Cibles stratégiques de la NSA : tous les moyens sont bons

Cibles stratégiques de la NSA : tous les moyens sont bons

Promis, juré, craché.

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Vincent Hermann

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01/07/2014 6 minutes
25

Cibles stratégiques de la NSA : tous les moyens sont bons

De nouveaux documents dévoilés par le Washington Post permettent de mieux comprendre comment la NSA opère sa surveillance sur des cibles étrangères. Les protections et les alliances en place ne sont pas toujours prises en compte : quand une cible intéresse l’agence de sécurité, tous les moyens sont bons.

nsa surveillance
Crédits : nolifebeforecoffee (licence: CC by SA 2.0)

Même la Section 702 de la loi FISA n'est plus une base solide 

Depuis que les révélations d’Edward Snowden ont explosé il y a plus d’un an maintenant, l’un des points centraux concernant la collecte des informations est la Section 702 de la loi FISA (Foreign Intelligence Surveillance Act), dans sa version amendée en 2008. Elle autorise explicitement les agences de sécurité à collecter les données des étrangers si elles se trouvent sur des serveurs situés physiquement sur le sol des États-Unis, et que les internautes soient dans d’autres pays.

 

Mais selon un article publié hier dans le Washington Post, la situation est bien loin d’être aussi simple. Des documents datant de 2010 montrent en effet que la NSA en particulier dispose de pouvoirs à géométrie variable, lui permettant de s’adapter et de faire face à de nombreuses situations, notamment via le contournement des règles. Par exemple, les lois américaines sont très claires en ce qui concerne les citoyens américains : ils ne peuvent faire l’objet d’une collecte automatique et toute aspiration de données doit faire l’objet d’un mandat. Dans la pratique, la situation est bien plus floue.

Cibles stratégiques : tous les moyens sont bons 

Le Washington Post indique en effet que la NSA dispose d’une certification spéciale lui permettant d’établir une liste de cibles ainsi que les moyens pour parvenir à récupérer des informations les concernant. Des dizaines de pays sont concernés, ainsi que des organisations importantes telles que la Banque mondiale, le FMI ou encore l’Union européenne. Mais ce sont les moyens d’accès aux informations qui sont les plus marquants.

 

L’exemple donné par le journal est particulièrement représentatif. Considérons que la NSA s’intéresse de près à l’Allemagne, à cause d’une importante négociation sur un traité commercial international (l’exemple n’est certainement pas dû au hasard). La certification de la NSA lui permettrait de prélever des renseignements chez un professeur suisse en possession d’informations sur ce sujet. Si un professeur américain communique avec son collègue suisse, il se retrouve alors lui aussi pris dans la boucle.

Ni les citoyens américains, ni les Five Eyes ne sont à l'abris 

Or, ceux qui ont suivi l’actualité entourant la NSA savent que normalement, l’agence ne procède pas à la collecte d’un citoyen américain, à moins qu’il ne soit lui-même au centre d’une enquête. Quand des données sont récupérées de manière automatique, elles doivent être exfiltrées aussi rapidement que possibles par les analystes. Les données agrégées, quand elles doivent être fournies à d’autres agences nationales, dans le cadre d’accords d’échanges, doivent ainsi ne plus contenir ce type d’informations, ou les masquer. On connait cependant au moins un exemple prouvant le contraire : l’accord entre les États-Unis et Israël

 

Mais les documents du Washington Post sont importants pour deux raisons très distinctes. Premièrement, ils montrent que les citoyens américains peuvent tout à fait faire l’objet d’une collecte automatisée s’ils sont en contact avec des « cibles d’intérêt ». Deuxièmement, la certification de la NSA est une fêlure dans l’accord de non-surveillance des Five Eyes, comprenant les quatre alliés des États-Unis dans ce domaine : le Canada, le Royaume-Uni, la Nouvelle-Zélande et l’Australie. Car même des citoyens de ces pays peuvent se retrouver pris dans la nasse.

Une immense toile d'araignée numérique 

Face à la situation, la NSA s’est montrée relativement évasive. La porte-parole Vanee Vines a ainsi indiqué que l’agence ne pouvait cibler que des étrangers dont elle pense « raisonnablement » qu’ils sont situés hors des frontières américaines. Mais le message est faussé dans la mesure où Vines n’aborde que les personnes ciblées. Or, la problématique touche ici les personnes étant en contact plus ou moins lointain avec les cibles proprement dites.

