Barnes & Noble cherche un partenaire pour ses tablettes, trop déficitaires

Très rude et comptant un grand nombre de concurrents, le marché des tablettes tactiles a fait de nombreuses victimes ces dernières années. La dernière en date est le libraire américain Barnes & Noble, qui a annoncé avant-hier chercher un partenaire afin de réduire les pertes liées à ses tablettes tactiles en couleur.

 Barnes & Noble propose encore ses Nook HD et HD+ pour un temps limité.

Des pertes liées aux tablettes

Barnes & Noble ne s'en cache dans son communiqué officiel : le marché des tablettes tactiles est trop concurrentiel. À un tel point que sa Nook Color plombe ses finances. Afin de mettre fin à ce produit si dépensier, la société a donc décidé de chercher un partenaire qui lui fabriquera la tablette à sa place. Une façon d'abandonner en quelque sorte ce marché. Il faut dire que la société vient d'annoncer une perte de 118,6 millions de dollars pour son dernier trimestre, or si ses librairies physiques se portent encore assez bien, sa division Nook ne peut pas en dire autant. Sachant qu'elle n'a généré que 108 millions de dollars de chiffre d'affaires au dernier trimestre, en baisse de 34 %.

S'il n'est pas question d'abandonner les liseuses, qui rapportent grâce aux ventes de livres électroniques, ses tablettes tactiles sous Android, elles, sont vouées à mourir, tout du moins celles conçues uniquement par Barnes & Noble. La société promet qu'elle continuera de proposer cet été les Nook HD (7") et HD+ (9") aux prix très agressifs de 129 dollars (8 Go) pour la première et 149 dollars (16 Go) pour la seconde. Mais B&N ne dissimule pas que ces produits sont vendus pour une durée limitée. La compagnie précise tout de même qu'elle assurera le service après-vente de ces produits, et qu'elle continuera bien sûr à développer sa librairie en ligne. 

Une concurrence trop rude

Ce changement stratégique pour Barnes & Noble démontre bien toute la difficulté pour une entreprise à rentrer dans ses frais dans un marché ultra dominé par Apple et par une poignée de challengers comme Asus (via Google), Samsung ou même Amazon. Dans le passé, des sociétés comme Hewlett-Packard et RIM (BlackBerry) ont cassé leurs prix voire abandonné leurs produits du fait de la concurrence. Et le Français Archos, auparavant très important dans le marché des tablettes sous les 300/400 euros, est depuis l'an passé en mauvaise posture sur ce segment, au point de l'avoir poussé à diversifier ses produits, en lançant notamment des smartphones et ou encore une console portable sous Android.

Reste que le dernier bilan financier de Barnes & Noble n'a pas été apprécié par les investisseurs, puisque son action s'est effondrée de 17 % le jour de son annonce. Et la nouvelle stratégie du libraire en matière de tablettes tactiles n'a pas convaincu ses actionnaires.

Rappelons que Microsoft a investi dans B&N l'an passé, et que des rumeurs, pour l'instant infondées, ont même annoncé que le créateur de Windows pourrait croquer la division liseuses du libraire. Sachant que cette division (avec les tablettes) n'est guère bénéficiaire pour le moment, et que B&N dans son intégralité vaut désormais moins d'un milliard de dollars en bourse, la rumeur est certainement loin d'être enterrée.