du logiciel Skype. Jusqu’où peut-on plonger dans les algorithmes et le code source d’une telle solution ?

Ce dossier fait suite à un premier jugement rendu le 24 septembre 2013 par le Tribunal correctionnel de Caen dont Next Inpact avait révélé les origines. Il oppose Vest Corporation à Skype, la fameuse solution rachetée par Microsoft 8,5 milliards de dollars. À l’origine, cette start-up avait pour ambition de mettre en place un système robuste et interopérable avec Skype. Elle avait été fondée en 2007 par Sean O’Neil pour sa partie technique et Christian Durandy pour le volet commercial. « Ils voulaient proposer un service de messagerie pour les banques pour que les clients puissent faire des virements encore plus sécurisés » nous explique en sortie d’audience Christophe Alleaume, l’avocat de Christian Durandy.

 

Car l’affaire a pris rapidement le chemin des tribunaux. En septembre 2010, inquiet de ces développements, Microsoft dépose plainte en France contre Christian Durandy, gérant de Vest Corporation, et son confrère informaticien. Au menu, contrefaçon et accès frauduleux dans son système de traitement automatisé (STAD).

 

L’éditeur américain lui reproche également d’avoir entravé le fonctionnement de Skype, introduit des données, et surtout d’avoir diffusé le protocole RC4 qui sert à verrouiller Skype. Bref, du lourd, d’autant que Redmond explique que cette diffusion aurait eu pour effet une campagne de spams via son logiciel contre laquelle il avait dû batailler. O’Neil avait visiblement à son profit un beau tableau de chasse, à savoir le déchiffrage d’une partie des algorithmes secrets du logiciel en 2010. On retrouvait également le nom de cette entreprise dans le sillage du russe Efim Bushmanov, chercheur qui assure avoir décompilé le protocole de Skype en 2011.

De la décompilation, suivie d'une diffusion

L’an passé, le tribunal de Caen avait cependant relaxé les responsables de la Vest Corporation, estimant qu’il n’y avait aucune atteinte à un système de traitement automatisé (STAD). D’ailleurs, durant la fameuse campagne de spams, l’informaticien en cause était en maison d’arrêt pour un autre dossier, sans rapport. À l’audience, Me Christophe Alleaume, avocat de Christian Durandy, avait expliqué en outre que seul l’algorithme de Skype avait été décodé, non le logiciel.

 

Ce matin, devant la Cour d’appel de Caen saisie par le procureur de la République et Microsoft, toujours partie civile, la question s’est à nouveau posée : jusqu’où va le droit de décompilation ? « Ils voulaient savoir comment fonctionne Skype » insiste Christophe Alleaume, qui fut, dans un proche passé, membre des labs de la Hadopi. Seulement, lors de cette audience, il a admis qu’une partie du code Skype avait bien été publiée.

 

Une partie, mais pas tout. Est-ce du coup suffisant pour justifier la condamnation de ces deux personnes, si le dossier démontre qu’ils sont bien à l’origine de cette diffusion ? L’exception de décompilation, qui permet de remonter aux sources d’un code, est autorisée, mais encadrée par le Code de la propriété intellectuelle avec plusieurs conditions liées notamment au besoin de rendre interopérable un logiciel dont le code source n’a pas été rendu accessible. Surtout, la loi exige que les informations obtenues ne soient jamais communiquées à des tiers « sauf si cela est nécessaire à l'interopérabilité du logiciel. »

150 000 euros de dommages et intérêts réclamés par Microsoft

Le délibéré a été fixé au 12 janvier 2015. Microsoft leur réclame 150 000 euros de dommages et intérêts, dont 100 000 euros pour le préjudice matériel consécutif notamment à la campagne de spams précitée. « Tout ça s’est fait pour étouffer un concurrent, assure encore Christophe Alleaume. Microsoft fait un procès qui ne leur coût rien ou pas grand-chose. Pendant ce temps-là, la personne qui a trouvé ce protocole ne peut plus gérer sa société, désormais en liquidation puisque tous les bailleurs de fonds sont partis. »

 

(Cette actualité sera mise à jour une fois obtenue la réaction du cabinet d’avocats de Microsoft).

