Licenciements chez Alcatel : les syndicats indignés, le gouvernement réagit

Licenciements chez Alcatel : les syndicats indignés, le gouvernement réagit

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Nil Sanyas

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Économie

09/10/2013 7 minutes
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Licenciements chez Alcatel : les syndicats indignés, le gouvernement réagit

La nouvelle est officielle depuis hier : Alcatel-Lucent compte licencier près de 10 000 personnes dans le monde d'ici la fin de l'année 2015. La France sera durement touchée avec 900 départs et 200 arrivées en 2014, et l'externalisation de plusieurs centaines de postes. Les syndicats, qui s'attendaient à cette nouvelle, ont vivement réagi, tout comme le gouvernement ainsi que le président français.

Alcatel-Lucent

Un air de déjà-vu

Depuis quelques années et la montée en puissance de ses concurrents chinois ZTE et Huawei, le Franco-Américain Alcatel-Lucent tranche durement dans ses effectifs. L'an passé déjà, la société annonçait le licenciement de 5 490 personnes, dont 1 430 en France, pays le plus durement touché. À cette époque, Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, et Fleur Pellerin, ministre déléguée à l'Économique numérique, se sont dits dans un communiqué commun « préoccupés par les difficultés d'Alcatel-Lucent ».

 

Avec Michel Sapin, ministre du Travail, les locataires de Bercy annonçaient même qu'ils seraient « extrêmement vigilants à ce que le projet d’Alcatel-Lucent préserve les fonctions les plus stratégiques du groupe en France. Ils veilleront à ce qu’un dialogue exemplaire soit mis en place avec les organisations syndicales afin notamment de trouver une solution d'emploi à chaque salarié qui pourrait être concerné par le projet annoncé. »

L'Europe et la France trinquent

Cette année, les chiffres changent, mais les dialogues ne varient guère. Dans son communiqué officiel, Alcatel-Lucent explique donc vouloir économiser 1 milliard d'euros voire plus, ceci en tranchant dans certaines branches, et donc sur des emplois bien précis mais néanmoins nombreux. 4 100 salariés en Europe devront donc plier bagage d'ici deux ans, tandis que 3 800 en Asie-Pacifique et 2 100 en Amérique devront en faire de même, soit un total de 10 000 départs. En réalité, ce sont 15 000 personnes qui partiront, tandis que 5 000 autres seront recrutées dans le même laps de temps.

 

Parmi les 4 100 licenciements européens, la France, qui compte le plus d'employés sur le continent, sera le pays le plus touché avec 900 départs l'an prochain, principalement dans l'administratif, le commercial et le support. Un Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) sera mis en place. Alcatel recrutera en même temps 200 ingénieurs et techniciens pour travailler sur les nouvelles technologies, sachant que l'équipementier télécom cherche à concentrer sa recherche et développement (R&D) sur les technologies de prochaines générations (5G, etc.), tout en réduisant celle sur les anciennes générations. Toujours concernant la France, Alcatel précise que 900 autres postes pourraient d'ici fin 2015 être transférés ou redéployés. La société n'est néanmoins pas affirmative à ce sujet.

 

Il s'agit du sixième plan social d'Alcatel en sept ans. L'effectif français devrait être quasi divisé par deux depuis la fusion entre Alcatel et Lucent en 2006.

« La direction générale a la main lourde, très lourde »

Du côté des syndicats, la nouvelle n'est pas si surprenante, bien que décevante. En effet, depuis plusieurs mois déjà, nous savions que la nouvelle direction cherchait à réduire ses coûts. La somme d'un milliard d'euros d'économies était déjà avancée. En juin dernier, la CFDT pensait ainsi que cela « passera certainement par des réductions d'effectifs », tout en se demandant « combien et dans quel périmètre ? »

 

Cette même CFDT rappelait à l'époque que « les salariés ne peuvent pas payer à nouveau au prix fort les erreurs des directions générales précédentes. Ils ne sont pas non plus responsables des milliards d’euros évaporés sans effet dans les plans de restructuration précédents. L’articulation avec le plan social en cours, extrêmement douloureux, devra aussi être prise en compte. » Des vœux qui n'ont pas été écoutés.

