Fixe et mobile : revenus, factures moyennes et consommations, on fait le point

Fixe et mobile : revenus, factures moyennes et consommations, on fait le point

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Sébastien Gavois

Publié dans

Société numérique

03/10/2014 7 minutes
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Fixe et mobile : revenus, factures moyennes et consommations, on fait le point

Comme nous l'indiquions hier, l'ARCEP vient de publier son observatoire fixe et mobile pour le second trimestre de l'année. Nous avons décidé d'analyser plus en profondeur les chiffres annoncés, mais aussi de les comparer avec notre analyse sur 10 ans de recrutement dans le fixe et le mobile. 

Ce trimestre encore, toujours plus d'abonnés dans le fixe et le mobile

Lors du second trimestre de l'année, les recrutements ont continué de grimper, que ce soit dans le fixe ou le mobile, ce qui n'est pas vraiment une surprise. L'ARCEP dénombre désormais 25,4 millions de clients disposant d'un abonnement haut ou très haut débit (xDSL, câble et fibre) au 30 juin 2014, soit 1 million de plus en un an.

 

Du côté du mobile, 78,4 millions de cartes SIM sont en service, soit un taux de pénétration de 119 % (3,6 millions de plus en un an, soit 5 points de croissance). Sur ce nombre, 7,606 millions sont des cartes dites MtoM (Machine to Machine) contre 6,091 un an plus tôt. Pour rappel, il s'agit de SIM pour objets communicants, c'est à dire « utilisées exclusivement pour la communication entre équipements distants et à d'autres fins que pour des communications interpersonnelles ou l'accès à internet » précise l'ARCEP. 

Quid des revenus des opérateurs ? Ils baissent, cette fois encore 

Du côté des revenus des « opérateurs de communications électroniques », le gendarme des télécoms indique qu'il est question d'un total de 8,3 milliards d'euros, en baisse de près de 5 % par rapport à l'année dernière. Le secteur mobile étant le plus touché avec plus de 10 % de moins, tandis que le fixe est relativement stable (-0,3 %).

 

Mais quelle est la tendance sur une plus longue période ? Pour le savoir, nous avons regroupé les données de plusieurs observatoires de l'ARCEP des précédentes années. Nous avons ensuite complété notre tableau en ajoutant certains chiffres glanés lors de notre analyse sur 10 ans de recrutement dans le fixe et le mobile afin de voir quelles parts de marché occupent exactement les quatre gros opérateurs que sont Bouygues Telecom, Free, Orange et SFR.

2009-2014 : évolution des revenus des opérateurs et de la facture moyenne

Nous avons commencé par regarder l'évolution des revenus sur une période de cinq ans. Dans le fixe, la situation est relativement stable, même si les montants sont légèrement en baisse depuis 2012. On passe ainsi de 3 970 millions d'euros HT mi-2009 à 3 699 millions ce trimestre, mais après être montés à plus de 4 000 millions fin 2011.

 

De son côté, la téléphonie mobile a lourdement chuté depuis 2011, ce qui correspond évidemment à l'annonce, puis à l'arrivée de Free Mobile sur le marché en janvier 2012. Ses concurrents ayant anticipé son lancement, ils avaient baissés leur prix en amont, notamment en lançant des sous-marques comme B&You et SoshComme nous avions eu l'occasion de l'évoquer, si les revenus diminuent, le nombre total de clients n'a jamais cessé de grimper, l'arrivée d'un quatrième opérateur n'ayant rien changé sur ce point.

 

Quoi qu'il en soit, depuis 2011, les baisses s'enchainent trimestres après trimestres, passant de près de 5 milliards fin 2010 à 3,4 milliards aujourd'hui, mais la tendance semble se calmer. l'ARCEP note en effet une « quasi stabilité au deuxième trimestre (-0,3%), après une baisse de 1,9% en un an au premier trimestre 2014 ». Les principaux opérateurs proposant à la fois du fixe et du mobile, nous avons également intégré le total des revenus (fixe + mobile) dans le graphique ci-dessous. Là encore, la courbe est largement à la baisse :

 

ARCEP observatoire T2 2014

La facture moyenne des clients suit-elle la même tendance ?

Depuis maintenant deux ans, la facture moyenne dans le fixe reste aux alentours des 33,5 euros HT, malgré une petite pointe à 34,8 euros fin 2012 qui fait office d'exception qui confirme la règle. 2011, mais surtout 2010 et 2009, étaient des années ou le prix moyen était plus élevé : de 35 à 37,9 euros HT par mois, c'est assez logiquement une période où les revenus des opérateurs (sur le fixe uniquement) étaient plus élevés.

