Netflix trouve un accord avec les sociétés d'auteurs SACD et ADAGP

Netflix trouve un accord avec les sociétés d’auteurs SACD et ADAGP

Mais l'application du décret SMAD fait toujours débat

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Nil Sanyas

Publié dans

Internet

04/09/2014 5 minutes
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Netflix trouve un accord avec les sociétés d'auteurs SACD et ADAGP

Après la SACEM, voici que Netflix vient de trouver un accord avec la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD) et la Société des auteurs dans les arts graphiques et plastiques (l'ADAGP). Cet accord couvre la France, la Belgique et le Luxembourg, pays qui seront bientôt concernés par le service américain. Cela n'empêche néanmoins pas ces sociétés de demander à Netflix l'application du décret SMAD.

« Assurer au bénéfice des auteurs une rémunération effective »  

À quelques jours de l'arrivée de Netflix, les accords se multiplient afin d'éviter tout conflit futur. Fin juillet, la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (SACEM) avait pris les devants. « Cet accord porte sur la rémunération des membres de la Sacem dont le répertoire sera présent dans les œuvres audiovisuelles diffusées par Netflix » expliquait cet été la société des auteurs. Les auteurs de musique, de sketches, de doublage et sous-titrage, les compositeurs, les réalisateurs et les éditeurs représentés par la SACEM seront ainsi couverts « juridiquement avant tout lancement du service en France avec l'assurance d'une rémunération pour l'ensemble des ayants droit concernés » pouvait-on lire.

 

Deux mois plus tard, c'est donc au tour de la SACD et de l'ADAGP d'en faire de même. L'accord précise que Netflix peut utiliser les répertoires des deux sociétés « au titre de la mise à disposition d’œuvres cinématographiques et audiovisuelles dont l’exploitation a été préalablement autorisée par leur producteur ou distributeur ». Comme la SACEM, les deux organisations indiquent que ce nouveau contrat « permettra d’assurer au bénéfice des auteurs une rémunération effective correspondant à l’utilisation de leurs œuvres ». Elles rajoutent que le développement de ce type d'offres permettra de réduire le téléchargement illégal, argument déjà avancé par certaines personnalités politiques, dont Fleur Pellerin récemment.

L'application du décret SMAD toujours en question

Cet accord est-il le signe que la hâche de guerre est enterrée entre Netflix et la SACD ? Pas le moins du monde. Ces derniers mois, Pascal Rogard, le directeur général de la société, n'a cessé de pointer du doigt le service américain, coupable par avance d'affaiblir la concurrence, et en particulier Canal+, grand argentier du cinéma français. Interrogé en ce mois d'avril par Telerama, le directeur critiquait aussi le manque de cohérence fiscale en Europe pour les services numériques.

 

 

Mais ce qui intéresse particulièrement la SACD et la plupart des sociétés équivalentes, c'est bien l'application du décret SMAD. Pascal Rogard l'a encore répété il y a quelques heures à peine sur son compte Twitter. Pour rappel, ce décret n° 2010-1379 (du 12 novembre 2010) implique que les éditeurs de services réservent 60 % de leur catalogue aux œuvres européennes, dont 40 % pour les œuvres d'expression originale française.

 

Qui plus est, tous les services par abonnement doivent reverser une partie de leur chiffre d'affaires annuel pour contribuer au développement de productions d'œuvres cinématographiques et audiovisuelles européennes et françaises, selon les barèmes suivants :

  • 26 % et 22 % (NDLR : pour les œuvres européennes et françaises respectivement) lorsqu'ils proposent annuellement au moins dix œuvres cinématographiques de longue durée dans un délai inférieur à vingt-deux mois après leur sortie en salles en France ;
  • 21 % et 17 % lorsqu'ils proposent annuellement au moins dix œuvres cinématographiques de longue durée dans un délai inférieur à trente-six mois et égal ou supérieur à vingt-deux mois après leur sortie en salles en France ;
  • 15 % et 12 % dans les autres cas.

Dès lors que les services de type Netflix ne peuvent (pour le moment) diffuser de films de moins de 36 mois, ce sont donc ces derniers barèmes qui devront être appliqués. Mais si CanalPlay et Videofutur sont donc concernés, Netflix, lui, n'est pas dans l'obligation de suivre ce décret, sachant qu'il opère depuis le Luxembourg (et bientôt les Pays-Bas). Si la chronologie des médias pourrait finalement être respectée par l'Américain, concernant le décret SMAD, la chanson est différente.

