La CNIL n'ira pas à la réunion de Google sur le droit à l'oubli à Paris

La CNIL n’ira pas à la réunion de Google sur le droit à l’oubli à Paris

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Marc Rees

Publié dans

Droit

22/09/2014 5 minutes
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La CNIL n'ira pas à la réunion de Google sur le droit à l'oubli à Paris

Jeudi se tiendra à Paris la réunion publique du Comité consultatif de Google sur le droit à l’oubli. Conviée, la CNIL n’ira pas, préférant continuer à expertiser les lignes directrices permettant d’encadrer ce droit consacré par la Cour européenne de justice.

Le Comité consultatif de Google sur le droit à l’oubli se réunira le 25 septembre à Paris. Ordre du jour ? Des intervenants qui viennent exposer leurs points de vue avec une session de questions-réponses avec le comité. « Cette réunion, l’une d’une série de réunions organisées partout en Europe, sera un élément important du processus d’élaboration des recommandations du Comité » prévient la société américaine sur le site dédié.

Quel juste milieu ?

Ce comité consultatif vise pour Google à « trouver le juste équilibre » entre le droit à l’oubli et la mécanique d’archivage propre aux moteurs. Depuis le 13 mai dernier, en effet, la Cour de justice européenne a considéré que les moteurs étaient responsables du traitement des données personnelles par leur algorithme. Par voie de conséquence, ils devaient effacer les référencements obsolètes, non pertinents ou inappropriés. « Nous voulons trouver le juste milieu, poursuit Google, car cette obligation constitue un nouveau défi de taille, et nous cherchons à définir les principes directifs qui vont nous permettre de nous prononcer sur chaque cas. C'est pourquoi nous convoquons un conseil d'experts. »

 

Dans ce comité, on retrouve Éric Schmidt, David C. Drummond, vice-président senior pour le développement de l'entreprise et le directeur des affaires juridiques, Jimmy Wales, fondateur de la Fondation Wikimédia, Franck La Rue, rapporteur spécial des Nations Unies pour la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies, ou encore Sylvie Kauffmann directrice de la rédaction du journal Le Monde. Ce comité sera au final chargé d’analyser les commentaires glanés au fil de ces réunions. « Nos travaux viennent de commencer, mais nous souhaitons d'ores et déjà recevoir vos commentaires dans le cadre de ce processus : il s'agit en effet de vos droits en ligne, et Internet constitue un excellent forum pour la discussion et le débat. »

Google accusé d'alimenter l'effet négatif du droit à l'oubli

Du côté de la CNIL, cependant, pas question de participer à un tel évènement. La Commission informatique et libertés qui a décliné l’invitation, nous prévient être toujours en phase d’échanges avec le moteur afin d’élaborer des lignes directrices pour la mise en œuvre de ce droit. En substance, son rôle n’est donc pas de participer à ces réunions publiques organisées par et pour Google. Dans une récente dépêche Reuters, Isabelle Falque-Pierrotin, présidente de la CNIL et du G29, enfonçait d’ailleurs un peu plus le clou, accusant le moteur de vouloir « définir les termes du débat ». « Ils veulent être vus comme vertueux et ouverts, mais ils trient sur le volet les membres de leur comité, contrôlent qui est dans le public et ce qui ressort de ces réunions. »

 

Dans une interview au journal La Croix, Isabelle Falque-Pierrotin a également relevé que la CNIL avait reçu « une vingtaine de plaintes qui sont liées au refus de Google de déréférencer », soit bien moins que les 90 plaintes reçues par son homologue anglais ou les 70 émises en Espagne. Un chiffre finalement faible alors que la France est le pays d’où proviennent le plus grand nombre de demandes initiales. Parmi les refus, elle cite le cas d’un article « portant sur la condamnation d’une personne inconnue qui a purgé sa peine depuis longtemps ». Et la présidente de la CNIL de remettre une couche sur la stratégie supposée de Google : « le moteur américain gère avec une certaine malice les aberrations d’une telle exigence, de manière à provoquer un bouche-à-oreille négatif sur le droit à l’oubli. »

Un droit à l'oubli un peu moins silencieux ?

Après la décision de justice et l’arrivée des premières demandes de désindexation, l’entreprise américaine avait d’ailleurs immédiatement choisi d’alerter les sites dont un des articles associés avec le nom d’une personne n’allait plus être référencé. La CNIL, était un temps refroidie face à un tel devoir d’alerte, semble aujourd’hui se raviser. « Je suis par ailleurs favorable à ce que les sites d’information concernés soient mis au courant des désindexations, afin de maintenir leur vigilance face aux abus éventuels » indique Isabelle Falque-Pierrotin, toujours dans La Croix.

 

L’une des mesures envisagées par la CNIL serait aussi d’obtenir un déréférencement mondial. À ce jour, si Google désindexe le nom d’une personne associé à une URL, cette mesure ne vaut qu’en Europe, non par exemple sur le versant .com du moteur. Google s’abrite derrière sa grille de lecture de la décision de la Cour de Luxembourg qui ne peut, selon lui, avoir de portée mondiale. L’effet utile de cette mesure fait partie des pistes évoquées par les CNIL européennes réunies au sein du G29.

