En pleine révolution, BlackBerry vit logiquement des moments difficiles du fait de ses derniers changements stratégiques. Le Canadien vient ainsi de dévoiler les résultats de son dernier trimestre fiscal, et le bilan est assez catastrophique. Le chiffre d'affaires s'est écroulé, quant aux ventes de smartphones, pourtant déjà faibles, elles s'effondrent. Un bilan qui n'est toutefois pas étonnant.
Déjà bien loin de ses concurrents, BlackBerry s'est effondré lors de son troisième trimestre fiscal 2013 (clos le 30 novembre), avec seulement 1,9 million de mobiles écoulés, contre 3,7 millions de BlackBerry lors du trimestre précédent. Cela ne représente qu'un peu plus de 600 000 unités par mois, une misère quand on sait que Lenovo en vend plus de 4 millions par mois, Apple plus de 10 millions, ou encore que Samsung dépasse les 25 millions de smartphones liquidés sur la même période.
Cette lourde chute des ventes (-49 %) était prévisible dès lors que la société a multiplié les communications chocs ces derniers mois, que ce soit en annonçant vouloir délaisser le marché grand public au profit des professionnels et des services, en changeant de PDG, en se séparant de ses principaux directeurs ou encore en licenciant de nombreux employés. Pas de quoi susciter une grande confiance dans la société et ses produits actuels donc. La société précise néanmoins qu'en comptabilisant les livraisons du trimestre précédent, ce sont en fait 4,3 millions d'appareils qui ont terminé dans les mains de clients, toutefois, la plupart d'entre eux (3,2 millions) ont en fait opté pour des BlackBerry de génération précédente.
Des résultats en chute libre
Son chiffre d'affaires a bien entendu souffert, passant de 1,573 milliard de dollars à 1,193 milliard en l'espace de seulement trois mois, ceci pour une très lourde de perte de 4,4 milliards de dollars. Cette perte s'explique aisément, du fait de coûts de fonctionnement très élevés (2,46 milliards de dollars) et surtout d'une dépréciation d'actifs à long terme de 2,75 milliards de dollars. Les résultats devraient donc être meilleurs lors des prochains trimestres, même s'il ne faut pas s'attendre à des bénéfices importants de sitôt.
Il est intéressant de noter que BlackBerry a vu son chiffre d'affaires s'écrouler en Asie Pacifique (-39 %) et en Amérique latine (-31 %), alors que les chutes ont été un peu plus modérées en Amérique du Nord (-18 %) et dans la région Europe, Moyen-Orient et Afrique (EMEA) avec une baisse de 20 % des ventes. En un an, les résultats du Canadien ont d'ailleurs été divisés par deux en Amérique du Nord et en EMEA, mais par quatre en Amérique latine. Preuve que ce territoire historiquement important pour la société est en train de se tourner vers d'autres solutions.
BlackBerry précise que du côté professionnel, son BlackBerry Enterprise Service 10 (BES10) compte plus de 30 000 serveurs installés, en hausse de 5000 unités en trois mois. Concernant sa messagerie (BBM), disponible sur un nombre croissant s'appareils, elle est désormais installée dans plus de 100 millions de smartphones à travers le monde. C'est tout du moins ce que l'on peut conclure, dès lors que la société annonce avoir enregistré 40 millions d'utilisateurs supplémentaires sur Android et iOS, alors que sa base initiale est d'environ 60 millions d'usagers.
Et ce nombre pourrait bien encore fortement augmenter quand on sait qu'une dizaine de constructeurs sous Android proposent désormais BlackBerry Messenger directement dans leurs appareils, et surtout, que le géant sud-coréen LG en fera de même sur son G Pro Lite. De quoi devenir un véritable concurrent de poids face aux autres systèmes de messagerie instantanée du marché tels Facebook Messenger, Hangouts, iMessage, Line, Skype, Viber, WeChat, WhatsApp, etc.
Les actionnaires optimistes malgré tout
Sachez enfin qu'en bourse, l'action de BlackBerry a réalisé un bond de plus de 15 % (et même 17 % un moment). Si l'annonce des pertes de 4,4 milliards de dollars aurait pu refroidir les investisseurs, la nouvelle stratégie optimiste présentée par John Chen, le nouveau PDG du Canadien, a au final convaincu bien des actionnaires.
