Depuis de nombreuses années, Electronic Arts traîne une réputation d'éditeur détruisant toutes les franchises auxquelles il touche. Selon Peter Molyneux, le fondateur de Bullfrog, un studio racheté par EA en 1995, l'entreprise ne cherche pas à tout détruire, au contraire elle aurait vraiment cherché à aider son studio à se développer, mais tout ne s'est pas passé comme prévu.
Peter Molyneux à la GDC10. Source : Flickr CC BY 2.0
L'image d'Electronic Arts auprès des joueurs est loin d'être très glorieuse. Si la firme a notamment remporté par deux fois le titre de pire entreprise des États-Unis en 2012 et 2013, délivré par le site Consumerist, c'est surtout une réputation d'éditeur détruisant toutes les franchises auxquelles il touche qui lui colle à la peau. Pourtant selon Peter Molyneux, qui s'est entretenu avec nos confrères de Kotaku, cette réputation ne correspond pas à la réalité et « EA n'est pas un empire maléfique ».
L'homme est plutôt bien placé pour parler de tout cela, puisqu'il a fondé le studio Bullfrog en 1986, qui sera racheté par Electronic Arts en janvier 1995. Il deviendra alors vice-président d'Electronic Arts, un poste qu'il quittera deux ans plus tard pour fonder Lionhead Software, avant de créer le studio 22 Cans en 2012. Selon lui EA n'a pas cherché à détruire son studio, bien au contraire. Seulement, les changements apportés n'ont pas eu l'effet escompté.
« C'est une entreprise qui a fait beaucoup pour son industrie. Quand de grands groupes achètent une entreprise, beaucoup de choses changent. Vous avez ce problème lorsque les fondateurs de l'entreprise touchent beaucoup d'argent, cela change ces gens et cela change toute la firme », explique-t-il. « Il y a aussi ce que j'appelle l'abus d'amour. Quand EA a racheté Bullfrog, ils voulaient juste nous rendre meilleurs. Ils nous ont déplacé dans de jolis bureaux où l'on ne pouvait plus se tirer dessus avec nos pistolets à fléchettes en mousse dans les couloirs, nous avons eu un département des ressources humaines, parce que c'était quelque chose de très bien et de professionnel à faire. Et tout cela, ça a changé le parfum de l'entreprise ».
Ces changements, bien que se voulant bénéfiques ont finalement tué le studio à petit feu. Son dernier jeu, Theme Park.Inc, sortira en 2001, et Bullfrog fermera définitivement ses portes en 2004. Molyneux lui, a quant à lui quitté le navire en 1997, bien avant le naufrage, et son départ pourrait très bien être également un des facteurs ayant poussé le studio dans les abîmes.
Commentaires (50)
#1
faut savoir lire entre les lignes…
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Racheter un studio qui fonctionne pour lui imposer de nouvelles règles dans le but de l’améliorer?
En gros on prend un studio et on essais de le rendre encore plus rentable. Faut pas trop presser le citron des fois.
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Il prends toujours les gens pour des benêts ? pour le faire croire que nous sommes dans un monde de bisounours ?
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C’est surtout transformer une entreprise “à papa” en “petit service d’une multi-nationale”. Pas étonnant que ça soit mort très vite derrière.
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nous avons eu un département des ressources humaines,
Stop, pas la peine d’en dire plus, on sait maintenant pourquoi tout a explosé alors l’entreprise marchait super bien ! " />
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@HenryBasmati : +1
Il dit clairement que EA est une entreprise de destruction de la créativité et de l’originalité, en rangeant des développeurs/artistes dans des petits bureaux proprets avec le département RH qui va bien pour gérer tout ça.
On ne peut pas rationnaliser la créativité.
Le design est un processus créatif.
Le développement est un processus créatif.
Le game design est un processus créatif.
Mettez tout ce beau monde dans un carcans industrialisé bien huilé, et vous n’obtiendrez que des usines à faire des suites de titres à succès.
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Mais on n’a jamais dit qu’ils essayaient de tuer les franchises, on a dit qu’ils y arrivaient, c’est pas pareil.
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Franchement je pense pas que ça soit propre à EA ce genre démarche…
Combien de studio de développement racheté ne change pas de tête dans les 2 - 3ans qui suivent ? " />
Si on rachète c’est pour un peu professionnalisé. Et on les payes mieux en conséquences aussi.
Si je suis ce qu’il dit, c’est plus l’argent qui est destructeur que EA…
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mais tout ne s’est pas passé comme prévu
LoL, ça résume toute l’histoire d’EA. Ils sont indéfendable.
