Le projet de loi d'Obama pour court-circuiter les patents trolls

Le projet de loi d’Obama pour court-circuiter les patents trolls

Un consensus qui ne règle pas tous les problèmes

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Vincent Hermann

Publié dans

Droit

25/10/2013 7 minutes
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Le projet de loi d'Obama pour court-circuiter les patents trolls

Les « patent trolls » pourraient prochainement avoir beaucoup plus de mal à mener leurs activités sur le sol américain. L’administration Obama avait promis en effet que des réformes étaient en cours d’élaboration et un projet de loi pourrait provoquer pour la première fois un changement très significatif dans le processus judiciaire permettant actuellement aux « trolls » d’imposer leur règne.

tribunal federal

Obama contre les vampires 

Les patent trolls sont des sociétés au fonctionnement particulier. En elles-mêmes, elles ne produisent rien ou plus rien. Elles sont caractérisées par une activité centrée exclusivement ou presque sur la propriété intellectuelle. Ce peut être grâce à un long travail de recherche et développement dont l’entreprise décide de vivre, soit un regroupement de plusieurs portefeuilles de brevets émanant de sociétés telles que Microsoft, Google, Apple, Tesla, Qualcomm, etc.

 

L’objectif d’un patent troll est avant tout de valoriser le portefeuille. La propriété intellectuelle n’est alors plus un bouclier mais une arme puissante servant plusieurs buts. Deux en particuliers sont particulièrement courants : mettre à genoux les petites et moyennes entreprises pour vampiriser leurs ressources et parasiter le développement d’un gros concurrent. C’est ainsi que nous avons abordé récemment le cas de Lodsys, qui ponctionne des dizaines de sociétés pour obtenir une rente particulièrement efficace car la plupart des entreprises touchées souhaitent éviter les procès.

L'obligation de détailler les plaintes 

Les patent trolls ont un impact très négatif sur le monde professionnel puisqu’ils détournent les forces vives qui alimentent les entreprises classiques. Une énergie qui n’est alors pas investie dans la conception de produits réels mais qui se matérialise sous la forme de dollars dans quelques comptes en banque. L’administration Obama, consciente du problème, avait il y a plusieurs mois promis que des efforts législatifs seraient faits pour court-circuiter le travail des patent trolls et limiter leur impact sur le fonctionnement des entreprises « normales ».

 

 

Ce projet de loi est maintenant connu, et il attaque un large pan des activités des trolls. Plusieurs aspects sont abordés, à commencer par la plainte elle-même devant les tribunaux. Il faut savoir qu’actuellement, lorsqu’une entreprise dépose une plainte pour violation de brevet, le document initial ne contient que quelques pages ne donnant pas nécessairement un grand nombre de détails. En fait, il n’est parfois pas possible de savoir exactement en quoi consiste cette violation, et quels sont les points précis concernant la société attaquée.

 

Si la nouvelle loi était adoptée en l'état, la situation serait très différente. Le plaignant devrait impérativement fournir d’entrée de jeu tous les détails. Une modification qui aurait deux conséquences majeures. D’une part, la société attaquée saurait précisément à quoi s’en tenir et comment se défendre. D’autre part, et c’est clairement un point important, la création de la plainte demandera beaucoup plus de travail au plaignant. Dans le cas d’un patent troll, cet aspect augmentera les coûts opérationnels de structure qui cherchent justement à les réduire au maximum.

Plus de procédure sans en payer les frais 

Deuxième point important : les frais en cas d’échec dans la procédure. Le projet prévoit en effet que si la société qui dépose plainte est finalement déboutée, elle devra s’acquitter de frais. Jusqu’à présent, ce n’était pas le cas, et la conséquence sera qu’une entreprise devra y réfléchir à deux fois. Or, si elle est devait être votée, cette loi n’affecterait évidemment pas que les patent trolls, mais également les procès plus classiques, comme ceux opposant Apple et Samsung. Cet aspect particulier est conçu pour calmer les velléités de sociétés qui ont recours trop systématiquement aux tribunaux.

 

Troisième point : les « preuves ». Un changement de taille est prévu puisque seuls les éléments ayant un rapport direct avec les points détaillés dans la plainte pourront être pris en charge durant la première phrase de la procédure. Cela évitera que des éléments soient ajoutés petit à petit au dossier, étendant la durée du procès et augmentant les frais pour la défense.