 

Hier, le syndicat ne cachait pas son désarroi suite à cette nouvelle. Estimant que « la direction générale à la main lourde, très lourde », la CFDT explique que les salariés ont pris de nouveau « un coup sur la tête » après déjà cinq plans de licenciement en six ans. « C’est une réelle hécatombe ! » considère même le syndicat, lequel assure qu'il « combattra et fera des propositions pour changer ce plan. La CFDT avec l’intersyndicale se mobilisera avec les salariés parce qu’il est impensable de laisser cette saignée supplémentaire se réaliser sans réagir. »

 

Pour conclure son communiqué, la CFDT affirme que le gouvernement doit aider le syndicat à pousser la direction d'Alcatel-Lucent à rééquilibrer les suppressions d'emplois en faveur de la France, alors que cette dernière est le pays à le plus souffrir des derniers plans de départs.

« Un tsunami social inacceptable » pour la CFE-CGC

Pour la CFE-CGC, la nouvelle est un véritable « tsunami social », qu'il juge « inacceptable ». Le syndicat précise que les sites de Toulouse, de Rennes et de Paris (Avenue de Suffren) seront fermés, et que les sites d'Ormes, de Eu et d'Orvault risquent d'être abandonnés, cédés ou externalisés. En France, « Alcatel-Lucent aura perdu d’ici fin 2015 30 % de ses effectifs actuels sur son cœur de métier (les marchés opérateurs) ainsi que la plupart de ses sites » explique-t-on.

 

Face à une telle situation, et à l'instar de la CFDT, la CFE-CGC en appelle directement au gouvernement et en particulier à Arnaud Montebourg afin d'inverser la tendance. «  Monsieur Montebourg, il ne suffit pas de déclarer à propos de La Nouvelle France Industrielle : "Nous construisons la France qui défend sa souveraineté en retrouvant sa capacité d’innovation et de déploiement des nouvelles infrastructures numériques... La France dispose de nombreux atouts grâce à un leader mondial, Alcatel-Lucent...", il faut des actes MAINTENANT ! »

« Le plan social est excessif »

Le ministre du Redressement productif a justement réagi, notamment à l'Assemblée nationale hier. « Nous avons reçu le président d'Alcatel, nous lui avons dit que la première des choses était que le plan social (...) est excessif. (...) Nous avons demandé à la direction d'Alcatel-Lucent de reformater à la baisse le plan social, de le réduire » s'est-il ainsi expliqué devant les députés.

 

Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a pour sa part déclaré que le gouvernement serait « particulièrement vigilant et exigeant » sur la mise en place du plan social d'Alcatel-Lucent. L'ex-maire de Nantes a non seulement rappelé qu'Alcatel avait reçu des aides publiques et donc que la société avait des devoirs, mais il a même affirmé que selon l'entreprise, il s'agit de son tout dernier plan de licenciement. « Le gouvernement sera particulièrement attentif pour que ce qui nous est dit soit la vérité et nous allons procéder à des vérifications » a-t-il ainsi indiqué lors d'une conférence de presse organisée à Matignon.

 

Enfin, le président de la République François Hollande lui-même s'est exprimé sur le sujet. Il a ainsi déclaré que « les pouvoirs publics devaient tout faire pour qu'il y ait le moins de suppression d'emplois possible », imposant ainsi une certaine pression sur le dos du gouvernement. Néanmoins, comme rappelé en début d'article, lors des précédents plans sociaux, les paroles ont rarement été transformées en actes.

Écrit par Nil Sanyas

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Un air de déjà-vu

L'Europe et la France trinquent

« La direction générale a la main lourde, très lourde »

« Un tsunami social inacceptable » pour la CFE-CGC

« Le plan social est excessif »

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Commentaires (43)


Une direction incompétente qui fait payer à ses employés ses erreurs stratégiques.

Un grand classique, ou comment sauver sa tête en faisant sauter celle des autres.

Pendant ce temps ils ont gagé leur portefeuille de brevet de 5 milliards d’€ à Goldman Sachs pour obtenir un prêt de 2 Milliards. Une honte.




Enfin, le président de la République François Hollande lui-même s’est exprimé sur le sujet. Il a ainsi déclaré que « les pouvoirs publics devaient tout faire pour qu’il y ait le moins de suppression d’emplois possible », imposant ainsi une certaine pression sur le dos du gouvernement. Néanmoins, comme rappelé en début d’article, lors des précédents plans sociaux, les paroles ont rarement été transformées en actes.



