Google bloque les certificats corrompus d'une autorité liée à l’ANSSI

Google bloque les certificats corrompus d’une autorité liée à l’ANSSI

Révisions du certificat d’études ?

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Marc Rees

Publié dans

Droit

09/12/2013 3 minutes
22

Google bloque les certificats corrompus d'une autorité liée à l’ANSSI

Google a publié un bulletin pour dénoncer un problème de certificat apparu sur leurs écrans le 3 décembre. Une enquête a mis en évidence plusieurs certificats non autorisés visant plusieurs domaines Google et émis par une autorité de certification en relation avec l’ANSSI.

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Pour colmater la brèche, Google a bloqué ces certificats corrompus dans Chrome, tout en entrant en discussions avec l’ANSSI. Selon les éléments en possession du géant américain, ces certificats étaient utilisés sur le réseau privé d’un dispositif commercial, en pleine connaissance des utilisateurs afin d’inspecter le trafic chiffré.

Une violation grave

Selon Google, « cet incident représente une violation grave et démontre pourquoi le certificat de transparence, que nous avons développés en 2011 et préconisé depuis, est si important ». Et pour cause, ces certificats, qui jouent le rôle de carte d’identité numérique, permettent de s’assurer notamment qu’un site sécurisé n’est pas en réalité une simple imitation par phishing.

 

L’Agence nationale des systèmes d’information, qui devrait voir ses pouvoirs accentués lors du vote de la loi de programmation militaire, a elle aussi signalé dans un communiqué l’incident, tout en le minimisant.

Une simple erreur humaine

Elle le relègue en effet à une simple « erreur humaine lors d’une action de renforcement de la sécurité au ministère des Finances », sans détail particulier sur ces travaux. L’agence précise simplement que ces certificats numériques « correspondant à des domaines extérieurs à l’administration française ont été signés par une autorité de certification de la direction générale du Trésor rattachée à l’IGC/A. »

 

Elle assure que ce bug humain n’a eu aucune conséquence sur la sécurité des réseaux de l’administration ni sur les internautes. En outre, « la branche considérée de l’IGC/A a été coupée à titre préventif » et des travaux sont envisagés pour renforcer les procédures.

 

L’IGC/A est l’infrastructure de gestion de la confiance de l’administration, c’est elle qui gère les clés cryptographiques (IGC) opérées par l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information, l’autorité de certification racine de l’État français. Ces certificats permettent alors de créer une zone de confiance en ce sens qu’ils servent à « identifier officiellement les autorités de certification des administrations de l’État français ».

 

Spécialement, « ils attestent également de la qualité des pratiques de gestion des clés publiques mises en œuvre par ces autorités. Ils sont délivrés au terme d’un audit et peuvent être révoqués en cas de défaillance ». Ce dispositif sert par exemple à faciliter l’authentification des téléservices de l’administration française. Les certificats autosignés de l’IGC/A « ont vocation à être intégrés dans les logiciels de communication installés sur les ordinateurs des usagers et des administrations, pour permettre la reconnaissance automatique des certificats du domaine de confiance IGC/A ».

Écrit par Marc Rees

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Une violation grave

Une simple erreur humaine

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Commentaires (22)








vexal a écrit :



Plus de détails sur l’affaire :

http://reflets.info/mitm-de-google-par-l-anssi-la-theorie-du-doigt-qui-pointait-…





J’allais poster ce lien. <img data-src=" />



J’ai un peu du mal à croire à une simple “erreur humaine” mais c’est à surveiller


Rien à voir mais en cliquant sur le lien reflets.info, j’ai appris avec du retard que Cédric Blanchet n’était plus …. <img data-src=" />



Il aurait eu beaucoup à dire sur toutes ces révélations….








vexal a écrit :



Plus de détails sur l’affaire :

http://reflets.info/mitm-de-google-par-l-anssi-la-theorie-du-doigt-qui-pointait-…





Pas mal, dommage que l’article parte un peu en vrille à la numerama…









yulpocket a écrit :



Rien à voir mais en cliquant sur le lien reflets.info, j’ai appris avec du retard que Cédric Blanchet n’était plus …. <img data-src=" />



Il aurait eu beaucoup à dire sur toutes ces révélations….