 

 

Écrit par Marc Rees

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

De la décompilation, suivie d'une diffusion

150 000 euros de dommages et intérêts réclamés par Microsoft

Le brief de ce matin n'est pas encore là

Partez acheter vos croissants
Et faites chauffer votre bouilloire,
Le brief arrive dans un instant,
Tout frais du matin, gardez espoir.

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Commentaires (51)


Pourquoi MS revient sur cette campagne de spams alors qu’il y a déjà eu relaxe ?


Pour éviter que d’autres leur emboite le pas ?


euh, ‘décompilé le protocole’ ça ne veut rien dire …


Meanwhile quand on demande à Google son algo, là c’est normal .


C’est fort quand même, accuser Microsoft “d’étouffer les concurrents” alors que la boite qui se plaint contrevient elle même à la loi <img data-src=" /> D’autant plus qu’il existe d’autres protocoles libres qu’ils auraient pu utiliser comme base au lieu de casser l’algorithme de Skype








Yseader a écrit :



C’est fort quand même, accuser Microsoft “d’étouffer les concurrents” alors que la boite qui se plaint contrevient elle même à la loi <img data-src=" /> D’autant plus qu’il existe d’autres protocoles libres qu’ils auraient pu utiliser comme base au lieu de casser l’algorithme de Skype





Justement le procès en appel n’est pas encore fini, on ne peut pas encore dire qu’ils contreviennent à la loi…









Batôh a écrit :



Meanwhile quand on demande à Google son algo, là c’est normal .





Pour Google, le problème n’est pas le même : Leur moteur de recherche est de fait devenue une grande place publique, ou la position de chacun dans les résultats peut directement affecter le rapport de force entre concurents d’un même secteur : Si ton concurant est mieux réfferencé car Google l’a positionné à la main au dessus de toi et que quoi que tu fasse tu ne pourra jamais apparaitre au-dessus tu as de quoi rager…









Yseader a écrit :



C’est fort quand même, accuser Microsoft “d’étouffer les concurrents” alors que la boite qui se plaint contrevient elle même à la loi <img data-src=" />





Ah bon?









Batôh a écrit :



Meanwhile quand on demande à Google son algo, là c’est normal .





On lui demande son algo, pas son code source.









boglob a écrit :



euh, ‘décompilé le protocole’ ça ne veut rien dire …



Et puis utiliser un protocole, ce serait étrange que ce soit interdit; ce serait comme interdire une langue sous prétexte qu’elle a été inventée par quelqu’un d’autre.









Sigma42 a écrit :



Pour Google, le problème n’est pas le même : Leur moteur de recherche est de fait devenue une grande place publique, ou la position de chacun dans les résultats peut directement affecter le rapport de force entre concurents d’un même secteur : Si ton concurant est mieux réfferencé car Google l’a positionné à la main au dessus de toi et que quoi que tu fasse tu ne pourra jamais apparaitre au-dessus tu as de quoi rager…





Mouais, c’est une histoire de pub ça en fait, non ? Quand un vendeur veut se faire connaitre, il fait de la pub sur tf1 et m6, il démarche ses clients, se fait connaitre par le bouche à oreille… &nbsp; Il est pas obligé d’attendre que ça tombe tout cuit.

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Khalev a écrit :



Ah bon?





Sachant que Skype n’est pas le seul logiciel de son genre, l’argument de la libre concurrence avancé par la PME pour décompiler Skype est plutôt caduque je trouve.









uzak a écrit :



Mouais, c’est une histoire de pub ça en fait, non ? Quand un vendeur veut se faire connaitre, il fait de la pub sur tf1 et m6, il démarche ses clients, se fait connaitre par le bouche à oreille… &nbsp; Il est pas obligé d’attendre que ça tombe tout cuit.

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uzak a écrit :



Mouais, c’est une histoire de pub ça en fait, non ? Quand un vendeur veut se faire connaitre, il fait de la pub sur tf1 et m6, il démarche ses clients, se fait connaitre par le bouche à oreille… &nbsp; Il est pas obligé d’attendre que ça tombe tout cuit.

