Le torchon continue de brûler entre Google et la presse allemande. En effet, un nouveau rebondissement vient d'être annoncé par la voix du patron du géant de la recherche outre-Rhin, Philipp Justus : tous les sites regroupés au sein de VG Media (soit plus de 200 titres) n'auront plus droit à une mise en avant visuelle à partir du 9 octobre. Le début d'une pression sur l'audience.
Les liens entre la presse et Google sont complexes, et ce dans de nombreux pays. Les médias en ligne dépendent à la fois de Google News pour une bonne partie de leur audience lorsqu'ils y trouvent une bonne place, et ils utilisent aussi pour certains les services publicitaires du géant du web. C'est donc un partenaire de premier plan alors même que c'est aussi un sujet important à traiter au quotidien. Un mélange des genres qui n'est pas sans poser quelques questions, surtout lorsque le service déploie des outils comme Play Magazine, qui intègre une liste de titres à privilégier ou non.
La presse et Google : entre partenariats et batailles juridiques
Cela n'empêche pas certains patrons de presse de s'opposer à la société, qui est accusée de se faire de l'argent avec le contenu maison, sans rien reverser, tout en exploitant sa position dominante pour imposer ses choix. On se souvient de la bataille qui avait eu lieu en France, et qui s'était assez vite réglée à l'amiable via la création d'un fond de 60 millions d'euros destiné à aider certains sites à financer des projets, les résultats étant détaillés par ici. Un accord contesté par le SPIIL (dont Next INpact est membre).
Mais la guerre n'est pas finie. Elle continue de prendre forme notamment à travers la création de l'Open Internet Project, qui associe des médias allemands et français dans une volonté de démanteler les services de Google. En Allemagne, on apprenait aussi récemment que le gouvernement cherchait à en savoir plus sur l'algorithme du géant du web. Les sites locaux se sont de leur côté regroupés sous la bannière VG Media afin de fédérer leur lutte et ont déposé une plainte en juin devant un tribunal de Munich, afin de demander une rémunération pour l'utilisation de leurs photos et du début de leurs articles au sein du moteur de recherche.
L'arme du référencement
Mais Google a semble-t-il décidé de ne pas se laisser faire, et il contre-attaque de manière active. Cela ne va pas jusqu'au déréférencement de Google News comme cela avait pu être le cas en Belgique, mais sur une simple perte de visibilité, en complément de la politique d'opt-in évoquée l'année dernière. À partir de jeudi prochain, les membres de VG Media ne verront en effet plus les « rich snippets » apparaître dans ses résultats. Cela veut dit que ni miniature, ni description ne pourront être mises en avant. 170 sites de journaux sont touchés, ainsi que 59 site de radios et 20 de télévisions.
Google n'est d'ailleurs pas le seul à avoir réagi. T-Online (Deutsch Telekom) a par exemple décidé de son côté de ne plus référencer les résultats issus de certains médias, rapporte l'AFP.
Google critiqué sur de nombreux fronts en Europe
Outre la bataille de fond, qui concerne la rémunération ou non du fait de mettre en avant des contenus de presse au sein d'un moteur de recherche, se pose donc la question de la puissance de ceux-ci, et au premier titre de Google, du fait de leur importance dans l'audience des sites. Car les forces en présence ne sont pas vraiment égales en termes de pouvoir de nuisance, même si la presse dispose de facto d'un porte-voix important, le quasi droit de vie ou de mort de Google sur les médias est un problème.
Reste maintenant à savoir si la décision du géant du web mènera sur une position plus apaisée de VG Media, et un éventuel accord, ou si au contraire cela va radicaliser les parties en présence. Quoi qu'il en soit, Google n'en a pas terminé avec les batailles à mener en Europe. L'occasion de revoir le dernier épisode de notre émission 14h42 sur le droit au déréférencement et le droit à l'oubli.
Commentaires (105)
#1
En même temps, les gars essayent de faire payer Google parce que Google les référence. Si Google ne veut pas payer, il ne les référence pas. Et là ils râlent aussi parce que Google ne référence plus.