Cela fera 1 mois demain… Le CERTA a d’ailleurs fait une lettre hebdomadaire particulière le vendredi suivant.









Chrisrc01 a écrit :



J’ai un peu du mal à croire à une simple “erreur humaine” mais c’est à surveiller





Quand quelqu’un a fait une bourde (ex. utilisation d’une image sous copyright, filtrage abusif), on minimise en disant “c’était juste un bug technique”.



Et quand il y a un problème technique, on minimise en disant “c’était juste une erreur humaine”.



Alors c’est quoi le plus grave au final, l’erreur technique ou l’erreur humaine ? <img data-src=" />









unCaillou a écrit :



Alors c’est quoi le plus grave au final, l’erreur technique ou l’erreur humaine ? <img data-src=" />





L’erreur Skynet. <img data-src=" />









vexal a écrit :



Plus de détails sur l’affaire :

http://reflets.info/mitm-de-google-par-l-anssi-la-theorie-du-doigt-qui-pointait-…





Très intéressant (et ça fait réfléchir).









unCaillou a écrit :



Quand quelqu’un a fait une bourde (ex. utilisation d’une image sous copyright, filtrage abusif), on minimise en disant “c’était juste un bug technique”.



Et quand il y a un problème technique, on minimise en disant “c’était juste une erreur humaine”.



Alors c’est quoi le plus grave au final, l’erreur technique ou l’erreur humaine ? <img data-src=" />







Honnêtement je ne sais pas , ça pourrait être des essais en vue de la surveillance de masse d’Internet , ça reste à voir









zaknaster a écrit :



Pas mal, dommage que l’article parte un peu en vrille à la numerama…





+1 article intéressant d’un point de vue technique, dommage que Reflets (pas seulement cet article) ait du mal à sortir d’un carcan moralo-idéologique.









wagaf a écrit :



+1 article intéressant d’un point de vue technique, dommage que Reflets (pas seulement cet article) ait du mal à sortir d’un carcan moralo-idéologique.







Il n’y a aucun besoin d’en sortir, c’est leur ligne éditoriale. C’est vous qui pensez encore que journalisme = neutralité. Ce qui, en soit, est un non-sens philosophique d’ailleurs.

La plupart des gens confondent les notions de neutralité et d’objectivité. Un journal ne doit pas rester neutre mais objectif et ça reflets.info le fait très bien parce qu’ils donnent clairement les clefs de l’orientation de leur réflexions. En gros personne n’est dupé et on sait très bien qu’ils ont une ligne éditoriale bien marquée (comme Mediapart sur la presse généraliste).









Glyphe a écrit :



Il n’y a aucun besoin d’en sortir, c’est leur ligne éditoriale. C’est vous qui pensez encore que journalisme = neutralité. Ce qui, en soit, est un non-sens philosophique d’ailleurs.

La plupart des gens confondent les notions de neutralité et d’objectivité. Un journal ne doit pas rester neutre mais objectif et ça reflets.info le fait très bien parce qu’ils donnent clairement les clefs de l’orientation de leur réflexions. En gros personne n’est dupé et on sait très bien qu’ils ont une ligne éditoriale bien marquée (comme Mediapart sur la presse généraliste).





Le fait qu’ils aient une ligne éditoriale et une orientation ne me choque pas, simplement un article orienté sur un même sujet peut être construit comme un commentaire d’actualité partisan (comme le sont les articles de Reflets) écrit avec les tripes pour conforter l’auteur (et certains lecteurs) dans ses convictions, ou être une vraie réflexion en prenant du recul et acceptant certains éléments n’allant pas forcément dans son sens.



Google en profite pour promouvoir son système de Certificate Transparency, ça en est où ce projet ?


Les certificats ?

La poule aux oeufs d’or détenue par un nombre extrêmement réduit d’entreprises…








vexal a écrit :



Plus de détails sur l’affaire :

http://reflets.info/mitm-de-google-par-l-anssi-la-theorie-du-doigt-qui-pointait-…





Ok donc l’ANSSI a fait un proxy HTTPS…



Y’a 10000 raisons de faire ce genre de choses, toutes mauvaises à mon avis même si ça fait parti des trucs que j’ai déjà mit en place.