 

Ted Sarandos, qui a pour principale occupation de gérer l’acquisition du contenu chez Netflix, expliquait d'ailleurs il y a trois ans que son service se concentrait « sur les marchés où l’Internet haut débit est avancé et où le contexte économique nous est favorable. En France, pour l’instant, le marché est un peu trop régulé. » Des mots qui sonnent d'autant plus fort aujourd'hui. Cela n'empêche toutefois pas les sociétés de signer des accords avec Netflix, même si leurs conflits ne sont pas encore réglés à l'heure actuelle.

Écrit par Nil Sanyas

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

« Assurer au bénéfice des auteurs une rémunération effective »  

L'application du décret SMAD toujours en question

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Commentaires (17)




« Cet accord porte sur la rémunération des membres de la Sacem dont le répertoire sera présent dans les œuvres audiovisuelles diffusées par Netflix »





Cette phrase me choque toujours. Les droits sonores ne sont pas déjà régler par les auteurs du film?


l’un n’empêche pas l’autre

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Tiens, j’espère que netflix ne respectera pas le “décret” SMAD, faut vraiment arrêter d’engraisser des vautours.








Tatsu-Kan a écrit :



Tiens, j’espère que netflix ne respectera pas le “décret” SMAD, faut vraiment arrêter d’engraisser des vautours.





J’ai exactement la même réaction ! Qu’ils n’appliquent pas, et qu’ils fassent tomber ce système à la con.



J’espère que netlfix ne va pas pourrir son catalogue avec 60% de merdes européennes et 40% de sous-merdes françaises du genre poubelle la vie et weshgrotavu 13 <img data-src=" />








MasterDav a écrit :



J’espère que netlfix ne va pas pourrir son catalogue avec 60% de merdes européennes et 40% de sous-merdes françaises du genre poubelle la vie et weshgrotavu 13 <img data-src=" />







L’avantage avec du à la demande c’est que tu es pas obliger de les supporter.









knos a écrit :



L’avantage avec du à la demande c’est que tu es pas obliger de les supporter.





Comment dire…

S’ils veulent pouvoir mettre 400 produits (un film ou un épisode disons) acceptables à disposition, il leur faudra absolument trouver et payer 600 bouses.

Je sais bien qu’il y a plus d’épisodes de derrick et autres horreurs télévisuelles européennes en tous genre, mais c’est un clair désequilibre.

Surtout qu’au final qui va raquer ? Le client. Pour des films et des séries qui ne seront probablement jamais téléchargées.



Le SMAD est peut-être adapté au format télévisuel national préhistorique, mais clairement pas à une plateforme de téléchargement/streaming internationale, c’est une aberration.









MasterDav a écrit :



J’espère que netlfix ne va pas pourrir son catalogue avec 60% de merdes européennes et 40% de sous-merdes françaises du genre poubelle la vie et weshgrotavu 13 <img data-src=" />





il est tellement vrai que toutes les séries américaines sont des pépites méconnues… <img data-src=" />



Toutes les séries US contemporaines ne sont effectivement pas excellentes, mais par contre toutes les séries FR sont nulles à chier.

De même pour les films.




Dès lors que les services de type Netflix ne peuvent (pour le moment) diffuser de films de moins de 36 mois, ce sont donc ces derniers barèmes qui devront être appliqués. Mais si CanalPlay et Videofutur sont donc concernés, Netflix, lui, n’est pas dans l’obligation de suivre ce décret, sachant qu’il opère depuis le Luxembourg (et bientôt les Pays-Bas).





On emmerde uniquement les entreprises qui s’ installent en France ?

Balle dans le pied tout ça, cela ne parle pas a grand monde à part ces sociétés pré - historique qui en profitent gracement.



Je pensais qu’il y avait obligation et tant mieux pour eux et le consommateur. Il y en a un peu marre de se faire tenir la jambe par ses ayant tous les droits.


Oh bordel, mais y en a combien de sociétés secret qui complote dans le domaine ?<img data-src=" />


Rien que cette limite ridicule des 36mois est probablement une des raisons principale de l’échec de ce genre de service… A part un chef-d’oeuvre ou un film culte, qu’est-ce qu’on regarderait encore 36mois après sa sortie?



De plus, cette obligation de proposer du film européen et français est également un non sens pour un service comme Netflix. Je veux bien qu’on veuille financer l’industrie européenne et française, c’est tout-à-fait louable, mais si j’attends Netflix c’est justement pour avoir un catalogue fourni de série et film ricains et autres (bons ou mauvais). Maintenant admettons qu’ils ont un catalogue contenant 60% de contenu européen, et que les clients consomment 95% du temps des séries/films US, ils doivent quand même reverser 15% des revenus pour contribuer au cinéma européen (12% français)?








knos a écrit :



Cette phrase me choque toujours. Les droits sonores ne sont pas déjà régler par les auteurs du film?







