Contrairement à l’idée reçue, logiciel libre n’est pas forcément synonyme de gratuité. Le ministère de l’Agriculture a par exemple dépensé 687 000 euros l’année dernière pour des programmes non privateurs. Pour autant, il a davantage ouvert son portefeuille pour des solutions propriétaires. Explications.
Après avoir lancé l’année dernière une première salve en direction de tous les membres du gouvernement Ayrault, la députée Isabelle Attard a renouvelé son opération en juin dernier. L’objectif ? Connaître le montant dépensé annuellement par chaque ministère pour des logiciels (Microsoft Office, Windows, VLC...), qu’ils soient libres ou propriétaires. Et la première réponse à tomber provient du ministère de l’Agriculture, qui indique cette semaine avoir déboursé 2,129 millions d’euros au cours de l’année 2013. Ce montant est sensiblement identique à l’année précédente, puisque 2,088 millions d’euros avaient alors été versés pour des logiciels.
Dans le détail, la majorité de cette somme a été allouée à des logiciels propriétaires : 106 000 euros pour des logiciels de bureautique, plus 1,336 million d’euros pour des logiciels d’infrastructures - de type serveur DNS ou messagerie IMAP. Cela nous donne donc 1,442 million d’euro pour du propriétaire contre 687 000 euros pour du logiciel libre. Néanmoins, ce montant accordé au libre est le plus important de toute la période détaillée, qui remonte jusqu’à 2008, comme l’avait demandé Isabelle Attard.
Du libre pour la messagerie, la bureautique (LibreOffice), la navigation Web, etc.
Même si le ministère de l’Agriculture ne précise pas quels logiciels propriétaires ont été achetés par ses services (Windows ? Office ?), il rappelle son engagement en faveur du logiciel libre et donne quelques exemples. On apprend en ce sens que la Rue de Varenne « utilise des logiciels libres notamment :
- Au niveau du poste de travail : s'agissant de la suite bureautique, le ministère a opté pour la suite OpenOffice.org (désormais remplacée par LibreOffice) dès 2008 et généralisé l'usage du format pivot OpenDocument. Il en est de même pour l'ensemble des logiciels courants client de messagerie, navigation Internet, lecture multimédia...
- Au niveau des composants logiciels cœur d'infrastructure : système d'exploitation des serveurs du centre de production, composants applicatifs, logiciels de supervision, gestionnaire de base de données (progressivement depuis 2012), briques logicielles du système d'information décisionnel (sur certains cas d'usage),
- Au niveau de certains progiciels, notamment dans le domaine collaboratif : messagerie, agenda, annuaire d'entreprise, forums, gestion électronique de documents, sites Internet et intranet... »
Reprenant quasiment au mot près les éléments de langage distillés lors de la réponse à la précédente question d’Isabelle Attard, Stéphane Le Foll assure à nouveau à la députée que son ministère « met en œuvre depuis de nombreuses années une stratégie technique faisant un large usage de composants libres ». Il explique à cet égard que « le recours à ce type de logiciels est systématiquement étudié tant sur les plans techniques qu'économiques (en coûts complets) », et que ce n’est qu’au terme de ces études qu’il est décidé de recourir à un logiciel libre ou propriétaire.
Le ministère de l'Agriculture, un nain au regard des géants de Bercy ou de la Défense
En attendant que les autres ministères dévoilent eux aussi leurs chiffres, rappelons que d’après les chiffres obtenus l’année dernière, le ministère de l’Agriculture faisait plutôt partie des « petits » acquéreurs de logiciels, loin derrière les géants de Bercy (près de 100 millions d’euros annuels), de l’Intérieur et de la Défense, qui affichaient tous deux plus 70 millions d’euros de dépenses pour 2011.
Voici d’ailleurs notre synthèse des informations récupérées l’année dernière :
Commentaires (61)
#1
Connaître le montant dépensé annuellement par chaque ministère pour des logiciels (Microsoft Office, Windows, VLC…)
VLC ???? Le media player ?
Ou s’agit-il plutôt de VNC peut-être ?