Transparence : la maison-mère serait systématiquement impliquée 

Le projet de loi prévoit également une cassure conséquente dans la manière dont les parties seront représentées. D’une part, les liens entre les sociétés mères, les succursales, les sociétés écrans et ainsi de suite devront impérativement être dévoilés. Ainsi, toutes les personnes morales ou physiques ayant un « intérêt financier » dans la procédure devront obligatoirement être déclarés. En cas de dépôt d’une plainte, c’est l’entité la plus élevée qui devra s’occuper du dépôt de la plainte, ceci dans un souci de transparence.

 

Si cette loi devait passer, elle court-circuiterait en outre une autre méthode utilisée par les patent trolls : déposer une plainte contre les utilisateurs d’une technologie plutôt que contre l’entreprise qui en est à l’origine. Ici, on touche directement à l’activité de Lodsys qui s’estime propriétaire notamment des brevets portant sur les achats in-app. Ainsi, Lodsys ne se bat pas contre Apple, mais directement contre les petites entreprises qui développent des applications pour iOS. Malgré l’intervention d’Apple, Lodsys a obtenu des royalties d’un très grand nombre de ces structures, effrayées à l’idée de dépenser plus d’un million de dollars dans un procès qui engloutirait tout leur budget. Avec la nouvelle loi, une « parenthèse » s’ouvrirait pour obliger l’attaquant à affronter d’abord l’initiateur de la technologie avant de passer à ceux qui l’utilisent.

Un consensus applaudi mais qui ne règle pas tous les problèmes  

Il faut noter cependant que même si le texte représente une étape cruciale dans la lutte contre les patent trolls, il ne peut remédier à toutes les situations. S’il aurait par exemple été efficace dans des affaires telles que Rambus et SCO, il sera sans efficacité sur Lodsys dans la majorité des cas. Pourquoi ? Tout simplement parce que le projet concerne les tribunaux : Lodsys négocie directement auprès des petits éditeurs pour obtenir ses royalties.

 

Pourtant, le projet représente un espoir conséquent de calmer le jeu dans le domaine des plaintes pour violation de brevets. Il a d'autant plus de chance d'être adopté qu’il est porté par des membres éminents des deux principaux partis politiques américains et qu’il établit un consensus. En outre, il est clairement applaudi par des associations telles que l’Electronic Frontier Foundation et la Computer and Communications Industry Association.

 

Rappelons enfin qu’il ne s’agit que d’un projet et qu’il s’écoulera au moins plusieurs mois avant que la loi devienne éventuellement effective. En outre, ses dispositions sont encore susceptibles d'évoluer au fil des débats, et ce sachant que certaines entreprises telles que Dolby Labs et Qualcomm en critiquent d'ores et déjà plusieurs aspects.

Écrit par Vincent Hermann

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Obama contre les vampires 

L'obligation de détailler les plaintes 

Plus de procédure sans en payer les frais 

Transparence : la maison-mère serait systématiquement impliquée 

Un consensus applaudi mais qui ne règle pas tous les problèmes  

Le brief de ce matin n'est pas encore là

Partez acheter vos croissants
Et faites chauffer votre bouilloire,
Le brief arrive dans un instant,
Tout frais du matin, gardez espoir.

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Commentaires (35)




En outre, ses dispositions sont encore susceptibles d’évoluer au fil des débats, et ce sachant que certaines entreprises telles que Dolby Labs et Qualcomm en critiquent d’ores et déjà plusieurs aspects.



J’espère que le projet ne sera pas vidé de sa substance.



En l’état c’est un pas en avant majeur.


Enfin quelque chose qui va être positif, reste à voir si Obama va réussir à la faire passer ce qui est loin d’être acquis.




Obama contre les vampires





Référence au film ; Abraham Lincoln Chasseur de vampire ?



vous auriez pu mettre Obama contre les trolls aux moins ça aurait été dans le fil <img data-src=" /> même si on peut voir dans le vampire, le suceur et pompeur de fric qu’est une société patent troll <img data-src=" />


Champagne !! <img data-src=" />





Même si les changements sont somme toute modeste, je trouve que ça reste un signal fort lancé à ces entreprises (et à ceux qui “abusent” des brevets). Toute amélioration est bonne à prendre



Il était temps qu’ils s’en occupent !