Le recentrage de la société vers les entreprises, les partenariats avec LG et avec Foxconn ont notamment laissé penser que les heures sombres de BlackBerry étaient désormais derrière. L'avenir s'annonce donc plus rose pour la société, après plusieurs années de perturbations et de pertes de parts de marché.
Commentaires (28)
#1
Logique: les pertes sont moins importantes que prévu, et il y a quelques bonnes nouvelles. Et puis bon, cela fait un moment déjà que l’action BB s’écroulait…
#2
Ca permet de générer des revenus BBM ?
#3
Ou alors ils achètent des actions car au plus mal, BB va bientôt se faire racheter, et l’action remontera ?
#4
#5
#6
Lourde perte et action qui monte ça sent le dépeçage de charognard au moment de la vente de BBM
" />
#7
#8
Ou alors, il s’agit de spéculation sur la faillite de l’entreprise, via une vente à découvert.
Un explication avec Nokia.
#9
#10
Je croyais que les actionnaires n’étaient que des salauds qui ne prenaient aucun risque et qui n’étaient là que pour s’en mettre plein les poches seulement quand ça allait bien ?
Ah, on me dit qu’en fait sans investisseurs on ne peut pas développer une entreprise…
#11
#12
#13
#14
#15
Les derniers BB (Z10, Q10, Z30) sont trop compliqués pour de nombreux utilisateurs des Curve et Bold. C’est l’enfer pour leur expliquer le fonctionnement.
#16
#17
Perso là ou je verrait bien BB c’est faire leur propre smartphones, mais sous Android avec une couche Corporate à leur sauce histoire de baisser les coûts de développements tout en gardant leur valeur ajouté et profiter de celle d’un OS rependu !
Avec ou sans sa déclinaison mobile, Blackberry continue quand même de supporter le dev de QNX (racheté en 2010) et vu que ces derniers ne me semble pas en difficulté, les économies d’ échelle d’ un arrêt de BB10 serait vraiment minime par rapport aux désavantages (avoir expliquer au pro, un secteur sur lesquel ils ont décidé de réinvestir, de revenir et migrer sur BB10 pour en annoncer l’ arrêt peu de temps après … là, c’ est la mort assurée de leur dernier secteur clients …).
La sécurité c’est la surcouche BB qui l’apporterait, y’a une grande place à prendre sur le segment de “l’Android pour pro” et pour connaitre un peu l’Arch AOSP y’a beaucoup de choses faisable très facilement (n’oublions pas qu’on a Linux là-dessous), surtout avec le contrôle du hardware (ce que les quelques applications du market sur ce domaine n’ont pas)
Sur Android, Samsung essaie déjà via Knox de sécuriser un Android pour les pro mais pour l’ instant, BB préfère largement développer en interne de l’ OS jusqu’ aux services toute son offre.
Abandonner BB10 (plutôt épargné ces temps ci sur les critiques secure etc) pour venir sur de l’ Android , ce serait vraiment casse gueule comme argument sécurité.
Blackberry a entamé en novembre dernier une restructuration et un changement de cap.
On est seulement fin décembre, faudra encore attendre au moins 1 ou 3 ans pour voir réellement si ils sont sur la bonne voie et encore plus d’ années pour remonter la pente et revenir sur le devant de la scène.
#18
la situation devient un peu plus stable et faut espérer que ça remonte
puis lu sur d autres sites que BB retrouve des marché pro
#19
Dernier contrat en France, Peugeot (comme 60% des entreprises du CAC 40 équipé aussi en partie en BB): 10000 Z10 et du BES.
Comme l’un des arguments avancé pour ce contrat est la sécurité (comme pour leur contrat avec le gouvernement allemand qui a quand même aussi choisit du Samsung Galaxy modifié par secusmart) passer sur androïd serait un non sens pour BB puisque cela est justement pour éviter des plateformes passoires et le BYOD que les canadiens vendent et compte vendre leur matos dédiés.