Un gouvernement a-t-il jamais pu faire quoi que ce soit dans ce genre de cas ? (ceci est une vraie question : je ne me souviens pas d’exemple en ce sens)


Voilà un gars qui sait quoi faire dans ce genre de situation



http://www.youtube.com/watch?v=Q2szcdHGIn4








servalx a écrit :



Une direction incompétente qui fait payer à ses employés ses erreurs stratégiques.

Un grand classique, ou comment sauver sa tête en faisant sauter celle des autres.

Pendant ce temps ils ont gagé leur portefeuille de brevet de 5 milliards d’€ à Goldman Sachs pour obtenir un prêt de 2 Milliards. Une honte.





Ou alors un groupe a la française des année 80 ( acquis sociaux énormes, salaires élevé) qui d’ou coup arrive sur des marchés ouvert a la concurrence et qui du coup est incapable de se battre. Et c’est pas faute d’avoir déjà vendu toutes les branches a faibles marges.



Arnaud Montebourg le tonneau vide quoi : le monsieur qui monte sur ses grands chevaux à chaque fois pour faire beaucoup de bruits, mais au final inefficace à souhait <img data-src=" />








Chrisrc01 a écrit :



Voilà un gars qui sait quoi faire dans ce genre de situation



http://www.youtube.com/watch?v=Q2szcdHGIn4









Difficile de lui dire non. <img data-src=" />



Pour l’économie , au lieu de mettre un politique en ministre, qu’ils choisissent un professionnel connaissant les problèmes de l’économie (pas un actionnaire de grosse boite).









WereWindle a écrit :



Un gouvernement a-t-il jamais pu faire quoi que ce soit dans ce genre de cas ? (ceci est une vraie question : je ne me souviens pas d’exemple en ce sens)









C’est con mais c’est lors de ce genre d’évènement qu’on a presque envie de mettre un Vladimir Poutine like à la tête de l’état …









CR_B7 a écrit :



Ou alors un groupe a la française des année 80 ( acquis sociaux énormes, salaires élevé) qui d’ou coup arrive sur des marchés ouvert a la concurrence et qui du coup est incapable de se battre. Et c’est pas faute d’avoir déjà vendu toutes les branches a faibles marges.





Si Alcatel en est là c’est à cause de ses salariés bien sur !

On voit que tu n’a rien suivi de la lente descente aux enfers d’Alcatel. Mais c’est tellement plus facile et fainéant de reprendre le petit discours umpiste de base.




Blague chieusse:

bof si cela m’évitera de travailler avec les équipements SDH de chez alcatel Lucent, sa me fera des migraines en moins !


Pour moi les syndicats n’ont rien compris, le plus embêtant n’est pas de perdre son emploi, mais d’avoir peur de ne pas en retrouver.



Quand au choix stratégique il faut se remettre dans le contexte de l’époque pour voir si il y a eu une erreur, ce qui n’est pas fait.


Ils disent eux même qu’ils ont raté la 3G.

Il te faut quoi comme contexte de l’époque pour comprendre cette erreur stratégique ? <img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" />



Alcatel, c’est devenu une entreprise, sans usine, sans informatique (externalisé chez HP), sans maintenance (externatlisé chez Wipro) et qui se prépare à externaliser encore d’autres activités (logiciel).

C’est n’importe quoi tellement c’est lourd et contre productif.








servalx a écrit :



Ils disent eux même qu’ils ont raté la 3G.

Il te faut quoi comme contexte de l’époque pour comprendre cette erreur stratégique ? <img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" />



Alcatel, c’est devenu une entreprise, sans usine, sans informatique (externalisé chez HP), sans maintenance (externatlisé chez Wipro) et qui se prépare à externaliser encore d’autres activités (logiciel).

C’est n’importe quoi tellement c’est lourd et contre productif.







L’investissement dans la 3G aurait dû être fait bien avant la sortie de l’Iphone, était ce une évidence ? Je ne suis pas certain. Une fois la 3G en expansion, il était trop tard.



Sans compter qu’il fallait voir les résistances internes et peut être même des actionnaires etc….




Pour jouer sur les marges, on élimine les employés en leur demandant de se faire embaucher dans une boite de prestation ou en auto entrepreneur…



La politique depuis 5 ans : Réduisons les Charges… pas la compétence… Sous traitons.