Enfin, pour Lodsys qui négocie directement, c’est quand même plus facile et moins coûteux pour un petit éditeur de se défendre si il y a un texte qui dit qu’il peut pas être attaqué. Evidement, il faudrait aussi que Lodsys puisse être condamné pour abus. Par contre, pour les frais, ça risque plus de défavoriser les petites structures, qui peuvent avoir peur de perdre dans la défence de l’une de leur technologie, alors que je doute qu’Apple/Samsung se dise, tient j’attaque pas, de peur d’avoir des frais à payer.




Rappelons enfin qu’il ne s’agit que d’un projet et qu’il s’écoulera au moins plusieurs mois avant que la loi devienne éventuellement effective.



Oui, d’autant, qu’il va d’abord falloir boucler le retour de la CISPA <img data-src=" />



c’est un bon début mais il faudra un jour ou l’autre remettre à plat le fonctionnement l’USPTO, ce qui est brevetable et dans quelles conditions <img data-src=" />



Ca me parait pas si mal pourtant. Et puis les petites boites vont peut-être finir par moins se laisser impressionner. Mais effectivement faudra attendre de voir le résultat final en bout de course.








Elwyns a écrit :



Référence au film ; Abraham Lincoln Chasseur de vampire ?



vous auriez pu mettre Obama contre les trolls aux moins ça aurait été dans le fil <img data-src=" /> même si on peut voir dans le vampire, le suceur et pompeur de fric qu’est une société patent troll <img data-src=" />





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Analyse pas assez poussée, comme a son habitude Elwyns en fait le minimum <img data-src=" />



ça parait un bon début. Maintenant s’il s’attaquait à la source du problème aussi, c’est à dire au système de brevet qui permet de breveter n’importe quoi <img data-src=" />


J’aimerais bien que l’infobulle disparaisse quand mon pointeur de souris n’est plus sur le lien.

C’est peut être un bug de mon côté (Firefox 24.0).


Ils ne pourront jamais stopper les patent troll, car pour cela il faudrait remettre en cause le système de brevets…








misterB a écrit :



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Analyse pas assez poussée, comme a son habitude Elwyns en fait le minimum <img data-src=" />







Toujours fait le strict minimum <img data-src=" /> ça mérite bien un 610 le minimum :fumer2:



N’empêche on nous entraine pour développer des pages sur simplement 1 phrase de 4 mots ( bien que ce ne soit pas une phrase à proprement parler car il manque le verbe ) <img data-src=" />



Pourvu que cette loi passe.




il sera sans efficacité sur Lodsys dans la majorité des cas. Pourquoi ? Tout simplement parce que le projet concerne les tribunaux : Lodsys négocie directement auprès des petits éditeurs pour obtenir ses royalties.



Sauf que les petits éditeurs se soumettent de peur de passer devant les tribunaux. Si le passage devant les tribunaux est extrêmement difficile pour Lodsys alors le petit éditeur aura plus d’aplomb pour refuser le chantage.


C’est peut-être pas la solution absolue et définitivement efficace, mais toute avancée contre ces parasites est bonne à prendre.

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Daikyoka a écrit :



Sauf que les petits éditeurs se soumettent de peur de passer devant les tribunaux. Si le passage devant les tribunaux est extrêmement difficile pour Lodsys alors le petit éditeur aura plus d’aplomb pour refuser le chantage.





Exactement !!! Je ne comprends pas pourquoi ce n’est pas venu à l’esprit du rédacteur de l’article…?!









NonMais a écrit :



Ca me parait pas si mal pourtant. Et puis les petites boites vont peut-être finir par moins se laisser impressionner. Mais effectivement faudra attendre de voir le résultat final en bout de course.







Effectivement, la petite boite “n’aura qu’à dire” : Ya un soucis, portez plainte!

ça peut faire reculer le patent troll, si les frais et procédure à engager son suffisament lourdes.









Daikyoka a écrit :



Sauf que les petits éditeurs se soumettent de peur de passer devant les tribunaux. Si le passage devant les tribunaux est extrêmement difficile pour Lodsys alors le petit éditeur aura plus d’aplomb pour refuser le chantage.





Mais est-ce que ça va suffire ?



Ça me fait penser au procès de Samsung et Apple. Ce dernier attaque Samsung pour des choses logiciel dont Samsung n’est pas forcément le détenteur mais simple utilisateur. C’est donc contre Google que Apple devrait se retourner ?








maxxyme a écrit :



Exactement !!! Je ne comprends pas pourquoi ce n’est pas venu à l’esprit du rédacteur de l’article…?!





