Hier soir, nous avons pu assister à un transfert assez inattendu entre Microsoft et Zynga. En effet, l'éditeur de jeux sociaux, actuellement en perte de vitesse, s'est offert les services de Don Mattrick, afin qu'il officie en tant que PDG, remplaçant ainsi Mark Pincus, le fondateur de Zynga.
Don Mattrick (à gauche) lors de l'E3 2013
Une carrière brillante et presque sans accrocs
Bien que méconnu du grand public, Don Mattrick est certainement l'une des figures les plus importantes de l'industrie vidéoludique et dont les grandes idées ont su marquer les esprits.
Celui que l'on peut considérer comme le père de la Xbox One n'a pas fait carrière que chez Microsoft. En 1982, il a cofondé Distinctive Software Inc, où il sera l'auteur du célèbre Test Drive, avant que la firme ne soit rachetée par l'ogre Electronic Arts en 1991. Chez l'éditeur de Redwood, il favorisera la sortie de franchises comme Need for Speed, Harry Potter et Les Sims, en occupant jusqu'en 2006 le poste de President of Worldwide Studios, où il pilotait l'ensemble des studios d'EA.
Don Mattrick entre chez Microsoft en février 2007 en tant que consultant, avant d'accepter en juillet le poste de vice-président responsable de l'unité Interactive Entertainment Business de Microsoft, comprenant des produits comme la gamme Xbox, Xbox Live et Games for Windows. À son arrivée, la Xbox 360 peinait à trouver son public et ne s'était écoulée qu'à 10 millions d'exemplaires. Ces chiffres étaient d'ailleurs problématiques pour la firme de Redmond dont la section IEB était déficitaire. Six ans plus tard, 77 millions de consoles sont sur le marché, et la firme revendique plus de 45 millions d'abonnés au service Xbox Live.
De plus, Mattrick est également reconnu comme le père du Kinect, ce périphérique permettant de jouer sans manette à la Xbox 360, et dont la version pour la Xbox One fait tant polémique. Toutefois, le succès de la première version lui vaudra une promotion en tant que président de la branche IEB. Il rend alors ses comptes directement à Steve Ballmer.
Si cette carrière peut sembler parfaite, Don Mattrick est tout de même tombé sur un os avec la Xbox One (notre dossier). Si techniquement, la console est intéressante, et répond bien à la stratégie de Microsoft de vouloir s'introduire dans les salons du monde entier, sa politique concernant les jeux d'occasion et la connexion obligatoire lui valent les huées du public. De plus, l'association d'un capteur Kinect filmant en haute définition à une console reliée en permanence à Internet n'est pas fait pour rassurer les clients qui craignent de se faire espionner. Hasard du calendrier, quelques semaines après la présentation de la console, l'affaire PRISM éclate. Sous la pression du public, la firme cède et revient en arrière quant à sa politique concernant la connexion permanente et la gestion des jeux d'occasion.
Un nouveau défi de taille pour Mattrick
Si Don Mattrick est accueilli les bras ouverts par l'ancien PDG de Zynga, la tâche qui l'attend est colossale. En effet, l'éditeur de jeux sociaux est dans la tourmente et licencie à tour de bras ces derniers mois, fermant entre autres des studios au Japon ou celui d'OMGPOP, les créateurs de Draw Something. Sa valeur en bourse dévisse, et après une action à 14,69 dollars en mars 2012, le titre n'est plus qu'à 2,8 dollars ces derniers jours.
Remonter la capitalisation de Zynga ne sera pas le seul enjeu pour l'ancien responsable de Microsoft, puisqu'il devra redresser les comptes de la firme. Au dernier trimestre, Zynga affichait un chiffre d'affaires en chute libre, un nombre d'utilisateurs en baisse et un maigre bénéfice de seulement 4,1 millions de dollars contre un peu moins de 90 millions un an plus tôt. Pire encore, le revenu moyen par utilisateur (ARPU) de Zynga dégringole lui aussi. Seul motif de réjouissance, un trésor de guerre conséquent, issu de ses grandes années, à hauteur de 1,67 milliard de dollars en cash. De quoi financer les prochaines grandes idées de Mattrick ?
En tous cas, les membres du conseil d'administration de Zynga saluent l'arrivée du Don à la tête de l'éditeur. « Le fait que Don Mattrick rejoigne Zynga en tant que PDG est un coup spectaculaire pour la société, ses actionnaires et pour Mark [Pincus]. Il n'y a aucun autre dirigeant au monde qui puisse amener autant d'expérience, de connaissances et de succès dans l'industrie du jeu vidéo », explique Jeffrey Katzenberg, l'actuel PDG de Dreamworks et membre du conseil d'administration de Zynga. S'il est encore trop tôt pour juger des apports de Mattrick dans son nouveau rôle, les actionnaires de l'éditeur se réjouissent déjà de la hausse de 10,4 % du titre Zynga.
Commentaires (60)
#1
Le rat quitte le navire…pour aller sur un autre rafiot.
#2
Microsoft aurait au moins pu attendre que le flop de Xbox One soit avéré, au moment de la sortie par exemple, avant de se débarrasser de son créateur. " />
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… " />
#4
On a un nom pour son remplaçant chez Microsoft ?