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Plus cela ira plus internet prendra de l’importance vis a vis des anciens médias (TV, radio)

De plus, là je parle des cas ou Google placerait à la main certains résultats au dessus ou en dessous pour favoriser ses propres services, et ci ces cas existent cela fausse totalement la concurence : Si on fait le parallèle c’est comme si un annonceur refusait certaines annonces pour favoriser des annonces concurantes…









Yseader a écrit :



Sachant que Skype n’est pas le seul logiciel de son genre, l’argument de la libre concurrence avancé par la PME pour décompiler Skype est plutôt caduque je trouve.





Je parlais du “contrevient elle même à la loi”.









Sigma42 a écrit :



Plus cela ira plus internet prendra de l’importance vis a vis des anciens médias (TV, radio)

De plus, là je parle des cas ou Google placerait à la main certains résultats au dessus ou en dessous pour favoriser ses propres services, et ci ces cas existent cela fausse totalement la concurence : Si on fait le parallèle c’est comme si un annonceur refusait certaines annonces pour favoriser des annonces concurantes…



C’est pas le cas ? Et pourquoi n’aurait-il pas le droit ?&nbsp;



Et quand bien même, google fait ce qu’il veut avec sa petite page web non ?

&nbsp;



Les deux vrais questions de ce procès sont, à mon avis :




  • Quand on dépose un logiciel est ce qu’on protège son algorythme

  • Chercher à comprendre comment fonctionne un logiciel est il illégal



    Je vous dis pas les effets de bord en cas de condamnation c’est tout le génie logiciel qui se retrouvera gelé dans un bloc de glace…

    &nbsp;








boglob a écrit :



euh, ‘décompilé le protocole’ ça ne veut rien dire …





Il a revers-engeniré le protocole ? Je ne connais pas de verbe français existant&nbsp;

<img data-src=" />









uzak a écrit :



C’est pas le cas ? Et pourquoi n’aurait-il pas le droit ?&nbsp;



Et quand bien même, google fait ce qu’il veut avec sa petite page web non ?

&nbsp;





Quand tu es un acteur en position dominante, non, tu ne fais pas ce que tu veux. Surtout quand tes actes faussent la concurrence.









Yseader a écrit :



C’est fort quand même, accuser Microsoft “d’étouffer les concurrents” alors que la boite qui se plaint contrevient elle même à la loi <img data-src=" /> D’autant plus qu’il existe d’autres protocoles libres qu’ils auraient pu utiliser comme base au lieu de casser l’algorithme de Skype





Ils ne contreviennent pas à la loi.

Le reverse enginering pour l’interopérabilité est une exception à la protection des logiciels qui est explicitement prévue dans la loi DADVSI.

&nbsp;









flamwolf a écrit :



Les deux vrais questions de ce procès sont, à mon avis :




  • Quand on dépose un logiciel est ce qu’on protège son algorythme

  • Chercher à comprendre comment fonctionne un logiciel est il illégal



    Je vous dis pas les effets de bord en cas de condamnation c’est tout le génie logiciel qui se retrouvera gelé dans un bloc de glace…

    &nbsp;





    le principale problème c’est de rendre une partie des sources publique avec les effets que ça a eu.



    après aussi je ne trouve pas très fair-play de décompiler un logiciel propriétaire a plusieurs milliards de valeur. Surtout qu’il y a des protocoles libres équivalent, il faut respecter les licences.









uzak a écrit :



C’est pas le cas ? Et pourquoi n’aurait-il pas le droit ?&nbsp;



Et quand bien même, google fait ce qu’il veut avec sa petite page web non ?

&nbsp;





Ce n’est pas “une petite page web”

Justement l’abus de position dominante ne s’applique qu’aux… positions dominantes, poru éviter de fausser la concurance









ar7awn a écrit :



après aussi je ne trouve pas très fair-play de décompiler un logiciel propriétaire a plusieurs milliards de valeur. Surtout qu’il y a des protocoles libres équivalent, il faut respecter les licences.