Si le petit éditeur s’estime menacé (au sens propre) il peut porter plainte pour extorsion. S’il accepte le deal, on doit partir du principe qu’il l’a fait de son plein gré.



Ça créerait un précédent désastreux si l’article de loi partait du principe qu’une négociation est réalisée sous la menace <img data-src=" />



Avec l’obligation de fournir les détails dans la plainte, le petit éditeur pourra dire “admettons, filez-moi le point exact de mon soft qui viole votre propriété intellectuelle, après on discute”



C’est comme ça que je le vois, du moins







Mr.Nox a écrit :



Ça me fait penser au procès de Samsung et Apple. Ce dernier attaque Samsung pour des choses logiciel dont Samsung n’est pas forcément le détenteur mais simple utilisateur. C’est donc contre Google que Apple devrait se retourner ?





dans le projet de loi, oui (si c’est vraiment Android qui est en cause)









Mr.Nox a écrit :



Ça me fait penser au procès de Samsung et Apple. Ce dernier attaque Samsung pour des choses logiciel dont Samsung n’est pas forcément le détenteur mais simple utilisateur. C’est donc contre Google que Apple devrait se retourner ?







Pas tout à fait, puisque généralement, dans le cas Samsung/Apple, c’est la surcouche de Samsung qui est attaquée.



Par contre, pour tous les constructeurs qui payaient des royalties à Microsoft pour l’utilisation d’Android, y’a moyen que ça change la donne, et que certains disent merde à Microsoft.





Un consensus applaudi mais qui ne règle pas tous les problèmes



C’est ça.



D’autre part, je ne suis pas convaincu que l’aspect financement des procédures soit un réel frein aux patents troll (sauf si ce qu’ils y gagnent reste en deça de ce qu’ils seront obligés de régler…). Pour moi, ça me semble plus un moyen trouvé par l’Etat pour avoir sa part du gâteau des brevets qu’autre chose…



Ajouter une ligne au texte du style “toute société/personne morale ne pouvant pas apporter la preuve d’une production de biens matériel ou immatériel en rapport avec l’activité ciblée des brevets ne pourra pas prétendre à la violation de ses brevets” n’aurait-elle pas été plus simple? Dans le cas de lodsys, le problème aurait simplement été balayé d’un revers de la main : Vous ne faites pas de logiciel exploitant les achats in-app et vous ne faites pas non plus de développement logiciel quelconque? Vous ne pouvez pas utiliser ce brevet pour attaquer qui que ce soit!




Les patent trolls sont des sociétés au fonctionnement particulier. En elles-mêmes, elles ne produisent rien ou plus rien. Elles sont caractérisées par une activité centrée exclusivement ou presque sur la propriété intellectuelle. Ce peut être grâce à un long travail de recherche et développement dont l’entreprise décide de vivre, soit un regroupement de plusieurs portefeuilles de brevets émanant de sociétés telles que Microsoft, Google, Apple, Tesla, Qualcomm, etc.





J’ai un problème avec votre définition des patent trolls : une entreprise qui ne ferait que de la R&D pour ensuite valoriser ses brevets par des licences serait un patent troll ?



La recherche universitaire produit beaucoup de brevets qui sont ensuite monnayés auprès des industriels. Je ne pense pas qu’on puisse les considérer comme des patent trolls.



Pour moi, il faut considérer le caractère nuisible/agressif du patent troll (le coté “troll justement”).


“Barack, Hast du versucht, mich in der Vergangenheit auszuspionieren?”



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Ca avance dans le bons sens pour les américains. Ca pourrait avoir un impact sur la définition du brevet au niveau européen.









Nisnor a écrit :



Ajouter une ligne au texte du style “toute société/personne morale ne pouvant pas apporter la preuve d’une production de biens matériel ou immatériel en rapport avec l’activité ciblée des brevets ne pourra pas prétendre à la violation de ses brevets” n’aurait-elle pas été plus simple? Dans le cas de lodsys, le problème aurait simplement été balayé d’un revers de la main : Vous ne faites pas de logiciel exploitant les achats in-app et vous ne faites pas non plus de développement logiciel quelconque? Vous ne pouvez pas utiliser ce brevet pour attaquer qui que ce soit!