 

En fait, la situation rappelle directement les niveaux de profondeur des requêtes appliquées sur les bases de données par les analystes de la NSA. Cette immense toile permet de faire vibrer de nombreux fils dès lors qu’une cible y « remue ». Le niveau N représente ainsi cette dernière, tandis que le niveau N+1 concerne toutes les personnes ayant été directement en contact avec la cible. L’exemple fourni par le Washington Post est un cas de niveau N+2 : la cible, ses contacts directs, ainsi que les contacts de ces derniers sont tous pris dans les filets. Chaque fois que le niveau augmente, le nombre potentiel de personnes concernées grimpe de manière exponentielle.

 

Les sujets de polémiques ouverts par ces documents sont en conséquence nombreux. D’une part, une remise en cause du pouvoir de la FISC (Foreign Intelligence Surveillance Court), le tribunal secret validant certains pouvoirs de la NSA. D’anciens responsables de la surveillance ont en effet indiqué au Washington Post qu’elle était étroitement surveillée par l’exécutif américain et que sa marge de manœuvre était très mince. D’autre part, et encore une fois, la vie privée des étrangers n’est clairement pas au centre des préoccupations de l’agence. Enfin, celle des citoyens américains, ce qui risque de provoquer de plus amples réactions outre-Atlantique.

 

On rappellera également qu’Eric Holder, ministre américain de la Justice, a récemment déclaré que les citoyens de l’Union européenne bénéficieraient des mêmes protections de la vie privée que les Américains. À la lumière de ces informations, cependant, une telle barrière serait inefficace pour les personnes en contact, de près comme de loin, avec une cible jugée d’intérêt par la NSA. Une liste de cibles validée par la FISC, et donc plus ou moins directement par l’exécutif américain. Un point souligné d’ailleurs par Jameel Jaffer, responsable juridique de l’ACLU (American Civil Liberties Union) : « Ces documents montrent à la fois la portée des activités de surveillance du gouvernement et le rôle extrêmement modeste que le tribunal joue dans leur supervision ».

Écrit par Vincent Hermann

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Même la Section 702 de la loi FISA n'est plus une base solide 

Cibles stratégiques : tous les moyens sont bons 

Ni les citoyens américains, ni les Five Eyes ne sont à l'abris 

Une immense toile d'araignée numérique 

Le brief de ce matin n'est pas encore là

Partez acheter vos croissants
Et faites chauffer votre bouilloire,
Le brief arrive dans un instant,
Tout frais du matin, gardez espoir.

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Commentaires (25)


Ca parait logique <img data-src=" /> Ce qui me “choque” le plus, c’est plus le motif d’espionnage industriel <img data-src=" />


Franchement, je sais que vous (pci) devez rester politiquement correct mais je crois que tlm à compris que la NSA n’en absolument rien à carré, quelque soit la loi ou le pays.








SuperMot a écrit :



Franchement, je sais que vous (pci) devez rester politiquement correct mais je crois que tlm à compris que la NSA n’en absolument rien à carré, quelque soit la loi ou le pays.







On peut appeler ça le politiquement correct. D’un autre côté, j’ai du mal à comprendre en quoi utiliser des mots d’argo, voire vulgaires, aideraient à mieux faire passer les idées.





Des dizaines de pays sont concernés, ainsi que des organisations importantes telles que la Banque mondiale, le FMI ou encore l’Union européenne. Mais ce sont les moyens d’accès aux informations qui sont les plus marquants.





Ils avaient nié je crois. Au final, l’espionnage du FMI, ça a été confirmé d’une manière ou d’une autre, ou pas du tout ?









Vincent_H a écrit :



On peut appeler ça le politiquement correct. D’un autre côté, j’ai du mal à comprendre en quoi utiliser des mots d’argo, voire vulgaires, aideraient à mieux faire passer les idées.







Ah si si hein ! Un petit rappel du “FUCK THE EU” montre très clairement la mentalité américaine…



ce que je trouve excellent c’est la diffusion d’infos au goutte à goutte qui permet d’éviter le phénomène de “grosse révélation, scandale et tout est oublié en une semaine” <img data-src=" />








Vincent_H a écrit :



On peut appeler ça le politiquement correct. D’un autre côté, j’ai du mal à comprendre en quoi utiliser des mots d’argo, voire vulgaires, aideraient à mieux faire passer les idées.







Effectivement, c’est juste que la situation m’énerve un peu, je préférait qu’ils arrêtent leur hypocrisie et qu’ils expliquent clairement que quoi qu’il arrive ils feront ce qu’ils veulent, ou alors qu’ils se fassent purement et simplement démanteler.