#5
Sans déconner, c’est lui qui est à l’origine de Test Drive ? " />
#6
c’était étonnant de conserver le mec qui a plombé le lancement de la communication de la xbox one.
#7
N’empêche qu’en matière de com’ sur la xbox one il était affligeant ! Si il ne partait pas de lui même, il aurait été écarté via la restructuration de Ms..
#8
Sa sent le sapin pour la one…
#9
Le sous-titre fait penser au X. " />
#10
« Le fait que Don Mattrick rejoigne Zynga en tant que PDG est un coup spectaculaire pour la société, ses actionnaires et pour Mark [Pincus]. Il n’y a aucun autre dirigeant au monde qui puisse amener autant d’expérience, de connaissances et de succès dans l’industrie du jeu vidéo »
" />
Désolé ça m’a échappé. " />
#11
pas de connection internet? prendez une 360 qu’il disait " />
#12
De plus, Mattrick est également reconnu comme le père du Kinect
J’aime cette phrase.
J’achète une société qui à dev 90% du concept du kinect, et pouf, c’est mon invention… sans déconner… faut arrêter de donner la paternité d’un truc au mec qui à sortie les billets pour acheté un truc quasi terminé.
Don Mattrick est certainement l’une des figures les plus importantes de l’industrie vidéoludique et dont les grandes idées ont su marquer les esprits.
Cette phrase me fait tellement rire. Je ne préfère même pas la commenter.
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IL est sacrément burné pour aller chez Zynga " />
#14
Ca va faire une bonne passerelle entre Microsoft et Zynga
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Qui se ressemble, s’assemble.
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S’il est capable de faire revivre Zynga, il est balèze. Ce serait un génie.
Compte tenu de la chute vertigineuse de Zynga, je ne voudrais pas etre à sa place pour recevoir le colis.
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Heureux futurs possesseurs de Xbox One, vos attentes seront comblées !
Line-up : tout les super jeux Zynga avec connexion obligatoire Facebook ! Merci qui ?
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#19
Le sous titre " />
Attendez qui fait le rôle de l’agent smith ?
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prochain sur la liste à tomber : Phil Harrisson ?
lui il est déjà rôdé depuis la PS3 " />
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il a dû se faire virer probablement, vu le magnifique échec de la Xbox One, et ses sorties complètement débiles dans la presse " />
il s’est trouvé une porte de sortie… bien pour lui, mais chez Zynga c’est du suicide
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La stratégie de l’échec " />
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Ce type a vraiment une tête de con, c’est pas possible d’avoir autant une tête de con, il doit être con.
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Et c’est Ballmer qui fait l’intérim d’après ce que j’ai compris..
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troll ? c’était pas un troll mon commentaire
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Un renvoi déguisé, tout ce qu’il y a de plus logique. " />
Il rend alors ses comptes directement à Steve Ballmer.
Mais Steve Ballmer n’a pas pu deviner que la politique de la XBox One serait un échec total et ainsi intervenir avant qu’il ne soit trop tard ? " />
En tous cas, renvoyer un responsable ne sauvera pas la réputation d’un produit tué dans l’œuf. " />
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Pendant ce temps-là, chez Zynga :
Eh les mecs ! J’ai une idée pour retrouver l’estime des joueurs : embauchons comme PDG un des gars les plus détestés et ridiculisés du monde du jeu vidéo cette année !
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“Un nouveau défi de taille pour Mattrick”
il rentre dans zynga par la petite porte
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Après Nokia, Barnes & Noble un ex de Microsoft va-t-il réussir à plomber une nouvelle boîte ?
Suspens…
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en même temps Ballmer n’a rien vu venir pour Zune, Windows 8, Surface… et j’en oublie sûrement, alors la Xbox One hein " />
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y a que moi qui rigole, quand je lis : “Un nouveau défi de taille pour Mattrick” ?
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Oui j’avoue que le débat est devenu un peu manichéen, d’un côté le bon et vénérable SONY défendant les femmes et les enfants et de l’autres l’ignoble Microsoft dont l’unique but est d’opprimer le peuple…
SONY rêve d’un système de DRM et de online payant etc faut pas croire, mais toute cette situation me fait penser que SONY a peur et qu’ils font tout pour regagner le leadership qu’ils avaient au moment de la PS2. Une fois qu’ils l’auront regagné (si ça marche), ils s’en donneront à cœur joie ^^
Maintenant moi je préfère les jeux du média center plutôt que ceux de la console pour “gamer” ;-)
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si tu parles de la ps3 pour les DRM effectivement, la ps4 pas du tout cf :
http://www.eclypsia.com/fr/events/news-4932.html” target=”_blank” rel=“nofollow”>>>ICI<<
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bah c’est surtout que par rapport a une console qui a l’origine devait :
Hmm qui a changé son fusil d’épaule ?
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Un peu tard pour éditer…
quand je parle de système nébuleux je parle du système de prêt et revente sur lesquels on avait que peu de détail, surtout sur la revente en fait.
Montant de la dîme à la discrétion des éditeurs, quels seront les stores “autorisés” etc.