Le problème maintenant, c’est que les employés ne se sentent plus “intégré” dans l’entreprise…

ET VIVE LE BURN-OUT…








Mme_Michu a écrit :



Arnaud Montebourg le tonneau vide quoi : le monsieur qui monte sur ses grands chevaux à chaque fois pour faire beaucoup de bruits, mais au final inefficace à souhait <img data-src=" />





Entendu ce matin, la dernière version en date de la politique économique franchouillarde du “comment aider une société comme Alcatel à préparer son avenir”:



L’inciter à innover et à conquérir des marchés d’excellence où on peut maximiser la valeur ajoutée ? Ben non, on va plutôt mettre la pression sur les opérateurs FR pour qu’ils achètent chez elle, pardi.



Comme ça au lieu d’aider à avoir une boite qui remonte la pente de l’innovation et qui peut faire jeu égal vis à vis de la concurrence mondiale en terme de qualité de produits, on choisi l’option du protectionnisme artificiel qui conduira tout droit la boite à ne pas se rénover. Bref, dans un an, on aura à nouveau le même plan social. Pour les mêmes maux.



Avec un magnifique discours de merde du politique à la clef “on va obliger les opérateurs à acheter autre chose que le moins disant au niveau du prix”.



Ben tiens, sauf que la réalité, c’est un Free par exemple, le dernier à avoir posé des milliards sur la table pour s’acheter de l’équipement. Eh ben il se fournit chez Nokia, une belle boite européenne implantée dans un pays où les coûts du travail sont tout sauf ceux des chinois.

Bizarre ça ; cela ne voudrait-il pas dire que le problème d’Alcatel n’est pas le dumping social, mais plutôt la qualité réelle de ses solutions ?

Bref, un discours qui n’est pas crédible 10 secondes quand on regarde les faits. Mais l’important c’est qu’on donne l’impression de volontarisme à la TV au 20 heures.



Monde de merde.












amikuns a écrit :



Pour l’économie , au lieu de mettre un politique en ministre, qu’ils choisissent un professionnel connaissant les problèmes…







Un peu comme une ex-pharmacienne au ministère de la santé… qui achète à ses potes des labos des tétrachiées de doses de vaccins inutiles?



Moi je serais plutôt pour mettre des gens intelligents (pour la capacité à comprendre rapidement un secteur nouveau pour eux) mais neutres (n’y ayant jamais exercé de près ou de loin), donc a priori capables de faire la part des choses dans les propositions de leur cabinet et non embrigadés depuis des années par les lobbyistes.



Quand je lis certains commentaires, ça me fait bien rire.



N’attendez jamais RIEN des politiciens en terme d’emplois dans le privé, le privé ce n’est pas le public, les gouvernements, qu’ils soient de droite ou de gauche, n’y ont aucun pouvoir décisionnaire (tout juste une petite influence), seule la justice peut trancher en dernier lieu, à condition que des lois aient été bafouées.



Que les gens arrêtent de reporter leurs responsabilité et l’espoir sur des politiciens, il n’y aura jamais de retour en terme de préservation de l’emploi, sauf si l’emploi est menacé de façon illégale auquel cas ils peuvent influencer la mise en route de certaines lois, ou faire passer un décret. (Et encore…).


Il faut préciser que le mauvais résultat 2012 – 1,3 milliard d’euros de pertes – qui sert de prétexte à ces licenciements est essentiellement dû à une “dépréciation des actifs”, c’est-à-dire à un artifice comptable destiné par exemple à masquer des bénéfices.



Et la justification de la fermeture du site de Rennes est que son effectif (110) est tombé sous la “taille critique”… suite aux plans de licenciements précédents !








bingo.crepuscule a écrit :



Quand je lis certains commentaires, ça me fait bien rire.



N’attendez jamais RIEN des politiciens en terme d’emplois dans le privé, le privé ce n’est pas le public, les gouvernements, qu’ils soient de droite ou de gauche, n’y ont aucun pouvoir décisionnaire (tout juste une petite influence), seule la justice peut trancher en dernier lieu, à condition que des lois aient été bafouées.







Certes, mais ils peuvent par exemple faire un climat favorable à l’investissement qui à terme crée l’emploi.



L’état crée le climat en faveur ou en défaveur de l’emploi donc influe indirectement sur la création préservation de l’emploi.









metaphore54 a écrit :



L’investissement dans la 3G aurait dû être fait bien avant la sortie de l’Iphone, était ce une évidence ? Je ne suis pas certain. Une fois la 3G en expansion, il était trop tard.







