Contre les VTC, vers un open data non contraignant pour les taxis

Contre les VTC, vers un open data non contraignant pour les taxis

Uber rêve

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Marc Rees

Publié dans

Droit

09/06/2014 4 minutes
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Contre les VTC, vers un open data non contraignant pour les taxis

Dans la guerre entre les taxis et les véhicules de transport avec chauffeur (VTC), une proposition de loi socialiste sera présentée à la majorité cette semaine. La procédure législative s’en suivra dès juillet. Le groupe G7 qui concentre 11 000 des 17 000 taxis parisiens est pour l'instant soulagé : l’open data ne sera pas contraignant.

Assemblée nationale

 

La proposition de loi du député Thomas Thévenoud tente une nouvelle fois de ménager les susceptibilités sur les routes. Le Monde révèle les grandes lignes de ce texte. Son auteur avait déjà arboré la casquette de médiateur. Il reprend donc plusieurs points puisés dans son récent rapport.

 

L’une des principales mesures est inscrite au symbolique article 1er qui veut inciter le monde des taxis à ouvrir leurs données. L’enjeu serait de moderniser le secteur.

 

Dans son rapport, Thévenoud entendait apporter de l’air frais dans les taxis par le biais de l’open data. L’enjeu serait que les taxis puissent être géolocalisés par l’ouverture de trois jeux de donnés (localisation, disponibilité et tarifs). « Le consommateur aurait alors sur les applications smartphones les mêmes informations que celles dont il dispose dans la rue. Il étendrait virtuellement son champ de vision, ce qui permettrait une meilleure adéquation entre l’offre et la demande ».

 

Dans le monde des taxis, l’idée divise. L’Intersyndicale nationale des chauffeurs de taxis (CFDT, CGT, CST,FO,SDCTP et STM) y est par exemple favorable : « malgré la désinformation  de certains centraux radios, et si elle est exploitée correctement, les usagers et les chauffeurs en seront les premiers bénéficiaires ». Ces organisations souhaitent simplement que la mesure soit étendue aux VTC notamment aux fins de contrôle.

Une ouverture non contraignante

De son côté, la Fédération Nationale du Taxi considère que cette mesure n’est « ni nécessaire ni même souhaitable dans le contexte actuel, qui de surcroît serait une atteinte grave à la vie privée de nos clients » assure-t-elle sur sa page Facebook. Une certitude, cette ouverture pourrait menacer l’emprise des gros centraux radios.

 

Mais que ceux-ci peuvent souffler. La version actuelle de la proposition de loi Thévenoud n’a rien de contraignant, indique le Monde. Du coup, on comprend le soulagement du secrétaire général de l'Union nationale des industries du taxi et président-directeur général de Taxis G7 : « notre message a finalement porté et nous pouvons donc en discuter » explique Serge Metz Si la proposition de loi avait été contraignante sur ce point, « avec l'open data, nous [aurions dû] livrer à nos concurrents l'ensemble de nos fichiers clients ». Dans son rapport, l’auteur de la proposition rappelait justement que des clauses d’exclusivités interdisent aux taxis de s’inscrire sur d’autres plateformes : « ces clauses d’exclusivité empêchent l’entrée sur le marché de nouveaux éditeurs d’application, qui peinent à convaincre les chauffeurs de s’inscrire ». La question est évidemment de savoir si la mesure restera en l'état, ou si des députés viendront l'amender.

Les VTC privés de maraude électronique

De l’autre côté de la tranchée, afin de réguler davantage le secteur des VTC, la proposition de loi Thévenoud veut imposer une obligation d’immatriculation pour ces véhicules. De même, ces véhicules seront interdits de maraude électronique. Avec cette interdiction et une vraie sanction à la clef, les clients ne pourront plus les localiser sur smartphone. Cela interdira en conséquence la prise à la volée dans la rue, ou la réservation dès que possible nous expliquait par exemple le numéro un d’Allocab. Ces sociétés devront ainsi se consoler avec les réservations à l’avance qui resteront possibles.

 

Ces mesures interviennent dans un climat de tension. Plusieurs syndicats et fédérations de taxis ont appelé à une manifestation anti-Uber ce 11 juin. De son côté, l’Association française des taxis (AFT) vient d’assigner l'entreprise dont le modèle économique contreviendrait aux règles issues du Code de tourisme.

 

Sur l'ensemble de ces sujets, on pourra revoir notre émission du 14h42.

Écrit par Marc Rees

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Une ouverture non contraignante

Les VTC privés de maraude électronique

Le brief de ce matin n'est pas encore là

Partez acheter vos croissants
Et faites chauffer votre bouilloire,
Le brief arrive dans un instant,
Tout frais du matin, gardez espoir.

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Commentaires (15)


Comme d’habitude, on continue à perfuser un service qui n’as pas suivi la révolution numérique et qui devrait être mort depuis longtemps (comme les Major), et on impose des limites ridicule à ceux qui ont fait évolué le métier…

Rien d’étonnant en France quoi.



« ni nécessaire ni même souhaitable dans le contexte actuel, qui de surcroît serait une atteinte grave à la vie privée de nos clients »



C’est vrai après tout, c’est pas nécessaire de se mettre à l’heure du numérique et de rentre des informations facile à avoir si ils veulent continuer à ne pas faire le boulot qu’ils sont censé faire…


Ce gouvernement à une chance historique de reformer la France et il gâche tout. Il croit encore à ses chances en 2017. <img data-src=" />


Prochain épisode 2020 !



Depuis 2012 l’Europe a lancé le projet CARS2020 et finance tous les constructeurs automobiles européens dans le but de créer et vendre la voiture autonome dès 2020.