&nbsp;La différence entre un protocole équivalent et le protocole original, c’est l’interopérabilité.









ar7awn a écrit :



après aussi je ne trouve pas très fair-play de décompiler un logiciel propriétaire a plusieurs milliards de valeur. Surtout qu’il y a des protocoles libres équivalent, il faut respecter les licences.





Pourquoi ce n’est pas fair-play? Si tu veux proposer un service aux clients de ce logiciel, aucun protocole libre ne te servira.

Ce qui n’est pas fairplay c’est Windows qui n’ouvre pas son protocole aux autres utilisations que celles directement en concurrence avec ce que fait son logiciel (je comprends qu’ils veuillent empêcher un autre soft de visio/messagerie mais pour une application pour les virements bancaire ça n’a aucun rapport avec ce que fait Skype, au contraire ça aurait même pu leur servir)



Après la licence n’est pas au dessus de la loi. Si ce que tu fais est autorisé par la loi, l’éditeur n’a rien à dire.









ar7awn a écrit :



le principale problème c’est de rendre une partie des sources publique avec les effets que ça a eu.



après aussi je ne trouve pas très fair-play de décompiler un logiciel propriétaire a plusieurs milliards de valeur. Surtout qu’il y a des protocoles libres équivalent, il faut respecter les licences.





Alors laisse vite tomber la lecture de DVD et de Bluray sous VLC, c’est pas faire Play / Next.&nbsp; <img data-src=" />









Khalev a écrit :



Pourquoi ce n’est pas fair-play? Si tu veux proposer un service aux clients de ce logiciel, aucun protocole libre ne te servira.



Ce qui n'est pas fairplay c'est Windows qui n'ouvre pas son protocole aux autres utilisations que celles directement en concurrence avec ce que fait son logiciel (je comprends qu'ils veuillent empêcher un autre soft de visio/messagerie mais pour une application pour les virements bancaire ça n'a aucun rapport avec ce que fait Skype, au contraire ça aurait même pu leur servir)      






Après la licence n'est pas au dessus de la loi. Si ce que tu fais est autorisé par la loi, l'éditeur n'a rien à dire.







je ne voit pas la différence entre se servir du protocole pour passer de la visio/messagerie grand publique ou de la messagerie pro a usage des banques, dans les deux cas, en mon sens, c’est l’exploitation gratuite de ressources et de technologies pour faire de l’argent alors que la licence n’est pas libre.



Après le vrai problème se situe ici:“avoir entravé le fonctionnement de Skype, introduit des données, et

surtout d’avoir diffusé le protocole RC4 qui sert à verrouiller Skype.

Bref, du lourd, d’autant que Redmond explique que cette diffusion aurait



eu pour effet une campagne de spams via son logiciel contre laquelle il     

avait dû batailler"













psn00ps a écrit :



Alors laisse vite tomber la lecture de DVD et de Bluray sous VLC, c’est pas faire Play / Next.&nbsp; <img data-src=" />







mais…

ça n’a rien a voire!

de plus ces supports ont pour but d’être universel, du moins le plus possible.









ar7awn a écrit :



le principale problème c’est de rendre une partie des sources publique avec les effets que ça a eu.



après aussi je ne trouve pas très fair-play de décompiler un logiciel propriétaire a plusieurs milliards de valeur. Surtout qu’il y a des protocoles libres équivalent, il faut respecter les licences.





Dans mes souvenirs, le reverse-engineering ayant pour but l’interopabilite (donc on est dans ce cas ici) est tout a fait legal en France. C’est assez logique en meme temps parce que sinon on avancerais jamais.

&nbsp;

Par contre oui en effet pour le code source….









ar7awn a écrit :



je ne voit pas la différence entre se servir du protocole pour passer de la visio/messagerie grand publique ou de la messagerie pro a usage des banques, dans les deux cas, en mon sens, c’est l’exploitation gratuite de ressources et de technologies pour faire de l’argent&nbsp;alors que la licence n’est pas libre.&nbsp;



Après le vrai problème se situe ici:“avoir entravé le fonctionnement de Skype, introduit des données, et&nbsp;

surtout d’avoir&nbsp;diffusé le protocole RC4&nbsp;qui sert à verrouiller Skype.&nbsp;