La 3G (UMTS) a vu ses investissements démarrer en 19992000… avec les premiers réseaux vendus en 20022003.



L’iPhone c’est 2007, marquant plus généralement le boom du smartphone et des services justifiant de faire autre chose d’un téléphone que “causer dans le poste”.



On ne peut pas dire que l’industrie était en retard et ce fut même plutôt le contraire: Elle fut trop en avance et n’a quasiment rien vendu en 3G avant 2005 car aucun service ne justifiait l’investissement massif des opérateurs versus le GSM et ses évolutions (GPRS puis EDGE). Je ne fais que le comparo côté Europe, version USA les noms changent mais le constat reste similaire.



=&gt; Beaucoup d’investissements, peu de ventes… aggravé par le fait de devoir ré-étudier les équipements a cause des obsolescences hardware (au delà de 3 ans, même avec des “last-buy”, c’est quasi obligatoire) avant d’avoir rentabilisé les précédents. Même celui qui fut un temps le 3ème mondial (Nortel), ce que ne fut jamais Alcatel, y a laissé sa peau.



On peut dire beaucoup de choses, mais dire que l’industrie était en retard montre une totale méconnaissance du sujet.









yl a écrit :



La 3G (UMTS) a vu ses investissements démarrer en 19992000… avec les premiers réseaux vendus en 20022003.



L’iPhone c’est 2007, marquant plus généralement le boom du smartphone et des services justifiant de faire autre chose d’un téléphone que “causer dans le poste”.



On ne peut pas dire que l’industrie était en retard et ce fut même plutôt le contraire: Elle fut trop en avance et n’a quasiment rien vendu en 3G avant 2005 car aucun service ne justifiait l’investissement massif des opérateurs versus le GSM et ses évolutions (GPRS puis EDGE). Je ne fais que le comparo côté Europe, version USA les noms changent mais le constat reste similaire.



=&gt; Beaucoup d’investissements, peu de ventes… aggravé par le fait de devoir ré-étudier les équipements a cause des obsolescences hardware (au delà de 3 ans, même avec des “last-buy”, c’est quasi obligatoire) avant d’avoir rentabilisé les précédents. Même celui qui fut un temps le 3ème mondial (Nortel), ce que ne fut jamais Alcatel, y a laissé sa peau.



On peut dire beaucoup de choses, mais dire que l’industrie était en retard montre une totale méconnaissance du sujet.







<img data-src=" /> <img data-src=" /> 1999, je ne pensais pas la 3G si vieille, mais tu démontre que l’investissement dans la 3G était très loin d’être une priorité, voire même contre productif. Bien sûr que je me fie à ce que tu as marqué.









CR_B7 a écrit :



Ou alors un groupe a la française des année 80 ( acquis sociaux énormes, salaires élevé) qui d’ou coup arrive sur des marchés ouvert a la concurrence et qui du coup est incapable de se battre. Et c’est pas faute d’avoir déjà vendu toutes les branches a faibles marges.







C’est clair et le plus gros problème est ici : article du Figaro



Après si on coupe la poire en 2 (entre le max à 3.6 million et le minimum du salaire assuré à 1.2 million), ça fait quoi…un peu moins de 2 millions, tu penses qu’on pourrait sauver combien d’emploi si un DG responsable toucherait on va dire, rien qu’un quart (et je suis gentil) de son salaire.



Mais je dis ça, je dis rien <img data-src=" />









metaphore54 a écrit :



L’investissement dans la 3G aurait dû être fait bien avant la sortie de l’Iphone, était ce une évidence ? Je ne suis pas certain. Une fois la 3G en expansion, il était trop tard.



Sans compter qu’il fallait voir les résistances internes et peut être même des actionnaires etc….





Les 1ers travaux sur la 3G ont démarré au milieu des années 80. L’explosion de la téléphonie mobile à commencé au milieu des année 90, Les 1ers réseau 3G au début des années 2000.

Alors oui c’était une évidence pour un équipementier télécoms.

Quant à l’iPhone il n’a rien avoir avec le poulet.

Soit tu n’as aucune mémoire, soit tu ne t’es pas intéressé à la question.









servalx a écrit :



Alcatel, c’est devenu une entreprise, sans usine, sans informatique (externalisé chez HP), sans maintenance (externatlisé chez Wipro) et qui se prépare à externaliser encore…







Rien de plus facile, du point de vue d’un dirigeant, que d’externaliser une maintenance dans n’importe quel pays (allant, selon les fuseaux horaires, de la Roumanie aux Philippines) dans lequel on peut tirer un VPN. Sauf qu’en pratique cela fonctionne très mal et que dans ce type de boite, sans réseau fiable, c’est rapidement des dizaines de milliers de personnes qui ne peuvent bosser le temps de la résolution de l’incident!



