Après des années de « crise », le secteur musical aurait-il enfin mangé son pain noir ? Le Syndicat national de l'édition phonographique (SNEP), qui représente les majors et de nombreux labels importants en France, vient ainsi d'annoncer que le chiffre d'affaires du marché musical était en croissance lors du premier semestre. Surprise, les ventes physiques ont connu une progression supérieure aux ventes numériques.
Après une forte chute, les ventes de musique retrouvent un peu de couleurs.
D'excellentes ventes d'albums
Depuis de longues années, le marché musical en France tire le même bilan : une chute des ventes de CD, une croissance des ventes numériques, mais un bilan négatif, le recul du premier n'étant pas compensé par la hausse du second. Hormis le premier semestre 2010, tous les bilans depuis une dizaine d'années sont donc du même acabit. Le marché total est d'ailleurs passé de 415 millions d'euros au premier semestre 2004 à 205 millions d'euros sur la même période l'an passé.
Mais ce début d'année 2013, et en particulier le deuxième trimestre, a inversé la tendance. En effet, le marché a affiché une croissance de 6,1 % au premier semestre, pour atteindre 217,8 millions d'euros de chiffre d'affaires, une valeur donnée Hors Taxes et nette des remises et des retours. Et si les ventes numériques ont continué de croitre (+5,5 %), celles physiques ont réussi la performance de faire mieux (+6,4 %).
Dans les détails, le SNEP remarque que tout s'est joué au deuxième trimestre, avec une croissance exceptionnelle de 22,7 %, compensant largement le médiocre premier trimestre (-6,7 %). Cette situation s'expliquerait par une forte augmentation des ventes d'albums en volume (+6 %) et surtout en valeur (+9 %). Les CD d'un titre (ou deux), par contre, continuent de mourir à petit feu, comme vous allez le voir ci-dessous. Au total, le secteur physique a généré 153 millions d'euros, soit 70 % du chiffre d'affaires total.
Les téléchargements stagnent, le streaming explose
Le numérique, du fait de sa croissance moins importante que le physique, stationne donc à 30 % du marché en France, alors que d'autres pays se rapprochent voire ont déjà dépassé les 50 %. Dans les détails, les téléchargements sur internet représentent toujours la majorité des résultats, avec 52 % du chiffre d'affaires, contre 40 % pour le streaming et 8 % pour le marché de la téléphonie mobile (sonneries, titres, etc.).
Le streaming par abonnement représente à lui seul 27 % des revenus totaux du numérique, et il est le seul à voir sa part progresser, ceci grâce à plus d'un million d'abonnés selon le SNEP. Le streaming basé sur la publicité stagne et n'occupe ainsi que 13 % du marché. Le SNEP précise d'ailleurs que les revenus tirés des abonnements (Deezer, Spotify, etc.) ont crû de 12,6 % alors de ce premier trimestre, très loin devant le streaming par publicité (+7 %), la téléphonie mobile (+5,5 %) et le téléchargement (+1,9 %).
Le CD Single est mort (ou presque)
Les chiffres d'affaires des différents secteurs se divisent ainsi pour la période :
- Ventes physiques : 153 millions d'euros (+6,4 %)
- Dont singles : 300 000 euros (-500 000 euros)
- Dont albums : 142 millions (+8 %)
- Dont DVD : 10,5 millions (-8,4 %)
- Ventes numériques : 64,759 millions d'euros (+5,5 %)
- Téléchargement Internet : 33,526 millions (+1,9 %)
- Téléchargement Mobile : 5,109 millions (+5,5 %)
- Streaming par abonnement : 17,326 millions (+12,6 %)
- Streaming par publicité : 8,798 millions (+7 %)
Vous l'aurez compris, le single sous format CD est proche de la disparition totale. Quant à ses niveaux de téléchargements sur internet, il sont certes bien plus importants avec 14,234 millions d'euros générés, mais le secteur est en baisse (-1,9 %), tandis que les albums téléchargés ont connu une très belle croissance de 16,2 %. Les titres sont aussi à la peine sur téléphone, avec seulement 1,182 million d'euros générés, en baisse de 31,7 % d'un semestre sur l'autre. Sans surprise, Get Lucky des Daft Punk se classe d'ailleurs premier parmi les singles les plus vendus lors du premier semestre, ceci tous supports confondus. L'album des Daft Punk est d'ailleurs situé en deuxième position, derrière celui des Enfoirés.
« Le piratage en ligne reste une concurrence déloyale pour les producteurs de musique »
Enfin, le SNEP aborde le sujet du téléchargement illégal et notamment du P2P en France. Le syndicat explique ainsi que « le piratage en ligne reste une concurrence déloyale pour les producteurs de musique » qui réduit les revenus tirés du streaming, qui « sont bien inférieurs à ce qu’ils pourraient être ».
Un graphique basé sur des données de l'institut Nielsen montre ainsi que le taux d'utilisation du Peer to Peer en France stagne depuis 2011, après une forte chute entre 2009 et 2011. Néanmoins, le SNEP se garde bien de donner des chiffres sur le téléchargement direct, les newsgroups, le streaming illégal, etc. Par contre, le syndicat rappelle que parmi ses objectifs prioritaires figure le fait de « pérenniser le mécanisme de réponse graduée et garantir son efficacité ». Le passage de l'Hadopi vers le CSA devrait le contenter. Rappelons que le SNEP n'est pas contre la mise en place d'une amende pour les internautes épinglés, mais qu'il aimerait plutôt atteindre un minimum de 120 euros, contrairement aux 60 euros préconisé par le rapport Lescure.