Quand ont sait que le but d’uber (Google) est d’utiliser la voiture autonome pour vendre son service et non pas utiliser les VTC, l’avenir du taxi ou des VTC est de plus en plus remis en cause.



D’ailleurs au vu des avancées qu’il y a eu récemment concernant les voitures autonomes, la vision de la voiture et des transports public risque de changer fortement. Pour quoi acheter/investir dans une voiture alors qu’avec trois clic on pourrait avoir une voiture de location qui débarque toute seule pour faire son trajet puis repart vers son prochain client.








Kikilancelot a écrit :



Comme d’habitude, on continue à perfuser un service qui n’as pas suivi la révolution numérique et qui devrait être mort depuis longtemps (comme les Major), et on impose des limites ridicule à ceux qui ont fait évolué le métier…

Rien d’étonnant en France quoi.



C’est vrai après tout, c’est pas nécessaire de se mettre à l’heure du numérique et de rentre des informations facile à avoir si ils veulent continuer à ne pas faire le boulot qu’ils sont censé faire…







Si ce n’était qu’en France :). Pour le coup, la Belgique, l’Australie et certaines villes Américaines suivent la même tendance.



Les gens se prennent en mains, c’est le résultat de la crise et du chômage à ne pas trouver de boulot, ils s’en créent avec ce qu’ils ont.



c vrai avec Uber et les particuliers qui peuvent devenir VTC, c vrai avec les particuliers qui loue en saisonnier avec Airbnb, c’est vrai pour les intermittents du spéctacle c’est vrai aussi pour les auto-entrepreneurs, bref beaucoup de monde au total, mais le gouvernement, les lobbys et les syndicats brident toutes initiatives.

Du coup on a des champions US qui pèsent des milliards et des startups française qui reste des startups faute de marché intérieur.. et des citoyens qui vivent au bord de l’illégalité.





Le groupe G7 qui concentre 11 000 des 17 000 taxis parisiens est pour l’instant soulagé : l’open data ne sera pas contraignant.





Je ne sais pas s’il y a des crocodiles dans les souterrains de la capitale…



…mais c’est sûr qu’il y a des requins dans son économie souterraine. <img data-src=" />








metaphore54 a écrit :



Ce gouvernement à une chance historique de reformer la France et il gâche tout. Il croit encore à ses chances en 2017. <img data-src=" />







Réforme = non réélection. <img data-src=" />



C’est très amusant cette crise du taxi face au VTC. Les VTCs montrent au taxis ce qu’ils pourraient faire pour redynamiser leur activité. Accroître leur visibilité par des apps pour la géolocalisation, voire pour montrer au chauffeur la destination, appel des chauffeurs les plus proches, se rendre attractifs avec des tarifs acceptables et des abonnements, il y a tant de possibilités. Mais non, on en reste au chauffeur mal aimable qui arrête son GPS pour pouvoir arnaquer son client candide tranquillement (celle fois là, c’était moi, le client).

Ils ont toutes les cartes en main pour relancer leur business, en travaillant avec l’état mais ils réagissent comme les majors face au MP3.



La révolution numérique, si on s’y adapte pas, les clients s’y adaptent et vos concurrents aussi.


Juste pour situer la personnalité de M. Kalanick :



Notre adversaire est un connard, qui s’appelle Taxi.





ici









vincedebdx a écrit :



Prochain épisode 2020 !



Depuis 2012 l’Europe a lancé le projet CARS2020 et finance tous les constructeurs automobiles européens dans le but de créer et vendre la voiture autonome dès 2020.

Quand ont sait que le but d’uber (Google) est d’utiliser la voiture autonome pour vendre son service et non pas utiliser les VTC, l’avenir du taxi ou des VTC est de plus en plus remis en cause.





Je vais zapper cette étape-la et passer tout de suite à la voiture volante, mais merci de l’info <img data-src=" />





P.S : globalement d’accord avec mes voisins du dessus, auxquels je fais un bisou avant de rejoindre mon pote Brown. <img data-src=" />









damaki a écrit :









Je pense que tu oublies la partie la plus importante le travail au black…




Je ne suis pas certain d’avoir bien saisi :

Actuellement on commande un VTC à une certaine adresse puis on a une estimation du temps d’attente + localisation du Uber choisi.

On peut voir les véhicules Uber selon leur catégorie mais on ne peut pas choisir à la main celui qu’on va commander.

Du coup ça changerai quoi? Le fait qu’il devienne obligatoire de donner l’adresse d’arrivée en plus à la commande? ?


Euh… je comprends pas bien

De son côté, la Fédération Nationale du Taxi considère que cette mesure n’est « ni nécessaire ni même souhaitable dans le contexte actuel, qui de surcroît serait une atteinte grave à la vie privée de nos clients »





En quoi l’open data serait une atteinte à la vie privée des clients? Elles contiennent quoi ces “Open Data”? <img data-src=" />








Oz a écrit :



Euh… je comprends pas bien



En quoi l’open data serait une atteinte à la vie privée des clients? Elles contiennent quoi ces “Open Data”? <img data-src=" />





Le n° anonyme du chieur qui arrive dans le taxi avec un portable Android allumé, poste sur Facebook, parce que le selfie qu’il inclut doit avoir la mention du Trocadéro sans qu’il ait à bouger le petit doigt, mais qui refuse le progrès parce que les taxis sont sympas, hein.



On ne touche à rien, on campe sur ses positions, on ne fait rien évoluer, on n’adapte rien aux nouveaux besoins, on n’utilise pas de nouveaux moyens de communication.



Ne rien faire c’est le meilleur moyen de ne pas se tromper. C’est ça le choc de simplification <img data-src=" />