Le problème c’est que ces pertes sont rarement comptées pour les comparer aux gains de l’externalisation… a la limite si les gens sont de plus en plus dans l’incapacité de faire correctement leur boulot ce serait même un motif… à plan social!



La boucle est bouclée… <img data-src=" />



Je crois qu’on peut encore une fois remercier l’UE pour n’avoir pas voulu protéger son industrie face à la concurrence un rien faussée en provenance de la Chine sur les équipements téléphoniques.



Edit : c’était il y a presque un an …



http://www.lemonde.fr/technologies/article/2012/10/19/baisse-de-la-clientele-con…








servalx a écrit :



Les 1ers travaux sur la 3G ont démarré au milieu des années 80. L’explosion de la téléphonie mobile à commencé au milieu des année 90, Les 1ers réseau 3G au début des années 2000.

Alors oui c’était une évidence pour un équipementier télécoms.

Quant à l’iPhone il n’a rien avoir avec le poulet.

Soit tu n’as aucune mémoire, soit tu ne t’es pas intéressé à la question.





A l’époque l’internet mobile n’était pas très utile, donc oui, je ne me suis pas intéressé à la question à l’époque.



Montebourg sur France-Culture ce matin :

http://www.franceculture.fr/emission-l-invite-des-matins-l-invite-des-matins-201…



2 problèmes :




  • une entreprise qui ne sait pas se renouveler

  • un contexte de compétition internationale extrême, avec du dumping chinois.



    Contrairement a certains commentaires, je pense que Montebourg comprend le problème.

    Par contre, il aura uniquement convaincu Hollande de faire du protectionnisme ponctuel (Huawei -les routeurs- font du dumping =&gt; on bloque les produits Huawei - les routeurs - ), plutôt que du protectionnisme global (meme criteres sociaux et environnementaux pour pouvoir vendre en Europe).








nigol a écrit :



Montebourg sur France-Culture ce matin :

http://www.franceculture.fr/emission-l-invite-des-matins-l-invite-des-matins-201…



2 problèmes :




  • une entreprise qui ne sait pas se renouveler

  • un contexte de compétition internationale extrême, avec du dumping chinois.





    Sauf que:

  • pour le point 1, ce qu’ils font (la pression pour éviter le plan ou minimiser son champ d’action) est l’inverse de ce qui va permettre à la boite de se renouveler pour des marchés et des produits d’avenir en se délestant du boulet des activités qui ne sont plus rentables pour le groupe



  • pour le point 2: le contexte de compétition montre que les opérateurs se fournissent aussi chez d’autres équipementiers que le seul Huawei, qui ne font pas de dumping sur le coût de fabrication. Typiquement Nokia (NSN). A qualité égale Free par exemple avait tout intérêt à prendre du franco français pour plus de simplicité.



    Bref, ça démonte complètement l’argumentaire du seul dumping comme cause des maux pour Alcatel, et c’est bien ce que je condamne: on fait de l’enfumage populiste pour ne pas vouloir admettre que le problème vient essentiellement de la stratégie d’Alcatel et que le meilleur moyen de remonter la pente est bien de laisser le champ libre à la boite pour se réorganiser, ils font l’inverse, cf. point 1.



Ou un exemple de plus qui montre qu’il y a deux façon d’aborder la compétition internationale:





  • soit en vociférant comme les méchants chinois, l’Europe, l’économie de marché, etc… qui donnent autant d’excuses pour au final ne rien faire et se laisser mourrir.



  • soit prendre le taureau par les cornes en acceptant des mesures douloureuses au départ pour renouer ensuite avec la croissance.





    -Contrôler un équipementier qui a réalisé sa mue



    Contrairement à Alcatel-Lucent qui a multiplié les secteurs où il est présent, NSN a décidé il y longtemps déjà de se concentrer uniquement sur la 4G et les services associés.