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La photo de l’article : " />
#14
Il a absolument raison. EA n’est pas un empire maléfique.
C’est L’empire maléfique. On sent parfaitement un éditeur qui ne songe à répondre que devant ses actionnaires et non devant les joueurs.
EA c’est les premiers jeux sur mobiles à 30 euros.
EA c’est Mr.DLC (vive BF4 et ses DLC à 15 euros ultra pauvres en contenu. Le dernier à peine sorti est un remake de vieilles maps… et le prochain est déjà sur les rails…)
EA c’est Marketting à outrance pour des jeux sans ambition réelle (TitanFall, comme Homefront… Beaucoup de bruit, beaucoup d’argent dans la pub…)
Bref, EA est une société qui tue le jeu vidéo sur le long terme. Qui transforme le joueur passionné en simple consommateur.
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Je remercie EA pour ses jeux estampillés NCAA par contre, j’y ai passé des heures et des heures
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Bullfrog " /> Theme Park Ink :bave:
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Ils nous ont déplacé dans de jolis bureaux où l’on ne pouvait plus se tirer dessus avec nos pistolets à fléchettes en mousse dans les couloirs
Dur " />
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Passer d’une ambiance familale, bon enfant voir un peu gamin, mais agréable à une vision corporatiste, aseptisée, avec service RH ( j’en suis allergique ^^ ), j’imagine des notions d’objectifs annuels etc…, dans des opens space ou bureaux neutres, forcement ça fait un coup au moral.
Se sentir bien au travail influe directement sur les propositions, la productivité etc…
Se retrouver du jour au lendemain managé par des gens qui ont une vision théorique du truc vu en école de commerce, là où ils étaient managé par la passion et le bon sens, ça ne pouvait que se planter.
Ceci dit, Molyneux a du se faire un sacré pécule à chaque vente de studio.
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Peut etre qu’il s’est fait taper dessus après son avis éclairé sur dungeon keeper ?? " />
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Il a raison le fameux DLC armure pour cheval je m’en souviens encore, une vraie honte :(
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le titre de pire entreprise des États-Unis en 2012 et 2013
Monsanto, c’est chinois ? " /> Et les banques qui ont foutu le monde dans la merde, c’est ouzbèke ? Il y a des centaines de boîtes américaines qui font passer EA pour un bisounours.
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Je l’aime bien dans le fond, Mais à arrondir les angles comme ça, le Monsieur risque bien de passer pour un vendu auprès des joueurs.
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EA base sa politique de licence sur l’excellente réputation de l’original pour développer des suites moins riches mais avec toujours plus de DLC comme Dragon Age, Mass Effect, SimCity, Sims, …
Un trait caractéristique se dégage je trouve dans toutes les suites des licences EA gâchées : un système de jeu de plus en plus simplifier voir édulcoré, un contenu de plus en plus faible, les DLC de plus en plus nombreux.
C’est un peu comme si le public visé était décérébré et près à sortir rapidement la CB pour décrocher son item fétiche.
Bullfrog m’a fait rêvé du temps de l’Amiga mais le recyclage des licences depuis le rachat me fait penser à du Patent troll.
Non, EA me fait penser à du Patent Troll.
On achète des licences comme des brevets et ils ne font rien d’autres que de vivre dessus sans aucune créativité. EA, je suis désolé de le dire, mais ça ressemble à ça.
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Arrête Kevin ! A chaque fois qu’on me parle d’EA, je pleurs de ce qu’ils ont fait de battlefield :‘(
Je pars d’ailleurs me pendre ne B4.
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Bullfrog a disparu. Pourtant, je suis sûr qu’un magic carpet serait démentiel en 3D de maintenant, en solo ou en kinect devant l’écran du salon. Quant à Dungeon Keeper, j’ai eu envie d’y rejouer et du coup j’ai ressorti le P3-800 / win98 du grenier. Mes 2 garçons me l’ont réclamé sur leurs ordi respectifs, installé avec Dosbox. Alors, oui, EA c’est des méchants parce que Bullfrog sortait des jeux top.
Ensuite, NFS. J’ai eu le premier, le troisième (et quelques bourres mémorables en réseau avec la Mercedes CLK-GTR), Porsche 2000 qui fonctionnait avec le volant Logitech à retour de force… Dans NFS world, c’est plus facile de gagner en jouant au clavier et le retour de force n’est même pas géré (en plus c’est un pay $$$ to win donc :beurk:) Donc EA a aussi tué NFS…
Je suis d’accord avec l’ensemble des posts, la créativité ne s’industrialise pas.
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