Bref, ça veut le beurre, l’argent du beurre et un accès au derrière de la crémière…
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Je suis sûr qu’en fouillant les premières news concernant les sites de presse qui râlent (quel que soit le pays), on trouvera des commentaires proposant le déréférencement et/ou la perte de visibilité comme point de pression de la part de Google. " /> " />
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Tu es obligé de nous référencer, et si tu nous références tu doit payer…
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Cela va finir comme en France avec une victoire écrasante de GooGle.
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Ses sites qui veulent faire de l’hypertext sur Internet sans être visible de certaines sociétés/personnes !!!! Oo
De plus, il y a des moyens techniques pour ne pas se faire lire le contenu par les moteurs de recherche (tout du moins ceux qui sont respectueux des grands parents); pour nos chers journalistes:http://www.robotstxt.org/.
Prochaine idée de sites à créer, un Google News sans le mot Google dedans…. ça pourrait peut-être marcher.
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Mais qu’ils arrêtent de péter les couilles la presse à la con, qu’il se fassent déréférencer complétement cela fera plus de visibilité pour plein de site indépendant qui ne réclame rien et qui sont bien content d’apparaitre dans GG actu …
Bien fait pour eux en tout cas, ils cherchent encore de la tune à ne rien faire, bah il vont en perdre à trop en vouloir " />
#8
Dans la catégorie “y’a que le premier pas qui coûte”, ces groupes de presse qui reprochent tant à Google pourrait tout aussi bien chercher à user de leurs lecteurs pour recommander l’utilisation de moteurs alternatifs, comme DuckDuckGo… qui ne voudra pas de leur argent pour gagner en référencement, mince… il n’y a pas un moteur qu’ils pourraient racheter et plier à leur bonne volonté ?
J’ai toujours un peu de mal avec ce concept “d’abus de position dominante”. Google n’a pas une batterie de missiles qu’ils lancent sur les garages de chaque startup qui conçoit un nouveau moteur de recherches. Personnellement j’utilise le canard sus-cité.
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Elle continue de prendre forme notamment à travers la création de l’Open Internet Project, qui associe des médias allemands et français dans une volonté de démanteler les services de Google.
Je suis désolé, mais cette bande de $#!! ferait mieux d’essayer de créer un service de qualité en concurrence ou même en partenariat avec google plutôt que d’essayer de démolir l’existant.
Sérieusement, quel genre d’esprit malade préfère célébrer la disparition d’un service qui marche plutôt que la multiplication des services utiles?
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Sur le fond, pourquoi pas, mais sur la forme… Pourquoi ne pas plutôt mettre en place un service équivalent au niveau Européen ?
Une belle alternative à google actualité, la faire référencer par google pour la visibilité, et l’envoyer chier comme il faut quant à la possibilité de piocher dedans ?
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A la place de Google je les aurais ban tout simplement.
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Don’t be evil.
LOL.
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Tel que présenté par l article, on a l impression que VG Media est une holding.
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http://de.wikipedia.org/wiki/VG_Media
VG Media est un gestionnaire de droits, comme GEMA en est une autre (GEMA ~ SACEM en France). Et comme GEMA, ils ne sont pas copain avec Google.
Pour rappel, l’Allemagne est le seul pays au monde où 60% des videos les plus populaires de Youtube sont bloquées car GEMA réclame une part plus importante!!!
Meme des clips officiels sont bloqués. Au final, tout le monde est perdant.
On s oriente vers la même catastrophe avec VG Media, tandis que la redevance TV est outre Rhin devenu une taxe obligatoire de 18€ / mois (outch!), qu’on est une TV ou pas!
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Pour en revenir à la news, je trouve cela très bien:
1- Comme déjà dit avant: que les média européens se bougent pour proposer un service interne concurrent à G News
2- Si au moins cela pouvait montrer aux internautes que Google n’est pas le web: et qu’on peut aller sur un site sans passer par lui…
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On s oriente vers la même catastrophe avec VG Media, tandis que la redevance TV est outre Rhin devenu une taxe obligatoire de 18€ / mois (outch!), qu’on est une TV ou pas!