 

Du côté de la facture moyenne du mobile, l'ARCEP annonce qu'elle passe à 16 euros HT, contre 18,4 euros HT un an plus tôt. Là encore la baisse est importante, mais elle n'est pas nouvelle, et elle a commencé un an plus tôt que celle des revenus des opérateurs fixes. En effet, le maximum était atteint fin 2009 avec 27,2 euros HT. On remarque par contre que la courbe fléchit doucement désormais, ce qui indique que les baisses sont de moins en moins importantes au fil des trimestres, ce qui est assez logique :

 

ARCEP observatoire T2 2014

60 milliards de minutes, 50 milliards de SMS et 66 Po de data

Du côté du nombre de minutes de communication passées depuis un fixe ou un mobile, la tendance est la même depuis plusieurs mois : les appels via mobile augmentent, tandis que ceux du fixe baissent, mais l'ensemble reste à peu près stable. En effet, on a dépassé la barrière des 60 milliards de minutes fin 2012, sans décoller beaucoup plus depuis, si ce n'est fin 2013 avec 61,6 milliards (effet Noël et Jour de l'an ?). Depuis 2009, la progression est par contre notable puisqu'il n'était alors question « que » de 52,9 milliards.

 

En moyenne, on passe donc actuellement 3 heures et 4 minutes par mois au téléphone depuis sa ligne mobile, contre 3 heures et 33 minutes depuis son fixe. Les deux moyennes ne devraient d'ailleurs pas tarder à se croiser, comme on peut le constater sur ce graphique de l'ARCEP :

 

ARCEP observatoire T2 2014

 

Du côté des SMS, sachez que pas moins de 50 milliards d'entre eux ont été envoyés au cours du deuxième trimestre, ce qui est une augmentation de 3,1 % sur un an. La moyenne est de 246 SMS par mois sur l'ensemble des clients, ce qui n'a pas bougé par rapport à 2013, la hausse du nombre de SMS est donc simplement liée aux clients supplémentaires.

 

Terminons enfin avec la consommation data, qui explose bilan après bilan. Sur le second trimestre de l'année, 66 351 To (soit plus de 66 Po tout de même) de données ont ainsi transité via les réseaux mobiles, ce qui nous donne une augmentation de 88,9 % par rapport à 2013 (35 123 To) et même de 300 % par rapport à 2012 (22 002 To). L'ouverture des fréquences de 700 MHz aura donc un intérêt certain pour les opérateurs qui doivent pouvoir absorber cette quantité des données.

 

Voici pour finir un tableau regroupant l'évolution des appels et de la data sur les dernières années (le volume total des données avant 2011 n'est pas précisé par l'ARCEP) :

 

ARCEP observatoire T2 2014

Bouygues, Free, Orange et SFR sont-ils si imposants que cela ? 

Nous avons enfin profité de la mise en ligne de cet observatoire par l'ARCEP pour croiser les données des dernières années avec celles que nous avions recueillies chez les opérateurs lorsque nous avions fait le point sur 10 ans de recrutements. Nous nous sommes volontairement arrêté à 2009, data à laquelle Bouygues Telecom s'est lancé dans le marché de l'ADSL.

 

Le premier élément intéressant est le résultat lorsque l'on compare le nombre d'abonnements revendiqués par les quatre opérateurs qui disposent de leurs propres réseaux (Bouygues Telecom, Free, Orange et SFR) avec le nombre total de lignes annoncé par l'ARCEP :

 

ARCEP observatoire T2 2014

 

Sur le mobile tout d'abord, les quatre sociétés trustent entre 87 et 93 % des parts de marchés depuis 2009. Comme on peut le voir dans les chiffres du tableau ci-dessous, la tendance est stable depuis début 2011 avec 87/88 % alors qu'elle était à la baisse auparavant. Dans le fixe, c'est le contraire : le quatuor Bouygues, Free, Orange et SFR augmente sa part de marché au fil des trimestres en passant de 88 % (2009) à 92 % (2012). Numericable doit occuper une majeure partie de ce qui reste, et le rachat de SFR devrait faire augmenter ce chiffre l'année prochaine. 

 

Enfin, pour ceux qui préfèrent les données brutes, voici quelques tableaux qui devraient vous intéresser :

 

ARCEP observatoire T2 2014

ARCEP observatoire T2 2014ARCEP observatoire T2 2014

Écrit par Sébastien Gavois

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Ce trimestre encore, toujours plus d'abonnés dans le fixe et le mobile

Quid des revenus des opérateurs ? Ils baissent, cette fois encore 

2009-2014 : évolution des revenus des opérateurs et de la facture moyenne

La facture moyenne des clients suit-elle la même tendance ?

60 milliards de minutes, 50 milliards de SMS et 66 Po de data

Bouygues, Free, Orange et SFR sont-ils si imposants que cela ? 

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Commentaires (15)




Sur le second trimestre de l’année, 66 351 To (soit plus de 66 Po tout de même)



(Mode dredi on)

66Po ? Ah, on va pouvoir payer notre communication data avec nos Po de WoW ?


Beau boulot de synthèse et de data visualisation <img data-src=" />


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Bonjour, serait-il possible de préciser (pour les prochains tableaux) les unités ? j’avoue que j’ai du m’y reprendre à trois fois avant de comprendre quelles colonnes sont en millions et d’autres en % (même si c’est précisé sur une des colonnes).