Mais je sais que l’un ou l’autre n’arrivera jamais, Snowden a juste mis le doigt sur quelque chose qui ne changera jamais <img data-src=" />



Le mécanisme est intéressant à étudier :



La NSA (mais on pourrait imaginer n’importe quelle agence de renseignement de n’importe quel pays), dispose des moyens de contourner n’importe quelle loi ou réglementation dans son pays ou un autre : On va dire qu’elle n’est plus soumise à la loi, aussi longtemps qu’elle travaille “dans l’intérêt du pays” ; ce qui n’est surveillé et évalué que par quelques instances gouvernementales.



Donc, les lois ne s’appliquent plus qu’aux citoyens et aux personnes morales (sociétés), celles qui ne sont pas au service du gouvernement.



Concrètement, il suffit à un ou plusieurs groupes de pression (lobbys) de prendre le contrôle partiel ou total des représentants élus soit-disant “démocratiquement” du pays pour diriger tout un Etat sans avoir de compte à rendre à personne, sauf à l’occasion des élections, alors qu’ils sont les seuls à en fournir les candidats…



On est où là ? Par rapport à ce qui se passait en URSS, ou se passe encore en Chine ou en Corée du nord ? Seule la forme change. Le fond reste le même.

CQFD.








-zardoz- a écrit :



Le mécanisme est intéressant à étudier :



La NSA (mais on pourrait imaginer n’importe quelle agence de renseignement de n’importe quel pays), dispose des moyens de contourner n’importe quelle loi ou réglementation dans son pays ou un autre : On va dire qu’elle n’est plus soumise à la loi, aussi longtemps qu’elle travaille “dans l’intérêt du pays” ; ce qui n’est surveillé et évalué que par quelques instances gouvernementales.



Donc, les lois ne s’appliquent plus qu’aux citoyens et aux personnes morales (sociétés), celles qui ne sont pas au service du gouvernement.



Concrètement, il suffit à un ou plusieurs groupes de pression (lobbys) de prendre le contrôle partiel ou total des représentants élus soit-disant “démocratiquement” du pays pour diriger tout un Etat sans avoir de compte à rendre à personne, sauf à l’occasion des élections, alors qu’ils sont les seuls à en fournir les candidats…



On est où là ? Par rapport à ce qui se passait en URSS, ou se passe encore en Chine ou en Corée du nord ? Seule la forme change. Le fond reste le même.

CQFD.







Présenté comme ça, ça me fait penser à MGS avec les Patriots ^^









blackdream a écrit :



Un petit rappel du “FUCK THE EU” montre très clairement la mentalité américaine…





Imprécis.

Ça serait plutôt : “Fuck everyone that isn’t us, and even then we aren’t so sure”.



Et pour résumer la position de la NSA : “nous n’espionnons personne sauf si on le fait”. Ou bien, comme dirait un certain barbare : “y’a des jours ou on espionne tout le monde. Et y’a des jours tous les jours.” <img data-src=" />









-zardoz- a écrit :



Concrètement, il suffisait à un ou plusieurs groupes de pression (lobbys) de prendre le contrôle partiel ou total des représentants élus soit-disant “démocratiquement” du pays pour diriger tout un Etat sans avoir de compte à rendre à personne, sauf à l’occasion des élections, alors qu’ils sont les seuls à en fournir les candidats…





Fixed.









Vincent_H a écrit :



On peut appeler ça le politiquement correct. D’un autre côté, j’ai du mal à comprendre en quoi utiliser des mots d’argo, voire vulgaires, aideraient à mieux faire passer les idées.







la familiarité, l’argot ou les termes fleuris ne véhiculent pas les idées, mais généralement les émotions.



Ca véhicule aussi une certaine “authenticité” à l’opposé du politiquement correct, des euphémismes polis et de la langue de bois … après on peut en abuser et faire son Mélenchon en s’énervant contre tout et n’importe quoi, mais personnellement j’ai a priori plus confiance dans quelqu’un qui parle ou écrit de façon fleuri.



Bref, personnellement ça ne me choque pas que quelqu’un qui veut montrer son indignation affirme que “ la NSA n’en a rien à carrer …”



L’excès en tout est condamnable, y compris dans la modération.









baldodo a écrit :



la familiarité, l’argot ou les termes fleuris ne véhiculent pas les idées, mais généralement les émotions.



Ca véhicule aussi une certaine “authenticité” à l’opposé du politiquement correct, des euphémismes polis et de la langue de bois … après on peut en abuser et faire son Mélenchon en s’énervant contre tout et n’importe quoi, mais personnellement j’ai a priori plus confiance dans quelqu’un qui parle ou écrit de façon fleuri.