Enfin, cela fait plaisir de voir leur nouveau PDG confiant dans l’avenir et les investisseurs plus ou moins rassurés.
Ils tiendront donc certainement leur roadmap prévue pour 2014, deux terminaux entrée de gamme (pour enterrer définitivement la gamme OS7 ?) et 2 haut gamme, Z50 et Q30 … arggg … un Q30 clavier + ecran 4, je bave d’avance !
#20
#21
#22
#23
Franchement, BB, ça patinait depuis pas mal de temps, s’ils se recentrent sur le marché pro avec des solutions tout en un intégrées tout au long de la chaîne, ça peut les sauver.
Personne d’autre qu’eux ne propose ce genre de prestation, du serveur au terminal avec tout ce qu’il faut pour que ça fonctionne entre les deux. S’ils s’en tirent, ça sera avec ça.
#24
A cette vitesse, le cash qu’ils ont de côté va vite partir !
J’y connais rien en bourses, mais à mon avis 2014 sera l’année du rachat soit par :
Un constructeur chinois,
Google,
Microsoft/Nokia
Apple.
Où pour faire du cash, ils revendent leurs brevets.
#25
Un constructeur chinois
Le gouvernement canadien s’ y oppose toujours.
Google,
Microsoft/Nokia
Apple.
Les 3 ont déjà un écosystème archi complet (Android, WP, iOS) avec leur store dédié et leur matos (Motorola, Nokia et iPhone) qui marche bien.
Cela ferait double emploi.
Reste éventuellement le “cas” Samsung … ils ont largement du cash pour un rachat, n’ arrive pas à sortir de leur dépendance Android ou WP avec leur OS maison Tizen qu’ on attends toujours et sont un constructeur à qui échappe le marché juteux des applis et store sur le matos qu’ ils fabriquent (alors qu’ ils sont leader en volume de vente).
Acheter BB serait une opportunité pour mettre la main sur un OS et tout un écosystème quasi clé en main.
Ils auraient de quoi mettre un paquet dans la pub et le marketing et les reins solides pour constituer 2 lignes de gamme, une grand public et une pro (avec Knox, Samsung a montré un certain intéret pour vendre leurs smartphones vers l’ entreprise ou les grands comptes).
Mais bon, là, on spécule
Où pour faire du cash, ils revendent leurs brevets.
Là, ils auraient du cash immédiatement mais plus grand chose alors à vendre et plus aucune carte pour justifier leur existence …
#26
Et pour compléter mon commentaire SF sur un rachat Samsung, en mettant la main sur QNX (système idéal pour l’industrie ou le coréen est egalement présent) et donc BB10, Samsung hérite d’un OS à l’abri des guerres de brevets entre Apple/MS/Google ainsi que des licenses logiciels à payer (quand on est le plus grand en volume de vente cela fait quand même une belle économie).
Vivre quasi uniquement de la vente du matos ou la guerre des prix avec les fabriquants chinois commencent mais ne rien toucher sur la partie logiciels, store, applis et services … avec le potentiel de BB10 ou BBM par exemple cela pourrait faire un bel emballage cadeau si le coréen voulait un jour faire cavalier seul: fabriquant des pièces, monteur constructeur, OS et services, tout en full interne de A à Z, du processeur jusqu au logiciel/serveur de messagerie ^^
#27
#28
Je sais, je parlais de SF sur mon commentaire ^^
Même si le nouveau PDG a l’air d’avoir une idée et une ligne claire pour BB, on peut penser aussi qu’il est là pour faire l’inverse d’ Elops chez Nokia c’est à dire, valoriser au maximum BB pour une revente à un bien meilleur prix que l’offre Fairfax de cette année.
Si le redressement de BB prends trop de temps et qu’il faut encore remettre la main au porte feuille, certains actionnaires pourraient etre tenté de récupérer leur investissement plus vite par une vente si cette fois ci, une offre nettement supérieure était mise sur la table (et pour cela, il faut que BB montre des signes qu’il est bel et bien de retour).
Mais bon, comme mes commentaires plus haut, cela reste de la spéculatio perso pure.