Sur le mobile tout d’abord, les quatre sociétés trustent entre 87 et 93 % des parts de marchés depuis 2009. Comme on peut le voir dans les chiffres du tableau ci-dessous, la tendance est stable depuis début 2011 avec 8788 % alors qu’elle était à la baisse auparavant. Dans le fixe, c’est le contraire : le quatuor Bouygues, Free, Orange et SFR augmente sa part de marché au fil des trimestres en passant de 88 % (2009) à 92 % (2012). Numericable doit occuper une majeure partie de ce qui reste, et le rachat de SFR devrait faire augmenter ce chiffre l’année prochaine.



Pour le fixe vous expliquez bien où part le million (numéricable) mais pour les dix millions en mobile qui ne sont pas chez les “quatre majeurs”, des entreprises étrangères ? le satellite ? L’armée ou l’administration ?



Merci pour cette synthèse <img data-src=" />


article très intéressant. On n’est pas sorti de l’oligopole.


Excellent article !

Je suis fan des tableaux (mais il manque les unités) <img data-src=" />








BabyAzerty a écrit :



Excellent article !

Je suis fan des tableaux (mais il manque les unités) <img data-src=" />







Le tableau avec les quatre opérateurs et le total des lignes de l’ARCEP c’est tout en millions de clients, sauf pour la dernière partie en % (mais la c’est précisé). Je le reup dès que je suis sur la bonne machine <img data-src=" />



Edit : nouveaux tableaux en place ;)





Edit : nouveaux tableaux en place ;)





<img data-src=" /> merci beaucoup, le coup des milliards de minutes, j’avais pas percuté <img data-src=" />








fred131 a écrit :



<img data-src=" /> merci beaucoup, le coup des milliards de minutes, j’avais pas percuté <img data-src=" />







Pourtant c’était déjà indiqué les milliards de minutes <img data-src=" />





Pourtant c’était déjà indiqué les milliards de minutes





Mea culpa maxima mea culpa <img data-src=" />



Le plus impressionnant reste la data mobile en quatre ans mutiplication par presque 5 ou 6 de la quantité de données. Y a des infrastructures qui ont du bouchonner un poil.




L’ouverture des fréquences de 700 MHz&nbsp;aura donc un intérêt certain pour les opérateurs qui doivent pouvoir absorber cette quantité des données.



J’avais imprimé que les fréquences basses couvraient (en surface) et que les fréquences hautes donnaient le débit.

Donc les fréquences basses, même abondantes seront d’un intérêt limité pour absorber les débits, mais parfaites pour faire afficher une couverture 4G étendue..? (ok, avec la 4G+, mais ça joue plus sur le débit max théoriques que sur la data écoulée, surtout hors free avec des quotas rikikis IMHO)








Zeurf a écrit :



J’avais imprimé que les fréquences basses couvraient (en surface) et que les fréquences hautes donnaient le débit.







Pour le même nombre d’utilisateurs, les fréquences basses et hautes permettent le même débit il me semble, après ce qui compte c’est la taille du bloc (5 Mhz, 10 Mhz ou 20 Mhz par exemple) pour avoir un débit le plus élevé possible.



Fréquences basses : portée plus large, donc potentiellement + d’utilisateurs en même temps, d’où le débit qui peut être un peu plus faible.

Avantage : ça capte de partout, dont dans les bâtiments.



Fréquences hautes : portée bien plus faible, ne traverse pas ou peu les bâtiments, couverture assez mauvaise, mais débit un peu plus élevé car il y a moins d’utilisateurs en même temps sur la même antenne.



En pratique rien n’empêche d’avoir à la fois des fréquences basses et un nombre d’antennes suffisant, et ça apporte une bonne couverture.



Pour moi je trouve qu’il vaut mieux du 700 et 800 Mhz que du 2,6 Ghz.









gathor a écrit :



Le tableau avec les quatre opérateurs et le total des lignes de l’ARCEP c’est tout en millions de clients, sauf pour la dernière partie en % (mais la c’est précisé). Je le reup dès que je suis sur la bonne machine <img data-src=" />



Edit : nouveaux tableaux en place ;)







Les 10 millions de différence en mobile, ce sont les MVNO.





Les 10 millions de différence en mobile, ce sont les MVNO.





Les MVNO utilisent des lignes/réseaux des quatre majeurs, donc logiquement ils devraient être comptabilisés dans les lignes ouvertes par la bande des quatre ?








fred131 a écrit :



Les MVNO utilisent des lignes/réseaux des quatre majeurs, donc logiquement ils devraient être comptabilisés dans les lignes ouvertes par la bande des quatre ?





Non, parce que ces clients ne sont pas liés aux 4 opérateurs de réseau, mais à leur MVNO. En plus, les Full MVNO peuvent avoir des contrats avec plusieurs opérateurs de réseau (Virgin pour le moment ?).