Je trouve que reflets accuse quand-même vite Google sur le coup, on dirait Charlie Hebdo en face d’un Musulman ! La possibilité qu’une ponte d’un ministère utilise Chrome en violation totale des règles de sécurité n’est quand-même si irréaliste que ça <img data-src=" />



Avant de m’emporter dans un sens ou dans l’autre, j’ai préférer contacter l’ANSSI. On en saura plus (je l’espère) demain. Merci pour les liens vers le post de Blue, quoi qu’il en soit.


Il n’empêche que les erreurs deviennent de plus en plus récurrentes <img data-src=" />



<img data-src=" /> (journées portes ouvertes) <img data-src=" /> Data flood <img data-src=" />








MarcRees a écrit :



Avant de m’emporter dans un sens ou dans l’autre, j’ai préférer contacter l’ANSSI. On en saura plus (je l’espère) demain. Merci pour les liens vers le post de Blue, quoi qu’il en soit.



<img data-src=" />









GentooUser a écrit :



Ok donc l’ANSSI a fait un proxy HTTPS…



Y’a 10000 raisons de faire ce genre de choses, toutes mauvaises à mon avis même si ça fait parti des trucs que j’ai déjà mit en place.



Je trouve que reflets accuse quand-même vite Google sur le coup, on dirait Charlie Hebdo en face d’un Musulman ! La possibilité qu’une ponte d’un ministère utilise Chrome en violation totale des règles de sécurité n’est quand-même si irréaliste que ça <img data-src=" />





Quand même … Explique moi comment Google a pu se procurer un certificat à diffusion extrêmement restreinte (interne au réseau MINEFI) et l’analyser sans que quelqu’un le lui ai fourni (à priori) ? De quelle manière se le sont-ils procurés ?



J’ai bien une idée (par le biais des synchro de terminaux Androïd par exemple). Et j’ai mon avis que l’ANSSI doit analyser ceci de très près.



“Le but était fort probablement de bloquer les webmails” <img data-src=" />



Il n’y a pas plus simple que ça pour les bloquer, non ?

Le plus connu (USA) :http://www.websense.com/content/web-filter-features.aspx.

On peut aussi tout simplement monter ses propres serveurs DNS.



“En aucun cas, Chrome, le navigateur de Google n’y est utilisé… en AUCUN CAS. Il n’y a pas de possibilité de l’utiliser, un dispositif y veille.”



Même avec un p’tit portable amené discrètement dans la mallette ?



Trop fort, GOOGLE ?


Seule certitude, il se prépare quelque chose de gros pour surveiller internet en France. Sans doute en rapport avec de très grandes chances d’éclatement non-coordonné de la zone Euro suite au défaut de dette d’un ou plusieurs pays majeurs, qui se profile de plus en plus distinctement à l’horizon. Et donc avec toutes les conséquences économiques, sociales et politiques plutôt brutales qui vont se produire immanquablement. Le gouvernement a très bien appris des diverses révoltes qui ont mis en l’air divers régimes dictatoriaux : internet a été un vecteur assez significatif de leur succès. Mais certains ne veulent pas voir cela en France. Déjà, lors des émeutes de 2005, certains sites web bien ciblés avaient été bloqués, imparfaitement, par les FAI, à la demande du gouvernement de l’époque.

Relisez et regardez à nouveau les actualité d’alors pour vous rappeler que tout cela a été causé par la mort dramatique et absurde de deux gens adolescents. Imaginez les conséquences d’un défaut de la France sur sa dette souveraine. Ou un refus des investisseurs d’y placer encore des fonds, sans espoirs de les revoir un jour. Depuis des dizaines d’années, nous empruntons pour rembourser des…intérêts. A qui ? Mystère ! Et cela dure depuis 40 ans : la fin de partie sera sifflée un jour ou l’autre. Nous le voyons tous dans l’actualité. C’est dans cette perspective qu’il faut replacer cette “boulette” : vu le nombre de personnes impliquées, ça fait une très grosse “boulette”…

Rappelez-vous bien tout ça quand tout commencera à basculer en Europe vers un chaos progressif mais bien violent.