C’est partiellement le cas sur les brevet français, ils peuvent être retirer en cas de non utilisation 5 ans après le dépôt. (Je me trompe peut être sur les 5 ans, mais le fond est là).







Pyvs a écrit :



Pour moi, il faut considérer le caractère nuisible/agressif du patent troll (le coté “troll justement”).







C’est un peu ça le problème, de définir “troll” en terme juridique.



On pourrait vite conclure que Kodak, par exemple, est un patent troll avec une mauvaise définition du termes, alors que la seul solution pour eux actuellement est de ne vivre que sur leur brevet, et ce de manière juste et honnête, au moins sur le court termes.










Pyvs a écrit :



J’ai un problème avec votre définition des patent trolls : une entreprise qui ne ferait que de la R&D pour ensuite valoriser ses brevets par des licences serait un patent troll ?



La recherche universitaire produit beaucoup de brevets qui sont ensuite monnayés auprès des industriels. Je ne pense pas qu’on puisse les considérer comme des patent trolls.



Pour moi, il faut considérer le caractère nuisible/agressif du patent troll (le coté “troll justement”).





en effet, de mon point de vue, les patent trolls sont plus ceux qui ont acheté des brevets dans le seul but de nuire/parasiter (SCO avec UNIX) ou ceux qui ont déposé des brevets complètement random (les liens hypertextes par je sais plus qui ou les rectangles à coins ronds par Apple) et s’en servent uniquement pour gagner du pognon sur le dos des autres ou tacler un concurrent ayant trop de réussite.



Une boite qui fonderait son business model sur de la R&D pour ensuite vendre des droits d’utilisation/implémentation et toucher des royalties n’entrerait pas dans cette catégorie (genre ARM, si je dis pas de connerie)







jun a écrit :



C’est un peu ça le problème, de définir “troll” en terme juridique.





complètement





jun a écrit :



On pourrait vite conclure que Kodak, par exemple, est un patent troll avec une mauvaise définition du termes, alors que la seul solution pour eux actuellement est de ne vivre que sur leur brevet, et ce de manière juste et honnête, au moins sur le court termes.





pas vraiment parce qu’ils ont utilisé leurs propres brevets à un moment donné



edit : corrections… apéro dépassé, fautes multipliées :/





Un consensus qui ne règle pas tous les problèmes



Faut pas trop en demander d’un coup non plus. S’ils commencent a s’attaquer au probleme, c’est deja un debut.

Apres, comme rwtt plus haut, je me dis que s’ils pouvait repenser entierement le systeme des brevets pour supprimer les depots debiles, ca aidera aussi beaucoup.








wormidable a écrit :



Faut pas trop en demander d’un coup non plus. S’ils commencent a s’attaquer au probleme, c’est deja un debut.

Apres, comme rwtt plus haut, je me dis que s’ils pouvait repenser entierement le systeme des brevets pour supprimer les depots debiles, ca aidera aussi beaucoup.





sans compter qu’ils viennent juste de rebooter et que tous les services sont pas encore dispo (là on a que l’image du bureau et la souris est même pas encore réactive <img data-src=" />









Pyvs a écrit :



J’ai un problème avec votre définition des patent trolls : une entreprise qui ne ferait que de la R&D pour ensuite valoriser ses brevets par des licences serait un patent troll ?





Le “patent troll” a la base (ca a depuis ete utilise pour qualifier Apple, mais c’est un abus du terme) est une entreprise entierement axee sur l’achat de brevets et la vente de licences. Il ne fait pas de R&D et ne commercialise surtout aucun produit.

En gros, c’est un pur intermediaire entre l’inventeur et le fabricant, n’ayant jamais participe a un processus autre que juridique.



Une autre forme de troll est celui qui va lui-meme deposer des brevets aux definitions larges, recouvrant ainsi des produits existants ou a venir sans apporter de prototype ou meme la preuve que le produit est realisable au moment du depot. Ce type de brevet devrait etre rejete, mais les criteres d’admissibilite sont tres variables selon les pays.









WereWindle a écrit :



Si le petit éditeur s’estime menacé (au sens propre) il peut porter plainte pour extorsion.







Extorsion ? Sur quel motif ?

Aller voir quelqu’un et lui dire qu’il utiliser quelque chose de breveté sans payer c’est pas de l’extorsion.





Ça créerait un précédent désastreux si l’article de loi partait du principe qu’une négociation est réalisée sous la menace <img data-src=" />





Une menace qui est parfaitement légale.

