Liens entre Orange et la DGSE : vers des poursuites pénales ?

Liens entre Orange et la DGSE : vers des poursuites pénales ?

Des liens qui ne sont pas qu'hypertextes

Avatar de l'auteur
Xavier Berne

Publié dans

Droit

23/04/2014 5 minutes
20

Liens entre Orange et la DGSE : vers des poursuites pénales ?

Alors que Le Monde affirmait le mois dernier que la DGSE dispose d'un accès complet aux données circulant dans les réseaux d’Orange, l'Observatoire des libertés et du numérique (OLN) vient de demander publiquement au gouvernement de faire la lumière sur ces révélations. L’organisation, qui compte dans ses rangs La Quadrature du Net et la Ligue des droits de l’Homme, réclame également que des poursuites pénales soient engagées.

 

Le 20 mars dernier, le quotidien Le Monde affirmait, à l’appui de documents révélés par l’entremise d’Edward Snowden, que l’opérateur français Orange accordait depuis de nombreuses années à la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) « un accès libre et total à ses réseaux et aux flux de données qui y transitent ». Autrement dit, les services de renseignements procèderaient à une aspiration géante et aveugle des informations circulant sur les réseaux, notamment Internet, de l’opérateur historique. Des millions de clients seraient ainsi concernés, qu’ils soient d’ailleurs situés en France ou à l’étranger (pour en savoir plus, voir notre article).

 

Il y a trois semaines, l’affaire était évoquée au Parlement grâce à une question écrite transmise à Manuel Valls par la députée communiste Jacqueline Fraysse, laquelle demandait au Premier ministre « dans quel cadre légal » s'inscrivait cette coopération. Depuis, le silence radio demeure.

L'Observatoire des libertés et du numérique monte au créneau

Face aux faibles répercussions de ces révélations, l'Observatoire des libertés et du numérique s’est élevé hier contre ce manque de réaction, et a demandé publiquement à ce que « des réponses politiques, légales et pénales soient apportées à ces agissements ». Cette organisation qui regroupe notamment la Ligue des droits de l'Homme, le Syndicat de la magistrature, le Syndicat des avocats de France et La Quadrature du Net affirme dans un communiqué qu’il « est sidérant que ces informations n'aient donné lieu à aucune réponse du gouvernement ».

 

« Il semble bien que ce soit une véritable opération de surveillance généralisée conjointe conduite par des agents de la DGSE et d’Orange, issus des mêmes corps d’État, et passant de l’une des organisations à l’autre, qui ait été mise en place, regrette l’OLN. L’existence de ce type de dispositif renforce toutes les inquiétudes dont nous avions déjà fait état à propos des dispositions de l’article 20 de la loi de programmation militaire. Que vaut la soi-disant protection résultant de ce que l’accès au réseau passe par des demandes à l’égard des opérateurs, dans un contexte où certains de leurs agents travaillent main dans la main avec les services de renseignement en vue d’une surveillance de masse, hors de tout cadre légal ? »

Les ONG veulent que la lumière soit faite sur cette affaire

Plus d’un mois après ces révélations, l’objectif de ces organisations est plutôt clair : il s’agit de remettre un peu de pression sur l’exécutif alors que les braises semblent complètement éteintes - notamment suite au remaniement ministériel intervenu au début du mois. « C’est l’État de droit et la démocratie qui sont menacés lorsque tout citoyen voit ses communications et ses expressions personnelles surveillées hors de tout cadre légal, souligne en conclusion l’OLN. Le gouvernement a une obligation immédiate de faire toute la lumière sur ces dérives, de dire comment il entend y mettre un terme, et d’indiquer quelles procédures pénales seront engagées. »

 

Mais jusqu’ici, l’exécutif s’est surtout efforcé de tambouriner que tous les travaux menés par les services de renseignement français étaient « encadrés par la loi, par la délégation du renseignement », comme nous l’avait indiqué Manuel Valls en juillet dernier. Une réplique différente concernant les liens entre Orange et la DGSE serait de ce point de vue bien surprenante de la part de l'ex-ministre de l'Intérieur.

 

Rappelons enfin que sur un plan judiciaire, des poursuites ont déjà été engagées devant la Cour européenne des droits de l’homme à l’encontre du Royaume-Uni, qui est accusé d’avoir mis en place des programmes de surveillance contraires aux droits fondamentaux. Une condamnation pourrait impacter tous les pays européens. En France, le Parquet de Paris a d'autre part ouvert l'été dernier une enquête préliminaire suite au dépôt d’une plainte de la Fédération internationale des droits de l'Homme et de la Ligue des droits de l'Homme concernant le programme Prism. L’affaire est toujours en cours. 

Écrit par Xavier Berne

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

L'Observatoire des libertés et du numérique monte au créneau

Les ONG veulent que la lumière soit faite sur cette affaire

Fermer

Commentaires (20)


Laissez tomber vous voulez bien ?


je comprend mieux les lenteurs d’affichage chez Orange d une page web….