Ya parfois des blagues a l”international, genre BO de film qui change, droits d’exploitations exclusives dans tel pays a différents propriétaires, etc… Vraiment des modèles du siècle dernier pas du tout prévu au réseaux modernes.

Egalement, il se peut que doublages et sous-titres ne sont pas la propriété directe des auteurs du films, vu que c’est sous-traité.



C’est en tout cas vrai dans les vieux jeux vidéo où les sous-titres/doublages sont la propriété d’un éditeur différent. Donc lorsque le jeu ressort sur Steam/GOG, il lui manque la traduction parce que ça appartient a l’éditeur, qu’il a commercialisation exclusive de la VF et donc ne diffuse pas. Ca doit pas être aussi strict dans le cinéma mais doit quand même y avoir ce genre de vannes









Kamalen a écrit :



Ya parfois des blagues a l”international, genre BO de film qui change, droits d’exploitations exclusives dans tel pays a différents propriétaires, etc… Vraiment des modèles du siècle dernier pas du tout prévu au réseaux modernes.

Egalement, il se peut que doublages et sous-titres ne sont pas la propriété directe des auteurs du films, vu que c’est sous-traité.



C’est en tout cas vrai dans les vieux jeux vidéo où les sous-titres/doublages sont la propriété d’un éditeur différent. Donc lorsque le jeu ressort sur Steam/GOG, il lui manque la traduction parce que ça appartient a l’éditeur, qu’il a commercialisation exclusive de la VF et donc ne diffuse pas. Ca doit pas être aussi strict dans le cinéma mais doit quand même y avoir ce genre de vannes







Merci pour ce complément d’information. Comme tu dis modèle du siècle dernier.









knos a écrit :



Merci pour ce complément d’information. Comme tu dis modèle du siècle dernier.







C’est pas tout à fait ça, et en théorie le modèle pourrait encore tenir.



Les sociétés comme la SACEM ou la SACD sont des organismes indépendants censés répartir les droits à tous les auteurs en fonction de l’utilisation de leurs œuvres. Ce ne sont pas les producteurs qui paient en avance, mais ces sociétés qui paient à postériori.



ex bidon : un film est vu 10000 fois sur Netflix. Netflix paie un montant défini par la sacem (disons 100 euros pour faire simple) Ensuite c’est à la sacem de répartir les droits : tant pour le réalisateur, tant pour le scénariste, tant pour le mec qui a écrit le doublage, tant pour celui qui a fait les sous-titres, tant pour l’artiste dont on entend la musique dans la BO etc…



Le problème, c’est qu’ils peuvent signer les accords qu’ils veulent, la sacem est complètement dans les choux au niveau des répartitions, ils arrivent pas à suivre la quantité (nombre de chaines, de radios, de services VOD, Youtube…).



C’est aux artistes de surveiller où et quand sont diffusées leurs œuvres et de le dire à la sacem (dont c’est censé être le boulot à la base) !

Vous imaginez un chanteur qui devrait surveiller combien de fois sa chanson passe à la radio tous les jours ? Alors à l’échelle d’un film, avec tous les intervenants que ça suppose…



Donc je pense que cet accord avec Netflix va dans le bon sens, mais que les sociétés de répartitions et la sacem en particulier ont du ménage à faire chez eux et quelques travaux de rénovation aussi dans leur façon de fonctionner.





indépendants censés répartir les droits à tous les auteurs en fonction de l’utilisation de leurs œuvres



Tu as mis le doigt là où ça fait mal.




  • indépendance

  • répartitions

  • utilisation



    Car le montant (taxe) payé doit être en fonction (+/- selon forfait, prix de gros, etc.) de l’utilisation/consommation par le péquin basique.

    Donc s’il ont 20 épisodes de GoT et 2000 épisodes de derrick mais que personnes ne les regardent, les zayandroi du tout mou ne devraient rien toucher et la société de gestion encore moins. <img data-src=" />



    Et quand au ménage de rénovation dans le mode de fonctionnement, j’avais cru comprendre que les frais de fonctionnement interne dépassaient les 40% <img data-src=" /> en raison du sandwich de sous-sociétés paravent qui traitent le bazar.








MasterDav a écrit :



Toutes les séries US contemporaines ne sont effectivement pas excellentes, mais par contre toutes les séries FR sont nulles à chier.

De même pour les films.





Canal fait pas des séries ? Genre Braquo etc. ? (Je regarde pas parce que ca m’interesse pas, mais du peu vu, c’était quand même plus proche des series US sur la qualité que d’un RIS ou PBLV)