Bref, du lourd, d’autant que Redmond explique que cette diffusion aurait&nbsp;

eu&nbsp;pour effet une campagne de spams via son logiciel&nbsp;contre laquelle il&nbsp;avait dû batailler”





Nan mais contre la diffusion du code source ils peuvent rien dire, donc ils l’occultent alors qu’au final c’est la vrai problématique que pose ce procès.









ar7awn a écrit :



je ne voit pas la différence entre se servir du protocole pour passer de la visio/messagerie grand publique ou de la messagerie pro a usage des banques, dans les deux cas, en mon sens, c’est l’exploitation gratuite de ressources et de technologies pour faire de l’argent alors que la licence n’est pas libre.





La licence n’est pas au dessus de la loi. Si la loi te l’autorise tu peux le faire.



De plus tu parles de fair-play avant alors qu’il pensait avoir le droit de le faire selon la loi (le procès va déterminer si ils avaient vraiment le droit ou non), et tu rejettes mon argument du fair-play de la part de MS en t’appuyant sur la licence. Soit on reste constant et on débat sur l’idée du fait-play des deux côtés, soit on reste strictement à l’application des textes (licence et loi), mais on ne mélange pas les deux.







ar7awn a écrit :



Après le vrai problème se situe ici:“avoir entravé le fonctionnement de Skype, introduit des données, et

surtout d’avoir diffusé le protocole RC4 qui sert à verrouiller Skype.

Bref, du lourd, d’autant que Redmond explique que cette diffusion aurait



eu pour effet une campagne de spams via son logiciel contre laquelle il     

avait dû batailler"







S’ils ne sont pas à l’origine du spam c’est pas de leur faute si leurs recherches ont été mal utilisées. Surtout que la diffusion du RC4 peut totalement s’inscrire dans l’idée d’interopérabilité (mais là encore c’est à la justice de se prononcer).



Le gros problème c’est l’histoire du code source, à voir si la partie diffusée permettait d’abuser des protections mises en place par Skype. Après je ne comprends pas trop, c’est du code décompilé qu’ils ont diffusé ou c’est le code source original?









ar7awn a écrit :



après aussi je ne trouve pas très fair-play de décompiler un logiciel propriétaire a plusieurs milliards de valeur. Surtout qu’il y a des protocoles libres équivalent, il faut respecter les licences.



Que vient faire le fair-play là dedans ?

C’est autorisé par la loi justement pour ne pas se faire enfermer par des solutions propriétaires et permettre l’interfonctionnement.

Les protocoles libres équivalents ne permettent pas le fonctionnement avec Skipe qui a une base importante d’utilisateurs.

&nbsp;



Quant à la valeur de plusieurs milliards, il ne faut pas tout confondre.

Microsoft a acheté Skipe très (trop ?) cher, mais ils ont aussi acheté une base d’utilisateurs et un concurrent.

Le logiciel en lui même vaut beaucoup moins.









Khalev a écrit :



S’ils ne sont pas à l’origine du spam c’est pas de leur faute si leurs recherches ont été mal utilisées. Surtout que la diffusion du RC4 peut totalement s’inscrire dans l’idée d’interopérabilité (mais là encore c’est à la justice de se prononcer).





&nbsp;bin voyons, bravo tu a trouvé l’excuse parfaite pour diffuser le code source de tout les logiciels propriétaires de la planète.

Rien ne justifie la diffusion d’un code source propriétaire sans l’accord de la sociétés détentrice. Et puisque le code diffusé provient de cette entreprise, alors ils ont évidement une part plus ou moins grande de responsabilités.









fred42 a écrit :



Que vient faire le fair-play là dedans ?



C’est autorisé par la loi justement pour ne pas se faire enfermer par

des solutions propriétaires et permettre l’interfonctionnement.

Les protocoles libres équivalents ne permettent pas le fonctionnement avec Skipe qui a une base importante d’utilisateurs.

&nbsp;





quand je parle de fair-play je ne parle que de mon avis personnel vue que skype n’est pas en position dominante.









Khalev a écrit :



&nbsp; Après je ne comprends pas trop, c’est du code décompilé qu’ils ont diffusé ou c’est le code source original?