Bref, personnellement ça ne me choque pas que quelqu’un qui veut montrer son indignation affirme que “ la NSA n’en a rien à carrer …”



L’excès en tout est condamnable, y compris dans la modération.





oh ça m’vénère oui ça m’vénèèèèèèère <img data-src=" />









baldodo a écrit :



la familiarité, l’argot ou les termes fleuris ne véhiculent pas les idées, mais généralement les émotions.



Ca véhicule aussi une certaine “authenticité” à l’opposé du politiquement correct, des euphémismes polis et de la langue de bois … après on peut en abuser et faire son Mélenchon en s’énervant contre tout et n’importe quoi, mais personnellement j’ai a priori plus confiance dans quelqu’un qui parle ou écrit de façon fleuri.



Bref, personnellement ça ne me choque pas que quelqu’un qui veut montrer son indignation affirme que “ la NSA n’en a rien à carrer …”



L’excès en tout est condamnable, y compris dans la modération.







Oui, mais nous n’avons pas l’impression de nous refréner plus que ça. Notre métier, c’est de véhiculer des informations et des faits, pas des émotions.



@A33 :

Merci de bien vouloir jouer les Grevisse et prendre le soin de rectifier ma pensée à défaut de ma syntaxe, mais la situation que j’ai décrite n’appartient pas au passé et surtout ne me semble pas terminée, loin de là, donc la conjugaison à l’imparfait me paraît exagérément optimiste !



Au risque de faire grincer certaines dents, je maintiens donc l’emploi du présent de l’indicatif ! Oui, actuellement, il suffit à un petit groupe de personnes organisées en vue de la conquête du pouvoir, de manipuler les institutions politiques - démocratiques dans l’esprit mais éminemment vulnérables - pour accaparer et conserver le pouvoir envers et contre la volonté de l’immense majorité de la société…



Je ne veux même pas faire référence à une situation économique qui nous est infiniment plus proche que l’indiscrétion maladive de la NSA !








A33 a écrit :



Fixed.





tu penses que ce n’est plus le cas?









-zardoz- a écrit :



Oui, actuellement, il suffit à un petit groupe de personnes organisées en vue de la conquête du pouvoir, de manipuler les institutions politiques - démocratiques dans l’esprit mais éminemment vulnérables - pour accaparer et conserver le pouvoir envers et contre la volonté de l’immense majorité de la société…





Mon message était avant tout de l’humour. Mauvais sûrement, mais je n’en ai pas d’autre sous la main. <img data-src=" />

Ceci dit, c’était aussi une manière de dire que le système auto-reproduisant déjà les élites étant déjà fonctionnel, on pouvait aussi considérer que c’était déjà fait. La politique étant de plus en plus transnationale, hors de portée des peuples, il ne reste plus qu’à faire avancer le système de plus en plus loin, à coups de traités transnationaux qui décident de choses qu’il ne sera probablement plus possible de modifier sans violence.

Le pouvoir, ils sont déjà en train de le prendre, et ça na va pas s’arrêter. Le basculement est en cours, on a déjà aujourd’hui ce qu’on aura demain, en pire. Toutes les prises de pouvoir ne se font pas nécessairement par coup d’État. Ça peut aussi avancer pas à pas, jusqu’à ce qu’on se rende compte que c’est trop tard, et c’est peut-être déjà trop tard.



Délire de paranoïaque, sans doute…









psikobare a écrit :



tu penses que ce n’est plus le cas?





Je sous-entendais que c’était déjà accompli.









-zardoz- a écrit :



Le mécanisme est intéressant à étudier :



La NSA (mais on pourrait imaginer n’importe quelle agence de renseignement de n’importe quel pays), dispose des moyens de contourner n’importe quelle loi ou réglementation dans son pays ou un autre : On va dire qu’elle n’est plus soumise à la loi, aussi longtemps qu’elle travaille “dans l’intérêt du pays” ; ce qui n’est surveillé et évalué que par quelques instances gouvernementales.



Donc, les lois ne s’appliquent plus qu’aux citoyens et aux personnes morales (sociétés), celles qui ne sont pas au service du gouvernement.



Concrètement, il suffit à un ou plusieurs groupes de pression (lobbys) de prendre le contrôle partiel ou total des représentants élus soit-disant “démocratiquement” du pays pour diriger tout un Etat sans avoir de compte à rendre à personne, sauf à l’occasion des élections, alors qu’ils sont les seuls à en fournir les candidats…



On est où là ? Par rapport à ce qui se passait en URSS, ou se passe encore en Chine ou en Corée du nord ? Seule la forme change. Le fond reste le même.

CQFD.





