Le Français Bull, connu pour ses supercalculateurs, ses centres de données et son acquisition de la polémique Amesys, est la nouvelle proie du géant Atos. La SSII souhaite devenir un géant du cloud, du big data et de la cybersécurité. Une offre sera déposée auprès de l'autorité des marchés financiers début juin, et une offre publique sera ouverte en juillet. L'action de Bull grimpe de près de 22 % actuellement.
Le numéro un européen dans le cloud
Alors qu'Arnaud Montebourg semble tout faire pour que General Electric ne croque pas Alstom, l'un des leaders des services informatiques aux entreprises et du paiement sécurité, cherche à grossir. Après avoir dévoilé son intérêt pour Steria, SSII qui doit fusionner avec son compatriote Sopra, celui qui s'appelait auparavant Atos Origin vient il y a quelques heures à peine d'annoncer un accord pour racheter Bull. L'objectif est de racheter l'intégralité de ses actions à 4,90 euros l'unité, soit le prix actuellement atteint par son action suite à un bond de quasi 22 %. Atos voit pour sa part son action grimper de plus de 6 %, le valorisant à plus de 6,3 milliards d'euros.
Selon les deux sociétés, un accord a déjà été trouvé entre les deux sociétés, l'offre étant supportée d'une façon unanime par leurs conseils d'administration respectifs. « Le rapprochement des deux entreprises donnera naissance au N°1 du Cloud en Europe et à l’un des principaux leaders dans la cybersécurité » indique-t-on. Le communiqué rajoute que l'objectif est aussi de se renforcer dans ce que l'on appelle vulgairement le Big Data, un marché qui génère des milliards d'euros. « Une part significative du Big data nécessite la technologie HPC (calcul de haute performance, ndlr) et Bull et le leader européen de ce marché. La connaissance des marchés verticaux d’Atos, sa large base de clients, ses capacités en intégration de système, combinées à l’expertise de Bull dans les infrastructures HPC, permettront d’élargir l’offre de services d’Atos et d’augmenter la taille du business HPC. »
Bull, des hauts et des bas depuis 80 ans
Fondée en 1930, Bull est une société historique, créée en partie pour concurrencer IBM à l'époque. La société connait après la seconde guerre mondiale une forte croissance, mais durant les années 60, elle cumule de lourdes pertes, se fait manger en partie par les Américains General Eletric puis Honeywell, avant de racheter des sociétés puis d'être nationalisée en 1982. L'entreprise affiche ensuite une nouvelle vague de croissance, avant de sombrer à nouveau dans les pertes durant les années 90, plombé par de mauvais choix stratégiques.
Privatisée partiellement il y a une vingtaine d'années, Bull s'est débarrassée de certaines activités (PC portables, cartes à puce, etc.) afin de se reconcentrer sur les supercalculateurs, les centres de données, etc. soit ses activités principales actuelles. L'entreprise, dont les atouts restent nombreux, n'a malgré tout plus son lustre d'antan. Son effectif actuel est d'ailleurs deux à trois fois moindre qu'au siècle dernier. En bourse, Bull est donc une proie facile. Atos n'a d'ailleurs proposé que 600 millions d'euros environ pour croquer l'intégralité du groupe. Pour une société qui a généré un chiffre d'affaires de 1,26 milliard d'euros l'an passé et dont la présence dépasse les 50 pays, ce n'est pas forcément une fortune.
Dans son communiqué, Atos précise que des synergies de coûts autour de 80 millions d'euros par an pourront être trouvées après deux ans, ceci grâce à des économies réalisées sur les fonctions support ou encore dans les achats et l'immobilier.
Le cas Amesys
Atos annonce qu'il déposera son offre auprès de l’AMF le 2 juin. L'OPA ouvrira officiellement début juillet pour se terminer à la fin du mois. La société espère que dès le mois d'août, l'affaire sera bouclée. Elle indique d'ailleurs que son « seuil de succès correspondant à 50% plus une action du capital de Bull ». Elle n'a donc pas besoin de croquer l'intégralité de la société dans un premier temps. Atos compte toutefois « retirer de la Cote les actions Bull soit par voie d’une offre de retrait obligatoire ou par le biais d’une fusion des deux groupes ».
Notons enfin que la SSII précise que racheter Bull lui permettra de se renforcer dans la cybersécurité. Cela signifie surtout que la société Amesys, rachetée en 2010 par Bull, sera désormais la propriété d'Atos. Ce dernier devra donc gérer tous les dossiers en rapport avec ce spécialiste de la cybersécurité, sachant que l'entreprise est depuis plusieurs années pointée du doigt pour ses relations avec certains gouvernements et dirigeants, notamment la Libye de Kadhafi.
Commentaires (39)
#1
J’adore le graphique avec l’addition des CA." />
Si c’était si simple ça se saurait." />
#2
Sur un malentendu ça peut marcher " />
#3
Bon courage à Atos… Bull est équipé de série avec tous les syndicats possibles et inimaginable et est digne en interne des meilleurs blagues SNCF…
C’est vraiment dommage, car y’a également un potentiel monstrueux de compétences…
#4
Bad news pour les gens de Bull, branche conseil et co …
#5
Bull, des hauts et des bas depuis 80 ans
Ha, tiens donc, ils ont travaillé avec Du Pont de Nemours ?
———>[]
#6
pfff… ils ont faim Atos en ce moment
Ils ont avalé les services informatiques de Siemens il n’y a pas longtemps il me semble
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#7
Atos veut racheter Bull pour créer un géant européen de la surveillance
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#8
Bull était justement en train de bien progresser dans le domaine du service aussi ca sent le rachat pour éviter la concurrence.
#9
Après le scandale au Royaume Unis, ils rachètent Amesys… " />
#10
L’action de Bull grimpe de près de 22 % actuellement.
Vu la valeur de l’action Bull, ça fait pas forcément beaucoup non plus… " /> " />
#11
Atos : un pour tous, tous pour moi.
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#13
On devait manquer à Thierry Breton, qui était PDG de Bull dans les années 90 et est l’actuel PDG d’Atos.
Curieux de savoir ce que ça va donner pour nous, les employés… va y avoir beaucoup de postes en double.
Concernant Amesys il faut savoir que le principal actionnaire de Bull, Crescendo Industries est l’ancien propriétaire d’Amesys et a pour dirigeant l’actuel PDG de Bull, Philippe Vannier qui a pris ce poste lors du rachat à l’envers (via actions) d’Amesys.
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En tout cas ca n’inaugure rien de bon pour les employé ce genre de fusion.
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C’est pour préparer le système d’exploitation “made in France”
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En même temps Bull n’a que ce qu’il mérite…
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Ajoutons à ça que Thierry Breton est un fossoyeur d’entreprise et vu les dégats qu’il a fait avec France Telecom. L’avoir en tant que PDG n’est pas franchement réjouissant. Surtout après déjà Vannier qui a bien essoré la boite avec un management d’esclave et d’exploitation à outrance et leur politique de low-cost à tout prix.
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Edit: Non rien mauvaise lecture." />
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elle était facile celle là " /> (sous-titre)
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A défaut de Porthos et Aramis
J’ai ri !
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