De mémoire, c’est leur code après reverse engeniering.



Ma mémoire est bonne, voir l’article précédent de PC Inpact cité plus haut.

C’est le code qu’ils ont écrit.



Tiens c’est le même Christophe Alleaume que celui des Labs HADOPI&nbsp; <img data-src=" />








ar7awn a écrit :



bin voyons, bravo tu a trouvé l’excuse parfaite pour diffuser le code source de tout les logiciels propriétaires de la planète.

Rien ne justifie la diffusion d’un code source propriétaire sans l’accord de la sociétés détentrice. Et puisque le code diffusé provient de cette entreprise, alors ils ont évidement une part plus ou moins grande de responsabilités.





Justement le truc que je ne comprends avec cette histoire de code source c’est : comment ils l’ont obtenu?



D’après la news j’ai l’impression que c’est par décompilation. Mais du coup ça serait juste leur réinterprétation du code machine diffusé par Skype qu’ils ont diffusés, par le code source original. Ou alors ils ont obtenu le code source suite à un accord avec Skype, mais là il n’est plus question de la simple licence utilisateur de Skype.



C’est comme si il était interdit de raconter une histoire de robots qui se transforment parce que le film transformer existe.









fred42 a écrit :



De mémoire, c’est leur code après reverse engeniering.



Ma mémoire est bonne, voir l’article précédent de PC Inpact cité plus haut.

C’est le code qu’ils ont écrit.





Merci.



Du coup je vois pas en quoi ils n’ont pas le droit de le diffuser…



Apparemment, l’argumentation principale de MS est que le monsieur aurait diffusé le code en violation de la loi.



Y a juste un gros problème dans cette histoire:




  • le monsieur a admis qu’il avait diffusé une partie du code

  • mais le monsieur ne pouvait techniquement être celui qui a diffusé le code dans son intégralité par internet: il était en maison d’arrêt à ce moment là.



    Y a pas 36 solutions du coup:

  • soit le monsieur a raconté des bêtises et il n’a rien diffusé du tout, son but étant de se faire mousser (bon pour le business),

  • soit il a bien diffusé une partie du code, mais seulement après celle faite quand il était en prison. Dans ce cas, on ne peut pas lui reprocher son acte qui apparait comme une précision (du genre “hé regardez, dans le code qu’il ya sur le net, il faut prendre cette partie exacte”). Ainsi cela laisse fortement présumer que cette diffusion partielle était faite dans le but de mettre en place l’interopérabilité, et donc dans le respect de la loi.

  • soit c’est bien lui qui a diffusé le code: du coup MS a intérêt à mettre en avant une argumentation convaincante avec preuve sérieuse à l’appui.



    Je penche personnellement plus pour le second cas: les maisons d’arrêt ne sont pas réputées pour leur libre accès au net.








Khalev a écrit :



Merci.



Du coup je vois pas en quoi ils n’ont pas le droit de le diffuser…





Pour compléter mon argument :



|*| This code is quite unique and is easily identifiable.

|*| Result may match Skype’s 100%, but this code is ours.

|*| The computation is significantly different from Skype’s.



Si ce qui est marqué là est vrai : Ce n’est ni de la contrefaçon (ils n’essaient pas de se faire passer pour skype), ni du plagiat (Ils citent explicitement Skype comme source d’inspiration). Et si la sécurité de Skype repose uniquement sur le l’obscurité de l’algo utilisé, c’est que leur sécurité est trop faible.









js2082 a écrit :



Apparemment, l’argumentation principale de MS est que le monsieur aurait diffusé le code en violation de la loi.



Y a juste un gros problème dans cette histoire:




  • le monsieur a admis qu’il avait diffusé une partie du code

  • mais le monsieur ne pouvait techniquement être celui qui a diffusé le code dans son intégralité par internet: il était en maison d’arrêt à ce moment là.