1 S de plus que chez Numericable.



Le service dédie remplis ingénieur qui pensent a des solutions pour limiter la consomation de la bande passante de leurs clients est une légende urbaine <img data-src=" />



source pour les lenteurs d orange

http://www.challenges.fr/high-tech/20140418.CHA2947/orange-sfr-bouygues-free-num…


Bizarre, on dirait que ça n’intéresse personne ou presque, que se soient les particuliers, les entreprises, les politiques ou les médias…








coket a écrit :



Bizarre, on dirait que ça n’intéresse personne ou presque, que se soient les particuliers, les entreprises, les politiques ou les médias…





Les particuliers se disent qu’ils n’y peuvent rien, sont lassés des retentissements des affaires Wikileaks et Snowden, ou pire sont atteints du syndrome du “rien à cacher” (ils peuvent d’ailleurs aller ici, c’est très instructif).

Les entreprises s’en fichent tant qu’elles font leur pognon.

Les politiques sont les bénéficiaires de tout ça, non seulement car la DGSE fait partie de l’Etat mais aussi parce que les patrons d’Orange sont des hauts fonctionnaires (rien que ça est très choquant) : Thierry Breton, Didier Lombard, Stéphane Richard.

Les médias… après Snowden vs NSA, Orange + DGSE est moins vendeur…<img data-src=" />



Il y a internet … et internet par Orange.



http://youtu.be/G_PaUozwgp4


Quelle blague.



Le secret de polichinelle.



Vont ils également porté plainte contre tous les fabriquants de materiel réseaux qui laisse des backdoor dans TOUS les produits pour laisser entrer les “secret service”.



Depuis toujours, les lignes tel sont “ouvertes” pour les états.

Mes infos viennent du principal constructeur “Francais”. Et quand il vend le materiel dans d’autres pays (comme la Chine ou l’Inde), ils fournissent également les backdoor.



C’est pour cela que l’affaire des écoute de Mr Bizmuth alias Sarkozy est hilarante.

Le mec qui écoute tout le monde est lui aussi ecouté … la boucle est bouclé.


De toute façon on en est à un point où quand tu utilises internet tu acceptes que ta navigation, tes mails, tes discussions, etc puisse être espionnés. Entre les services de renseignements français et ceux des autres pays c’est quasi-impossible d’échapper à cet espionnage.

Tu veux pas être espionné ? Arrête d’utiliser internet, ton téléphone portable et va vivre dans une grotte en te coupant du monde . Je suis bien évidemment contre cet espionnage de masse via internet, les smartphone, etc mais la réalité c’est qu’à moins d’aller vivre dans une grotte il n’y a pas de moyen ou presque d’y échapper totalement.








PPN a écrit :



Il y a internet … et internet par Orange.



http://youtu.be/G_PaUozwgp4





C’est plus lent/long jusque dans la version écrite <img data-src=" />









fate1 a écrit :



De toute façon on en est à un point où quand tu utilises internet tu acceptes que ta navigation, tes mails, tes discussions, etc puisse être espionnés. Entre les services de renseignements français et ceux des autres pays c’est quasi-impossible d’échapper à cet espionnage.





Désolé, mais pour moi c’est hors de question, autant dans le principe que les faits.



Posté par https://nextinpact.com <img data-src=" />









psn00ps a écrit :



Posté par https://nextinpact.com <img data-src=" />







On a vu le niveau de sécurité du ssl ces derniers jours (désolé je suis un peu en avance pour le troll <img data-src=" />)









fate1 a écrit :



On a vu le niveau de sécurité du ssl ces derniers jours (désolé je suis un peu en avance pour le troll <img data-src=" />)







J’allais le dire… vu ce que ça vaut ton s à la fin du http <img data-src=" />









psn00ps a écrit :



Posté par https://nextinpact.com <img data-src=" />







Surtout que le certificat https de nextinpact appartient à CloudFlare, Inc., on peut donc considérer que tout est intercepté :-)









gwal a écrit :



Quelle blague.



Le secret de polichinelle.



Vont ils également porté plainte contre tous les fabriquants de materiel réseaux qui laisse des backdoor dans TOUS les produits pour laisser entrer les “secret service”.



Depuis toujours, les lignes tel sont “ouvertes” pour les états.

Mes infos viennent du principal constructeur “Francais”. Et quand il vend le materiel dans d’autres pays (comme la Chine ou l’Inde), ils fournissent également les backdoor.



C’est pour cela que l’affaire des écoute de Mr Bizmuth alias Sarkozy est hilarante.

Le mec qui écoute tout le monde est lui aussi ecouté … la boucle est bouclé.







Moi je suis plié de rire de voir Monsieur Bismuth venir se plaindre alors que sous son mandat il a laissé passer quantités de lois de surveillance.