    “Il faut se focaliser pour être dans les top-players’, nous expliquait il y a quelques mois Alain Ferrasse-Palé, p-dg Nokia Siemens Networks France, un ancien d’Alcatel. “C’est notre stratégie : nous concentrer sur une technologie et quelques marchés porteurs comme l’Asie et les Etats-Unis. Nous sommes ainsi les numéros 1 de la 4G en Corée du Sud et au Japon. L’Europe est en train de décoller”.



    Résultat, NSN contrôle 20% du marché mondial du LTE/4G, selon le cabinet Dell’Oro.



    source


Ou un exemple de plus qui montre qu’il y a deux façon d’aborder la compétition internationale:





  • soit en vociférant comme les méchants chinois, l’Europe, l’économie de marché, etc… qui donnent autant d’excuses pour au final ne rien faire et se laisser mourrir.



  • soit prendre le taureau par les cornes en acceptant des mesures douloureuses au départ pour renouer ensuite avec la croissance.





    -Contrôler un équipementier qui a réalisé sa mue



    Contrairement à Alcatel-Lucent qui a multiplié les secteurs où il est présent, NSN a décidé il y longtemps déjà de se concentrer uniquement sur la 4G et les services associés.



    “Il faut se focaliser pour être dans les top-players’, nous expliquait il y a quelques mois Alain Ferrasse-Palé, p-dg Nokia Siemens Networks France, un ancien d’Alcatel. “C’est notre stratégie : nous concentrer sur une technologie et quelques marchés porteurs comme l’Asie et les Etats-Unis. Nous sommes ainsi les numéros 1 de la 4G en Corée du Sud et au Japon. L’Europe est en train de décoller”.



    Résultat, NSN contrôle 20% du marché mondial du LTE/4G, selon le cabinet Dell’Oro.



    source








Chrisrc01 a écrit :



Voilà un gars qui sait quoi faire dans ce genre de situation



http://www.youtube.com/watch?v=Q2szcdHGIn4





[quote:4777308:Chrisrc01]





Si seulement c’était possible en france <img data-src=" />









Mme_Michu a écrit :



Arnaud Montebourg le tonneau vide quoi : le monsieur qui monte sur ses grands chevaux à chaque fois pour faire beaucoup de bruits, mais au final inefficace à souhait <img data-src=" />



parce que c’est à Montebourg de gérer la politique des boîtes privées?









yl a écrit :



Un peu comme une ex-pharmacienne au ministère de la santé… qui achète à ses potes des labos des tétrachiées de doses de vaccins inutiles?





Inutiles et dangereux puisque à base d’adjuvants cancérigènes.

La fameuse Roselyne Bachelot avait donc commandé 90 millions de doses avec adjuvants et 800.000 doses sans adjuvant pour les femmes enceintes (officiellement).

Mais qui comme par hasard on été aussi utilisés pour vacciner par exemple tout le personnel du ministère de la santé…

Dans le genre 2 poids 2 mesures !









metaphore54 a écrit :



Pour moi les syndicats n’ont rien compris, le plus embêtant n’est pas de perdre son emploi, mais d’avoir peur de ne pas en retrouver.





Tu as tout compris ! <img data-src=" />









brazomyna a écrit :



Ou un exemple de plus qui montre qu’il y a deux façon d’aborder la compétition internationale:





  • soit en vociférant comme les méchants chinois, l’Europe, l’économie de marché, etc… qui donnent autant d’excuses pour au final ne rien faire et se laisser mourrir.







    Et pourtant :http://www.arte.tv/guide/fr/048771-000/dechiffrage



    Tu devrais regarder ce décryptage de l’économie contemporaine et de la croissance avant de dire cela.



    D’ailleurs, je vous invite tous à le regarder, ça montre a quel point la financiarisation de l’économie nous conduit tout droit vers la catastrophe.









brazomyna a écrit :



Entendu ce matin, la dernière version en date de la politique économique franchouillarde du “comment aider une société comme Alcatel à préparer son avenir”:



L’inciter à innover et à conquérir des marchés d’excellence où on peut maximiser la valeur ajoutée ? Ben non, on va plutôt mettre la pression sur les opérateurs FR pour qu’ils achètent chez elle, pardi.



Comme ça au lieu d’aider à avoir une boite qui remonte la pente de l’innovation et qui peut faire jeu égal vis à vis de la concurrence mondiale en terme de qualité de produits, on choisi l’option du protectionnisme artificiel qui conduira tout droit la boite à ne pas se rénover. Bref, dans un an, on aura à nouveau le même plan social. Pour les mêmes maux.