Commentaires (35)
#1
Évidemment s’ils achètent eux-mêmes leurs propres albums les stats ont une croissance !
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#2
Faudrait mettre un tableau comparatif du coût de la vie en parallèle, je suis persuadé qu’on trouverais un rapport, mais faire accepter à ces mafieux la réalité de la vie pour des millions de personnes à travers le monde c’est trop dur, atteints d’égoïsme et de crétinisme qui leur servent d’œillères.
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pérenniser le mécanisme de réponse graduée et garantir son efficacité
On parle bien du système qui a condamné une seule personne à la coupure d’Internet et qui a été gracié par le gong?
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Qu’en pense Pascal N. ?
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J’ai acheté de la musique, mais seulement parce qu’Amazon propose le MP3 gratuit en plus de l’album. De plus, ce sont des vinyles, car je me dis que tant qu’à faire de payer, autant avoir un bel objet.
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Autant faire notre petite emplette en physique tant que ce l’est encore
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Peut être que votre conclusion sur la vente de CD est un peu hâtive…je vois autour de moi surtout un retour énorme du vinyle et pour la plupart de mes amis cest plutôt: soit je tl, soit j’achète un vinyl parce que cest sympa comme support.
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Je suis le seul à voir que ça avait déjà monté en 2010.
Mais ça n’a pas empéché la décroissance de reprendre.
Faudrait attendre plusieurs années de hausse successive pour affirmer que la crise du disque est passée
Un article qui permet à pcinpact de caresser son public de pirates dans le sens du poil.
#14
Ça y est, les pro-majors de PCI sont en train d’essuyer leurs écrans après avoir eu un orgasme avec éjac façon Hentaï (minimum 1 litre)…
Là, je sens qu’on va en avoir qui vont hurler au génie d’Hahahadopi…
#15
Donc si je résume, le piratage ne diminue pas, donc il faut continuer et renforcer Hadopi, mais en meme temps les ventes repartent à la hausse, c’est la preuve qu’Hadopi marche et donc qu’il faut continuer et meme la renforcer.
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Et tout ça avec une ministre de la culture qui clamait haut et fort qu’elle supprimerait Hadopi sans hésitation.
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on dit merci les Daft Punk!
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Le CD Single est mort (ou presque)
Quand on voit que pour certains, le prix entre un single mp3 et un single cd physique, est sur un rapport de 1 a 5, on peut se dire que le prix doit y être pour quelque chose.
Celui qui veut la musique uniquement pour la musique prendra le format numérique. L’intérêt d’avoir la version physique n’est intéressante que s’il s’agit d’un support particulier (par exemple vinyle) ou que le contenu du livret soit sympa.
L’écosystème de l’industrie de la musique m’a toujours fasciné. Au début, ils ont rejeté en bloc l’économie d’internet, avec du tout répressif, pour ensuite faire marche arrière et proposer du contenu légal, mais sans se demander si l’ancien système économique pouvait continuer à exister en l’état.
Le rôle des Major a toujours était compliqué entre trouver des financements, les perles rares, qui vont cartonnées, là où d’autres vont passer complétement à côté. Hors aujourd’hui avec la pression de la finance, les majors comme les autres entreprises, doivent faire leurs 15% par an, et on se fout de savoir comment elles vont devoir y arriver.
Mais au final par rapport aux années 90 et 2000, durant lesquelles ont à vu tout et n’importe quoi (notamment une majorité d’artistes ne faisant qu’occasionnellement des concerts) on commence à retrouver une prise de conscience qu’un artiste n’est pas simplement une voix dans un studio d’enregistrement et que les fans attendent plus de proximité.
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Dans les détails, le SNEP remarque que tout s’est joué au deuxième trimestre, avec une croissance exceptionnelle de 22,7 %, compensant largement le médiocre premier trimestre (-6,7 %). Cette situation s’expliquerait par une forte augmentation des ventes d’albums en volume (+6 %) et surtout en valeur (+9 %).
C’est le pourquoi qui serait interessant de connaitre. Ce serait dû au seul album des daft punk ? Si c’est ça, ce n’est pas franchement rassurant …
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Comme par hasard, je viens d’acheter un CD, je reviens de la FNAC, je vois cette news Oo.
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Dernièrement, j’ai fait des achats en direct chez la maison de disque, mais je me demande si ça compte dans les stats…
Le commerçant en question est à l’étranger.
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miam, 2 pleines pages de troll, je suis rassasié^^
Ce qui fait peur c’est que ce sont les enfoirés qui tiennent la 1ere place (non pas qu’ils n’aient pas de mérite).
Un album de reprises fait donc mieux que les autres…
Je suis hors chiffres je n’ai ni acheté ni dl de musique depuis 1 an. Par contre je n’ai jamais compris (jamais) le succès de la vente de CD signle, quand j’achetais c’était un CD entier car le single m’avait plus à la radio. A quoi sert un single qu’on entend tous les jours déjà?
Les abonnements ça doit être “rentable” pour ceux qui écoutent tous les jours et détestent la radio, personnellement j’ai ma dose de musique sur le trajet en voiture en écoutant plusieurs stations.
La vraie question de cet article, c’est pourquoi cette hausse…?
Daft étant 2e, je ne crois pas qu’ils soient le messie. Il doit y avoir d’autres causes, d’autant que le physique est aussi impacté.
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