Et oui, la démocratie n’en a plus que le nom…

Entre les pertes de souveraineté populaire dues à l’europe, au marché financiers, aux médias qui enfument (et là on peut accuser tout un chacun de se laisser enfumer), aux corruptions et conflits d’intérêts divers et variés….



Le plus fou, c’est qu’il y en a encore à se demander pourquoi plus personne ne vote









Vincent_H a écrit :



On peut appeler ça le politiquement correct. D’un autre côté, j’ai du mal à comprendre en quoi utiliser des mots d’argo, voire vulgaires, aideraient à mieux faire passer les idées.





Le poids des mots, le choc des photos.<img data-src=" />









Apone a écrit :



ce que je trouve excellent c’est la diffusion d’infos au goutte à goutte qui permet d’éviter le phénomène de “grosse révélation, scandale et tout est oublié en une semaine” <img data-src=" />





+1, c’est génial car les administrations nient tout en bloc, puis sortent les docs, et font pénitence.



Distiller les infos comme ça est la meilleure des façon faire pour voir la NSA se ridiculiser. Après est-ce que cela changera grand chose?



Le truc amusant c’est que l’on parle beaucoup de la NSA en ce moment qui sert de bouc émissaire, mais on ne parle pas énormément des autres agences de renseignement qui elles doivent bien se frotter les mains ^^








A33 a écrit :





Le pouvoir, ils sont déjà en train de le prendre, et ça na va pas s’arrêter. Le basculement est en cours, on a déjà aujourd’hui ce qu’on aura demain, en pire. Toutes les prises de pouvoir ne se font pas nécessairement par coup d’État. Ça peut aussi avancer pas à pas, jusqu’à ce qu’on se rende compte que c’est trop tard, et c’est peut-être déjà trop tard.



Je sous-entendais que c’était déjà accompli.







On peut quand même finir sur une note moins pessimiste :



Tous les systèmes qui confisquent le pouvoir, au seul profit d’une petite minorité, sont amenés - dans leur propre logique - à réduire de plus en plus la taille de cette minorité de privilégiés.

Dans le même temps, ils ne peuvent empêcher une chute brutale des facteurs économiques essentiels : Dit simplement, les gens qui n’ont plus rien à espérer du système finissent par se croiser les bras eux aussi ! Et pour une explication plus formelle, il y a Marx qui avait très bien analysé cette phase de décadence. Dommage (?) que sa solution ne soit applicable qu’aux anges et pas aux humains…

Donc - si je ne me trompe pas - on finira par aboutir à un effondrement économique global, et après une plus ou moins longue période de chaos, un nouveau système finira par se mettre en place, qui lui aussi durera …un certain temps, jusqu’à ce que ses propres contradictions le détruisent ?

(C’était ma phase marxiste… mais je la soigne ! :-) )









-zardoz- a écrit :



On est où là ? Par rapport à ce qui se passait en URSS, ou se passe encore en Chine ou en Corée du nord ? Seule la forme change. Le fond reste le même.

CQFD.





On est dans une ploutocratie/oligarchie mafieuse là où les pays du bloc de l’est étaient des dictatures totalitaires.

Le fond n’est pas du tout le même ni la forme.



Ca n’en fait pas un régime moral ou satisfaisant mais il ne faut pas tout mélanger, mieux vaut vivre dans un système oligarchique que dans un système fasciste ou marxiste.









A33 a écrit :



La décision politique étant de plus en plus transnationale, hors de portée des peuples,





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Sinon la politique étant la gestion de la cité elle se fait toujours au même échelon.

Suffirait que les gens n’obéissent pas.

Quand tout était à l’échelon national ce n’était pas plus juste ou démocratique pour autant.

La boétie reste tellement d’actualité





uzak a écrit :



Et oui, la démocratie n’en a plus que le nom…





La démocratique n’a jamais existé à l’échelle des états nations, elle n’était d’ailleurs pas l’objectif des fondateurs de l’état Français, tout l’inverse même.









uzak a écrit :





Je peux plus ajouter cette source que j’ai eu du mal à retrouver :

http://youtu.be/KVW5ogGDlts









yvan a écrit :



La boétie reste tellement d’actualité





La Boétie, ce n’est pas très connu malheureusement… bien que ça se résume rapidement.

Faut dire que pour un livre de 50 pages, c’était (c’est encore?) dur de trouver une édition sans 150 pages de préface, 150 de postface et 150 de notes. Difficile de rendre un livre plus indigeste à cause du traitement des éditeurs.

Mais ça se trouvait aussi aux Éditions Mille et une nuits pour 2 euros dans un format lisible. <img data-src=" />