    Y a pas 36 solutions du coup:

  • soit le monsieur a raconté des bêtises et il n’a rien diffusé du tout, son but étant de se faire mousser (bon pour le business),

  • soit il a bien diffusé une partie du code, mais seulement après celle faite quand il était en prison. Dans ce cas, on ne peut pas lui reprocher son acte qui apparait comme une précision (du genre “hé regardez, dans le code qu’il ya sur le net, il faut prendre cette partie exacte”). Ainsi cela laisse fortement présumer que cette diffusion partielle était faite dans le but de mettre en place l’interopérabilité, et donc dans le respect de la loi.

  • soit c’est bien lui qui a diffusé le code: du coup MS a intérêt à mettre en avant une argumentation convaincante avec preuve sérieuse à l’appui.



    Je penche personnellement plus pour le second cas: les maisons d’arrêt ne sont pas réputées pour leur libre accès au net.





    La maison d’arrêt c’est seulement pendant la campagne de spam. Il a diffusé le code avant d’être en maison d’arrêt.

    Ou alors j’ai raté un truc.









Khalev a écrit :



Merci.



Du coup je vois pas en quoi ils n’ont pas le droit de le diffuser…





Ben, c’est interdit par la loi (droits d’auteur, articles L. 121 et suivants du CPI) sauf exceptions prévues à l’article L122-6-1 du CPI.



&nbsp;

<img data-src=" />









js2082 a écrit :



Ben, c’est interdit par la loi (droits d’auteur, articles L. 121 et suivants du CPI) sauf exceptions prévues à l’article L122-6-1 du CPI.



 

<img data-src=" />





Bin non. Puisque du coup l’auteur du code c’est ce monsieur O’neil et non Skype.



Sinon ça veut dire que parce que Microsoft a implémenté TCP/IP, plus personne n’a le droit de l’implémenter sans l’accord de MS?









Khalev a écrit :



Bin non. Puisque du coup l’auteur du code c’est ce monsieur O’neil et non Skype.



Sinon ça veut dire que parce que Microsoft a implémenté TCP/IP, plus personne n’a le droit de l’implémenter sans l’accord de MS?





Malheureusement, la loi dit que “la reproduction du code du logiciel ou la traduction de la forme de ce code […] ne peuvent être […] communiquées à des tiers […]”.



Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi ils sont poursuivis pour avoir diffusé le protocole RC4. Certes, cet algo est protégé par des brevets, mais ils n’appartiennent aucunement à Microsoft (mais à RSA Security). De deux, sa rétro-ingénierie est bien plus ancienne, et la description de l’algo est disponible sur Wikipédia depuis un bon bout de temps :http://en.wikipedia.org/wiki/RC4 . En plus, en Europe, on ne peut pas protéger un algorithme par brevet (seulement son implémentation). Du coup, je comprends pas trop cette partie de l’article. Est-ce qu’on leur reproche d’avoir divulgué le fait que Skype utilise RC4 pour obfusquer son flux ?



BTW, ça a été longtemps un cauchemar le traffic Skype (le logiciel a été longtemps interdit dans certaines institutions) : on ne savait pas différencier du traffic Skype du traffic généré par un spyware. Si cela vous amuse, il y a eu des papiers sur la décompilation de Skype. C’est assez édifiant, ça montre à peu près toutes les astuces que l’on pourrait imaginer pour rendre la décompilation horriblement dure (bytecode chiffré, déchiffré à la volée, algos de checksum aléatoires, détection de certains débugger et détection du débugage en général (si cette méthode met plus de x milisecondes, alors quelqu’un essaie de débugger : alors, arrêter le logiciel), obfuscation volontaire du code source etc.)








Mihashi a écrit :



Malheureusement, la loi dit que “la reproduction du code du logiciel ou la traduction de la forme de ce code […] ne peuvent être […] communiquées à des tiers […]”.





On peut avoir les&nbsp; […] ? Je n’aime pas les coups de ciseaux, mêmes anodins.









psn00ps a écrit :



On peut avoir les&nbsp; […] ? Je n’aime pas les coups de ciseaux, mêmes anodins.





Bah, il suffit d’un coup de Google :

Article L122-6-1 du Code de la Propriété Intellectuelle - Exception de décompilation









psn00ps a écrit :



Il a revers-engeniré le protocole ? Je ne connais pas de verbe français existant&nbsp;

<img data-src=" />



Niveau nom y’a rétro-ingénieurie .