Cordialement,
Monsieur le chipoteur
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OK, comme on parlait d’infra plus loin, et que pour moi VLC doit pas coûter grand chose, je me demandais s’il y avait une coquille…
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Le cône de chantier vaincra dans les villes comme dans les campagnes ! " />
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Dis plutôt ce qu’il n’y a pas dans VLC ça ira plus vite.
un IPhone.
Ce qui en soit est une bonne nouvelle.
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Je ne comprends pas. À partir d’un moment où le code source est libre, pourquoi faut-il payer? Ou alors il y a une licence qui te permet de modifier à ta guise une fois que tu as payé, et qui t’interdit de distribuer?
Merci
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En 2012, l’éducation nationale a dépensé 220 00 € en logiciels libres. Il manque un 0 ou pas ?
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Je serais curieux de savoir s’il font des dons aux projet libre qu’ils utilisent " />
Le libre c’est bien, mais le soutenir (financièrement ou en participant) c’est encore mieux. Combien de boite se disent libre-friendly alors qu’ils ne font qu’augmenter leur marge en ne payant rien pour les softs qu’ils utilisent :rage:
C’est comme utiliser la voiture du copain/voisin/communauté il faut penser à le/la remercier après
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Ce serait bien d’avoir le détail des dépenses comme le coût d’achat des licences, le coût d’installation, de formation, de maintenance, ….
Ces chiffres sont ils disponibles ?
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Le logiciel libre est une bonne idée… si on l’utilise comme tel
Après il est clair que les développements spécifiques ultérieurs peuvent finir par coûter plus cher que des licences de logiciels propriétaires déjà pourvus de ces développements spécifiques…
Un certains nombre de sociétés ont été surprises par les logiciels libres, pensant à une bonne affaire, en voyant les couts s’allonger par la suite.
On ne voit souvent que le côté émergé de l’iceberg avec le cout du seul logiciel…
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J’ai l’impression que beaucoup d’entre vous ne comprennent pas le côté payant du libre. Ce n’est pas une histoire d’équipe de maintenance interne, ou de développeur à payer pour participer a tel ou tel projet.
C’est surtout une histoire de support exterieur, comme pour RHEL chez RedHat qui est payant au support.
Enormement de produit libre sont traité et dév de la sorte dans le milieu pro.
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Le ministère de l’Agriculture a par exemple dépensé 687 000 euros l’année dernière pour des programmes non privateurs.
sérieusement, vous adoptez la rhétorique de stallman ? …
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C’est toujours ça de moins pour MS." />
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Quand on sait que l’administration anglaise a définitivement opté pour les formats de LibreOffice/OpenOffice, on se demande si nos gestionnaires savent encore compter… Et si une ville seule comme Munich réalise des millions d’économies, je vous laisse imaginer le gain par an en France avec un passage au libre, une fois pour toute !
Pendant ce temps, nos chers gouvernants continuent de monter leurs usines à ponctionner - alors que le début de solution est évident.
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Moi ce que je vois c’est que :
Donc le libre coûte plus chère que le proprio au final.
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N’oublions pas de préciser que payer pour du proprio c’est souvent filer de la thune à des entreprises américaines et payer pour du libre c’est souvent filer de la thune à une entreprise Française qui va payer des impôts à plusieurs niveaux (IS, employés, employés qui dépensent l’argent gagné en France, etc).
Du coup, pour l’état, payer pour du libre c’est réduire le chômage et donc faire des économies.
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Ils ont pris alfresco quoi… " />
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Pour la messagerie du Ministère de L’Agriculture, c’est un version modifier de OBM de l’entreprise Linagora (AGRICOLL V2 , la V3 est en cour de Dev).
C’est une solution libre oui mais avec les modification qu’il faut y faire pour la rendre opérationnel pour un service public, cela a un coût .
Le libre n’est pas forcement gratuit.
Pour le reste des logiciel libre utilisés, la liste est très longue.
Je donne un exemple concret, il y a une refonte du système de base de données qui est en cour, a l’heure actuelle il existe plusieurs BDD ( + de 50) se qui fous la merde car pour croiser les donné a chaque fois il faut crée une base temporaire faire des export et tout et tout. A l’avenir il n’y aura que une a deux base regroupant l’ensemble des informations, cela sera des logiciel libre de préférence pour les moteurs de ses BDD mais pour les serveurs cela seras un impératif.
il y a de nombreux exemple autre.
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