La CNIL peut désormais constater en ligne les failles de sécurité

La CNIL peut désormais constater en ligne les failles de sécurité

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Marc Rees

Publié dans

Droit

19/03/2014 3 minutes
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La CNIL peut désormais constater en ligne les failles de sécurité

La loi sur la consommation a été publiée hier au Journal officiel. C’est elle qui organise, notamment, l’introduction des procédures d’action collective (class action) en France. Cependant le texte, très dense, intervient également dans d’autres secteurs notamment dans celui des pouvoirs de la CNIL.

Des traces de la faille TMG

 

Ce texte a en effet modifié une disposition de la loi du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, spécialement son article 44 qui définit le pouvoir d’investigation de la CNIL.

 

Jusqu’à cette modification, le gendarme des données personnelles n’avait pas 1000 solutions pour mener à bien ses enquêtes : mener des contrôles sur place comme ce fut le cas avec Trident Média Guard. Effectuer des contrôles sur pièces et se faire donc communiquer les documents jugés nécessaires. Enfin, procéder à des convocations. Mais ces moyens étaient pour le moins inadaptés en cette époque surconnectée.

Le droit de constater les informations qui fuitent en ligne

La loi sur la consommation ouvre du coup les ailes de la CNIL en ajoutant un quatrième pouvoir : la Commission peut désormais procéder à des constatations en ligne. Ainsi, ses membres pourront consulter toutes les données librement accessibles. Mieux : ils seront en capacité de scruter également les données rendues accessibles par négligence ou suite au piratage par un tiers. La CNIL est en effet habilitée par cette loi à accéder aux STAD, les fameux systèmes de traitement automatisé de données, « le temps nécessaire aux constatations ». Ce n’est évidemment pas un droit au piratage : la CNIL n’agira que si les données sont librement accessibles. Hors de question de s’armer d’outils pour forcer les portes informatiques d’un prestataire en ligne. Dans les clous de la loi, ses agents pourront « retranscrire les données » afin de nourrir leur dossier en cours.

414 vérifications effectuées en 2013

 « Cette modification crée les conditions juridiques qui permettent d’adapter [notre] pouvoir d’investigation au développement numérique » commente la CNIL. « Elle offre l’opportunité d’être plus efficace et réactive dans un univers en constante évolution ». Exemples de scénarios : « constater et agir en cas de failles de sécurité sur internet », « vérifier la conformité des mentions d’information figurant sur les formulaires en ligne » ou encore s’informer « des modalités de recueil de consentement des internautes en matière de prospection électronique. »

 

Pour la seule année 2013, la CNIL a mené 414 missions de vérification afin de contrôler « les conditions dans lesquelles les fichiers sont créés et utilisés ». Il sera du coup intéressant de voir si les statistiques pour les années suivantes grimpent en flèche suite à l’entrée en vigueur de la loi sur la Consommation. Une jauge évidemment tributaire du budget public alloué à l’autorité indépendante.

Écrit par Marc Rees

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Le droit de constater les informations qui fuitent en ligne

414 vérifications effectuées en 2013

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Commentaires (8)




Ce n’est évidemment pas un droit au piratage : la CNIL n’agira que si les données sont librement accessibles





Qu’en pense Bletouff ?



Il n’a plus qu’à se faire embaucher à la CNIL, pour que son “piratage” devienne autorisé…




Ce n’est évidemment pas un droit au piratage





C’est là que le bas blesse, utiliser un compte de test avec les droits admin du genre TestMachin pass : test est il considéré comme du piratage ? Il faut donner un droit au “petit piratage” à la CNIL, cela remettra à certains responsables de la sécurité en France les idées en place.


Class action <img data-src=" />




la CNIL n’agira que si les données sont librement accessibles.

Donc publiques? Donc consultables par n’importe quel internaute? Donc il faut obtenir le pouvoir d’accéder à des données publiques? <img data-src=" />



Et si des données classifiées sont accessibles par n’importe qui, on inculpe le lecteur plutôt que le diffuseur. Quelle logique <img data-src=" />.



P.S: attention, toute ressemblance avec une quelconque affaire à la touffe bleue serait purement fortuite <img data-src=" />








Jarodd a écrit :



Qu’en pense Bletouff ?



Il n’a plus qu’à se faire embaucher à la CNIL, pour que son “piratage” devienne autorisé…





J’attends avec impatience sa réaction… <img data-src=" />

Le soldat Bluetouff sera-t-il sauvé ? Vous le saurez au prochain épisode. <img data-src=" />









CUlater a écrit :



Donc il faut obtenir le pouvoir d’accéder à des données publiques? <img data-src=" />







Je vois ça comme une couverture pour assurer le coup.





Mieux : ils seront en capacité de scruter également les données rendues accessibles par négligence



Comme un certain Bluetouff ?








Winderly a écrit :



Comme un certain Bluetouff ?





Oui mais non.



Dans l’article on parle de la CNIL à tout bout de champ et jamais du particulier ou de l’expert en sécurité.<img data-src=" />



Vous voyez le législateur autoriser un genre d’open bar pour les pen tests vous?

Surement pas , c’est surement la porte ouverte aux abus<img data-src=" />



Ils pourraient juste modifier les textes pour que les gens qui découvrent une négligence à la Bluetouff ne risquent plus grand chose.



Ah mais on me dit dans mon oreillette que le juge est capable de décider une relaxe :

http://www.zdnet.fr/actualites/affaire-kitetoa-la-cour-d-appel-deboute-tati-2125…