… La vache ! Ça pique pas, ça arrache !! " />
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Mais ce qu’il ne faut pas lire des fois …
Google news est un service optionnel auquel on s’inscrit et auquel on est reçu ou non. Si les sites veulent pas être dessus libre à eux de ne pas s’inscrire, mais si les sites veulent être dessus ils assument les demandes du services c’est pas plus compliqué que ça au final.
Google news peut être un service qui apporte un trafic conséquent, si ils en veulent pas qu’ils aillent voir ailleurs. PERSONNE n’a jamais obligé qui que ce soit à s’inscrire dessus, alors vouloir réclamer de l’argent par ce qu’on à souscrit à un service c’est nawak pour moi.
Moi j’ai mon site sur GG news et j’en suis bien content du trafic que ça apporte, je vais pas allez casser les pour avoir de la tune en plus.
La crémière elle a une ceinture de chasteté en acier trempé, et le crémier fait ce qu’il veux dans sa crémerie, donc il à fais le ménage comme il l’entendait …
Je teindrai un service de news comme ça, le premier qui me les brises à réclamer de la tune en plus je l’accepte plus dans mon programme et ça s’arrête là.
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Quand on fait une recherche (pas dans les news, dans le moteur classique) il y a un aperçu de quelques lignes en provenance des sites, aussi.
Personne pour se plaindre de ça ?
Au fait, pourquoi c’est GG qui est ciblé ? Bing fait exactement la même chose.
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Heureusement que tu n’es pas directeur général !
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C’est un poil balot de ne pas préciser dans la news que l’Allemagne a voté une loi en mars 2013 imposant une rémunération pour la reprise de contenus journalistiques par les moteurs de recherches et ou autres sites internet. N’est aujourd’hui plus autorisée que la reprise d’un minimum d’informations.
Certains medias ont choisi de faire valoir ce droit et ont, ce faisant, attaqué Google en justice. D’autres medias ont préféré ne pas réagir.
Aujourd’hui Google ne reprend plus que les headers des sites des medias qui ont choisi d’aller en justice, non pas pour avoir à les payer - la décision de justice qui sera rendue sera très certainement rétroactive - mais juste pour bien leur faire sentir qui est le patron.
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On est bien sur du Patent Troll de la part des boches.
Tout tribunal ne pourrait jamais leur donner raison.
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Donc… si je résume…
Google fait un “BON” service, dont les journaux ont besoin pour survivre.
Les journaux s’inscrivent, en sachant que google, pour remplir son service (appâter l’utilisateur, et l’amener sur le site des journaux), prend l’image du site, et une portion non négligeable de la news
Les journaux se disent qu’il y a pas de raison, et qu’il faudrait que google leurs donne du fric pour avoir le droit de voir leurs articles ( traduction : votre service ne vaut rien sans nous, on veut du fric! )
google les sort du service ( traduction : notre service peut se passer de vous, démonstration…)
bah je vois pas le problème …
dans la pratique, si c’est tellement essentiel aux journaux, c’est google qui est en position de force, c’est google qui est dans la position où ils pourraient demander de l’argent à chaque clique vers leurs sites…
PS: si tout les sites de news sortent de google news, google news va creuver… et google s’en remettra… mais les journaux ils chialeront parce qu’on va plus chez eux… et ils payeront de la pub " />
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Voir des liens vers leur site sur google actu leur pose problème ? Qu’ils assument et prennent la seule décision qui s’imposent dans ce cas, comme la presse brésilienne :http://www.numerama.com/magazine/24070-la-presse-bresilienne-dit-au-revoir-a-goo…
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Dans la vie, t’as deux sortes de contenu:
Ce qui est marrant, c’est que les deux sont payants et que personne n’a envie de payer. " />
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“le quasi droit de vie ou de mort de Google sur les médias est un problème. ”
Faut arrêter de déconner, Google n’est qu’un moteur de recherche parmi d’autres. S’il ne vous plaît pas, utilisez-en un autre.
Et si sans être sur google, personne ne vient voir votre site, faites de la pub sur suports traditionnels !
(ou alors devenez intéressants).