Écrit par Marc Rees

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Sommaire de l'article

Introduction

Quel juste milieu ?

Google accusé d'alimenter l'effet négatif du droit à l'oubli

Un droit à l'oubli un peu moins silencieux ?

Commentaires (9)


Les fous, les gens vont réaliser qu’ils ne servent à rien <img data-src=" />




« Ils veulent être vus comme vertueux et ouverts, mais ils trient sur le volet les membres de leur comité, contrôlent qui est dans le public et ce qui ressort de ces réunions. »





« le moteur américain gère avec une certaine malice les aberrations d’une telle exigence, de manière à provoquer un bouche-à-oreille négatif sur le droit à l’oubli. »





Ça étonne quelqu’un?<img data-src=" />


Pas vraiment. Google devient effectivement “evil” …



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au final, qui est réellement coupable ?

google qui indexe le contenu ou celui qui publie le contenu.

etant donner que meme si le lien n’apparait pas directement dans le moteur de recherche, il peut toujours etre trouvé en modifiant les mots clés dans la recherche.



pourquoi ils n’attaquent pas directement celui qui publie l’info ? pas le courage d’attaquer directement les sites d’informations ?



Cahuzac ou Thevenoud doivent ils attaquer google ou les sites de journaux en ligne pour cacher leur passé ?



je ne suis pas du tout pro google, bien au contraire! (ixquick et duck duck go user)








Alex-Fr a écrit :



au final, qui est réellement coupable ?

google qui indexe le contenu ou celui qui publie le contenu.

etant donner que meme si le lien n’apparait pas directement dans le moteur de recherche, il peut toujours etre trouvé en modifiant les mots clés dans la recherche.



pourquoi ils n’attaquent pas directement celui qui publie l’info ? pas le courage d’attaquer directement les sites d’informations ?



Cahuzac ou Thevenoud doivent ils attaquer google ou les sites de journaux en ligne pour cacher leur passé ?



je ne suis pas du tout pro google, bien au contraire! (ixquick et duck duck go user)







Sans doute parce qu’attaquer la liberté de la presse déclenchera toujours des levés de bouclier, là où attaquer l’indexation ne déclenchera que de la sympatrie <img data-src=" />









js2082 a écrit :



Ça étonne quelqu’un?<img data-src=" />







Faut dire qu’on leur a un peu facilité la tache aussi <img data-src=" />



Ne leur donner qu’une contrainte : ne pas indexer sans aucun autre critère (pas comment, ils peuvent faire ce qu’ils veulent dont prevenir le site de sa désindexation) et pouvoir se mettre du coté de la liberté de la presse/liberté d’expression, et se retrouver du coté de :





Jimmy Wales, fondateur de la Fondation Wikimédia, Franck La Rue, rapporteur spécial des Nations Unies pour la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies





Je peux comprendre la Cnill de ne pas être motivé de se retrouver face à eux à essayer de défendre la désindexation si le pannel et le public son “engagés” <img data-src=" />









Alex-Fr a écrit :



au final, qui est réellement coupable ?

google qui indexe le contenu ou celui qui publie le contenu.

etant donner que meme si le lien n’apparait pas directement dans le moteur de recherche, il peut toujours etre trouvé en modifiant les mots clés dans la recherche.



pourquoi ils n’attaquent pas directement celui qui publie l’info ? pas le courage d’attaquer directement les sites d’informations ?



Cahuzac ou Thevenoud doivent ils attaquer google ou les sites de journaux en ligne pour cacher leur passé ?



je ne suis pas du tout pro google, bien au contraire! (ixquick et duck duck go user)







De mon point de vu, collecte mis à part, si l’information en question concerne une personne exerçant ou ayant exercée un mandat publique, il n’y a aucun raison que cette information soit déréférencée. Si il s’agit d’informations privés, il serait de bon usage et plus efficace de sensibiliser le publique à ne pas mettre, en premier lieu, d’informations personnelles en ligne (réseaux sociaux etc…).



Dans les deux cas sur la question du référencement google n’a pas grand chose à se reprocher.

Concernant la collecte et l’usage et la valorisation de ces données, là la CNIL a l’obligation de faire ce pourquoi elle existe (qui a dit pas grand chose dans la salle?!!)









js2082 a écrit :



Ça étonne quelqu’un?<img data-src=" />





ils ont qu’a séléctionner leurs panel contre la liberté de l’information …

“ Alors Mr Xi Jinping expliquez au public comment déréférencer les informations des moteurs de recherche a fait du bien a votre beau pays ”



Attend, les mecs ils s’étonnent que quand ils donnent tout les pouvoirs de censure à une boite américaine, pour des problèmes légaux qui les dépassent, ils fassent des conneries ..



Ils déréférencent quelqu’un, on crie a la censure, ils déréférencent pas on crie au viol de sa vie privé…



En même temps siège et travail a la chenil (CNIL) tous les oubliées du service publique et des hauts fonctionnaires qui coutent cher et ne foutent rien de la journée…<img data-src=" />



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