Ils ne vont pas aller briser les doigts de tous les développeur et faire bruler leur locaux. Ils vont au tribunal !



C’est pas la méthode qui est criticable (essayer de négocier avant de passer au tribunal), ce sont les bases sur lesquelles elle s’applique.









Jed08 a écrit :



Extorsion ? Sur quel motif ?

Aller voir quelqu’un et lui dire qu’il utiliser quelque chose de breveté sans payer c’est pas de l’extorsion.







Une menace qui est parfaitement légale.

Ils ne vont pas aller briser les doigts de tous les développeur et faire bruler leur locaux. Ils vont au tribunal !



C’est pas la méthode qui est criticable (essayer de négocier avant de passer au tribunal), ce sont les bases sur lesquelles elle s’applique.





on est bien d’accord.

Le projet présenté est (en partie) qu’il faudra précisément indiquer quel brevet est utilisé sans autorisation lors de la plainte au tribunal. Si le mec soupçonné est sûr d’être clean ne serait-ce qu’à 60%, il lui suffit d’envoyer paitre le proprio du brevet, quitte à négocier plus tard une fois la situation plus claire, s’il est en tort ou aller au bout s’il est dans son droit.. <img data-src=" />



Je répondais à Maxxime et Daikyoka qui se demandaient pourquoi l’article ne tenait pas compte de la peur de celui que le patent troll va voir. Ma réponse étant, d’une part, que s’il y a une vraie menace (une cause réelle à la peur à base de pétage de rotules) c’est déjà couvert par la loi à priori et, d’autre part, qu’un article de loi ne devait surtout pas partir du principe qu’une négociation est contrainte. (dit autrement, l’esprit de cet article n’est apparemment pas de compenser le manque de conviction des entrepreneurs)



La guilde des avocats doit trembler et les services juridiques des grosses sociétés aussi.

Une partie de leur boulot risque de disparaitre.








Jed08 a écrit :



Extorsion ? Sur quel motif ?

Aller voir quelqu’un et lui dire qu’il utiliser quelque chose de breveté sans payer c’est pas de l’extorsion.



Une menace qui est parfaitement légale.

Ils ne vont pas aller briser les doigts de tous les développeur et faire bruler leur locaux. Ils vont au tribunal !



C’est pas la méthode qui est criticable (essayer de négocier avant de passer au tribunal), ce sont les bases sur lesquelles elle s’applique.





La methode elle-meme est souvent critiquable. Pas systematiquement, mais les abus existent.

1- Brevets qui sont consciemment flous, deposes aupres d’organismes d’enregistrement debordes. (ok, le systeme est en partif fautif, mais l’idee d’en abuser n’est pas meilleure.)

2- Courriers de cabinets d’avocats envers des entites sans la capacite financiere de se defendre. (J’ai lu un article sur une boite qui attaquait plusieurs petites boites qui utilisaient des scanners HP - enfin, je crois que c’etait cette marque - plutot que de s’attaquer au fabricant. Pretexte - on rejoint le premier cas en meme temps - un brevet sur la fonction scan-to-mail.)

3- Il est avere qu’invoquer envers de multiples cibles des menaces juridiques sans intention de poursuivre est une forme d’extorsion. Ce n’est pas parce que tu peux invoquer un texte de loi que ce n’est pas une extorsion. Il y a plusieurs cas sur differents territoires (US comme Europe) ou des cabinets d’avocats ont ete mis en accusation voire condamnes pour ces “menaces parfaitement legales”.



La frontiere est parfois mince entre la negociation de bonne foi (et legale) et la “simple” menace sans intention de poursuivre, et la tentative d’extorsion. Mais parce que la pratique est potentiellement legale, ca ne la justifie pas toujours.



L’idee est que ce projet de loi tente de reduire la marge de manoeuvre des trolls (en particulier sur les points 1 et 2). Apres, ca ne couvre pas toutes les approches, mais permet au minimum de les voir venir.



Est-ce que cela va inpacter la rente MicroSoft sur les Android?








Severe a écrit :



Est-ce que cela va inpacter la rente MicroSoft sur les Android?





Jusqu’à preuve du contraire, ce ne sont pas des patent trolls. Androïd utilise de vrais brevets issus d’une vraie recherche de la part de Microsoft.

Donc que Androïd (c’est à dire google) paye des droits (et non une rente) à Microsoft c’est tout à fait normal.