Avec un magnifique discours de merde du politique à la clef “on va obliger les opérateurs à acheter autre chose que le moins disant au niveau du prix”.





P*tain je viens de voir ça, c’est effarant ! :eeek:



Tu peux rajouter dans la liste les opérateurs qui feront un plan social car le gouvernement les aura obligé à de la solidarité…









tAran a écrit :



P*tain je viens de voir ça, c’est effarant ! :eeek:



Tu peux rajouter dans la liste les opérateurs qui feront un plan social car le gouvernement les aura obligé à de la solidarité…







<img data-src=" /> le gouvernement va préférer le refuser le plan social pour que la société aille dans le mur. C’est la politique française. <img data-src=" />



En même temps à moins de 6 mois des élections, alcatel aurait pu attendre de le faire après.









servalx a écrit :



Si Alcatel en est là c’est à cause de ses salariés bien sur !

On voit que tu n’a rien suivi de la lente descente aux enfers d’Alcatel. Mais c’est tellement plus facile et fainéant de reprendre le petit discours umpiste de base.





C’est facile de charger la direction aussi.

Ça a peut être merdé en haut, mais ça a peut aussi bien merdé en bas.



On est dans le schéma typique du mitterandisme. Nos boites sont ultra fortes et les salariés sont ultra bien traité les autres sont mauvais.

Ça marche sur un marché français fermé, pas en concurrence.

C’est pareil pour les voitures et un tas de choses.

Plus on sur protège un fleuron national, plus l’ouverture a la concurrence fait des ravages, et le pire c’est que le remède actuel … c’est de les protéger encore un peu plus.









draftii a écrit :



C’est clair et le plus gros problème est ici : article du Figaro



Après si on coupe la poire en 2 (entre le max à 3.6 million et le minimum du salaire assuré à 1.2 million), ça fait quoi…un peu moins de 2 millions, tu penses qu’on pourrait sauver combien d’emploi si un DG responsable toucherait on va dire, rien qu’un quart (et je suis gentil) de son salaire.



Mais je dis ça, je dis rien <img data-src=" />





Et on va devoir en virer combien si on prend une personne qui n’est pas a la hauteur du poste ?

Je trouve aussi que c’est plus que grassement payé, mais si monsieur a fait ces preuves ailleurs et qu’il y était mieux payé, c’est déjà bien d’avoir réussi a le débaucher .









servalx a écrit :



Une direction incompétente qui fait payer à ses employés ses erreurs stratégiques.

Un grand classique, ou comment sauver sa tête en faisant sauter celle des autres.

Pendant ce temps ils ont gagé leur portefeuille de brevet de 5 milliards d’€ à Goldman Sachs pour obtenir un prêt de 2 Milliards. Une honte.





woot!

Tu peux m’en dire plus?



C’est pas d acheter Français qui gêne, mais le désert depuis toujours de l’industrie française dans ce domaine, nos patrons et décideurs sont incapables de produire le moindre matériel et bien avant la mondialisation nos industriels ne produisaient que s’ils sont certains que l’état Français leur achète leur matériel et pourtant il y a beaucoup d’ingénieurs dans ce domaine mais il boss à l’étranger








CR_B7 a écrit :



Et on va devoir en virer combien si on prend une personne qui n’est pas a la hauteur du poste ?

Je trouve aussi que c’est plus que grassement payé, mais si monsieur a fait ces preuves ailleurs et qu’il y était mieux payé, c’est déjà bien d’avoir réussi a le débaucher .





<img data-src=" /> l’empirisme prouve que les DG les plus payés sont pas les plus compétents, mais juste des carnets d’adresses et des jetons de présence en CA sur pattes…









petru55 a écrit :



C’est pas d acheter Français qui gêne, mais le désert depuis toujours de l’industrie française dans ce domaine





<img data-src=" /> c’est exactement l’inverse



La présence de la recherche française, y compris dans les instances de normalisation (l’IPv6 par exemple) ; ou encore l’origine de grandes innovations dans les télécoms (genre Turbo Codes, à la base du fondement de la 3G) est au contraire la marque d’un passé français très fourni dans le domaine.



L’industrie télécom française a clairement raté une marche ces derniers temps, notamment du fait d’une incapacité économique locale au changement d’échelle quand arrive un marché qui devient mondial. Mais de là à jeter le bébé avec l’eau du bain, c’est un non sens.