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ar7awn a écrit :



&nbsp;bin voyons, bravo tu a trouvé l’excuse parfaite pour diffuser le code source de tout les logiciels propriétaires de la planète.



  Rien ne justifie la diffusion d'un code source propriétaire sans l'accord de la sociétés détentrice. Et puisque le code diffusé provient de cette entreprise, alors ils ont évidement une part plus ou moins grande de responsabilités.       








       quand je parle de fair-play je ne parle que de mon avis personnel vue que skype n'est pas en position dominante.







Le code source, c’est le code original protégé par le droit d’auteur. Un code équivalent (obtenu par exemple en décompilant/analysant) c’est pas le code source, et c’est pas protégé.

Je vois pas comment les mecs en question aurait pu avoir accès au code source de skype…

&nbsp;









Mihashi a écrit :



Malheureusement, la loi dit que “la reproduction du code du logiciel ou la traduction de la forme de ce code […] ne peuvent être […] communiquées à des tiers […]”.





tout dépends comment le code publié a été écrit. s’il a été fait a partir d’une doc décrivant le protocole; alors la diffusion est de droit.

si c’est le fruit direct de la décompilation, alors, le monsieur a tort









Mihashi a écrit :



Malheureusement, la loi dit que “la reproduction du code du logiciel ou la traduction de la forme de ce code […] ne peuvent être […] communiquées à des tiers […]”.





Ouai mais justement, on va plus loin que la traduction puisqu’ils disent que le déroulement de l’exécution est différente de celle de Skype (“Computation is significantly different from Skype’s”)

Du coup ça ressemble plus à un code source compatible qu’une simple traduction.



Bref à voir ce que va dire le tribunal, la décision sera intéressante puisque ça permettra de savoir jusqu’où on peut aller.









Khalev a écrit :



Pourquoi ce n’est pas fair-play? Si tu veux proposer un service aux clients de ce logiciel, aucun protocole libre ne te servira.





Je veux rendre un service aux utilisateurs de Xbox One en leur permettant de lancer des&nbsp; jeux piratés binaires non validés par MS. Ais-je le droit de faire du reverse sur une Xbox One pour trouver une faille&nbsp;solution technique me permettant de le faire ?









ouvreboite a écrit :



Je veux rendre un service aux utilisateurs de Xbox One en leur permettant de lancer des&nbsp; jeux piratés binaires non validés par MS. Ais-je le droit de faire du reverse sur une Xbox One pour trouver une faille&nbsp;solution technique me permettant de le faire ?





Oui puisque c’est à des fins d’interopérabilité. Tout comme tu as le droit d’écrire un émulateur pour NES.









Khalev a écrit :



Oui puisque c’est à des fins d’interopérabilité. Tout comme tu as le droit d’écrire un émulateur pour NES.





Pourtant les linkers DS sont interdits.

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http://www.lemonde.fr/technologies/article/2011/10/04/piratage-nintendo-obtient-…









ouvreboite a écrit :



Pourtant les linkers DS sont interdits.

 

http://www.lemonde.fr/technologies/article/2011/10/04/piratage-nintendo-obtient-…





En même temps c’est loin de faire l’unanimité dans tous les tribunaux :



http://www.01net.com/editorial/542898/nintendo-echoue-a-nouveau-a-interdire-les-…









ouvreboite a écrit :



Pourtant les linkers DS sont interdits.

 

http://www.lemonde.fr/technologies/article/2011/10/04/piratage-nintendo-obtient-…





D’ailleurs ce qui est reproché aux linkers c’est de recopier le soft de Nintendo :



http://www.legalis.net/spip.php?page=jurisprudence-decision&id_article=3238





Hubert Bitan, expert auprès de la cour de cassation, qu’elle a mandaté pour analyser ces dispositifs “linkers”, a décrit le fonctionnement des copieurs, et conclu dans son rapport du 3 décembre 2007, que ces derniers reproduisaient les codes sources du logiciel Nintendo, la marque Nintendo dans sa cartouche