Comme on dit, l’effet boomerang…



Pourtant, c’est pas faute que les associations de défenses des libertés aient tenté de lui expliquer qu’on ne sait jamais qui pourrait prendre le pouvoir dans le futur.









sr17 a écrit :



Moi je suis plié de rire de voir Monsieur Bismuth venir se plaindre alors que sous son mandat il a laissé passer quantités de lois de surveillance.









Mouais. Par contre, je m’interroge fortement sur cette affaire. Il a été clamé haut et fort que le tel de l’avocat (dont j’ai oublié le nom) n’était pas sur écoute… comment sont ils arrivés à trouver ce téléphone de M. Bismuth dans ce cas?









Anikam a écrit :



Les politiques sont les bénéficiaires de tout ça, non seulement car la DGSE fait partie de l’Etat mais aussi parce que les patrons d’Orange sont des hauts fonctionnaires (rien que ça est très choquant) : Thierry Breton, Didier Lombard, Stéphane Richard.









Il semblerait qu’il y en ait un nouveau en préparation… à voir si ça se confirme.









coket a écrit :



Mouais. Par contre, je m’interroge fortement sur cette affaire. Il a été clamé haut et fort que le tel de l’avocat (dont j’ai oublié le nom) n’était pas sur écoute… comment sont ils arrivés à trouver ce téléphone de M. Bismuth dans ce cas?





Ça avait été expliqué.

Je ne me souviens plus très bien des détails mais en gros c’est en faisant des recoupements par rapport aux connections sur les antennes, il (Sarko) a commis l’erreur de faire la manip sur un lieu très peu fréquenté.









Bug a écrit :



Ça avait été expliqué.

Je ne me souviens plus très bien des détails mais en gros c’est en faisant des recoupements par rapport aux connections sur les antennes, il (Sarko) a commis l’erreur de faire la manip sur un lieu très peu fréquenté.









J’y crois pas une seconde… mais bon, c’est HS.









coket a écrit :



Mouais. Par contre, je m’interroge fortement sur cette affaire. Il a été clamé haut et fort que le tel de l’avocat (dont j’ai oublié le nom) n’était pas sur écoute… comment sont ils arrivés à trouver ce téléphone de M. Bismuth dans ce cas?







Peu importe.



D’une manière générale, quand on met en place des moyens de surveillance, il faut être certain qu’ils ne pourront pas être détournés dans le futur à mauvais escient.



Par exemple, il faut se demander ce qu’il serait advenu lors de l’occupation de la France pendant la dernière guerre si l’ennemi avait disposé de tels moyens contre la résistance.



La loi, ça peut changer, ça peut être bafoué (même si je n’affirme nullement que ce soit le cas pour cette affaire), ce qu’il faut se demander, c’est le danger que représentent ces infrastructures et ces fichiers que nos dirigeants n’hésitent pas à constituer sans se demander quel risque ils font peser sur le futur des libertés de l’humanité.



C’est pourquoi j’espère que Monsieur Paul Bismuth réfléchira sérieusement aux conséquences de sa vision manichéenne qui a engendré une politique de sécurité dont il se retrouve la première victime à peine quelques mois après la fin de son mandat.










fate1 a écrit :



De toute façon on en est à un point où quand tu utilises internet tu acceptes que ta navigation, tes mails, tes discussions, etc puisse être espionnés. Entre les services de renseignements français et ceux des autres pays c’est quasi-impossible d’échapper à cet espionnage.

Tu veux pas être espionné ? Arrête d’utiliser internet, ton téléphone portable et va vivre dans une grotte en te coupant du monde . Je suis bien évidemment contre cet espionnage de masse via internet, les smartphone, etc mais la réalité c’est qu’à moins d’aller vivre dans une grotte il n’y a pas de moyen ou presque d’y échapper totalement.










  Le problème, c'est que dans la grotte, on n'échappe pas à la tuberculose ( et à la phtisie )  !....   


















sr17 a écrit :



Peu importe.



D’une manière générale, quand on met en place des moyens de surveillance, il faut être certain qu’ils ne pourront pas être détournés dans le futur à mauvais escient.



Par exemple, il faut se demander ce qu’il serait advenu lors de l’occupation de la France pendant la dernière guerre si l’ennemi avait disposé de tels moyens contre la résistance.



La loi, ça peut changer, ça peut être bafoué (même si je n’affirme nullement que ce soit le cas pour cette affaire), ce qu’il faut se demander, c’est le danger que représentent ces infrastructures et ces fichiers que nos dirigeants n’hésitent pas à constituer sans se demander quel risque ils font peser sur le futur des libertés de l’humanité.



C’est pourquoi j’espère que Monsieur Paul Bismuth réfléchira sérieusement aux conséquences de sa vision manichéenne qui a engendré une politique de sécurité dont il se retrouve la première victime à peine quelques mois après la fin de son mandat.










  L'or de la France, les Fritz ne l'ont jamais trouvé .... et pourtant, ils avaient un gouv. local à leur botte !...  Cela permet d'envisager que la Résistance aurait trouvé le moyen d'écarter ce genre de danger ....